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3,75

sur 713 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un ouvrage qui m'a complètement réconciliée avec son auteur. Acheté sur un coup de tête, simplement parce que le nom de Truman Capote apparaissait, je dois dire que je n'ai vraiment pas été déçue, loin de là...

Le lecteur découvre ici non seulement la vie (enfin du moins, en partie) de celle qui allait devenir la femme de Charles Chaplin, à savoir Oona O' Neil mais aussi, son aventure amoureuse avec celui que plus tard, nous connaîtrons sous le nom de J.D. Salinger (Jérôme de son prénom). Ce roman se déroule juste avant la Seconde guerre mondiale, que le lecteur vit en direct grâce aux lettres fictives que Jérôme envoie à Oona. Il y trouve aussi la vie mondaine d'une petite starlette extrêmement riche et la vie trépidante qu'elle menait entourée de ses amies et de celui qu'elle considéra longtemps comme étant son meilleur ami, à savoir mon très cher Truman Capote.
Bien plus qu'une simple autobiographie, cet ouvrage est avant tout un roman sur ce que Salinger aurait très bien ou dire à Oona et inversement, puis celui que tout le monde connaît sous le nom de Charlot lui dira par la suite. Une histoire d'amour, avortée et déchirante dans le premier cas et attendrissante et passionnée dans le second.
Une chronique sur la vie au front en parallèle de ce qui se passait à Hollywood et tout cela donne ce superbe ouvrage.

Accompagné de photographies d'époque, je dois saluer le brio de l'auteur qui s'est extrêmement bien renseigné sur chacun de ses protagonistes pour donner l'impression à son lecteur de vivre ses merveilleuses scènes, déchirantes pour certaines, en direct. A découvrir !
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Lire "Oona et Salinger", c'est remonter le temps.
Croiser les ombres de personnages connus (Truman Capote, Jerry Salinger, Scott Fitzgerald évoqué, Charlie Chaplin, Eugène O'Neill -un récit édifiant du père d'Oona-, Ernest Hemingway...), percevoir le pouls qui les animait et que Frédéric Beigbeder nous transmet au-delà des années.
Pénétrer le "Stork club", s'asseoir à la table six, écouter, regarder trois jeunes "pauvres petites filles riches" : Gloria Vanderbilt, Carol Marcus et Oona O'Neill dont l'auteur se préoccupe avec attention et affection.
Il la fait voir, entendre, imagine ses reparties de timide adolescente, ses doutes, ses hésitations, sa souffrance de fille abandonnée dont le nom O'Neill est en ces années un titre de gloire et un sujet de curiosité parfois indécente.
Non loin de cette table, un jeune homme ténébreux la voit : J.D. Salinger.
Au premier regard, l'alchimie a lieu. Une histoire d'amour s'ébauche entre deux taciturnes dont le silence parle plus que les mots.
Histoire qui n'aboutira pas et c'est en cela que le romanesque lui donne ses titres de noblesse.
Frédéric Beigbeder nous en déroule le fil avec bon sens, délicatesse, respect et de multiples réflexions sur cette relation imaginée notamment dans de superbes lettres de Salinger à Oona, lettres fictives puisque l'auteur n'a pu y avoir accès.
L'amour sera encore abordé lors de l'évocation du couple que formeront Oona et Charlie Chaplin (37 ans de différence). D'autres voies s'ouvrent, la relation amoureuse n'est pas qu'une.
Mais le plus percutant dans ce livre n'est pas uniquement dans cette partie du récit, il l'est surtout dans l'évocation des années quarante et de la deuxième guerre mondiale dont on apprend encore et encore.
Le débarquement à Utah Beach, les dérives, la description de la boucherie occultée de la forêt de Hürtgen en 1944, la libération du camp de Kautering IV près de Dachau, le retour de Salinger au pays (belle analyse), le choc post-traumatique, la culpabilité devant l'intervention tardive des américains, le plongeon de Salinger dans une solitude revendiquée, autant de règlements de compte à L Histoire que l'on commémore régulièrement sans toutefois en connaître tous les dessous (entre autres, cité dans ce livre, ces films de guerre si propres... trop propres...).
La magnifique rencontre de Salinger et Hemingway est un régal à lire, à vivre et Beigbeder s'y entend à nous faire vibrer.
Il écrit ici des pages sublimes sur cette période.
Pages sublimes et effrayantes, pages qui donnent la nausée et la peur de la folie des hommes.
Pages noires lorsque Frédéric Beigbeder, d'une lucidité impitoyable, attire notre attention sur un XXIe siècle allant vers on ne sait quoi de dramatique, voire une troisième guerre qui résoudrait bien des problèmes... tout se répète...
Quelques lignes aussi sur la jeunesse "mouton", égoïste, candidate parfaite aux dérives montrent un pessimisme digne des auteurs américains qu'il admire tant.
J'aime ces arrêts où l'auteur nous parle, replace les choses, nous rend complices et repart en nous entraînant avec lui, clairement, sans fioritures stylistiques lourdes et inutiles (il s'en moque d'ailleurs délicieusement dans un court pastiche).
Puis le livre bascule sur l'après-guerre et sur le mauvais procès intenté à "Charlot" (la conclusion de Frédéric Beigbeder est bien envoyée. La bêtise humaine est infinie...)
Le dernier chapitre : oui, pourquoi pas, un peu de l'auteur et le hasard et la coïncidence, etc... apporte un soupçon de légèreté à ce livre magnifique qui, au-delà d'une relation amoureuse contée, ne cache rien ni de l'Histoire, ni de l'Homme, ni des hommes.

