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3,75

sur 462 notes
« Les insurrections singulières » sont irrégulières.
Souvent poétiques, souvent au mot près, prés des pensées et des images. Il y a de la retenue dans l'écriture. Une écriture propre à décrire les sentiments. Mais qui ma foi ne convainc pas lorsqu'il s'agit de parler de lutte sociale. Pour cette lutte là, il manque à mon gout de la hargne, du sang, des larmes qui aurait sans que cela soit fait avec ostentation, pu inscrire le récit dans quelque de plus réel. On ne croit pas à cette trame là. Enfin, je n'y crois pas. Alors que le style de Jeanne Benameur se prête parfaitement aux errements de la pensée. Cette manière de marcher sur les nuages des tendresses, des petites gestes, cette manière de chuchoter l'indicible, de dire l'immatériel touche, alors, autant les sens que la raison.
Et les mots coulent, s'écoulent, détourne le temps, on se surprend à relire un paragraphe, à souligner mentalement une phrase. Un phare dans la belle calligraphie du récit…
Un beau roman, qui donne envie de découvrir un auteur.
Un seul bémol le décor de la lutte social est traité étrangement et l'écriture ne s'inscrit pas dans la tonalité du combat de ces ouvriers. Ce sont des passages bien écrit, au ton juste, dans la retenue, mais il manque indéniablement un peu quelque chose dans ces moments là…
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J'ai acheté ce livre après avoir vu une entrevue de l'auteur dans une émission littéraire à la télé.
Je ne me souviens plus de laquelle.
Le présentateur s'extasiait de la capacité de l'auteur à se mettre dans la peau d'un homme.
J'ai donc eu envie d'y voir de plus près.

Je viens d'achever de le lire.
Je dois avouer qu'il m'a fallu pas mal de temps car jamais je n'ai réussi à rentrer dans le rythme de lecture.

En conclusion, je serais tenté de dire, et je le dis, que les éditeurs font bien leur boulot et que l'auteur, malgré toute l'honnêteté qui peut se dégager de ses mots, se paie bien notre tête.

Elle nous décrit un milieu ouvrier dans lequel l'on sent bien qu'elle n'a jamais baigné. Elle parle au masculin avec des mots et une sensibilité, pour ne pas dire sentimentalité, qui sonnent creux.

Et que dire de la description, laborieuse à en être assommé, de la rencontre amoureuse que l'on voyait arriver gros comme une baleine.

Qu'un tel ouvrage soit présenté sur toutes les chaines du pays accompagné de profusion de superlatifs, démontre s'il fallait, que la culture littéraire est devenue une variété de plus sur nos écrans.

Lorsqu'il s'agit d'abrutir, tous les moyens sont bons.
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Quarantenaire désenchanté, l'usine dans laquelle il travaille va être délocalisée au Brésil, Antoine arrive a un tournant de sa vie. Il se pose plein de questions sur ce qu'il a fait de sa vie, son travail d'ouvrier, sa famille, son amour déçu, ses choix, ses envies. Finalement son introspection lui permet de découvrir des êtres inattendus qui vont l'aider à prendre un nouveau départ. Un roman à déguster mot à mot, tant ils prennent tout leur sens dans cette histoire. Un récit profond sur les réalités de la vie quotidienne, à la fois poétique et philosophique dans le personnage d'Antoine on se retrouve tous un peu. Cet auteur sait trouver les mots pour nous réconcilier avec la vie et ça fait du bien.


Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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La princesse et le chevalier !
Ce roman, convenant parfaitement à mon coeur d'artichaut, je ne peux que me joindre à l'unisson des critiques concernant «Les insurrections singulières ».

Dans la première moitié du récit moi aussi j'ai serré mes poings au fond de mes poches. Fils d'ouvrier je suis, fils d'ouvrier je reste !
Tout comme le père d'Antoine, baby-boomer héritier tacite du « travail, famille, patrie » j'ai pris la rage : la simple idée de travailler moins ou plus du tout, ce sont la misère et les malheurs qui s'annoncent quitte à se mettre à genoux et accepter toutes les conditions des puissants … juste pour pouvoir aller au chagrin, sans joie et sans satisfaction au bout.

Mais la patrie délocalise ! Travail et famille disparaissent sous les vagues tsunamiques de la mondialisation.
Alors rage, révolte, émeute, mutinerie, sédition, révolution, embastillement, injustices, « faren tot petar », rage against the ma … nufactory.
Tous ces maux dessinent le corps féminin de l'insurrection singulière d'Antoine. J'adhère

Comment survivre quand tout est cassé ?
Partir !
Loin.
Monlevade au Brésil (j'apprécie ce prétexte historique).
Même si on sait que nos maux nous accompagnent.

Mais voilà, Jeanne en connaît un rayon sur l'art de se faire aimer d'un homme.
Dès l'aérogare, j'ai senti le choc …
Sensibilité, délicatesse, sensualité, fragilité, volonté d'indépendance grâce à des acquis modestes de modiste, Jeanne Benameur nous dessine l'arrêt de la fuite en avant de son héros.

C'est sûr, au tourné de l'ultime page, I feel good !!!!
Mais est-ce là le style de Jeanne Benameur ?
Les critiques d'autres titres de l'autrice semblent dire non.

