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3,55

sur 121 notes
Au fil des pages de ce roman, l'érotisme s'accentue frôlant son apogée, sans jamais l'atteindre, à tel point qu'il est tentant de se demander où cela peut mener. L'histoire, nous le savons dès le départ, est vouée à l'échec, mais le ton reste intelligemment mystérieux pour nous perdre dans un vertige érotique.
Si « roman » semble être le genre choisi, Emma ne rougit pas derrière Ellie. Elle rend à la littérature ses lettres de noblesse, en jouant de l'indicible. Si presque tout est raconté, elle peut être fière de donner derrière chaque mot, pesé, réfléchi, une puissante argumentation. La jeune Emma impressionne par la maturité de son style.

Certains auteurs prétendus "sulfureux" s'étonnent du courage qui consiste à briser des interdits pulvérisés depuis des années. « Mr » impressionne, non pas avec ses scènes érotiques transparentes, racontées sans pudeur, mais plutôt par la capacité de l'auteure à précisément écrire des désirs.

Ellie et « Monsieur » deviennent des figures littéraires en apparaissant comme des personnages hautement problématiques

Monsieur est marié, Ellie a 20 ans, une flopée de garçons à ses pieds, ils ne se connaissent presque pas, ne partagent que des draps. Où se situe l'attirance ? Dans l'éphémère, le péremptoire, les parenthèses ? le corps de l'autre, ou sa totale dévotion ? La séduction ou la soumission ?

Ellie détaille chacune de ses émotions, mais écoute aussi le moindre sursaut ou souffle du mystérieux Monsieur. Elle retranscrit chaque geste, mot, et les dissèque au scalpel.

La jouissance est analysée, le plaisir justifié. « Mr » s'apparente à une mécanique des hommes, écho moderne à Calaferte.

Emma Becker nous a prouvé, si tant est qu'il faille encore le faire, que le corps n'est pas si mécanique que l'on croit, elle écrit avec sa chair.

J'ai trouvé là une écriture " Superbe " pour une jeune auteur (22 ans ) dont c'est le premier livre, qui traite d'un sujet " combien délicat " !!
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Ellie, dans ce roman, se confie sur une relation qu'elle a eue à 20 ans avec un homme de 26 ans son aîné.
Cet homme est un ami de son oncle. Toute sa famille le connait.

Ce qui était à la base un défi pour elle, va se transformer en amour, mais un amour impossible, puisque Mr est marié et père de famille.

Comme dans "La Maison", qui se passe et est écrit après ce roman, elle décrit sans détour ses relations charnelles avec cet homme.

L'impudeur, la bestialité, le sexe sans tabou, le plaisir intense sont maîtres mots ici.
Ces rencontres furtives deviennent très vite addictives.

Portés par l'euphorie de la nouveauté et de l'interdit, les deux amants apprécient ces moments clandestins.
Mr initie la jeune femme au plaisir intense de la chair.

Mais très vite , on comprend que la relation bascule pour Ellie.
Elle décrit à merveille l'attente qui la ronge en attendant le prochain rendez-vous.
Elle vit, respire, bouge pour lui.
Mr la domine et s'en amuse.
Elle, elle subit et devient spectatrice de ce qui était à la base un jeu.

J'ai beaucoup aimé ce roman autobiographique (plus que La Maison). On retrouve la touche particulière de cette auteure, une plume franche et incisive qui ne prend pas de détour et qui appelle un(e) chat(te) un(e) chat(te).
Son style peut déranger car il est cru et sans détour.

Ça ne plaira pas à tout le monde, mais c'est ce qui fait sa force et elle aborde des sujets qui parlent à toutes les femmes.
La "déroute" de cette histoire m'a touchée, car finalement on connaît toutes un jour ou l'autre, des Mr.
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S'il existe un prix littéraire de la plus mauvaise scène de sexe, c'est bien que l'exercice est difficile. S'il y a bien un prix qu'Emma Becker ne remportera pas, c'est celui-là.
La Maison est un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire : ambitieux, littéraire, sororal... "un putain de roman" pour citer Jérôme Garcin. Alors j'ai emprunté Mr pour voir si son tout premier roman était dans la même veine.
Et j'en ressors encore plus bluffée : à 22 ans, écrire un roman de cette qualité !
C'est une superbe histoire, celle entre une jeune femme et un homme de vingt ans son aîné, tous les deux férus de littérature érotique. Leur passion commune pour Calaferte, Pieyre de Mandiargues ou Aragon va les conduire dans une chambre d'hôtel parisienne et dans une relation sans issue. Elle se refuse à le dire mais elle l'aime en sachant pertinemment qu'elle n'est pas la seule et que cette relation ne la mènera à rien. Mais le plaisir est tel...
Un homme d'âge mûr qui couche avec une jeune femme, c'est un lieu commun en littérature. Que ce soit la jeune femme qui en parle crûment, sans chercher à embellir quoi que ce soit, sans pudeur, avec humour aussi, que ses copines soient témoins et conseillères sans faux-semblants, c'est plus rare. Et c'est dommage... Parce que là encore si l'auteure parle beaucoup de cet homme, ce Monsieur, dominant et séducteur, qui la vampirisera pendant des mois, c'est en fait sur elle en tant que femme qu'elle écrit. Elle qui est dépendante de cette relation, qui aimerait plus, qui s'en veut d'attendre ces messages comme des bouées de sauvetage. Et cela parlera à tous ceux qui ont passé des heures face à l'écran noir, désespérément noir de leur téléphone.
A ceux qui ont aimé La Maison, un seul conseil, lisez Mr !
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C'est l'histoire d'Ellie et de Monsieur. Monsieur est chirurgien, il est marié et a 45 ans. Ellie est étudiante, elle en a 22. Ils se trouvent grâce à la littérature érotique et se découvrent dans une chambre d'hôtel du XVème. Leur relation est sauvage, sale. La fin l'est autant et le retour à la réalité fait mal.