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Attention! Coup de coeur ...

Oui bien sûr vous avez le droit de me dire que je ne suis pas objective parce que l'on parle de Beigbeder, et que je ne m'en cache pas: il fait partie des plumes que j'affectionne le plus.
Le précieux enfin arrive, il fut dévoré, savouré, dégusté.

Il en a mis du temps avant de nous ressortir un roman, et ça se sent. On sent le travail qu'il y a derrière, on sent la passion injectée dans ses lignes. Tout cela est tellement palpable que ça en devient contagieux. Une plume plus posée que certains de ses écrits, mais en gardant cependant son petit grain de folie caractéristique:

"Si la vie est ronde et jaune comme une rondelle de citron, c'est que toute la vie est un cocktail".

Une plume plus posée mais en gardant, heureusement, cette touche passionnelle transformant des sentiments en explosions:

"L'amour c'est faire semblant de s'en foutre alors qu'on ne s'en fout pas. C'est se chercher sans se trouver. Ce petit jeu si il est bien pratiqué peut durer toute une vie".

Au final, l'ensemble donne un bien joli cocktail qui correspond si bien à l'auteur. Un mélange de fraîcheur, de sentiments en tous genres, de connaisances, de travail, ... Un livre attendu et déjà terminé avec cette envie d'en avoir un autre là de suite!

Une pépite de cette rentrée, pour se replonger dans les fastes des clubs et des starlettes, en croisant de grands auteurs (Salinger, Capote, ...), en saluant le grand Chaplin, et en n'oubliant pas que durant ce temps en Europe, des vies étaient sacrifiées au nom de la liberté.

Je l'ai dévoré, savouré, et voudrais tant ne pas l'avoir lu pour le redécouvrir à nouveau...
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Il a mauvaise presse auprès des gens comme vous et moi F. Beigbeder, on le prend pour un dandy superficiel... mais il est tellement plus que ça.
Sa plume est hardie, ses réflexions pleines de mélancolie.
Derrière le couple glamour d'Oona et Salinger, il y a des pages très dures sur la seconde guerre mondiale, ses victimes abandonnées et ses vétérans détruits pour la vie.
Une vraie réussite.
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Frédéric Beigbeder nous entraîne dans ses rêveries américaines ou se mélange ses souvenirs de vie ses désirs ses états d'âme ....Ce cocktail couché dans ce Roman au saveur romanesque .au subtil Goût de stars perdus dans une vie lointaine explose aux yeux de ces lecteurs du XXI e siècles que je suis ..On découvre Salinger J.D 21 ans amoureux transit d'une jeune fille de 17 ans
Oona O'Neill l 'enfant du dramaturge célèbre O'Neill Eugène perdu dans un Club le Stork avec ses copines le trio des Héritières :Gloria Vanderbilt et Carol Marcus accompagné de Truman Capote juste au début de la guerre 39-45.....Frédèric Beigbeder dans sa mégalo maladroite si délicieuse imagine leur mots leur réaction face aux événements qui fera leur destiné ....Chaplin sera le mari de cette jeune fille si jolie lorsque Salinger ira mourir son âme dans la Guerre pour devenir Agoraphobe mais aussi l 'un des plus mystérieux écrivain américain Auteur d'un roman révolutionnaire l''attrape Coeur.....La guerre rode dans ses pages avec sa cruauté sa folie ses petites révélations d'horreur ses secrets comme le raciste des soldats de couleurs lors de la libération de Paris et de cette parade édulcorée ....On aime cette rencontre avec Hemingway...une petite parenthèse de littérature ....
J 'ai adoré cette façon de narrer cette histoire d'amour inachevé ....
Un réussite merci Monsieur Beigbeder...Bravo
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On est déjà 385 Babéliotes a avoir lu cette biographie de Salinger ou plutôt comme la jolie expression inventée par Beigbeder : FACTION.

