Abreuvé de
Drucker et de de Chavannes, Sébastien, issu initialement d'une formation comptable, nourrit l'ambition d'appartenir à ce monde. le chemin est pavé d'embûches : qui aura les dents les plus longues ? Qui aura le bras le plus long ? Qui décrochera la meilleure émission ?
S'introduire dans le paysage audiovisuel français s'annonce complexe pour Sébastien : plutôt timide, fortement inculte et horriblement sudiste. Eh oui, l'accent du sud, ça ne passe pas à la télé. Cependant, au fur et à mesure, il va acquérir les codes du milieu, irrigués par une valeur phare : l'argent. L'auteur pose un regard acerbe et ironique sur les convenances du PAF en maniant prodigieusement sa plume.
Manifestement inspirée de Stephane Courbit, ce roman retrace les temps forts de sa carrière, particulièrement l'émergence de la télé-réalité avec Loft Story. Ce pan de l'histoire, pourtant essentiel au roman (qui s'intitule téléréalité, je le rappelle), n'intervient que trop tard à mon goût. de plus, la multiplication des références télévisuelles ont légèrement entravé la lecture.
Toutefois, j'ai beaucoup apprécié ce roman malgré les longueurs. En revanche, je trouve que le versant psychologique de Sébastien n'est pas assez exploité. On ne comprend pas vraiment s'il est devenu prisonnier d'une machine télévisuelle toujours plus avide ou si c'est justement lui le marionnettiste à l'origine de ses propres tourments. J'aurais également apprécié un approfondissement sociologique des mutations télévisuelles depuis les années 2000.
En conclusion, une assez bonne lecture manquant toutefois de consistance.