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sur 137 notes
« Scherbius (et moi) » est le onzième roman d'Antoine Bello, qui, au travers du témoignage de Maxime le Verrier, psychiatre, explore avec virtuosité les arcanes du cerveau d'un affabulateur de génie, imposteur insaisissable et terriblement séduisant…mais qui est vraiment le diabolique Scherbius ?
Le récit de le Verrier commence en 1978, lorsqu'on lui adresse un patient, Scherbius, qui s'est fait cueillir se faisant passer pour une personnalité officielle venue accueillir un dignitaire africain à l'aéroport de Villacoublay (!). Scherbius lui raconte sa vie (rocambolesque), marquée par un passage au monastère Notre-Dame d'Acey, une tournée triomphale des lycées de Lorraine, et mille petits boulots sous des identités toujours différentes. Scherbius a une mémoire phénoménale et un don pour les chiffres – ça aide. Sur la base de ces entretiens, le Verrier finit par diagnostiquer un ‘TPM' (Trouble de la personnalité multiple), une affection mal identifiée à l'époque, mais qui grâce à son témoignage, gagne ses lettres de noblesse et lui vaut une reconnaissance unanime de la profession. Enfin, c'est mal connaître Scherbius que d'imaginer qu'il va se laisser coller une étiquette de TPM, et mettre fin à ses entourloupes…
La première partie, très documentée sur l'histoire des maladies psychiatriques, nous révèle un le Verrier professionnel, empli de confiance et engagé dans une démarche scientifique. Suite à cette introduction qui regorge d'anecdotes savoureuses sur la vie supposée de Scherbius, surgit tout à coup un second livre, plus court, qui vise quelques années plus tard, à faire une mise au point sur la première édition…et ainsi de suite, tels des repentirs en peinture, jusqu'en 2004, date de la sixième (et ultime) édition. Ce montage audacieux permet à Antoine Bello de mettre en lumière l'évolution chronologique, sur plus de vingt ans, des rapports entre les deux personnages. Plus on progresse dans le roman, et plus la narration se fait introspective et intime; on sent que les convictions scientifiques de le Verrier en début de carrière ont été passablement ébranlées, et que désormais, il s'intéresse à l'homme Scherbius, plutôt qu'au patient. le livre se termine sur un feu d'artifice de références littéraires, et on le referme épaté par ce souffle romanesque, cette construction, cet imaginaire foisonnant, pourtant basé sur des références (a priori?!) bien réelles. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2kiYUQq
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Après les » Les Funambules« et « Ada » voici « Scherbius (Et Moi) » dont Keisha a déjà parlé ainsi que Noukette et Dasola et sans doute bien d'autres car Antoine Bello a un large public. Je fais partie des lectrices qui adorent qu'on lui raconte des histoires. Antoine Bello ce n'est pas une histoire qu'il nous raconte mais dix, cent, mille… à travers un dialogue entre un psychiatre berné et séduit Maxime le Verrier par un patient (ou son double ?) Alexandre Scherbius . Comme souvent chez cet auteur c'est à la fois drôle et un peu inquiétant. Cet escroc génial aux multiples personnalités est-il si loin de la réalité ? Il y a aussi chez Antoine Bello un fil conducteur, vous vous souvenez dans Ada , il ciblait les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle et l'enrichissement sans lien avec la production des firmes de la Silicon Valley. Ici, ce qui est ciblé, ce sont les différentes façon d'aborder la maladie mentale en particulier par les psychiatres américains qui semblent plus soucieux de leur succès personnel que des soins apportés à leurs malades. Les succès en librairie se multiplient et les séries télévisées aussi sur des révélations de maladies mentales dont le moins que l'on puisse dire est qu'il leur faudrait plus de discrétion et de prudence de la part des soignants quant à leur réalité. Ainsi, Antoine Bello nous parle de Sybil ou de Billy Milligan, malades qui ont lancé « la mode » du trouble : « personnalité multiple » et qui sont à l'origine de best-sellers incroyables, enrichissant de façon astronomique les écrivains, psychiatres ou non, qui se sont emparés de leurs histoires. Il s'agit bien de cela ici, puisque Maxime le Verrier devient riche et célèbre grâce à son livre sur Scherbius atteint du syndrome de « paersonnalité multiple ». Puis les années passant, Maxime le Verrier évolue dans sa connaissance de ce symptôme pour peu à peu ne faire plus qu'un avec son patient. Au fil des pages Antoine Bello nous aura raconté des dizaines d'escroqueries, d'usurpation d'identités et pas une seconde on ne s'ennuie. le seul léger reproche que je fasse à cette lecture, c'est d'être un peu submergée par les références aussi bien dans le noms des personnages que pour les histoires elles-mêmes. Tous nos écrivains sont convoqués dans ce roman, on s'attend toujours à ce que la clé de l'histoire que raconte Scherbius soit donnée un peu plus tard. Cela empêche une certaine spontanéité dans la lecture. Mais ne retenez pas cette critique si vous voulez être embarqué dans une histoire qui comme les poupées russes en contient toujours une autre et toujours plus passionnantes, si vous voulez sourire et quitter un peu le quotidien partez dans cette lecture, cela m'étonnerait fort que vous la lâchiez en cours de route .
Lien : https://luocine.fr/?p=11750
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Scherbius (et moi) - Antoine Bello

