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Captain America - Sam Wilson tome 4 sur 5
EAN : 9782809476767
136 pages
Panini France (06/03/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Les dernières décisions de Sam Wilson en tant que Captain America font influencer toute sa vie. Alors que la situation devient de plus en plus explosive, le héros ne sait pas encore que Steve Rogers est en train de planifier la fin de la démocratie… Conclusion de la série avec des épisodes en lien avec Secret Empire.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à #TakeBackTheShield (épisodes 14 à 17) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome de la série car celui-ci constitue la fin d'une saison exceptionnelle. Il contient les épisodes 18 à 21 et 22 à 24, initialement parus en 2017, écrits par Nick Spencer. Daniel Acuña a dessiné et encré les épisodes 18 et 21, et a assuré la mise en couleurs du 18. Angel Unzueta a dessiné et encré l'épisode 19, avec une mise en couleurs réalisée par Arif Prianto. L'épisode 20 a été dessiné, encré et mis en couleurs par Paul Renaud. L'épisode 21 a été mis en couleurs par Rachelle Rosenberg. Artistes suivants : Sean Izaakse (dessinateur et encreur épisode 22 Sam Wilson), Joe Bennett (dessinateur) et Joe Pimentel (encreur) pour les épisodes 23 & 24 de Sam Wilson.

Sam Wilson, en costume de Captain America, est en train d'attendre des nouvelles d'Elvin Daryl Haliday dans le couloir de l'hôpital qui dessert sa chambre. Son ami est dans le coma, et il se le reproche. Il se remémore l'enchaînement d'événements qui pour lui a abouti à cette situation : à partir du moment où il a accepté de reprendre le flambeau des mains de Steve Rogers, jusqu'à l'arrestation brutale (avec passage à tabac) de Rage par les Americops. Il se rappelle comment il a été réveillé le lendemain, par Misty Knight pour regarder la polémique enfler autour de l'arrestation de Rage, entre ses défenseurs manifestant devant la prison, et un politicien se lançant dans une diatribe sur l'insécurité. Il a rendu visite à Rage dans sa cellule. Mais ce dernier a refusé toute aide en provenance des relations de Sam Wilson, à commencer par celle de Matt Murdock ou de Jennifer Walters pour sa défense.

Convaincu de l'innocence d'Elvin Haliday, Sam Wilson a alors décidé d'utiliser le réseau de surveillance qu'il avait mis en oeuvre avec des caméras embarqués sur les volatiles de New York. Il a retrouvé les images correspondant à l'irruption de Rage dans la boutique du prêteur sur gages, y compris l'acharnement des Americops à passer Rage à tabac. Sam Wilson est bien embêté avec ces images, car il n'arrive pas à mesurer les conséquences d'une divulgation en les rendant publiques. Il va d'abord prendre conseil auprès de Misty Knight, Joaquin Torres (Falcon) et Dennis Dunphy (D-Man), puis auprès de Tommy Dulane du cabinet du maire de New York, de Paul Wilson (son frère, pasteur) et enfin auprès de son mentor Steve Rogers.

Ça ne pouvait pas durer, il fallait que ça s'arrête. Il était évident dès le départ que Sam Wilson ne resterait pas Captain America à demeure, car ce n'est pas la première fois que Steve Rogers a cédé sa place (volontairement ou contre son gré), et qu'il revient toujours car c'est la nature des héros récurrents qui veut ça. Il était également évident que cette série avait comme mission de faire patienter jusqu'au crossover Secret Empire en laissant les coudées franches à Steve Rogers pour mener à bien son propre projet clandestin. Mais Nick Spencer a mis à profit l'occasion pour confronter un autre homme aux responsabilités d'être Captain America et aux conséquences de ses actes. Dès le départ, il a fait dire à Sam Wilson qu'il ne se contenterait pas d'être un symbole un peu abstrait, et qu'il prendrait fait et cause dans des problématiques sociales, à commencer par l'immigration clandestine en provenance du Mexique. le lecteur a tout de suite adhéré à cette approche cohérente avec le caractère de Sam Wilson. Après quelques épisodes, il n'était plus question d'un éventuel opportunisme, que ce soit sous forme d'un décalque affadi de Barack Obama, premier président de couleur des États-Unis, ou que ce soit en réaction de nombreux lecteurs de comics jugeant que les superhéros ne faisaient plus que se battre entre eux totalement déconnectés des civils et des idéaux qu'ils sont censés incarner.

Nick Spencer a réussi à amalgamer un hommage à des récits emblématiques du personnage, et une version très personnelle, justifiant ainsi son existence, au-delà d'exigences éditoriales. Il a ramené sur le devant de la scène des personnages créés ou revitalisés par Mark Gruenwald, scénariste de la série Captain America de 1985 à 1995, voir par exemple Captain America Epic Collection: Justice is served. Il a également intégré d'autres personnages issus de minorités comme Rage (afro-américain) et Falcon (hispanique), jeunes adultes en révolte contre les injustices patentes et les discriminations hypocrites. Nick Spencer a confronté ce Captain America aux réalités de certaines statistiques accablantes telles que le pourcentage que représentent les afro-américains parmi la population carcérale, ou aux bavures ou excès des forces de l'ordre pour partie privatisées. Dans ces épisodes, l'intelligence de Nick Spencer est d'éviter l'écueil de faire croire au lecteur que Captain America peut régler ces problèmes de société avec ses poings, en restant attaché au sort d'un individu, sans en faire des généralités. Il reprend donc des thèmes récurrents issus des faits divers, et les fait s'incarner au travers de personnages. Il montre que Sam Wilson réfléchit avant d'agir, que sa première réaction n'est pas de se lancer dans un affrontement physique, mais de prendre l'avis d'autres personnes. L'empathie du lecteur croît au fur et à mesure que Sam Wilson se heurte à la réalité, que ses recours aux actions légales n'aboutissent à rien. Sam Wilson n'apparaît comme un idéaliste naïf ou comme un individu né de la dernière pluie. Il sait comment fonctionne le système, il sait quelles en sont ses limites, il sait comment surmonter les obstacles, y compris en utilisant ses capacités extraordinaires et ses relations.

