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sur 306 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette comédie humaine d'aujourd'hui revêt les atours d'une autobiographie en creux, celle de Stéphane Courbit à travers son double fictionnel, Sébastien Bittereau, Rastignac drômois, fils d'un plombier, qui, avec son modeste bac G spécialité compta, va connaître une ascension fulgurante et de devenir le roi de la télé. Personnage frappant que ce Courbit / Bittereau, importateur en France de la téléréalité à travers l'émission Loft Story, qui est parvenu à rester dans l'ombre tout en amassant une fortune colossale et une influence démesurée dans les médias.

Ce roman très accessible ravira les enfants de la télé. Il m'a ravie par sa description alerte, vivante, très drôle aussi des coulisses de la télé des années 90 à 2000. Ludique aussi avec tous ses personnages réels  : Patrick Roy ( très beau personnage, le plus désenchanté et le plus touchant aussi ) , Christophe Dechavanne, Pascal Sevran ( les passages sur feu La Chance aux chansons sont hilarants ), Corbier du Club Dorothée, la clique Azoulay d'Hélène et les Garçons, Philippe Vecchi, Arthur, Jean-Luc Delarue ( incroyable scène post fiesta où il se cache dans un frigo pendant que le futur académicien François Weyergans palabre ). Des années où on regardait la télévision ensemble et qu'on en parlait le lendemain au lycée. le récit palpite d'une forte sensation de familiarité voire de complicité avec le lecteur.

En fait, c'est toute une époque que raconte Aurélien Bellanger, sans condescendance ni volonté satirique « méchante », avec nostalgie et mélancolie même. Plutôt rare à souligner, appréciable aussi, que cette description du monde de la télé sans mépris intellectuel. L'auteur met en lumière ce changement de paradigme, ce moment où l'Etat français cède les clefs de la télé à Berlusconi et Bouygues, où les animateurs-producteurs règnent en maître ( les fameux «  voleurs de patates » des Guignols ), où cette télévision privatisée bascule dans le cynisme et l'obscénité. L'appartement témoin du Loft, criard de laideur, devient l'appartement témoin de notre société capitaliste. L'auteur et son oeil acéré excellent à décrire les ressorts contemporains.

J'ai cependant un peu décroché dans la partie du récit post Loft Story, l'intrigue tournant un peu à vide dans sa thèse, pas totalement convaincante, de présenter les nouveaux codes télévisuels de la téléréalité comme un mode artistique spécifique. Mais les dernières pages revigorent parfaitement le roman avec son surprenant épilogue à la créativité iconoclaste, très houellecquienne mais avec un peu plus d'optimisme, peut-être.

