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sur 389 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au début, je me sentais élue, j'y croyais : c'était écrit pour moi. Ça parlait de mon époque.
Ça parlait d'entreprises, de lieux, d'institutions, de projets, de programmes, d'événements, de faits divers qui avaient constitué un temps mon environnement professionnel dans les années 80 et 90 : les technologies de l'information, la netéconomie. Ça parlait de personnalités que j'avais croisées (enfin : plutôt moins que plus, et plutôt de loin que de près).
J'étais touchée, émue, et reconnaissante envers ce jeune homme né en 1980 de souffler sur la poussière télématique qui avait enseveli le minitel de mes trente ans.

Pour un peu je croyais savoir ce que j'allais lire au chapitre suivant.
Je regrettais déjà — on ne se refait pas — l'absence d'index à la fin du livre, de bibliographie, de notes à consulter en bas de page, de tableau chronologique.

Et puis au bout d'une centaine de pages, j'ai lâché prise et enfin compris que c'était un roman, un vrai, un bon. Plaisant, intrigant, et dérangeant à la fois. Qui décolle. Je me suis laissée embarquer loin dans le temps, l'espace, voire plus.

Le héros de la Théorie est un pirate, mais un pirate de haut vol... un seigneur du phishing ! Pascal Ertanger a bâti sa fabuleuse réussite entrepreneuriale sur des coups d'envergure croissante avec les années et l'évolution des technologies de communication. C'est tout d'abord, alors qu'il est encore adolescent, la captation artisanale et laborieuse d'usagers du 3614 (service minitel gratuit) pour les attirer vers les messageries dites roses, services payants du kiosque 3615. Puis, un peu plus tard, c'est le piratage automatisé de l'annuaire 3611 de France Télécom pour permettre la recherche inverse d'un abonné connaissant seulement son numéro (si je ne me trompe pas, c'est effectivement Xavier Niel, le modèle vivant de Pascal Ertanger qui en fut l'auteur véritable !). le dernier coup, le plus fort, n'a peut-être pas encore été réalisé dans la vraie vie, mais on peut penser que les tentatives ont été nombreuses et qu'il existe déjà des réussites partielles : le phishing des profils facebook pour recréer une humanité virtuelle et servir de base à un ultime projet démiurgique - ou démoniaque, selon !

-- Alors, c'est de la science fiction ?
-- Non. Enfin, si. Un peu, quand même. Mais n'étant pas calée en SF j'ai juste repéré les références à différents courants : entropique (steampunk), cybernétique (cyberpunk), bionique (biopunk). Ils structurent La Théorie de l'information par le biais de notules courtes qui précèdent chaque chapitre de la biographie de Pascal Ertanger. D'abord informatives et très intéressantes, je les ai trouvées de plus en plus fumeuses et délirantes au fur et à mesure de la progression du roman, ce qui me fait penser que le personnage d'Ertanger en est l'auteur supposé, et que l'effet sur le lecteur est voulu et maîtrisé par Aurélien Bellanger.


-- Et le style ?
-- Clairement : pas lyrique. Très efficace, car parfaitement en ligne avec la structure et le sujet du roman : une biographie, supposément écrite ou pensée par un métaphysicien (le personnage de Xavier Mycenne, sorte de double de l'écrivain). Mycenne/Bellanger est aussi "l'auteur" d'une publication scientifique intégralement reproduite dans la troisième partie de la bio d'Ertanger (2.0). Comme par hasard, le ton et le style de l'article (La singularité française 1960-1970) est étonnamment ressemblant à celui de la bio du magnat français de l'Age de l'information, à ceci près qu'il est totalement dénué d'humour, d'ironie, et de poésie, ce dont ne manque pas le reste (la plus grande partie) de l'ouvrage.
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Drole de livre que celui-ci . A l'opposé de la narration classique ce texte se situe entre le roman d'anticipation , l'essai , et le roman lamba. le tout peut déplaire si l'on est pas préparé a un excercice littéraire de ce style . La langue est soutenue , il y a peu de dialogues , nombre de termes informatiques resteront abscons au plus grand nombre . Et pourtant il y a un plaisir certain à lire cette histoire inclassable , ce livre quii en l'état à tout de l'Ovni littéraire . A découvrir si l' on est curieux de nature .
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Journal de la naissance d'un monde nouveau. Rajeunissez lecteurs, voici d'un trait racontée l'arrivée fantastique de l'ère de l'information.