Sam Wilson apparaît comme un individu réel et cohérent (malgré son costume toujours aussi chargé) parce qu'il incarne également la raison, par contraste avec la fougue de la jeunesse, à savoir le comportement révolté (à juste titre) par les injustices. Elvin Haliday a opté pour une stratégie radicale qui refuse les compromissions, se sacrifiant pour la bonne cause. Joaquin Torres refuse de jouer selon les règles des adultes, et décide d'agir maintenant et vite. Effectivement, Nick Spencer utilise quelques conventions de ce type de récit où un individu doit lutter contre l'injustice d'un système. le lecteur a donc le droit à des interventions démagogiques et malhonnêtes de quelques politiciens pour manipuler les foules, et faire avancer leur carrière. Malgré tout, le scénariste propose une motivation spécifique pour ces comportements avec Steve Rogers tirant les ficelles dans les coulisses, dans le cadre de la perversion de ses méthodes menant au crossover Secret Empire. le lecteur observe donc ce superhéros animé de fortes convictions, agir conformément à ses valeurs morales, avec réflexion, refusant de baisser les bras, refusant de se laisser emporter par ses émotions.

Le lecteur retrouve avec plaisir les dessins pleins de personnalité de Daniel Acuña. Il réalise des dessins à l'infographie où les couleurs servent autant à apporter des éléments visuels, que le détourage par un trait noir. Cela donne des dessins très consistants, avec des textures et des variations d'éclairage. Il réussit à réaliser des dessins alliant une apparence descriptive sans être surchargés, et une dimension impressionniste. L'image des Americops en tenue de cuir noir s'imprime durablement dans la mémoire du lecteur. le visage fermé de Steve Rogers désapprouvant le choix de Sam Wilson marque durablement par sa sévérité. Cet artiste parvient à jouer avec les ombres des barreaux sans donner l'impression de tomber dans un cliché visuel. le dessin en pleine page de la fin donne l'impression d'être réellement sur un trottoir de New York, pas loin de l'impression que peut laisser un dessin de Francesco Francavilla. L'épisode 21 est également dessiné dans ce registre, mais laisse une impression moins durable, car Daniel Acuña n'a pas réalisé ces pages tout seul. La mise en couleurs de Rachelle Rosenberg est de bonne qualité, mais elle ne peut pas atteindre le même niveau d'intégration entre couleurs et traits de contour que dans l'épisode 18.

Angel Unzueta réalise des pages dans un mode plus traditionnel, avec des formes détourées par des traits encrés, des dessins descriptifs, sans fibre impressionniste. Cet épisode repose beaucoup sur les réactions de nombreux individus à ce qui leur est exposé, et ce dessinateur se montre très habile à faire transparaître l'état d'esprit des interlocuteurs et leurs fluctuations, même en l'absence d'action. En outre, il s'investit fortement pour donner de la consistance aux différents lieux en les représentant avec un bon niveau de détail. Les dessins de Paul Renaud se situent un peu entre ceux de Daniel Acuña et ceux d'Angel Unzueta. le lecteur y découvre un bon niveau descriptif, des environnements bien détaillés, et une mise en scène vivante, alors que le récit de Nick Spencer passe dans un mode plus exposé. Ces 2 épisodes bénéficient donc également d'une narration visuelle de bonne qualité, même si elle n'est pas aussi émotionnelle que celle des épisodes 18 et 21.

Ce tome continue de confronter Sam Wilson aux conséquences de ses choix, mais aussi aux réalités sociales (facilement vérifiables) des États-Unis. Nick Spencer parvient à atteindre un état d'équilibre incroyable où il parvient à confronter un superhéros à des problèmes bien réels, sans qu'il n'apparaisse ridicule dans ses méthodes. Ces épisodes commencent par un premier très impressionnant en termes graphiques, suivis par 3 autres de bon niveau. Tout au long de cette série, le scénariste a su montrer que Sam Wilson n'est pas interchangeable avec Steve Rogers, et que le déroulement de ses aventures est induit par ses convictions, ses choix, sa personnalité.

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Les épisodes 22 à 24 se déroulent pendant Secret Empire (de Nick Spencer) et s'intercalent entre les épisodes de cette minisérie pour montrer les actions de Sam Wilson afin de résister à la dictature en place. Ils ne prennent donc leur sens qu'au regard de cette histoire qui conclut de manière admirable les 2 séries Captain America (Sam Wilson & Steve Rogers) de Nick Spencer.
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