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Moon Knight - Legacy tome 1 sur 1

Jacen Burrows (Illustrateur)
EAN : 9781302909376
136 pages
MARVEL - US (29/05/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
A new day is dawning - and with it comes an enemy unlike any that Marc Spector/Moon Knight, has ever faced! Moon Knight has always been a protector from the shadows, but this new enemy is looking to extinguish those shadows with blinding light and fire. Get ready for the introduction of Moon Knight's greatest nemesis! But as the path of the Sun King brings him ever closer to Moon Knight, Marc has problems of his own - a man known as the Truth is driving people to su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Moon Knight Vol. 3: Birth and Death (épisodes 10 à 14) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 188 à 193 (qui sont bien la suite des autres, simplement l'éditeur a repris la numérotation d'origine), initialement parus en 2017/2018, écrits par Max Bemis, dessinés par Jacen Burrows, encrés par Burrows (épisodes 188 & 189), et par Guillermo Ortego (épisodes 189 à 193), avec une mise en couleurs réalisée par Mat Lopes. Il comprend également les couvertures originales réalisées par Burrows et les couvertures alternatives réalisées par Bill Sienkiewicz, Daniel Warren Johnson, Mike McKone et John Tyler Christopher.

Dans l'asile Ravencroft, spécialisé dans le traitement des criminels, la docteur Emmett s'entretient avec le patient 86, pyromane. le patient lui explique qu'il a eu une révélation de nature divine qui lui a inspiré de brûler ses camarades qui n'avaient pas la foi. le soir même, la docteure Emmett continue de travailler sur le dossier du patient, bien après les heures de consultation. Elle se rend à un dîner chez un confrère qui a invité plusieurs psychologues, mais son esprit vagabonde : elle repense à un de ses précédents patients : Marc Spector. le soir dans son lit, ses pensées reviennent encore à Spector et son identité de Moon Knight. le lendemain, elle retourne voir le patient 86 et lui explique qu'il y a des individus comme ça, dont le fonctionnement du cerveau est faussé par un déséquilibre chimique. Elle essaye de focaliser les pensées du patient sur un processus créatif, celui-ci indiquant qu'il serait plus Foo Fighters que Kurt Cobain.

Le lendemain, la docteur Emmett se rend dans un musée qui expose des antiquités égyptiennes, essentiellement des statues et des parchemins. Elle commence à réfléchir au fait que les divinités égyptiennes peuvent être assimilés à des troubles psychologiques, et tombe en arrêt devant une statue d'Amon Ra. Lors de la séance suivante, elle évoque Amon Ra, dieu du feu, avec le patient 86 pour essayer de provoquer en lui une association avec sa pyromanie et que ces pulsions s'incarnent dans cette représentation métaphorique. Dans le métro de New York, un individu se faisant appeler la Vérité (The Truth) s'en prend à un conducteur de rame, au point que ce dernier provoque un accident de la rame qu'il conduit. Dans le même temps, Moon Knight se bat contre quatre malfrats dans l'appartement qui leur sert de base d'opération. Après les avoir laissés étendus au sol avec des fractures, il rentre chez lui sous son identité de Marc Spector, dans un petit appartement loué. Il repasse son costume, et ressort sous son identité de Steven Grant, l'esprit apaisé maintenant qu'il sait faire cohabiter ses différentes personnalités en lui.

Dans la précédente saison, Jeff Lemire et Greg Smallwood avaient réussi à proposer une intrigue sur la base d'un puzzle avec 4 fils narratifs suivant chacune des personnalités du héros : Jake Lockley, Steven Grant, Marc Spector et Moon Knight. Max Bemis (également scénariste de Worst X-Man ever et Foolkiller: Psycho Therapy pour Marvel) prend son lecteur au dépourvu en ne faisant pas apparaître Moon Knight tout du long du premier épisode. Par la suite, il évoque effectivement la saison précédente écrite par Jeff Lemire, mais en prenant soin d'expliquer l'état d'esprit dans lequel se trouve Marc Spector, et de rendre sa situation intelligible pour tous les lecteurs, y compris ceux qui ne connaissent pas le personnage. Il faut juste attendre 2 ou 3 épisodes pour avoir toutes les informations car il ne les délivre pas toutes en une seule fois. le scénariste sacrifie à l'obligation qui veut que les personnages secondaires de la série doivent apparaître. le lecteur voit donc passer Marlene Alraune et Jean-Paul DuChamp, ainsi que l'inévitable Raoul Bushman, son ennemi emblématique.

Le premier épisode sert donc à introduire un nouvel ennemi qui est immédiatement relié à Moon Knight par les dieux égyptiens, et Amon Ra en particulier, ainsi que par la psychothérapeute Emmett (apparue dans la saison précédente), le lecteur ne pouvant pas s'empêcher de penser au fait son nom signifie Vérité en hébreu. Dans le deuxième épisode, il enchaîne avec un nouveau supercriminel au nom peu original : la Vérité. La dynamique du récit est enclenchée, sur un mode superhéros très classique dans lequel Moon Knight va devoir combattre ses ennemis et triompher d'eux par sa force et sa persévérance. Pour faire bonne mesure, le scénariste n'hésite pas un seul instant à intégrer également l'ennemi récurrent de Moon Knight, à savoir Raoul Bushman, dans ce qui pourrait être pris pour un manque d'originalité. Malgré tout, il ne fait pas apparaître tous les personnages récurrents de la série dès ce premier tome (il n'y en a pourtant pas tant que ça), car Bertrand Crawley & Gena Landers manquent à l'appel.