Mineur mais très plaisant à lire.
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Régler la mire.
Après voir sorti du grenier nos vieux Minitels, 3615 Ulla et bonne compagnie, dans « La théorie de l'Information » en s'inspirant du parcours de Xavier Niel, Aurélien Bellanger s'éprend du destin d'un autre « self made man », à la one again, pour faire un peu la nécrologie de la téloche à paillettes.
Sa muse, ici, c'est le discret magnat des médias, Stéphane Courbit, importateur du concept de Big Brother et recycleur sans fin d'émissions et de jeux TV d'inculture générale. Perso, à choisir des modèles, nues si possible, la Suzanne Valadon de Renoir ou De Toulouse Lautrec m'appâte davantage que la Loana subaquatique. Plus fan de Rimbaud que d'Arthur, plus mioche au grand air qu'enfant de la télé, la genèse de la télé bling-bling et prélude aux rats de laboratoire confinés, atteints du narcissovirus, ce n'est pas ma tasse de Coca light décaféiné. Pour autant, je ne vais pas faire le snob qui se gargarise de ne pas avoir de télé chez lui. Si ces émissions me parlent, c'est que j'en ai regardé certaines. Mea Culpa est pleine.
La littérature ne manque pas de provinciaux naïfs mais ambitieux qui montent à Paris pour frayer dans le beau monde, faire la roue de la fortune et perdre quelques illusions au passage. A l'époque de la calèche, des hordes de puceaux rêveurs qui ne le restaient pas longtemps (rêveurs et puceaux), envahissaient ainsi la Capitale. le problème de Sébastien Bitereau, au-delà de son nom, c'est qu'en prenant la fuite de sa Drôme natale, il a préféré idéaliser la télé que relire Balzac et faire de sa vie une illusion.
Le roman va suivre son arrivée à Paris dans la valise d'un animateur, puis son entrée dans le poste de nos salons, dans des emplois plus ou moins invisibles d'assistants pour des présentateurs vedettes et chasseurs de patates guignolesques des années 90. Aussi instinctif qu'opportuniste, il renifle avant les autres les tendances télévisuelles du surlendemain. Il importe ce que beaucoup appellent la télé poubelle et que j'ai plutôt tendance à nommer télé-miroir.
A mi-chemin entre la réalité et la fiction, l'auteur décrit les coulisses de la Chance aux Chansons (sevrés de Sevran, abstenez-vous !), des enfants de la télé, de Loft Story et des émissions de Delarue. Dans le roman, des personnages réels côtoient des êtres de fiction qui sont eux-mêmes des avatars reconnaissables d'autres poids lourds du PAF. Des faits irréels qui rendent le récit prenant et la lecture, avouons-le, un peu voyeuriste. Habilement, l'auteur fait du lecteur un téléspectateur privé de sa télécommande.
Bien moins cynique que moi, Aurélien Bellanger parvient à décrire de façon romanesque cet univers sans le juger négativement, ce qui relève de la prouesse, en se plaçant dans les pas de ce héros aux ambitions parfois esthétiques mais aux réalités très prosaïques. le côté assez insaisissable de ce producteur fait à la fois la force et la faiblesse du roman. Selon les passages, le sieur Bitereau apparaît tantôt doté d'un charme mystérieux tantôt accablant à cause d'un caractère insipide. La frontière entre les deux n'a pas de douane et il est difficile de s'attacher à ce genre de personnage.
J'ai une autre réserve concernant le dénouement du roman, un peu trop mystique à mon goût.
Aurélien Bellanger n'a pas renié ici ses racines de philosophe. J'ai ressenti une certaine filiation avec les Mythologies de Roland Barthes, lequel définissait le mythe comme un système de communication. La Citroën DS est remplacée par l'opium de la ménagère de tout âge, prélude aux réseaux sociaux actuels.
Bien mieux écrite qu'une biographie pathétique d'un ancien animateur télé, l'auteur est parvenu à composer une oeuvre littéraire autour d'un sujet qui ne me semblait pas en osmose avec la prose.
Une certaine folie se dégage de ce romancier hyperactif et passionné, aussi doué que décalé, curieux de tout et ennuyé de rien.
Y'a quoi à la télé ce soir ?
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Sébastien Bitereau ou l l'histoire d'un fils de plombier drômois, que ses talents de comptable et sa fascination pour la télé va le mener un peu par hasard dans la production de contenu télévisuel.

Fort de son ambition, et en phase avec son temps, le petit provincia a priori sans envergure va devenir un puissant et incontournable producteur qui fera les grandes heures de la télévision française, inventant "les enfants de la TV" et important le concept de "Loft Story" en France .

Aurélien Béranger, fidèle à ce qu'il avait déjà réalisé dans la Théorie de linformation sur Xavier Niel ou l'aménagement du territoire sur la SNCF, poursuit sa volonté de raconter des destinées incroyables d'un passé pas si lointain sous la forme d'un « roman balzacien », où l'on suit un personnage principal, à la Rastignac, de ses tous débuts très modestes à sa gloire dans un monde dont il va vite apprendre les codes.

Ici, Sébastien Bitereau, entrepreneur primordial dans l'histoire récente de la télévision, fait évidemment grandement penser au parcours de Stephane Courbit, producteur des émissions d'Arthur et importateur en France de la télé-réalité à travers l'émission « Loft Story », en 2001, mais qui aura réussi à rester dans l'ombre,

La destinée incroyable de ce petit comptable de province qui aura révolutionné la télé en réalisant un coup qui va transformer le paysage audiovisuel des années à venir est l'occasion pour Bellanger de plonger son lecteur dans la télévision des années 80 à celle de début 2000, entre « La Chance aux chansons » et "Loft Story."

Ardisson, Arthur Patrick Roy, Delarue, Sevran, Dechavanne, tous- certains gardent leur vrai noms, d'autres, ceux qui jouent un vrai rôle dans l'histoire, prennent un pseudo- vont croiser plus ou moins longuement la route de notre Rastignac des années 2000 qui connaitra la course aux audiences et touchera du doigt le pouvoir fou laissé dans les mains de celui qui fabrique. les immages.

