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3,75

sur 463 notes
Dans ce roman autobiographique, l'auteur raconte son enfance auprès de ses parents Cesar et Elena .
Parents italiens venus chercher une vie meilleure en France en 1954 ,ça commence mal , c'est l'hiver le plus froid .
Comme beaucoup d'immigrés de la première génération , la greffe ne prendra pas , César et Elena vont parler toute leur vie un étrange sabir franco-italien , enfin italien c'est beaucoup dire car ils parlent un dialecte assez éloigné de la langue parlée à Rome .
Le couple est mal assorti , à la maison c'est souvent des disputes ,des ressassements ,des regrets infinis .
Il y a aussi les enfants , Giovanni , le frère aîné et les trois soeurs , enfin Tonino lui-même, le dernier né , seul à être né en France .
C'est parfois un roman ardu , qui semble décousu , l'auteur invente d'autres destins , la fiction a tout les droits n'est ce pas .
Il raconte son rêve d'enfant de devenir écrivain , rêve qu'il réalisera mais là aussi , il ne cache pas le prix à payer .
Le chemin difficile pour enfin apprécier la lecture alors qu'une de ses soeurs dévore les livres , ayant trouvé le meilleur moyen à sa disposition pour s'évader, ah comme je le comprends .
Tous les immigrés ne font pas fortune , beaucoup restent dans cet entre-deux , ce paradoxe de l'immigré comme le dit si bien le romancier , devenus hélas étrangers en Italie et toujours étrangers en France .
Le parcours de l'auteur en est encore plus admirable , son écriture est très belle , fouillée .
Si je devais émettre une petite réserve , ce serait que j'ai eu l'impression d'une certaine retenue de l'auteur , comme si se dévoiler était trop difficile .
Enfin , une belle découverte malgré tout .
Je remercie Babelio pour cet envoi lors du dernier Masse critique.
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Tonino Benacquista sort de la fiction avec Porca Miseria pour parler de la vraie vie. du moins ,de la sienne et de sa famille,de ses origines .
A travers cette histoire il dessine son fil d'Ariane. Contrairement à de nombreux auteurs il décrit combien la lecture a été pour lui une contrainte,un déplaisir et même un obstacle pour être lui même sans devoir tricher. Paradoxalement ( ou pas!) Il a très vite eu le désir d'écrire. le contexte familial est mortifère,ses parents sont bien trop repliés sur leur misère intérieure pour aller vers leurs enfants. Alors,leur raconter des histoires n'est même pas pensable ! C'est peut-être ce manque qui nourrit le besoin de fiction chez Tonino , le désir de créer un autre monde.
Le dévoilement de ses fragilités,de celles de sa famille bien loin du romanesque, est touchant et ne bascule jamais dans la complaisance ou le pathos.
Et comme le naturel revient paraît il au galop,Tonino ne peut se priver du plaisir d'ajouter à cette Biographie,comme un bonus, quelques scénarios fictifs de ce qu'aurait pu être sa famille si...
Après cette lecture,je revisite différemment certaines scènes des romans de l'auteur et je ressens l'envie de m'y replonger.
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« Porca miseria » éructe le père bien imbibé avant de s'affaler sur son lit.
Et voilà, première page, le ton est donné.
Ce n 'est pas un roman, ce sont des mémoires.
L'auteur repasse sa vie depuis l'enfance, rue de la Gaieté en banlieue parisienne.
Une banlieue d'immigrés italiens.
Son père est ouvrier et alcoolique.
Sa mère est mélancolique à tendance dépressive.
Des parents qui subissent.
Ni l'un ni l'autre ne se sont vraiment mis au français, ce sont le frère et les trois soeurs qui s'occupent de toutes les démarches.
Tonino a subi le désarroi de ses parents.
Le fait qu'ils ne maîtrisent pas la langue l'a freiné.
Il a un mal fou a entrer dans un roman.
En particulier les classiques auxquels il ne comprend rien , croyant lire une langue étrangère.
Lui qui rêve d'écrire.
Il s'attarde sur chaque membre de sa famille, en particulier ses soeurs.
Et cet enfant timide, un peu en retrait, finira par atteindre son but et devenir l'écrivain que l'on connaît.
La magie de la France pour lui, c'est ça : que des illettrés italiens aient pu donner naissance à un écrivain français.
S'il s'est inspiré de son expérience pour écrire ses romans, Tonino Benacquista nous livre ici une nouvelle facette de son talent avec son autobiographie.
Le tout écrit avec une grande sincérité et une grande humilité.
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Après Pour toujours, on continue notre voyage en Italie en ce dimanche soir, après le cinéma, la littérature même si on est ici plus du coté franco italien que transalpin proprement dit avec le dernier livre de Tonino Benacquista !