Du Minitel à l'Internet, de l'informatique à l'information, Aurélien Bellanger partage, par l'intermédiaire de son héros Pascal Ertanger, avec talent et sous une forme romancée et vivante, nos années 80, notre présent et trace les lignes d'un futur.

Les étapes excitent notre mémoire, les dates si rapprochées l'affole. L'on note au détour que si la pornographie en ligne, de Free à Wikipedia, fit des fortunes, c'est d'abord parce que ce marché est libre. Addictif, récurrent et de grand volume mais surtout libre. Les richesses produites furent réinvesties le plus souvent dans les évolutions des modèles business de marchés moins ouverts et entraînées par la digitalisation.

Souvenirs, souvenirs…Le Minitel, les ZX81, les jeux de rôle Zelda ou Donjons et dragons (83), l'Apple II, la carte à puce de Moreno, le RadioCom 2000, HTML l'hypertexte (1991), Mosaic le premier navigateur web (1993), l‘accord mondial de l'ouverture à la concurrence du marché des télécommunication sous l'égide de l'OMC (1998), le Palm Pilot (2000) ancêtre des smartphones, l'ADSL (2000) apporte internet dans les foyers sans France Telecom, youtube, microsoft, web 2.0, google, applestore, les consoles de jeu …Arrgllll, trop plein de nouveautés technologiques et de nouveaux business modèles.

Brisant intelligemment le rythme romanesque pour mieux le relancer, Aurélien Bellanger place à la fin de chaque chapitre une ou deux pages relatant l'évolution de nos connaissances théoriques sur l'émergence et l'épanouissement de la théorie de l'information.

La jeunesse t'appelle. Que te faut-il pour décider ? Méphistophélès n'a point de clavier, ni Faust de PC, et déjà la promesse de la vie éternelle faisait danser les puissants.
La disparition de la frontière entre l'homme et la machine marque l'aube d'une nouvelle ère. Sommes-nous pour autant à la fin des temps de révolutions historiques ? Les révolutions scientifiques et techniques seront-elles les seuls moteurs du changement sur notre petite planète ? Des Post-Humains aux Trans-Humains, l'humanité immortelle et augmentée rêvée par les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) tâtonne à la recherche du mode de fonctionnement du cerveau tout en projetant un futur bâti sur la technologie et oubliant que l'homme augmenté dans sa réalité restera aveugle aux mystères révélés par tant d'éveillés.

Lectori salutem, Pikkendorff

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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On suit le destin d'un homme, Pascal, depuis les années 70 jusqu'à nos jours, il va être un précurseur dans le domaine des nouvelles technologies de l'information. le livre est divisé en trois parties : Minitel, Internet, 2.0. On peut lire en interlude, entre chaque chapitres, le texte qui donne son titre au roman, il est écrit par Pascal, et se divise en parties steampunk, cyberpunk et biopunk. L'auteur y fait appel à des théories scientifiques : la thermodynamique, le mouvement perpétuel, l'entropie, la démonologie, la cybernétique, parlant des scientifiques spécialisés dans ces domaines, Maxwell, Brown, Shannon, Boltzmann, Szilard ou Wiener, de philosophes comme Leibniz ou Deleuze ou d'auteurs de SF comme Gibson et son Neuromancien ou Dave Egan. L'information devient une nouvelle quantité de la physique, ce statut opère un renversement conceptuel, la thermodynamique devenant une branche de l'informatique, et le personnage principal de l'histoire va chercher à pirater le temps en trouvant un bio-réceptacle à l'information humaine, trouvant ainsi une solution à l'inexorable dégradation de l'énergie. Avec ce roman l'éditeur Gallimard a trouvé son Michel
Houellbecq, le côté visqueux en moins, un ouvrage qui rebutera peut-être tous ceux qui sont allergiques à l'informatique, néanmoins tout l'arrière plan historique est très bien documenté, les « presque » vieux qui ont vécu la naissance du minitel, et l'apparition des premiers ordinateurs visant le grand public, vont pouvoir découvrir dans les moindres détails les coulisses de cet genèse révolutionnaire qui présida au passage du XXe au XXIe siècle. Et même si on a parfois l'impression d'avoir un essai, un peu ardu pour certains passages, entre les mains, le style d'écriture
correspond parfaitement à l'esprit du personnage principal, qui porte à la fois le nom d'un philosophe et mathématicien célèbre mais aussi celui d'un langage de programmation, ce qui explique parfaitement les passages purement analytique, son côté de plus en plus misanthrope, cette manière qu'il a de toujours calculer en imaginant ses nouveaux projets, et de se rapprocher ainsi de manière asymptotique d'un dieu.
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Tout paraît vrai, à un détail près : Pascal Ertanger n'existe pas. Son parcours, son ambition, son environnement tant économique que social ou technologique, pourtant, existent bien. C'est que, pour écrire une histoire économique française de la fin du 20ème siècle, Aurélien Bellanger a eu le besoin d'élargir son propos : la fiction vient au secours de l'histoire. Premier de ses romans qui inscrivent la modernité technologique dans le genre romanesque, La théorie de l'information est tout à la fois la narration d'une ascension individuelle, l'histoire d'une épopée industrielle française et la genèse d'un mouvement au potentiel bouleversant pour l'avenir, le transhumanisme. Si la critique se focalise aisément sur l'aspect fictionnel du roman, il n'en demeure pas moins que cette façon de narrativiser la modernité - dans ce qu'elle a aujourd'hui de plus banal en même temps que déroutant - place l'auteur dans une position tout à fait originale dans la littérature française actuelle.