Résumé :
Maxime le Verrier jeune psychiatre accueille dans son cabinet un patient Scherbius connu pour des cas d'imposture. le diagnostic prend forme petit à petit, Scherbius serait atteint d'un Trouble de Personnalité Multiple. le psychiatre va à travers ce cas, se faire un nom dans le monde universitaire. On suit l'évolution sur la durée de ce patient peu ordinaire à travers les publications régulières du médecin.

J'ai décidé d'entamer ce livre sorti très récemment, pour me préparer à l'enregistrement en public du Masque et la Plume. D'ailleurs, les critiques n'ont pas forcément partagé mon point de vue.

La structure du roman est assez inédite et déroutante. On suit au départ assez avidement le diagnostic de Scherbius le patient fantasque, puis sa thérapie.
La relation entre le docteur et le patient passe par une multitude d'étapes qui oscille entre respect, admiration, antipathie et volonté de nuire.
Je reprocherai au roman d'en avoir fait trop, d'avoir succomber à la répétition, de jamais se positionner entre cadence loufoque, épique et éclairage documentée et réaliste sur la psychanalyse. L'auteur a, je pense, trop tiré sur la corde de son idée ingénieuse initiale sans lui donner finalement une vraie consistance.

La démarche reste originale comme le thème donc pour cela je le recommande mais ce n'est pas un coup de coeur.
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Totalement addictive, la lecture des Bello !
Je n'en rate pas un ; ils déboulent à un rythme exquisément inexorable, un par an ; Scherbius (et moi) est le onzième, les précédents sont disponibles en Folio.

Le héros du titre, Scherbius, Alexandre (pas Arthur), est une énigme (Enigma haha !) pour Moi.
Moi, c'est le Docteur Maxime le Verrier, son psychiatre.
Antoine Bello nous apprend (souvent à nos dépends) à faire très attention aux noms des personnages dans ses romans : du sens, du contre-sens, il y en a dedans aussi. le Verrier... miroir, reflet ?

Jusqu'à la forme (le livre, l'objet) qui a du sens, du fond.
Sous la sévère couverture ivoire, filets rouge et noir, une fois passés les feuillets habituels (du même auteur, faux titre, grand titre), surprise : une nouvelle page titre, évidemment différente de la première, mais il y a des ressemblances ; un titre raccourci (oui c'est possible), un autre auteur (Maxime le Verrier), un autre éditeur (Editions du Sens, collection Psy), une autre date (1978)...
Reprenez le livre en mains, observez la tranche. Elle est rayée de noir par des intercalaires. Il y en a cinq, d'un beau noir mat.
Bon vous avez compris : ce sont les publications du psychiatre que vous allez lire.
Pendant 25 ans (1978-2004), tous les cinq ans environ, il publie un addendum à son étude initiale du cas Scherbius, passant d'une hypothèse à l'autre et développant une relation très particulière avec son malade. Bonne lecture !

On joue beaucoup dans les romans de Bello. On s'amuse bien. Ça manipule dans tous les sens.
Au plus haut niveau, le chef mystificateur c'est l'auteur.
Il manipule ses personnages et ses lecteurs. Comme lectrice je reconnais aimer beaucoup être manipulée par... ouch, vous m'avez comprise.

Sous des dehors de lecture-plaisir-clin d'oeil, et sous réserve de ne pas tout prendre tout le temps pour argent comptant, on apprend et comprend énormément de choses en lisant Antoine Bello.
Moi, cette fois, c'est sur les troubles de la personnalité et l'histoire de la psychiatrie, car je n'y connais presque rien.

Mais parmi mille autres thèmes malicieusement émaillés dans Scherbius (et moi), je retiens surtout ceux, subtilement développés, de la relation entre un écrivain et son modèle "vivant", du plagiat, de l'usurpation d'identité, appliqués aux milieux de l'édition scientifique ou généraliste.