Un plaisir facile ? Un souhait éditorial exaucé ?
Je n'en sais trop rien.
Au risque d'entendre tout le « papote culture » s'insurger singulièrement contre moi : 2,5 étoiles

Ancelle, le 29 novembre 2023
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Jeanne Benameur, de sa très belle plume, nous raconte les insurrections singulières d'Antoine. Un jeune homme, amoureux délaissé, qui entame son voyage initiative en quittant l'usine pour essayer de comprendre les hommes derrière les machines. Antoine est également un amoureux des mots qui grâce à Marcel, un bouquiniste sage et joyeux, va connaître la beauté des livres. L'histoire des rencontres qui peuvent bouleverser une vie et la rendre lumineuse. Trouver le chemin qui mène à soi, c'est la quête de ce roman juste et touchant. A lire et relire souvent. "Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce qu'on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie".
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"Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce qu'on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie", cette phrase résume bien le fond de ce livre.
Antoine est un ouvrier de quarante ans, même avec un bac en poche, faute de motivation il a préféré travailler à l'usine comme son père. Lorsque le livre commence, Antoine fait le point sur sa vie, l'usine dans laquelle il travaille est menacée de délocalisation, sa compagne vient de le quitter et il est revenu s'installer chez ses parents. Rien a changé dans la maison familiale, l'image que lui renvoie ses parents l'effraye, il veut faire autre chose de sa vie.
Après sa rencontre avec Marcel un vieux bouquiniste et la lecture d'un livre, Antoine décide de partir au Brésil dans la ville où son usine doit être délocalisée. Un voyage inoubliable...
Une belle histoire, une écriture simple, précise, pleine de poésie. Des phrases courtes qui chantent comme une musique. J'ai beaucoup aimé ce livre, surtout la partie du voyage au Brésil.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Encombré par ses parents médiocres assommés par le quotidien et le travail, son frère prof ( mon Dieu!), Antoine est un recalé de la vie, entre déprime et rage au coeur. Dans le même temps sa compagne le vire et son usine délocalise au Brésil, car ses copains ont bêtement voulu d'un militantisme soft alors que lui, le grand rageux, aurait bien pris le patron en otage. Tout est noir, il comprend vraiment pourquoi il a voulu fuguer à 8 ans.

Sous l'impulsion de Marcel, un octogénaire bouquiniste (donc forcément un homme de sagesse) ils partent voir comment ça se passe, justement, au Brésil. Et oui, ça se passe bien : Antoine y trouve la fraternité et le sens de la vie en même temps que l'amour. Et il découvre même que son père est un type mieux qu'il ne croyait grâce à un petit carnet que celui-ci lui a confié.

j'ai trouvé ça extrêmement trop sérieux, plein de poncifs ( le travail n'est pas tout dans la vie, il faut aller au bout de ses passions) et de morale simpliste (il suffit de partir, d'oser tout quitter). du Coelho amélioré.

Mais bon, tout cela est sans doute trop méchant pour ce livre que je n'ai finalement trouvé qu'indigeste.
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Encore un magnifique roman de Jeanne Benameur qui nous conte l'histoire d'Antoine, un homme proche de la quarantaine qui cherche encore sa place dans la vie. Ecartelé entre le monde de son enfance - ses parents, leur maison, l'usine - qu'il veut fuir par peur de l'enfermement mais auquel il est pourtant attaché et l'ailleurs qui l'attire et lui fait peur. On suit au plus près sa quête de sa vérité à lui, son voyage intérieur (mais aussi réel puisqu'il part au Brésil), et on l'aime Antoine, on le comprend, on y trouve peut être une part de nous même.
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Je retrouve là tout ce que j'aime chez cette auteur : un récit à la 1ère personne "comme si on y était", avec une plongée totale et empathique dans le coeur et l'âme du narrateur. Une description minutieuse et poétique de ses états d'esprit, et une conduite du roman que l'on croit "automatique", spontanée, alors qu'elle est travaillée et dirigée sciemment, bref une grande maîtrise là encore ;-)
Par bien des aspects, ce roman m'a rappelée "Après le silence" de Didier Castino : la description des tréfonds du monde de l'usine, ses syndicats, ses luttes, la mondialisation, la communauté ouvrière, bref, tout cet ensemble là, et il y a aussi ce qui sous entend le livre et ce qui le sous entend aussi dans Après le silence : la recherche du père, ouvrier aussi, de son quotidien, la recherche de la compréhension de sa vie, du comment ces jours à la chaîne, comment ce quotidien semblable d'une journée à l'autre, semaine après semaine, année après année...
Antoine se cherche lui-même, depuis tout petit ; et c'est par une concordance de hasards, de synchronicités qu'il va découvrir ce qu'il est : ce qu'il est en tant que fils quand il a parvient à définir son père, à comprendre ce qui l'a fait rêver ; ce qu'il est en tant qu'amant, quand il parvient à éloigner l'image de la femme aimée en percevant ce qui n'a pas marché; ce qu'il est en tant qu'homme, tout simplement, par les rencontres,et surtout celle de Marcel. C'est le roman d'une recherche et c'est aussi le roman d'un mérite : le bonheur n'est donné qu'à ceux qui s'en donnent les "moyens". Très très bon roman donc...
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Très beau livre d'une très grande sensibilité. Comment trouver sa place dans un monde qui exige de l'autre des choses que l'on ne peut pas ou ne veut pas faire. Trouver sa place dans le monde du travail dans une ambiance de compétition et de performance lorsque l'on voudrait prendre le temps de s'interroger, de comprendre et vivre plus simplement en accord avec soi même. Comment ne pas décevoir ses parents qui projettent une réussite meilleure que la leurs, ne pas être en concurrence avec son frère, comment ne pas décevoir sa compagne. Heureusement que tout est affaire de rencontres au bon moment qui permettent de se poser, de réfléchir et de faire émerger de soi les désirs que l'on n'ose pas toujours exprimer.
Du juste, du délicat et de la poésie dans ce livre
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