Évacuons tout de suite l'identification de Pascal Ertanger à Xavier Niel. L'inspiration, si elle est évidente, n'est pas si pertinente pour analyser le roman qui, par nature, n'est pas une autobiographie. Pascal Ertanger naît et grandit dans la petite bourgeoisie francilienne. A huit ans, un grave épisode d'asthme lui fait entrevoir la mort. le monde physique ne veut plus de lui : il se réfugie dans le monde virtuel. Adolescent geek avant l'heure, entrepreneur à succès dans le domaine du Minitel, investisseur avisé dans les sex-shops de la rue Saint-Denis, pionnier enfin d'internet, Ertanger vit une success-story sans obstacles. Un à un, il gravit les échelons d'une pyramide consumériste inspirée par Maslow. Ses premiers gains lui paient un ordinateur. Puis viennent la chambre de bonne parisienne - synonyme d'indépendance -, la voiture avec téléphone cellulaire intégré, l'appartement sur les Champs-Elysées, le manoir à Garches, le golf privé ... Homme à la fortune incommensurable - d'abord parce que celle-ci repose sur des valeurs virtuelles, et que l'argent que lui rapportent ses affaires du Minitel et d'internet n'est jamais aussi matériel que les billets que lui reverse Houillard, son associé du sex-shop -, Ertanger satisfait chacun de ses besoins matériels et sociaux, gagnant l'estime de ses clients et contributeurs, mais aussi l'animosité de ses concurrents économiques, avant de se tourner vers des besoins d'ordre spirituel. L'homme, déchargé de ses servitudes matérielles, se tourne vers Dieu. Plus prosaïquement, Ertanger apparaît comme le modèle français du self-made-man. Il vient de Velizy, c'est-à-dire de nulle part, et le seul titre de gloire de sa famille provient d'un aïeul, inventeur et éponyme d'un système de commutateurs. Ertanger construit ses succès sur son seul sens des opportunités et bataille même contre l'Etat, ou contre les entreprises supportées par l'Etat, comme France Télécom. de là lui vient une image idéale de libertaire qui n'hésite pas à s'aventurer aux confins de la légalité pour mener à bien ses projets : ainsi l'annuaire inversé qu'il met en oeuvre en aspirant toutes les données en libre accès de l'annuaire de France Télécom. À l'image de Bill Gates ou de Sergeï Brin, Pascal Ertanger tire une partie de son pouvoir de son image de génie de l'informatique qui est au bon endroit au bon moment, avec les bonnes idées. Pour autant, on s'interroge sur les motivations profondes de l'homme. L'argent n'est jamais vraiment évoqué, sauf pour attester de la réussite. Millionnaire et milliardaire deviennent des accomplissements qui valent presque pour eux-mêmes : on en doute. Ne pas le faire relèverait d'un angélisme béat.