"Faction", c'est un mélange de choses factuelles et fictives. Ce n'est pas la vérité mais c'est la façon dont un jeune homme - l'auteur - fou amoureux du livre de Salinger revient sur l'idylle entre Salinger un jeune homme de 21 ans et Oona O'Neill qui n'est qu'une lolita de 15 ans.

Nous sommes en 1941. Salinger s'engage dans le contre-espionnage. L'Amérique aime de moins en moins Chaplin à cause des Temps Modernes où il critique trop le capitalisme.

C'est un formidable roman d'amour sur la différence d'âge. "Il me rendais plus mûre, et moi, je le maintenais jeune."
En 1988, Salinger va épouser une jeune fille Collen qui a 50 ans de moins que lui. Il y a dans ce livre des sentences définitives parfois drôle : "Une fille, cela s'ouvre et se referme. le problème est de trouver le bon mot de passe".

Le jugement de Oona sur les écrivains page 95 : "Un écrivain, cela ne vit pas dans le monde, cela s'enferme dans une petite maison pour travailler sinon ce n'est pas un écrivain, c'est un pitre."
Dans ces conditions, Frédéric Beigbeder est-il un écrivain ou alors n'est-il qu'un pitre ?
Ceci dit, j'adore cet écrivain. L'avez-vous remarqué ?
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J'ai de la chance avec la nouvelle rentrée: trois livres lus et trois romans appréciés: «Pétronille», «Trente-six chandelles», mais celui-ci est mon préféré. C'est de loin le plus riche et le plus intéressant, surtout dans la deuxième partie qui évoque la guerre vécue par le jeune Salinger pendant et après son débarquement en Normandie jusqu'à l'année 1945, lorsqu'avec les autres soldats américains, il découvre et libère les camps de concentration. Je peux dire que j'ai lu beaucoup de livres et de témoignages sur cette période mais jamais encore je n'avais appris autant de faits étonnants et bouleversants alors que je croyais la paix définitivement installée.
Dès la première page, Beigbeder qualifie son livre de non fiction.
Au début il s'agit essentiellement de la rencontre de Oona O' Neill, fille d'Eugène O'Neill, l'auteur dramatique qui n'a jamais voulu revoir sa fille quand celle-ci a épousé Charlie Chaplin, quitte à le regretter par la suite (Lettre à l'appui). C'est très agréable à lire mais c'est léger et je me sentais un peu comme quand je lis des articles people, sauf qu'ici il s'agit de New York, en 1940, au milieu de la fumée des cigarettes, au Stork Club, où joue l'orchestre de Cab Calloway, applaudi par le Trio des héritières: Gloria Vanderbilt, Oona O'Neill et Carol Marcus, "les premières "it-girls" de l'histoire du monde occidental, cachées derrière un rideau de fumée."
C'est là que Jerome David Salinger, 21 ans, qui habite tout près, sur Park Avenue, rencontre la jeune et jolie Oona, de la meilleure société, qui s'encanaille gentiment avec les plus ou moins jeunes ou vieux, riches et célèbres jeunes gens qui tournent autour de son petit groupe parmi lesquels Truman Capote, un auteur que j'aime beaucoup. C'est aussitôt l'idylle, passionnée et définitive pour lui mais vite refroidie pour elle.
Puis c'est la rencontre avec Charlie Chaplin. Plusieurs chapitres lui sont consacrés et là encore c'est passionnant. "Il en a fallu des coïncidences et des hasards; ils avaient une chance sur un milliard d'arriver, ensemble, à fabriquer Geraldine Chaplin, née à Santa Monica le 31 juillet 1944, pour qu'elle puisse jouer dans le Docteur Jivago, et que sa fille , Oona Castilla Chaplin, puisse se faire poignarder enceinte dans Game of Thrones."
Mais comme dit précédemment, c'est la suite qui m'a tenue en haleine, quand Salinger avec "la 4e division entre dans la forêt de Hürtgen, le 6 novembre 1944, exactement cinq mois après son débarquement sur Utah Beach" jusq'en février 1945 "A côté de cet affrontement, la bataille de Normandie avait été une promenade champêtre. Ses réactions durant cette percée vers l'Allemagne ainsi que les lettres vengeresses qu'il écrit alors à Oona sont très violentes et on comprend mieux pourquoi ensuite il s'est enfermé dans le silence. On est vraiment à ses côtés dans ces moments de guerre, au plus près des réalités et des sensations corporelles et animales des très jeunes soldats à peine débarqués sur ces terres européennes inconnues.

