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3,61

sur 217 notes
A mon grand regret, je pense être passée à côté de ce roman de Jeanne Benameur. Autant j'avais adoré les demeurées, autant, je me suis ennuyée dans cette lecture. J'ai même eu du mal à le finir.
Ce n'est pas l'écriture qui est toujours aussi poétique qui m'a gênée, mais le manque d'information de qui raconte le récit.
p102 : "Nous hésitons devant l'inconnu à l'intérieur de nous-mêmes. Depuis la disparition de notre mère, la confiance a du mal"

L'enfant prend de plus en plus d'indépendance, aime se retrouver seul dans la forêt, à l'image de sa mère. le père quant à lui, est dans la colère et n'arrive pas à s'attacher à l'enfant. Seule la grand-mère lui donne de l'amour mais se sent désemparée face au sentiment de liberté grandissant que ressent l'enfant. Peut-être a t-il comme sa mère l'envie de s'envoler, de partir.
Bref, je devrais sans doute le relire pour réussir à éprouver les sentiments que je n'ai pas eu lors de cette lecture
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« Ta mère a disparu » annonce le narrateur dès la troisième ligne de L'Enfant qui. le premier « Je » n'apparaît que page 27, et il faudra attendre la fin du roman pour découvrir qu'il s'agit en fait d'une narratrice. La disparition de la mère constitue le pivot autour duquel gravitent quatre personnages : l'enfant, le père, la grand-mère et, à la fin, la narratrice. On ne verra la mère que par les yeux des autres. On suppose que c'est une gitane, rencontrée par hasard par le père, ramenée au village où elle s'adapte mal, peut-être parce qu'elle n'est pas habituée à cette vie sédentaire et qu'elle est mal acceptée. Est-elle morte ? s'est-elle enfuie ? est-il possible qu'elle ait abandonné l'enfant ? le père, pour sa part, sombre, boit, crie et souffre, mal remis qu'il était déjà de la mort d'une jeune femme avec qui il était fiancé. La grand-mère, malgré l'âge, la fatigue et les multiples contraintes quotidiennes semble être la seule à se préoccuper de l'enfant, même si elle n'est pas démonstrative. L'enfant s'invente un monde dans lequel il a pour ami un chien qui le suit ou le précède, un monde plein de maisons imaginaires et où il poursuit la quête de cette mère absente… J'étais déjà passée à côté d'Otages intimes, et voilà que ce très bref roman de Jeanne Benameur produit sur moi les mêmes effets. Par moments, la beauté de l'écriture m'apparaît comme une évidence et me touche, alors que d'autres passages m'agacent parce que je sens trop la recherche de l'originalité, la volonté de surprendre. C'est peut-être la raison pour laquelle je suis restée en marge de ce conte à la trame instable et déroutante…
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Un enfant, son père et sa grand mère doivent vivre après la disparition de la mère... C'est avec un thème très fort que Jeanne Benameur (une auteure que j'aime d'amour) nous offre un roman puissant et beau !

Jeanne Benameur est également poète et elle nous régale toujours de sa magnifique plume. Un très court roman dans lequel sa poésie n'a pas le temps de s'essouffler. D'ailleurs choisir une citation a été très difficile, on a envie de recopier le roman dans son intégralité !
Une auteure que j'adore pour sa cadence, pour les émotions qu'elle sait nous transmettre et pour sa justesse de ton.

La narration de ce récit est, en elle-même, pleine de lyrisme. C'est une forme narrative rare, à la deuxième personne (comme le montre la citation plus haut). Ce mystérieux narrateur s'adresse à l'enfant ce qui donne une forme intéressante et envoutante qui, malgré le peu de pages, nous laisse le temps de nous poser des questions sur l'identité du narrateur.

Malgré toute cette beauté simple et pure, j'ai eu plus de mal à apprécier le personnage du père qui dans sa peine, sa rage, ne m'a pas autant touché que l'enfant et sa grand mère.

Ce roman reste pourtant un splendide poème de 120 pages !
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L'enfant qui, perdu dans les souvenirs de sa mère disparue, s'attache désespérément aux moindres traces de son existence, une jupe à laquelle on s'agrippe, des lignes de main qu'on déchiffre, un collier de perles qui scintille...

l'enfant qui, guidé par des bribes de paroles tapies au fond de lui, doit franchir tous les obstacles pour trouver la maison de l'à-pic, bien au-delà de ses limites...long et difficile apprentissage de la vie

Tout commence comme un conte, tragique, et chemine vers une histoire de famille, tout aussi pathétique

la grand-mère, après un viol subi, pour se reconstruire, aurait du partir . "Mon coeur s'est refermé. J'ai élevé mon fils avec un coeur plein de peur."

le père qui, lui aussi, s'est replié sur sa douleur, cuvant son malheur, renonçant à un ailleurs peut-être meilleur. " Il aurait été libre de découvrir le monde avec la femme de son désir. Vivant."

Merci, de tout mon coeur, Mm Benameur, pour cette belle ode à la vie, pleine d'espoir pour les coeurs meurtris !
Grâce soit rendue à l'enfant qui...

et je vous laisse vous même conclure : " J'accepte qu'ait lieu en moi la bascule du monde sans savoir ce qui m'attend , J'éprouve. C'est l'aventure de ma vie. "
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Un enfant qui se plaît à errer dans la forêt là où sa mère a peut-être disparu, son père menuisier hanté par le souvenir des étreintes avec sa femme et qui noie son chagrin dans le travail et dans l'alcool, une grand mère qui s'est toujours méfiée de sa bru : trois personnages dont la vie est brisée par la fuite de la mère : une Rom diseuse de bonne aventure entrée brusquement dans leur vie et disparue un jour sans explication.