Le roman m'a à la fois plu et déplu. J'ai trouvé l'histoire de cul entre les deux personnages crade, déséquilibrée et perverse. En même temps le personnage d'Ellie m'a touchée. Sa fragilité est émouvante, de même que sa façon de s'attacher à un homme et à une histoire dont elle sait parfaitement qu'ils pourraient la détruire. L'histoire sonne juste, aussi parce que le lecteur sait bien qu'il suffit de peu pour basculer, ce moment où l'on arrête de se respecter. Non pas qu'il y ait un bon et un méchant, la gentille fille innocente et le méchant vieux pervers, ce n'est clairement pas l'objet et le roman est bien plus subtil que cela.

Et puis qu'est-ce que c'est bien écrit ! L'auteur frappe fort pour son premier roman. Il est bardé de références à ses auteurs érotiques préférés, c'est d'ailleurs avec cette passion commune que le personnage principal se lie à Monsieur, d'abord par mail avant de se rencontrer enfin. le style est fluide sans être simpliste, trash sans être vulgaire. J'adore !
Lien : http://leclubdesnatifsduprem..
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À l'heure où les "Cinquante nuances de Grey" déferlent la chronique, on ne peut que porter aux nues "Mr". Une plume incroyable pour un premier roman, une profondeur de réflexion intense pour une si jeune auteure, un malaise très agréable pour une relation si malsaine. Oui, j'ai adoré "Mr". Emma Becker a du talent ! Et je conseille la lecture de son roman à toute jeune fille un peu perdue dans ses relations amoureuses.
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J'ignore pourquoi j'ai lu ce livre jusqu'à la fin ?.......Plus de 400 p à espérer,sans doute, trouver autre chose que la description des attentes, messages, rendez-vous du mardi..... même si le style d'écriture est agréable !!
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Il y a écrire l'érotisme et écrire le désir, et puis il y a Emma Becker, qui fait les deux.

Voilà trois livres maintenant que je découvre avec Emma Becker des romans où j'apprends à la connaître, elle, infiniment plus crue que mes lectures habituelles, des pages et des pages de positions à ne plus savoir quoi en faire, de cris et de coulisses de maison close (lisez La Maison), des pages d'étreintes dans des parcs vides alors que l'enfant dort à la maison, de partenaires dont on attend rien mais trop (lisez l'Inconduite) des pages de plans à trois hasardeux et de mots qu'on lit à la chaîne, lèvres, sueur, bouche, lit, doigts, et d'autres encore qui ne se marquent pas. Mais c'est aussi des pages et des pages de larmes dans l'attente, de draps vides, de ventre tordu d'angoisse, de coeur qu'on donne à tout le monde, d'amour qu'on épuise le plus vite possible et jusqu'à la dernière goutte, jusqu'aux pages et aux pages de vide, d'absence, de pourquoi j'écris ? et d'écrire.

Emma Becker raconte la littérature et l'écriture, souvent celle du roman que vous tenez entre les mains. Une mise en abyme douloureuse, qui nous pose tout contre ses chagrins.

Rarement on peut lire le désir féminin ainsi, dans ce qu'il a de plus cru et de plus incisif, graphique. Puisque le plus grand tabou de la littérature tombe, alors on peut parler d'autres, plus secrets, jusqu'auxquels, auparavant, on ne creusait pas.

Mr, de Emma Becker, c'est un peu de tout cela.
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J'abordais ce roman avec quelques réticences :
Un thème éculé , encore un récit nombriliste (très en vogue en ce moment) ...
Et je ne peux affirmer avoir été transporté par le style de cette jeune romancière même si je dois reconnaître que dans les scènes érotiques , elle ne s'en sort pas mal.
En revanche , tout ce qu'il y a à côté est , à mes yeux, d'une niaiserie ...
On a parfois l'impression de lire le journal intime d'une adolescente en pleine crise existentielle (l'énumération de ses amants est tellement consternante de mièvrerie).

A lire à la plage .


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Un roman prétentieux, une histoire banale et scandaleusement conformiste.
(l'étudiante avec le riche docteur)
Malgré les références à la grande littérature érotique, le roman se limite à des questionnements post-ados pour un homme égoïste tout à fait banal.
Un livre surement surévalué, une opération commerciale voyeuriste.
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difficile de classer ce mr...

Plutôt un essai sur le sentiment, la sensibilité et l'érotisme féminins vus par Emma Becker.

Parfois on a envie de poser le livre parce qu'il peut "déranger". Et puis l'on continue car c'est assez bien écrit, il faut dire.
On parcourt ( et on découvre, nous, les hommes ! ) ce que peut être les attentes sexuelles de cette jeune fille ( et des autres...? ) . L'univers intime des femmes est un mystère et c'est ce qui fait, entre autres, leur charme.

C'est paradoxalement ce que l'on peut reprocher à ce livre, c'est de trop montrer.... mais il y a quelque chose d'indéfinissable qui m'empêche d'être dur avec ce livre.
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