Belles aussi les pages sur sa rencontre avec Hemingway.
"Je l'ai trouvé plus doux que sa prose; il est moins dur à l'oral qu'à l'écrit. (lettre du 4 septembre 1944) Contrairement à Fitzgerald, Hemingway n'avait pas l'alcool agressif et s'intéressait sincèrement à ce jeune auteur en devenir."
Puis retour sur Oona lors de la disparition de Chaplin, son goût pour l'alcool, sa déclaration sur les raisons de haïr son père...
Enfin retour définitif au travail du romancier qui se voit refuser l'accès aux lettres de Salinger à Oona et voici que surgit Lara, l'actuelle femme de Beigbeder, récemment épousée. Surprenant mais l'auteur a tous les droits après tout. On est chez lui! Il aperçoit sur sa combinaison de plongée le logo O'Neill, une célèbre marque californienne de vêtements de surf et il y voit un dernier clin d'oeil de Oona.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Je n'ai pas lu L'attrape-coeurs. Pas encore, puisque c'est l'objet du prochain #cafeduclassique. J'ai beaucoup lu Frédéric Beigbeder. Mais pas celui-là. Je n'ai jamais écouté de livre audio. Là, c'est Edouard Baer.

Les protagonistes de ce roman sont J.D. Salinger et Oona O'Neill.
Jerry est amoureux d'Oona. Oona aime bien Jerry. Jerry est un jeune homme qui se pique d'écrire. Oona une "fille de" délaissée. Ils vont s'embrasser, s'écrire. La guerre frappe l'Europe. Au Stork Club, on vole des cendriers.
Mais Jerry et Oona ne sont pas les héros d'un conte de fées. Ils ne se marieront jamais ensemble. Oona épousera Charlie Chaplin et aura 8 enfants. Seront-ils vraiment heureux ? Jerry débarquera en Normandie en 1944 et ne se remettra jamais du bruit des bombes, du sang, du regard des survivants affamés.

Peut-on se plonger dans un livre lu comme dans les pages d'un livre papier ? Ma crainte a été vite dissipée, j'ai été happée par la voix d'Édouard Baer qui me racontait les nuits new-yorkaises et les plages du débarquement. Et les mots de Beigbeder prenaient plus de sens, plus de vie, plus de drôlerie encore. J'imaginais encore plus la lumière qui émanait d'Oona, le charme de cette jeune femme, et a contrario la noirceur de Jerry, sa solitude aussi.