Aurélien Bellanger raconte ces 20 années de télévision résumées en 300 pages énormément de brio et d'érudition, de Debord à Barthes.

Ce décalage entre l'intelligence de la forme et la vacuité du monde du petit écran contribue au plaisir du lecteur, qui, s'il a biberonné à la TV de ces années là jubilera de cette petite piqure de nostalgie voire de mélancolie véhiculée par ce monde qui n'existe plus...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est toujours un plaisir pour moi de retrouver Aurélien Bellanger, son côté Houellebecq optimiste et son regard clinique mais positif sur le pays, comme celui d'un enfant surdoué, curieux et fasciné par ce qu'il découvre.

"téléréalité" gagne en efficacité et en rythme ce qu'il perd en holisme car on n'y retrouve pas cette fois-ci cet aspect touche à tout, cette approche multi-disciplinaire qui faisait tout le charme de la théorie de l'information ou L'aménagement du territoire.
Il faut dire que le sujet est une sorte de tautologie en soi, un univers complet auquel l'auteur vient chanter une ode où se mêlent admiration, mépris et fascination à l'heure où celui-ci se meurt : la télévision. Celle des grandes heures de TF1, des producteurs/ animateurs stars. Celle qui signera son arrêt de mort au tournant du siècle en faisant la courte échelle à l'irrépressible déferlante du moi omniprésent, à travers la fascinante abomination de la téléréalité.

J'ai pris un grand plaisir à lire cette bio semi-inventée du magnat français aux manettes de ces spectacles cathodiques de plus en plus obscènes et égocentriques, de plus en plus régressifs et addictifs, que je ne regarde pas mais néanmoins connais!
Comme quoi la télé et sa réalité sont bien un incontournable fait de société, qui méritait bien cet éloge funèbre.
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Money, money, le nerf de la guerre…

Sébastien Bitereau, jeune ambitieux, manipulateur aimable, observateur rusé, opportuniste à l'affut de la moindre nouveauté qui lui permettra de dominer le monde télévisuel, avance ses pions dans cette « comédie humaine » doublée d'un « big brother » nouvelle mouture.

Défile alors une courte histoire du petit écran des années 80 aux années 2000.
Chaise musicale où accourent animateurs, producteurs et où le dernier arrivé retourne à cet anonymat qui le consumme.

Des noms connus, des émissions qui attiraient et attisaient la curiosité des téléspectateurs.
Le but était atteint.
Les chaînes se concurrençaient. Les ambitions s'exprimaient.
D'une télé trop sage voire kitsch, le passage allait se faire, violent, exhibitionniste, voyeuriste avec les caméras dissimulées, le casting représentatif d'une frange de la population, des moyens et des lieux trafiqués : la téléréalité.

Un nouveau concept naissait et rendait « riches » ceux et celui (notre héros) qui avaient senti vers où il fallait aller.

L'auteur nous décrit ce monde où le cynisme, l'argent, la compétition font rage.
Les noms défilent que nous connaissons mais, nous annonce-t-il, dans un avertissement : il ne s'agit pas d'un roman à clés.
Soit mais sommes-nous à ce point dupes?
Il suffit de quelques recherches sur un autre écran pour lire certaines vérités.

Un monde qui sera peut-être balayé par de nouvelles technologies dans lesquelles nageront les mêmes et/ou d'autres requins.

Une manipulation de l'image d'autrui consentant, les conséquences qui résultent de cette exploitation, un degré zéro du spectacle donc une manipulation par la facilité, le scandale, l'outrance que regarde un public également consentant.
Portrait impitoyable des coulisses de ce petit écran présent dans les foyers, indispensable comme l'air que l'on respire.
Portrait d'un « Rastignac » comme il est souvent dit et dont la fin voulue par l'auteur laisse pantois.
Portrait d'une époque qu'on lira dans quelques années comme « dépassée ».

Roman qui décille et amène à regarder certains programmes avec un oeil davantage critique.
Prises de pouvoirs et d'intérêts, amitiés serviles, politisation, concurrences effrénées… sont le plus souvent la face cachée de nos écrans.