Vivement le prochain Bello !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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La rencontre (presque) inattendue entre un psychiatre et un usurpateur. A moins que… l'histoire ne se termine pas tout à fait au moment où on le pense. Il s'avère qu'un 2e manuscrit serait peut-être utile. Ou un 3e ? Ou plus ? Qui est Scherbius ? le saura-t-on jamais ? Est-ce important ? Ne s'agit-il pas ici plutôt de la rencontre d'une vie ? Avec ses aléas ? Ses abandons, ses retrouvailles, ses lassitudes et ses enflammées ? Analyse d'un cerveau malade ou skin génie incompris….
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Personnellement, j’ai toujours aimé lire des livres traitant la psychiatrie. C’est sans doute un besoin de vouloir découvrir à travers ses lectures, des réponses aux grands mystères de l’être (humain) que la vie nous fait rencontrer. Aussi, il y des ami(e)s qui nous intriguent. On aimerait (ou bien j’aimerais) bien les comprendre, tellement je trouve certaines de leurs attitudes bizarres. Quand j’ai commencé le dernier livre d’Antoine Bello – Scherbius (et moi) j’étais donc ravie. Le psychiatre Maxime Le Verrier allait s’occuper d’une personne qui présentait des troubles de « personnalité multiple ». Je venais de lire
« Le Double » de Dostoïevski et j’allais approfondir mes connaissances !

Mais très vite, on comprend que le cœur du roman est situé ailleurs.
Bien sûr, Antoine Bello tout en nous emmenant faire un tour de ce trouble qui a fait son entrée dans le fameux « DSM » Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par l'Association américaine de psychiatrie (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) et puis sa sortie, nous parle surtout de l’importance de la fiction dans la vie.

Pourquoi une personnalité haute en couleur, pétillante de connaissance et d’intelligence doit immédiatement être considérée comme une malade mentale ?

Antoine Bello est une personne pétillante de connaissance et d’intelligence. Je dirais plutôt que ce livre doit avoir pour titre
« Scherbius e(s)t moi ».

Bonne Lecture


PS
Arthur Scherbius (20 octobre 1878 - 13 mai 1929) est un ingénieur en électricité allemand. En 1918, il fait breveter une machine de chiffrement novatrice basée sur des rotors désynchronisés, qui portera plus tard le nom de machine Enigma.

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Le mystère à multiples fonds d'une imposture pathologique… et d'une singulière relation patient-psychiatre. Vertigineux.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/16/note-de-lecture-scherbius-et-moi-antoine-bello/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Encore un roman d'Antoine Bello, et encore un régal. Décidément.

« Scherbius (et moi) » est le portrait d'un imposteur génial que le psychiatre Maxime le Verrier se donne pour mission de diagnostiquer puis de guérir.

Par un beau matin de 1977, Scherbius débarque dans le cabinet que Maxime le Verrier, jeune psychiatre, vient d'ouvrir sur le Boulevard St Germain. Il diagnostique rapidement un “Syndrome de personnalités multiples” et se doute rapidement que cela pourrait lancer sa carrière et faire sa réputation (et ce sera le cas !).

« Scherbius (et moi) » n'est pas un roman… mais six romans : le livre est composé des 6 éditions de l'étude sur Scherbius publiée par Maxime le Verrier aux Éditions du Sens, entre 1978 et 2004. Au fil des entretiens, et des éditions de son étude, on découvre la personnalité fascinante d'un imposteur génial, affabulateur de première, manipulateur et pervers.

"Scherbius est à la fois le rêve et le cauchemar d'un thérapeute, au point qu'on serait parfois bien en peine de dire qui est le sujet de l'autre."

La forme du roman, et la construction narrative sont incroyables. On a vraiment l'impression de lire une vraie étude psychiatrique, et on se passionne rapidement pour ce personnage atypique.

Brillant, complexe, ludique… Quel roman ! Quelle inventivité !
Lien : https://www.6x8.org/2018/11/..
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Sherbius et moi est un roman atypique, sous forme de plusieurs livres écrit par un (le plus mauvais) psychiatre obsédé par son patient, Scherbius.
Scherbius est un patient atteint de personnalités multiples. Une aubaine pour son psychiatre, qui s'empresse d'en sortir un livre, espérant bousculer l'establishment de la psychiatrie. Un peu trop d'empressement, puisque Scherbius s'avère légèrement manipulateur.

Comme tous les romans d'Antoine Bello, ce livre est agréable à lire, tout en nous apprenant les rudiments de la médecine psychiatrique.
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Un entretien, fiction ou réalité? Qui est le plus à plaindre? Comme lectrice j'aime être un peu dans le doute, pas trop, pas me perdre. Histoire de la psychiatrie ou encore sur les troubles de la personnalité, les syndromes dissociatifs, ce roman est presque un essai et il m'a tenue jusqu'à la fin, même si j'aurais coupé qq bout. Deux personnages forts qui se ressemblent quelques parts dans leur folie. J'ai ri et ça j'aime ça!
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