On aime beaucoup cet auteur, notamment pour sa plume acérée, son style mordant, plein d'autodérision et tellement drôle, mais aussi pour l'efficacité des dialogues son sens du romanesque et son écriture très visuelle.

Iic, en cette rentrée de janvier, il change un peu de direction et oublie la fiction pure qui lui permettait alors « une fuite du réel »

Il nous propose en effet un récit auto-fictionnel, « Porca miseria » (Gallimard), du nom de l'insulte préférée de son père.

Car Tonino Benacquista grandit dans une famille d'émigrés italiens en banlieue parisienne. Petit dernier d'une famille d'immigrés italiens, Tonino Benacquista exprime très tôt son envie de la quitter.

Ses ainés l'ont précédé depuis longtemps et ses parents qui ne « communiquent » plus, sont soit alcoolique, soit résignée.

L'auteur franco italien revient ainsi fort joliment sur la vie de sa famille : ses parents, couple improbable composé d'un alcoolique et d'une femme dépressive aux rêves brisés.et raconte sur un ton doux-amer et sincère comment il s'est construit soit seul soit avec la compagnie des livres, de Goscinny à Gotlib en passant par Cyrano de Bergerac.

Dans cette libre et jubilatoire exploration de ses racines, il en demeure et ressort avant tout son plaisir intact pour la fiction, et le romanesque car comme il le note " écrire, c'est se venger" !

Porca Miseria, ou comment tel un Boudu des temps modernes, Benacquista a été sauvé des eaux par les mots !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pour la première fois, Tonino Benacquista baisse la garde et troque la fiction pour un récit très personnel qui commence par un aveu sidérant : jamais il n'a vu son père à jeun. L'enfance a une importance capitale dans cette biographie impressionniste et volontairement incomplète mais aussi les racines, cette Italie d'où viennent ses parents et où ses frères et soeurs sont nés, mais pas lui, enfant tardif qui a vu le jour à Choisy-le-Roi en 1961, 7 ans après l'installation de sa famille lors du fameux et glacial hiver 1954. Sous la plume de l'auteur et sans souci de linéarité, les portraits du père, alcoolique, et de la mère, dépressive, côtoient les souvenirs d'enfance et d'adolescence de Tonino, rétif à la lecture, à quelques exceptions près, et pourtant attiré par l'écriture. Porca Miseria est un livre attachant et sincère, souvent drôle et pittoresque, même pour décrire l'absence de communication entre un fils et ses parents, une quête d'identité ou, plus tard, à l'âge adulte, une violente agoraphobie. L'auteur de Saga et de Malavita raconte beaucoup sur lui et ses proches en peu de pages, dans un désordre qui n'est qu'apparent et qui dit l'essentiel de sa construction en tant qu'écrivain et de ses failles comme être humain. Et puis, dans les dernières pages, Benacquista ne peut s'empêcher d'imaginer d'autres destins à sa famille, plus lumineux, comme si la fiction, finalement, reprenait la main sur la réalité. Un livre à conseiller à tous ceux qui aiment l'auteur depuis longtemps et même aux autres, pour savoir comment ce fils d'immigrés a finalement fait de la France et de l'écriture ses deux patries.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Quel plaisir de retrouver l'écriture de Tonino Benacquista, qui nous livre ici quelques tranches de vie et souvenirs de famille, de la rencontre de ses parents en Italie puis leur arrivée en France, jusqu'à sa vie d'aujourd'hui. Cet ouvrage nous parle aussi bien sûr de son chemin vers la lecture et l'écriture, et c'est un honneur d'en savoir un peu plus désormais sur cet écrivain discret.
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Autobiographie personnelle et familiale nous faisant découvrir par de brefs chapitres la famille Benacquista.