Au-delà de la destinée d'un homme, La théorie de l'information propose aussi une véritable épopée industrielle française de la fin du vingtième siècle. La spécificité française du Minitel est remarquablement présentée, comme tous les aspects documentaires du livre. Apparaissent, page après page, les débuts du Minitel, l'essor du minitel rose puis, évidemment, internet et son aspect, son réseau, ses parts de marché. Avec le Minitel s'opère une révolution technologique, qui définit un nouveau rapport au monde. Si le Minitel est virtuel, il est cependant accessible avec de l'argent réel, donne du vrai plaisir physique, occasionne de vraies souffrances. Les années dorées du Minitel se terminent à la fin des années 1990 avec la montée en puissance de l'ordinateur. Deux systèmes s'opposent : le réseau sécuritaire mais limité du Minitel contre le réseau libre et plus fragile d'internet, le modem contre le microprocesseur, les Etats-Unis contre la France. La montée en puissance d'internet donne à l'ordinateur un avantage décisif en l'ouvrant au réseau. de technologique, l'épopée devient ensuite commerciale. Aurélien Bellanger retrace les rivalités entre les grands fournisseurs d'accès à internet où l'argent, naturellement, joue un rôle majeur. Avec son fournisseur nommé Démon, Ertanger pratique la guerre des prix et réussit à donner à sa marque low-cost une image de luxe.

Particulièrement présente dans la troisième et dernière partie, mais aussi sous-jacente tout au long du roman, notamment avec les développements sur la théorie de l'information de Claude Shannon, transparaît une genèse du transhumanisme. Ce courant philosophique est présenté, dans le roman, comme le nouvel espace de la religiosité contemporaine. Ertanger en est un prophète, omnipotent par sa puissance financière et adulé pour sa vision supposément libertaire du monde. Ertanger se veut démiurge, créateur d'un homme nouveau. En cela il est un symbole d'une société sans repères spirituels et en quête de sens. Dans le roman, c'est bel et bien la nouvelle puissance de l'information - on parle, dès les années 1980, des autoroutes de l'information - qui engendre le transhumanisme. La thèse du roman est peut-être là : nos sociétés, particulièrement occidentales, sont entrées dans un nouveau paradigme où le moteur de l'évolution n'est plus l'énergie mais l'information. le Minitel était une voie, avec ses annuaires et ses services payants, qui s'est révélée inefficace pour devenir le mass média par excellence, qualité dévolue à internet. Celui-ci mêle, avec une efficacité redoutable, l'immédiateté temporelle, l'interactivité totale entre ses utilisateurs et la puissance d'une diffusion potentiellement mondialisée. Ce nouveau paradigme aurait été annoncé par l'article de Claude Shannon de 1948 dont Aurélien Bellanger nous fait un résumé. C'est l'information qui, en permettant à la fois le mouvement perpétuel de la matière tout comme la réduction de l'entropie, ouvre la voie à une informatique et à une robotique capables de transformer la vie humaine sur Terre. Partant, dans un monde nouveau, maîtriser les codes - comme le fait Ertanger - donne une position éminemment supérieure. Ainsi le transhumanisme, par son aspect religieux, produit des démiurges, créateurs de lien social, de connexion au monde, de sens, de dépendances aussi (aux amours virtuelles avec le Minitel, à l'information économique ou politique ...), de besoins et de manques, d'une nouvelle façon de voir le monde.