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Quel phénomène que cet Aurélien Bellanger ! Il y a de l'encyclopédiste dans ce romancier, touche-à-tout passionné et perfectionniste. Il faut avoir lu ses chroniques de France Culture – regroupées dans un gros volume intitulé La France (2019) – pour mieux le comprendre. Bellanger peut faire de la littérature avec tout, y compris le Plan Comptable Général ou… la télévision, comme dans ce cinquième volume de la saga qu'il construit pour décrire notre monde du début du XXIe siècle. Son talent est singulier ; ceux qui se sont essayés à l'imiter, comme Eric Reinhart (Comédie française) se sont vautrés, par prétention et manque total d'humour. Car l'humour de Bellanger rehausse la saveur de ses romans, aide à faire passer des considérations que l'on pourrait trouver trop intellectuelles, souligne les travers, les folies même de notre société. Et dans le domaine de la télévision, on frôle sans cesse la folie furieuse.
°
Soyons cependant aussi objectif que possible : la saga d'un producteur audiovisuel de l'ombre a moins de panache et d'intérêt que celle d'un magnat du Minitel puis des nouvelles technologies, moins d'ampleur que celle d'un "aménageur du territoire", moins de virtuosité que celle d'un comparse de Nicolas Sarkozy, moins d'intelligence et de romantisme que chez les personnages gravitant autour de cette principauté d'Europe centrale.
°
Le jeune prodige, Sébastien, nous entraîne certes dans les tourbillons d'un univers surfait, prétentieux et machiavélique, ça n'en demeure pas moins sordide, forcément répétitif, jusqu'à la nausée. Heureusement, Bellanger nous offre un "finale" – comme dans les symphonies – baroque, ironique, presque onirique, avec un hommage à Houellebecq, une fois encore. Au pire, si l'histoire de la télé-poubelle de 1992 à 2018 vous attire peu, vous pouvez vous contenter de lire les dix dernières pages du livre : tout y est, surtout la toute dernière page, virtuose…
°
Le hasard de la fabrication du livre y ajoute même une piquante pirouette. Vous avez peut-être remarqué que les livres ont un nombre de pages généralement d'un multiple de 8. téléréalité s'achève en page 244. Juste de quoi placer 2 feuilles blanches (245 à 248) avec le colophon en page 248. Pour des raisons inconnues, Gallimard a choisi d'imprimer 256 pages, ce qui nous "offre" 5 feuilles blanches en fin de volume. Dix pages que nous pourrions écrire… ou que Sébastien Bitereau aurait refusé de nous communiquer ? Comme quoi le livre (en papier) reste un objet subtil et mystérieux !
°
Post-scriptum : alors que j'achevais la lecture du roman, j'appris par la radio que Olivier Dassault venait de disparaître dans un accident d'hélicoptère (coïncidence que vous comprendrez après avoir lu "téléréalité").
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téléréalité, c'est l'histoire de l'ascension fulgurante d'un jeune provençal qui va partir de rien pour devenir un des producteurs les plus emblématiques de la télévision de la fin des années 90 et surtout qui va être précurseur en important le concept de la téléréalité en France.

Je ne suis pas à la base une fille de télé et avec l'âge, je la regarde de moins en moins (la téléréalité n'y étant d'ailleurs pas pour rien).
En revanche, je suis toujours passionnée par l'envers du décor, qui est souvent bien plus intéressant que ce qui nous est donné voir. J'adore quand on me permet de lever le voile sur ce qui est habituellement caché ou masqué.

Et c'est ce que nous propose ici l'auteur en mêlant étroitement (et plutôt joyeusement), la réalité en évoquant des animateurs et des émissions qui existent, à une fiction malgré tout largement inspirée du réel.
J'ai trouvé ce mélange plutôt heureux, à mi-chemin entre le documentaire et le roman qui m'a permis d'accrocher rapidement à l'histoire: un simple reportage sur la télé française me serait probablement tombé des mains.

J'ai seulement trouvé un peu frustrant de ne pas toujours connaître la frontière entre les faits et l'imagination de l'auteur et aussi de ne pas réussir à raccrocher quelques personnage romancés à leur équivalent "in vivo" (je pense notamment à Philippe et surtout David, mais peut être ne sont-ils rien d'autre que des personnages de fiction ?).