Alors que Tonino n'est pas encore né, la famille Benacquista émigre. Ils quittent leur Italie natale pour s'installer en France, en banlieue parisienne.
"Notre banlieue est une sorte d'oxymore. Elle est tranquillement laborieuse ; on y vit durablement en transit".
Tandis que ses 3 soeurs et son frère sont nés en Italie, Tonino verra le jour en France, 10 ans après sa plus jeune soeur. Un dernier accident de parcours ; il n'était pas prévu au programme. L'enfance dans cette ville communiste ne fait pas rêver. Ses parents sont pécuniairement pauvres mais intellectuellement et culturellement aussi. Ils sont, comme il le dit, sans instruction. Un père ivrogne, une mère mélancolique, résignée. Difficile dans ce contexte là de trouver le bon chemin, d'autant plus que Tonino est un élève médiocre.
"Mes résultats scolaires m'ont appris l'humilité et mes exploits sportifs m'ont guéri du souci de performance comme de l'esprit de compétition".
Longtemps hermétique à la lecture, il finira par pénétrer cette activité à petits pas avec Cyrano de Bergerac. Il se rattrapera par la suite, devenant un fervent lecteur et l'écrivain que l'on connait, réalisant son rêve d'écrire.

L'auteur invite le lecteur à entrouvrir une porte sur son intimité, nous emmenant à suivre le cheminement de cette famille d'immigrés italiens en terres françaises ainsi que son propre parcours d'autodidacte. Un couple mal assorti, des enfants qui s'en sortent comme ils peuvent. Il y a beaucoup d'humanité, d'humilité, de fantaisie parfois, un soupçon d'humour, de dérision mais jamais de condescendance, d'auto apitoiement. Un récit honnête, qui sonne juste, révélant des fragilités mais aussi des forces. Tonino Benacquista est un excellent conteur qui nous embarque avec lui dans une lecture très agréable.

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C'est un exercice bien compliqué l'autobiographie et Tonino Benacquista en sort haut la main.
Libéré de l'emprise familiale, souvenir d'enfance, description d'une époque.
Avant tout, c'est son exil vu par les yeux de ses parents, car pour lui quitter l'Italie, il s'en souvient très peu.
C'est un père César alcoolique, veuf inconsolable de Carmela. C'est une mère prostrée Elena « la mal-mariée », qui se languit de son pays.
C'est son frère Giovanni le latin Lover et ses soeurs Iolanda, comme le vrai prénom de Dalida, Clara et Anna qui se suivent.
Les filles auront droit aux cours Pigier, de futurs sténos dactylo sur des Olivetti …
C'est la difficulté de la langue Française pour les parents, la peur de commettre l'irréparable, les angoisses de la mère amusent Tonino qui sera son guide. On parle très peu de culture, mais on va au cinéma voir un film Italien … les sourires reviennent aussitôt.
C'est la description des banlieues, occupée essentiellement par des Italiens. Ce sont des nouvelles de l'oncle d'Amérique à New York. Hé bien sur, Elena souffre beaucoup de l'éloignement de ses soeurs. C'est la description des premiers livres à l'école pour Tonino qui a de mauvais résultats. Trop lourd, des détails qui n'en finissent pas à la lecture de la guerre du feu. Et pourtant au fil du temps il trouvera une nouvelle voix en littérature non aboutie comme le système le demande mais à sa manière et c'est là tout l'art du narrateur de faire progresser culturellement leur vie d'exilés.
Mode et musique, Fiat 500 ou R16 ou la Simca 1000, ils ont 20 ans et se construisent. Il déplie la play mate en cachette du magazine Lui. C'est bourré de références, d'anecdotes visuelles, pub et littéraire.
Ma Porca Miseria, c'est l'insulte suprême de Cesar quand il tourne en rond, refuse de l'aide et il boit d'autant plus pour oublier.
La vie continue avec ses charmes et ses douleurs. La description du départ vers la mort des parents est absolument bien décrite et comme toutes ces belles transcriptions, nous sourions souvent.