Roman à la documentation impressionnante, le livre d'Aurélien Bellanger souffre d'une narration quelque peu poussive en ce qui concerne les passages de fiction pure. D'autre part, l'ultime partie sur le transhumanisme est assez absconse, ne serait-ce que par sa dimension langagière. Partant, une question se pose : cette philosophie est-elle la lubie d'un happy few ? Quoiqu'il en soit, comme pour les autres romans de Bellanger - auquel celui-ci est très lié -, la lucidité du personnage principal le pousse à rechercher la solitude et la coupure avec le monde moderne. Voilà, s'il le fallait, la preuve de l'échec de notre monde contemporain à réellement créer de l'humanité.
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Ce livre a bénéficié d'un lancement médiatique important, on ne pouvait pas le rater à cette rentrée. Il était présenté tout à la fois comme l'oeuvre d'un enfant de Houellebecq et LE roman du monde contemporain saturé d'information.
Alors que dire ? Roman, certes, mais alors nouvelle forme du roman, où la théorie scientifique - de l'information en l'occurrence -d'abord,plus l'analyse sociologique et historique ensuite, fixe le cap et les étapes de la progression de l'histoire. Les personnages sont dotés d'une existence souterraine comme éclairée par la théorie. Dans ces conditions les personnages sont un peu désincarnés et vivent comme vivent les notices biographiques neutres de Wikipedia.
Néanmoins Aurélien Bellanger a un véritable talent de vulgarisateur tant dans le domaine scientifique que dans les domaine de la sociologie et de l'histoire contemporaine? Il offre une synthèse des 40 dernières années avec une information très riche et détaillée qui permet de ne pas perdre son temps en lisant ce pavé de 480 pages.
le style neutre fait évidemment penser à Houellebecq, mais il n'y a pas chez Bellanger ce - gros - grain de folie qui travaille la prose cérébrale de Houellebecq.
Cet Aurélien est quand même à suivre car il ne manque pas de potentiel me semble-t-il.
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Aurélien Bellanger existe-t-il? Né à Laval en 1980, pourquoi pas .Il publie en 2010 un livre nommé "Houellebecq écrivain romantique" aux éditions Lea Scher (???) . Entre temps , après avoir reçu le Goncourt pour la carte et le territoire en ....2010, Houellebecq disparait. On le dit mort, (ivre mort ) parti en Suisse ou en Ecosse.
En 2012, Aurélien Bellanger publie un roman très Houellebecquien, avec des références aux particules élementaires. Des inserts et des césures assez typiques mais pas de pornographie (Pascal Ertanger -étrange étranger- se masturbe une seule fois devant son minitel), mais les personnalités habituelles sont là, Sarko en tête...
Et il le publie chez qui son bouquin ? Chez Gallimard.
Que de similitudes avec le gros câlin (Gallimard) d' Emile Ajar.
En tout cas pas de CV sur la 4° de couverture du livre, même court, alors que Christine Angot à encore le sien pour son dernier torchon crapoteux quinzième de la pile.
En dehors de ça, écrit par Bellanger ou Houellebecq, ou les deux ensemble, la théorie de l'information est un bon roman, bien informé, facile à lire.
On attend de savoir s'il aura un prix avec sa grosse jaquette "RENTREE LITTERAIRE"

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J'espère un jour avoir lu TOUT Aurélien Bellanger, tellement cet auteur est prolixe, précis, riche et imaginatif. Ce livre fait partie de ses meilleurs, assez proche dans sa thématique que Comédies Humaines d'Eric Reinhardt. Il est passionnant de bout en bout et livre une épopée française. C'est là que A. Bellanger est le meilleur, comme dans le Grand Paris ou pour décrire la saga des autoroutes à la Française.
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Le premier roman d'Aurélien Bellanger se présente comme portrait déguisé de la carrière de Xavier Niel, le patron de Free. Ce livre raconte le destin d'un homme issu de la classe moyenne qui va construire petit à petit un véritable empire du numérique, en commençant tout d'abord par développer le fameux minitel rose. Mais à travers ce portrait plus ou moins romancé, c'est toute un pan de l'histoire récente de la France, celle des années 80 et 90, que nous raconte l'auteur. Ces années charnières qui ont permis de passer de la culture du Minitel à celle d'Internet, avec tous les changements sociaux, économiques et politiques que cela a pu induire pour tout le monde. Un roman aussi froid que fascinant mais en tout cas très ambitieux , entre étude sociologique et épopée balzacienne, pour un auteur qui poursuivra par la même veine avec L'Aménagement du territoire en 2014 ou encore le Grand Paris en 2017.

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Comme j'ai à peu près l'âge du héros, je me retrouve dans son récit de l'évolution de la société de l'information que j'ai vécu et c'est amusant d'essayer de démêler le vrai du faux. Par contre j'ai lu tous les intermèdes théoriques en diagonale, je dois confesser ne pas tout comprendre.
Mais cela reflète bien la société dans laquelle nous vivons où nous profitons des nouvelles technologies sans trop savoir comment ça marche même si nous sommes vaguement conscient que derrière sa gratuité apparente doit se cacher notre exploitation.
Je suis moins convaincu par la fin, l'utilisation de nos données étant plus prosaïquement mercantile que transmissible à l'univers.
Il reste une lecture fluide de notre histoire récente facilité par la partie romanesque qui colle à la réalité de façon troublante (qu'en pense Xavier Niel ?), même si c'est une version très partielle des questions que pose la société de l'information.
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