On peut détester la téléréalité, ce roman n'en parle pas vraiment, il fait bien mieux. Il décortique le fonctionnement d'un milieu qui a amené à son avènement (assez inéluctable semble-t-il ?). Et c'est cela que j'ai trouvé très intéressant.
L'histoire est passionnante, je me suis laissée facilement entraîner dans ce monde fascinant du show biz, où les paillettes ne se trouvent pas toujours où l'on croit.

Ce livre faisait partie de ma liste d'envie depuis un certain temps déjà, aussi je remercie chaleureusement Babelio et l'éditeur de me l'avoir fait parvenir dans le cadre d'une opération Masse Critique.
J'ai bien envie de continuer à suivre Aurélien Bellanger et je viens de rajouter son roman L'aménagement du territoire à ma PAL.
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Opportuniste, visionnaire, audacieux, frondeur et un peu chanceux, Sébastien Bitereau quitte sa Drôme natale et son plombier de père pour conquérir Paris et le monde de l'audiovisuel.
Ce roman s'inspire du fabuleux parcours de Stéphane Courbit qui fit certains grands noms de la télé française, imposa la téléréalité dans le paysage du pays des Lumières et s'est retrouvé à la tête d'une fortune qu'il a gagnée par son travail acharné.

L'auteur est parvenu à mêler à tel point réalité et fiction que ce n'est pas la peine d'essayer de démêler le vrai du faux, ce serait perdre son énergie. Il faut lire ce bouquin pour ce qu'il est, un roman. Un roman qui raconte le parcours d'un self-made man, la transposition du rêve américain en France. Il y a comme un goût de nostalgie là-dedans, on ressuscite Pascal Sevran et Pierre Tchernia, on se souvient des vitrines de la Roue de la Fortune, on croise à nouveau Delarue et son oreillette même si c'est planqué dans un frigo. Et c'est intéressant de voir comment des inconnus se sont invités dans les salons des enfants de la télé ou comment expliquer un phénomène de société inexplicable de prime-abord.

Le personnage de Sébastien a un côté touchant sous son professionnalisme et son épisodique manque de scrupule. J'ai bien aimé accompagner ce garçon un peu naïf, qui essuie une pochette de disque pour mieux la regarder sans s'apercevoir qu'elle ne fait que servir de support à un rail de coke. Aurélien Bellanger est parvenu à nous faire vivre l'envers du décor, sans cracher dans la soupe. Parce que ce que je retiens surtout c'est que finalement, il y a beaucoup d'humanité dans ce roman et c'est rare, un bouquin qui parle de cet univers,parfois bien factice, sans le dénigrer.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour la confiance et la découverte.
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Sébastien, jeune Drômois formé à la comptabilité et aux rigueurs de son plan rencontre Patrick, un célèbre animateur de Télévision qui l'embarque à Paris et l'introduit dans ce milieu. Sa jeunesse, son enthousiasme, sa rigueur d'analyse dés qu'il s'agit de flairer la bonne affaire le font rapidement connaître et devenir l'incontournable producteur de nombreuses émissions de télé-réalité. Mêlant habilement personnages de fiction et personnages très connus du PAF, Aurélien Bellanger nous fait revivre cette période féconde de l'âge d'or de la télévision avec un grand réalisme et un regard affûté sur la société qu'elle engendre et reflète.
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Une fois encore, Aurélien Bellanger ne me déçoit pas, m'embarque dans un nouveau récit que je n'avais pas vu venir et même - oserais-je - me passionne.
Dans ce texte, l'auteur malmène encore les codes du roman, échappe à toute définition, arrive à hypnotiser son lecteur à travers une forme atypique qui déroute au point de diviser totalement la critique.
Je ne saurais expliquer clairement ce qui me plait chez cet auteur et plus particulièrement dans sa dernière oeuvre. On pourrait trouver le style pauvre, le fond tiré d'une succession de pages Wikipédia, l'intérêt limité. Pourtant, il se dégage de ce texte une réelle passion, un amour profond du genre romanesque, des personnages dignes d'un Balzac 2.0, un sujet aux multiples tiroirs...
Personnellement, j'ai aimé la légèreté du ton et le style vif. Je me suis instruit et j'ai aimé (re)découvrir une époque que je n'avais pas analysée avec autant de précision. Quelques semaines plus tôt, j'ai lu le dernier livre de Delphine de Vigan qui résonne d'ailleurs étrangement avec celui-ci.
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