Je ne sais pas si cette lecture saura me faire apprécier L'Attrape-coeurs, cet incontournable de la littérature américaine. Mais j'ai à nouveau été conquise par un roman de Beigbeder.
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« La littérature n'est pas la vie, et (…) rien n'est plus beau, dans un livre et seulement dans un livre que de telles histoires non vécues. Elles n'ont pas eu lieu, elles n'ont rien donné, elles n'ont pas duré, elles n'ont existé (ou « inexisté ») que pour devenir un roman ou un poème. »

Avec Oona & Salinger, on pourrait alors se dire que Frédéric Beigbeder a repris, comme Jean d'Ormesson dans Comme un chant d'espérance (chez Héloïse d'Ormesson), « l'idée, chère à Flaubert, d'un roman sur rien ». Mais attention, les deux romanciers parlent du même rien : l'amour ! Qu'est-ce, en effet, que l'histoire d'amour entre Oona et Jerry ? Rien ? Quelques mois, pourrait-on dire. Presque rien donc. Sauf si, comme Salinger, on est certain que : « une rencontre complètement réussie, ça arrive combien de fois dans une vie ? Une fois ? Une seule fois. Une seule fois, vous le savez aussi bien que moi. »

C'est l'art du romancier qu'est Frédéric Beigbeder, dans ce livre qu'il nomme lui-même une « faction » que de recréer des dialogues entre Oona O'Neill et Jerry Salinger, qui eurent des destins extraordinaires et qu'il faut absolument connaître. Mais pas seulement, car il y a aussi Beigbeder et sa rencontre avec Salinger qui lui a donné le goût de la littérature. Une rencontre qui est à l'origine de ce livre, bien qu'il ne s'agisse que d'un rendez-vous manqué, parce que, Beigbeder, trop « poli » pour aller déranger son idole littéraire dans son isolement, ne l'a pas rencontrée.

Alors, parce que pour lui, son admiration pour Salinger est fatalement « a touch and yet not a touch », il lui offre cet hommage. « Ce qui compte pour un écrivain, c'est ce qu'il écrit, pas ce qu'il vit. », n'est-ce pas ? On en revient à l'histoire qui n'a « inexisté que pour devenir un roman. » Oona & Salinger, un roman sur « rien » qui vous en dit beaucoup sur l'amour.
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1PwA5TK
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Le sujet : Oona et Salinger. Oona O'Neill, dont Salinger s'éprend, mais les choses entre eux ne seront pas aussi simple et cette "histoire d'amour" s'apparente plutôt à un flirt ou un amour à sens unique. Oona vivra finalement une histoire d'amour avec un autre homme. Et Salinger, l'écrivain, l'auteur de L'attrape-coeur, son amour pour Oona, sa carrière d'écrivain, son départ à la guerre, ses nouvelles. le sujet n'est pas tant leur histoire d'amour, elle est prétexte à parler de l'écrivain, de son oeuvre, ou plus généralement de la figure de l'écrivain. Sur ce dernier point, je mentionne Eugène, le père d'Oona lui-même écrivain, dont le rôle n'est pas mineur ici. Évoquer le père m'amène à revenir à sa fille, puisque ce roman est aussi un roman sur Oona, son rapport à son père Eugène, son couple avec Chaplin.
Il y aurait encore d'autres choses à dire sur ce roman, qui est selon les termes de l'auteur une faction. C'est-à-dire qu'ici tout est vrai, hormis les lettres attribué à Salinger, mais Beigbeder expliquera cela dans le livre. Ce livre est certes romanesque, mais l'auteur est très présent. Il y a un avant-propos qui nous avertit de la nature du livre que nous allons entamer, puis une première scène étrange qui trouvera son éclairage à la fin du livre, suivi d'une introduction dans laquelle le romancier se crée une place au milieu d'Oona et Salinger et parle de sa tentative de rencontrer l'écrivain. On comprend durant tout l'intérêt qu'à Beigbeder pour ses personnages.
Le roman a proprement parlé commence page 33, un roman dont on ne peut que remarquer le travail de documentation, en plus du travail d'écrivain. J'ai adoré la manière dont il décrit la rencontre entre Oona et Salinger, de même que les lettres qu'il a dû inventer, l'humour qui s'y trouve, des lettres vives qui témoigne de la passion de Salinger et de sa souffrance. Beigbeder s'immisce dans le récit, glisse des sortes de commentaires, une présence qui n'est pas inopportune du tout, cela donne une valeur de plus au roman.
Bref, en cette rentrée littéraire ce livre est à lire. C'est une faction, un roman biographique, auquel se mêle un brin d'autobiographie. C'est un roman dont vous aimerez les personnages et qui peut-être vous donnera envie de vous pencher sur l'oeuvre de Salinger et d'Eugène O'Neill.
Lien : http://aucafelitterairedecel..
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