J'ai tourné la dernière page et paf c'est terminé … sur une dépression en avion. Porca Miseria

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Là j'ai pris une petite claque ! Une autobiographie de pointilliste ; des chapitres courts et faciles à lire, mais qui relatent tout ou presque d'une vie. L'emploi du présent de l'indicatif pour raconter simplement des souvenirs et dire clairement la mémoire. L'émotion n'y est pas absente, ni la nostalgie. D'une belle écriture au style limpide ; la lucidité du temps qui est passé sans pathos, ni regret.
Tonino est né en 1961 à Choisy-le-Roi. Mais ses parents et sa fratrie sont nés en Italie. Ils arrivent en banlieue parisienne en 1954. Benacquista, nous raconte comment ses parents ne se sont pas pleinement intégrer, car sa maman n'était pas favorable à leur départ d'Italie. Son papa picole et râle en sortant de l'usine, ses soeurs si différentes qu'elles soient feront toutes l'école Pigier, son grand frère partira vite de la maison pour devenir un bon « français moyen ». C'est donc aussi le portrait de la France de cette époque. Les chapitres consacrés à l'école m'ont particulièrement touché, en effet j'ai eu le même genre de « résultats décevants, peut mieux faire, indécrottable, doit faire ses preuves ... » tout au long de ma scolarité. Les profs de l'époque devaient avoir un genre de bréviaire pour avoir si peu de vocabulaire pour dire la richesse de nos inaptitudes, de notre déplaisir et de notre ennui ! ?
Tonino nous raconte aussi (il est un grand conteur) la (sa) « Culture », la sous-culture, la contre-culture de ces années là (Cinoche, télé, roman de S-F, polars, B.D., chanson populaire ...) :
P.40 « Aujourd'hui encore, sur l'idée de culture, j'envie ceux qui savent si bien séparer le bon grain de l'ivraie. J'en suis toujours incapable » ; moi aussi j'en suis incapable Tonino, mais je n'envie pas les prétentieux qui savent.
Il nous explique ensuite comment, modestement et en autodidacte, il est devenu un écrivain reconnu. Il nous parle avec pudeur de sa chance et aussi de sa dépression ...
Un chouette bouquin dans lequel je me suis, par certains aspects, identifié même si je ne suis pas rital ; on a tous en nous quelque chose de l'Italie ;-))
Allez ciaaao !
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Autobiographie, Porca Miseria, le livre de Tonino Benacquista fait partie de ces oeuvres « témoignage » qui enrichissent la connaissance et la compréhension d'un milieu, d'une époque.

Quelle revanche!
Un fils de déracinés, italiens illettrés émigrés en France en 1954, ne possédant quasiment pas la langue française, va émerger grâce au langage.

L'approche de la lecture fut pénible (la rencontre avec Bradbury et Balzac… fut cependant déterminante) mais donne lieu à présent, dans ce livre, à une analyse personnelle et sans concession d' »Une vie » de Guy de Maupassant.

L'émigration est évoquée, la difficulté d'être de deux pays, la réussite ou non (le passage avec le frère revenu des USA est bouleversant).
La banlieue de « ritals », les frères et soeurs aux destins limités par le milieu, et lui, le dernier né en France, s'éveillant à tous les possibles offerts par le pays, la culture, les gens, la langue.

Langue qu'il manipule à son bon gré, qu'il fait sienne par l'écriture et l'audace qui le mènera au seuil de Gallimard.
Puis la réussite, la reconnaissance ( l'épisode de la crème fraîche dans les pâtes carbonnara est parlante!).

Des parents mal connus, observés.
L'alcool du père, la difficulté de comprendre.
La mère en manque du pays, résignée, vie insatisfaite.

Enfin la fiction qui permet de transcender ce qui n'est pas, n'a pu être.
L'auteur projette ce qui l'aurait pu.
Pourquoi pas? La rêverie aide la réalité à rendre plus supportable la vie.

L'agoraphobie dont il souffre est détaillée et nous aide à comprendre ce qu'est ce mal qui tenaille l'homme et l'empêche d'être intensément à ce qui l'entoure.

Oui, un témoignage, celui d'un homme qui se dit simplement, celui d'un descendant d'immigrés dont le nom sonne encore l'italianisme et qui l'assume en nous livrant son histoire, leur histoire, ses doutes, ses réussites, ses projections.
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