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sur 96 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
L'histoire est connue : en janvier 1954 Françoise Quoirez envoie un manuscrit à quelques éditeurs parisiens. Enthousiasmé, Julliard accepté aussitôt de la publier.
Problème : Françoise est mineure et n'a pas demandé l'autorisation de ses parents qui la lui donnent finalement, à condition de publier sous pseudonyme.
Françoise emprunte celui d'un personnage de Proust. Elle s'appellera Sagan et entamera, sitôt la publication de "Bonjour tristesse", une vie d'écriture, de succès et d'excès.

Anne Berest raconte cette année 1954 qui vit la jeune inconnue se transformer en phénomène de foire et Sagan percer sous Quoirez.
Elle le fait en entrelaçant la vie de cette adolescente surdouée avec sa vie à elle, femme de 30 ans en pleine séparation avec le père de sa fille.

Ce procédé, qui consiste pour l'écrivain à briser le tabou de la première personne pour parler de lui à l'occasion de l'écriture de son roman, est utilisé par quelques uns des romanciers français les plus stimulants: Annie Ernaux, Catherine Cusset, Emmanuel Carrère, Laurent Binet ...
Très novateur il y a dix ans, il a perdu de son originalité.
Mais le plus grave est qu'il fonctionne mal entre François Sagan et Anne Berest. On ne comprend pas l'écho que suscite chez cette trentenaire, mère de famille, en pleine crise sentimentale, l'histoire de ce "charmant petit monstre" (l'expression est de Mauriac) passée trop vite de l'enfance à l'âge adulte.
Autant on retrouve avec intérêt l'ambiance, très bien restituée et impeccablement documentée, de ces années 50 (l'atmosphère est la même que dans le film "Yves Saint Laurent"). Autant le livre perd tout intérêt lorsqu'il prend la tangente de l'auto-fiction.
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Hiver 1954, vague de grand froid. Tandis que l'Abbé Pierre s'indigne du sort des plus démunis et rallie massivement les Français à sa cause, une jeune fille fait une entrée fracassante dans le monde littéraire. Françoise Sagan, avec un premier roman éblouissant et scandaleux, "Bonjour Tristesse", écrit à dix-huit ans en six semaines. Succès immédiat, durable et planétaire, et tout ce qui l'accompagne : la gloire et ses revers, qui ne la quitteront plus.

Pour relater cet épisode de la vie de Sagan, Anne Berest a pris le parti de mêler biographie romancée et auto-fiction. Lorsqu'elle évoque l'auteur, elle s'imagine à ses côtés, en "présence fantôme", et se répand abondamment sur les doutes qui la traversent à la rédaction de cet ouvrage, elle, trentenaire du XXIe siècle.
Bon, pourquoi pas ? Je n'avais rien contre ce style de narration, a priori.

J'ai rapidement déchanté, trouvant
- les situations et dialogues imaginés simplistes et creux, tant sur la forme que sur le fond
- des tournures maladroites, pompeuses, théâtrales ou étranges*, des propos étonnants et déplacés (notamment sur les épouses du Président René Coty)
- des erreurs surprenantes au vu du CV de l'auteur ('aéropage' pour 'aréopage', entre autres)
- la place que se donne A. Berest excessive
- ses doutes sur son propre travail teintés de fausse modestie - pour rendre plus indulgent le lecteur agacé ?
- l'ensemble artificiel, bancal et dilué, évoquant une espèce de patchwork disharmonieux. "Mon livre prend une forme bizarre, entre roman, biographie et autofiction" déclare l'auteur à Florence Malraux, grande amie de Sagan (p. 74) - "bizarre", à qui le dites vous...

On apprend quand même des anecdotes sur Françoise Sagan, sur son environnement familial, culturel et social, et bien sûr sur le milieu littéraire des années 50. Je retiendrai ces aspects intéressants et m'efforcerai d'oublier le reste.
Cette lecture m'a donné envie de redécouvrir 'Bonjour Tristesse' et de trouver des biographies plus fouillées et moins nombrilistes sur ce personnage mythique. C'est déjà ça.

--- Je remercie Babelio et les éditions Stock.

* exemples :
- l'odeur de l'encre fraîche étrangle le cou de Françoise
- les cheveux noirs et excités
- Julliard se lève de tout son grand buste, comme une cigogne déploie brusquement ses longues ailes noires pour s'envoler sans élan.
- Entre les allées du Jardin du Luxembourg, les chaises esseulées dans le froid, si maigres qu'on dirait des os - des squelettes de chaises.
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Anne Berest raconte les quelques semaines qui ont précédé et suivi la publication de "Bonjour Tristesse", la révélation de la très jeune Françoise Sagan, écrivain de grand talent et femme libre.
Le sujet (Sagan) est captivant, mais Anne Berest qui s'identifie à son modèle ne peut s'empêcher de parler d'elle même.
Des aller retour entre la vie de Sagan (le sujet) et celle d'Anne Berest (hors sujet) compliquent la lecture de ce livre.
"Sagan 1954" n'a pas la fluidité de Sagan en 1954!
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Alors qu'Anne Berest traverse une crise personnelle, le fils de Françoise Sagan vient la trouver pour consacrer un roman à sa mère sur l'année de ses 18 ans, l'année où Françoise a publié Bonjour Tristesse et où sa vie a basculé pour l'éternité. Une très jolie balade dans la France de 1954 et dans la tête d'une effrontée (suite sur le blog)
Lien : http://electrasamazingflying..
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