Un roman ? Plutôt un conte onirique où s'abolissent les frontières entre réel et imaginaire.

Dans une sorte de mélopée incantatoire adressée à l'enfant, Jeanne Benameur l'accompagne dans le parcours où il oublie le quotidien « ton oreille, lavée de toutes les paroles, perçoit les frôlements, les bruissements furtifs, les glissements d'ombre." Elle l'imagine hanté par quelques images-souvenirs d'un paradis perdu « Elle tournoyait. Ta mère tournoie toujours derrière tes paupières », arpentant inlassablement un univers végétal à la recherche d' hypothétiques traces, avec pour seule compagnie celle d'un chien inconnu, et découvrant comme dans un rêve une maison abandonnée « en sommeil, rongée par le temps » présentant les vestiges d'une vie familiale.

Dans cette prose poétique fluide et envoûtante, pleine d'empathie, Jeanne Benameur suit le parcours de l'enfant, le réconforte « tant que les mères marchent auprès de nous, nous n'avons pas à nous soucier de la route. Nous marchons dans l'innocence de notre propre pas », parfois s'identifiant à lui et épousant sa solitude. « Reste immobile, n'aies pas peur du gouffre. le temps va passer.Tu es seul comme peut l'être quelqu'un dans un tableau »

Comme le suggère le titre incomplet et mystérieux, un ouvrage plein de sensibilité, un ouvrage tout en ellipses et en retenue, à lire lentement pour se laisser imprégner par l'émotion et vivre la solitude de l'être abandonné.

« On sait qu'on peut sentir dans l'air du matin le souffle doux de ceux que nous aimons, même s'ils sont morts, même si plus jamais . Cela nous appartient et reste secret »
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J'ai toujours du mal avec ces romans qui sont à la deuxième personne du singulier. Ici, le tu est adressé à un petit garçon élevé par son père et sa grand-mère et où la maman s'est un jour fait la malle. La sensation que l'écriture a été trop travaillée au détriment de l'histoire.
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Un nouveau roman de Jeanne Benameur, je ne pouvais pas passer à côté. Profondément touchée par l'écriture du très beau "Laver les ombres ", j'étais restée sur ma faim avec "Les insurrections singulières", le sujet ne m'ayant pas touchée. Par la suite, avec "Profanes" puis "Otages intimes", j'avais retrouvé cette langue magnifique, palpitante comme une respiration, poétique et tout à la fois précise, concise. "L'enfant qui". Drôle de titre inachevé, ouvert sur tous les possibles. Il m'a fallu quelque temps pour sortir de cette lecture déroutante, envoûtante, hypnotique, incantatoire presque...
C'est l'histoire d'un enfant. On ne sait pas son âge, ni trop jeune ni trop vieux...Sa mère est partie ou morte, on ne saura pas, le laissant avec son père qui n'a pas su la retenir et sa grand-mère, qui n'a pas su l'accepter à défaut de l'aimer. Ni l'un ni l'autre ne peuvent aider l'enfant à vivre et à se construire avec cette absence, ils ont déjà tant de mal à tenir debout avec leur propre histoire. Il marche, l'enfant, dans la forêt, avec un chien bienveillant qu'il est seul à voir pour compagnon et les souvenirs de ce que sa mère lui racontait, avant. Il va lui falloir inventer sa vie. Une narratrice lui parle, à la deuxième personne du singulier et ce tutoiement répétitif donne le rythme et le souffle singuliers du roman.
En fait je ne trouve pas les mots pour vous parler de ce court roman(120 pages). Parce que cet univers empreint d'un riche imaginaire plein de poésie touche sans doute au plus profond l'enfant au fond de moi. L'enfant qui a perdu sa mère. Parce que le vrai sujet du livre c'est cela, faire face à la disparition de celle qui vous a donné la vie. C'est un conte, un poème, presque une déclamation. Une expérience sensorielle, cette lecture et je ne peux que vous conseiller de la tenter.
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Un petit texte qui laisse une grande impression ! J'ai toujours apprécié les romans de cette auteure que j'ai lus, et celui-ci ne fera pas exception, bien que d'un genre un peu différent qui se rapproche plus d'un grand poème que d'un roman.
La disparition de la mère laisse désemparés l'enfant, le père et la grand-mère, qui chacun à sa façon en raconte les conséquences sous la forme imaginaire d'un conte poétique où les phrases se succèdent dans une profonde harmonie en symbiose avec la nature. Dans un style superbe, Jeanne Benameur nous embarque dans une rêverie fantastique.
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On est happé par cette écriture absolument lyrique et belle, une vraie poésie en prose tout au long de ces pages, sans fausse note. L'écriture chante du début à la fin et nous emmène très loin dans un monde de souvenirs, de déceptions aussi, de mélancolie. Ce n'est pas qu'il est spécialement gai, mais pas non plus triste. Ode à l'enfance, à la liberté que confère l'enfance, à la liberté que confère les souvenirs, l'espace mental, l'imagination… Que certains conservent également malgré l'âge.


Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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C'est un tel plaisir de retrouver sa plume, tellement poétique... Jeanne Benameur a le don de manier les mots à la fois avec économie et beauté ! Ces courts récits sont des enchantements.

Comme dans Les demeurées, on retrouve, en filigrane de l'histoire, les thèmes du langage et des mots, la force de la parole ou de son absence...

L'enfant qui, c'est l'histoire de 3 personnages, un enfant, son père et sa grand-mère, chamboulés par une disparation, celle de la mère. L'enfant marche, s'isole, cherche, se perd dans l'imaginaire. le père crie, boit, et puis tente de comprendre l'absence et de retrouver le désir. La grand-mère, elle, aime, nourrit, protège, et se souvient.
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