Dans un premier temps, le lecteur est un peu étonné de retrouver Jacen Burrows pour dessiner cette histoire. En effet jusqu'alors il n'avait travaillé que pour l'éditeur Avatar Press, spécialisé dans les récits horrifiques avec une bonne dose de gore. Il avait ainsi mis en image les zombies abjectes de Garth Ennis dans Crossed, les créatures venues de l'au-delà pour un hommage impérissable à Howard Phillips Lovecraft dans Providence d'Alan Moore, ainsi que les récits incisifs de Warren Ellis, par exemple dans Scars. le lecteur retrouve sa manière de dessiner très proche de la ligne claire, avec des traits fins et précis pour détourer les formes, des aplats de noir en quantité très restreinte, une approche très géométrique pour installer la volumétrie des décors (en particulier les pièces des appartements ou de l'asile). Cela aboutit à des dessins très faciles à lire, donnant l'impression de décrire une réalité très évidente, réductible à des composantes immédiatement appréhendables. Cet artiste ne s'attarde pas trop sur les arrière-plans, mais il sait introduire des détails dans les environnements quand il faut installer la scène de manière plus concrète : le bureau où travaille la docteure Emmett, le statuaire du musée, le hall d'un hôpital pour vétérans, l'aménagement de la chambre de Marc Spector, les gratte-ciels formant la ligne d'horizon dans un parc, un village fait de huttes. Dans le même temps, certains environnements sont réduits à une description sommaire et presque factice tellement elle peut être dépouillée : la chambre du docteur Emmett, le salon de Marlene Alraune, les pièces de l'asile, la plage où Moon Knight se bat contre Sun King.

Jacen Burrows représente des personnages avec des morphologies comportant des différences. Marc Spector, le patient 86 et The Truth disposent tous les 3 d'une musculature sculptée par des heures d'exercices physiques. Spector est le plus élancé des 3, The Truth est franchement massif, et le patient 86 est entre les 2. Bushman s'est un peu empâté et la raison en est expliquée dans le récit. Les femmes (la docteure Emmett, Marlene) sont plus fines et élancées. D'une certaine manière, l'artiste se conforme aux stéréotypes en vigueur dans les comics de superhéros, mais sans en rajouter, sans se montrer racoleur. Il gère la consistance et la régularité de la présence des décors de même façon, à l'instar des pratiques dans les comics de superhéros. le lecteur apprécie que Burrows conçoive une mise en scène adaptée à chaque séquence, introduisant ainsi de la variété. Il voit qu'il n'a rien perdu de sa capacité à transcrire les blessures dans toute leur réalité et toute leur horreur corporelle, qu'il s'agisse de brûlures au troisième degré, de plaies saignantes provoquées par des coups de poing, ou de la perte de 2 doigts sectionnés par un objet tranchant. En outre, Burrows a une manière très pragmatique de montrer les choses, rendant les combats crédibles et concrets.

Après avoir passé le cap du premier épisode dépourvu du personnage principal en titre, le lecteur retrouve une aventure plus classique dans sa forme, avec Moon Knight devant combattre des ennemis. Toutefois, Max Bemis ne se limite pas à une simple succession d'affrontements physiques. Ces combats reflètent des oppositions idéologiques et même mystiques. le patient 86 va se retrouver transformé par la mythologie égyptienne, mais pas de la même manière que Marc Spector. Cela va le placer dans une situation d'antagonisme vis-à-vis de Konshu et de son incarnation. le scénariste a su préparer le terrain dans le premier épisode pour que ces affrontements filent tout naturellement la métaphore de ce qu'incarnent les dieux. le personnage The Truth trouve naturellement sa place dans ce dispositif. À partir de là, Max Bemis se montre plus ou moins habile en fonction des séquences et des ingrédients qu'il ajoute. D'un côté, ces métaphores fonctionnent bien et donnent une résonnance aux conflits. de l'autre, il se croit obligé d'ajouter une enfant dans le récit, de manière artificielle et téléphonée, sans que cela n'apporte plus de consistances aux personnages concernés. de temps à autre, il sait introduire une note d'humour décalé généralement bien vu, comme cette manifestation d'un simili Cthulhu, tout de suite raillé, ou une référence à Katy Perry.

Avec ce premier tome, Max Bemis et Jacen Burrows épatent le lecteur car ils réussissent à s'approprier le personnage de Moon Knight et ses quelques seconds rôles, à la fois visuellement, à la fois dans l'intrigue, avec une histoire taillée sur mesure et découlant des propriétés de ce personnage. Ils racontent une histoire originale et surprenante, sans décalquer ce qu'ont fait Warren Ellis et Jeff Lemire avant eux, mais sans le renier non plus. Toutefois, certaines séquences reviennent dans l'ordinaire des séries de superhéros, comme s'ils n'arrivaient pas à maintenir la saveur de leur vision tout du long.
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