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3,55

sur 95 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu avant d'adhérer à Babelio. J'ai repris ce livre aujourd'hui pour expliquer ce qui m' a amené à lire Sagan. J'ai cliqué sur une touche et voilà le livre sur ma liste... J'assume et ose une notice in illo tempore.
C'était il y a huit ans... Je me souviens de l'art consommé avec lequel Anne Berest réussit à parler de Françoise, d'elle-même, d'elles deux.
Une lecture passionnante grâce au talent de l'auteure qui se glisse dans la peau de la jeune prodige. 1954, une année marquante pour Françoise et Anne. Celle-ci a trente ans et perd son amour ; François en a dix-huit et devient célèbre.
Le journal de l'année est vivant, avec ici et là une photo, des anecdotes, l'ambiance de l'époque ( Brigitte Bardot subjugue) et l'empreinte accentuée de Françoise sur Anne. L'écriture tient l'auteure, elle émerge peu à peu de la séparation avec le père de sa fille.
Dans un lettre au fils de Françoise Sagan, elle dit avoir "voulu rendre honneur à sa mère, avec le plus grand irrespect possible".
Elle fait fi en effet de toute complaisance, mais la biographie auto-fictionnée repose sur une solides références. Depuis, Anne Berest a gagné en célébrité, à juste titre.









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A la fois journal intime, enquête et roman.


Avant d'ouvrir ce livre, je me suis demandé si je ne ferai pas mieux de relire Sagan dans le texte mais dès les premières pages je fus prise par un style, une écriture, le choix d'un point de vue et l'implication personnelle de l'auteure dans la quête et le récit.

Anne Berest vit une des périodes les plus douloureuses de son existence, elle est séparée du père de sa fille et bien décidée à renoncer à l'amour… C'est alors qu'elle rencontre Denis Westhoff, le fils de Françoise Sagan, qui lui propose de raconter l'histoire de la parution de « Bonjour tristesse » afin que dix ans après la mort de sa mère, on ait une vision plus juste de ce qu'elle a été avant la création du mythe.

L'auteure met alors ses pas dans ceux de Françoise Quoirez qui en cette année 1954 n'est pas encore Françoise Sagan ; où sa vie bascule dans le succès, où commence la légende et le malentendu. Elle retrace son enfance choyée dans un cadre bourgeois : le père est industriel et la mère femme au foyer, ils ont trois enfants ainsi que sa rencontre avec René Julliard et le monde de l'édition.

Lorsqu'Anne Berest dit à Florence Malraux : « - Bah... je n'ai pas envie d'écrire des choses qui soient fausses. » ; l'amie de toute une vie de Sagan lui répond : - Vous savez, Anne, ce qui compte, c'est que vous écriviez des choses qui soient justes. » Et là, on peut dire que le pari est réussi ; en tressant la réalité et les scènes revisitées ou inventées, elle peint de manière à la fois inventive et respectueuse le tableau d'une époque et l'itinéraire d'« un charmant petit monstre » comme l'a écrit Mauriac.

« Sagan 1954 » est illustrée de quelques photos, pleines à la fois de légèreté et de profondeur comme l'est l'ensemble du livre et comme le fut la vie de Françoise Sagan
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J'ai tout de suite accepté la lecture du dernier roman d'Anne Berest proposée par Masse Critique, « Sagan 1954 » aux éditions Stock, car je trouvais le sujet du livre particulièrement intéressant : raconter Sagan, auteure que j'apprécie, l'année 1954, l'année qui précède la légende. Et bien, je n'ai pas été déçue car c'est plus que ça. Ce n'est pas seulement bien ou agréable mais c'est exactement le genre de livre qui me fait aimer la lecture.

C'est le premier livre d'Anne Berest que je lis et la découverte de cette auteure m'enchante. Je ne sais pas si ça se fait mais j'ai envie de comparer ce roman à ceux de Colombe Schneck ou Anne Wiazemsky. Ce sont des jeunes femmes qui savent rendre hommage à des artistes contemporains (Jean-Luc Godard, Denise Glaser par exemple) tout en témoignant de l'époque actuelle car elles savent faire le parallèle avec leurs états d'âme sans confondre le passé et le présent. J'adore ce genre de roman qui alterne les personnages et les époques, l'autofiction et la biographie romancée. Et puis, Anne Berest a eu l'ingénieuse idée d'illustrer son livre avec cinq photos de Françoise enfant ou jeune fille.

Sagan 1954, c'est une histoire plus qu'un roman, comme l'écrit Anne Berest.

Mais c'est d'abord l'histoire d'un roman et de l'entrée d'une jeune fille en littérature.
Plutôt que d'écrire une biographie de Françoise Sagan, Anne Berest se concentre sur l'année 1954, elle choisit donc une tranche de vie, l'année de publication du premier roman de la jeune Françoise Quoirez, 18 ans, « Bonjour tristesse ». 1954, c'est le premier roman et c'est aussi le choix du nom de plume « Sagan » en référence à Proust et cela lui plait beaucoup à Françoise de prendre un pseudonyme parce que tous les écrivains qu'elle admire en ont notamment Paul Eluard à qui elle a emprunté le titre de son roman. Elle se marie donc avec la littérature et le moment est très émouvant même s'il est jubilatoire, comme toutes les histoires d'Amour. Et puis, c'est aussi la rencontre avec les grands, surtout Colette, qu'elle admire et Marguerite Duras qui l'invite à diner avec sa copine Florence Malraux.

C'est aussi une histoire d'amitié.
Anne Berest donne de l'importance à ceux qui entourent Françoise où qui sont présents cette année 1954 et d'ailleurs, toutes les références (quelles soient littéraires, politiques, géographiques…) permettent au lecteur d'être connectée à son époque. Son amie Florence Malraux va l'accompagner dans sa jeunesse et ne jamais la quitter, même si elles sont très différentes elles s'entendent à merveille et cette complicité n'est pas pour rien dans le succès de Françoise, la désinvolte. Les jeunes filles de l'année 1954, Florence et Françoise, sont en train de grandir, elles font leur éducation sentimentale, et le lecteur s'attache à ces femmes naissantes.

C'est également une histoire de génération.
Présentée par Anne Berest, Françoise est aussi dans le miroir d'une autre génération : celle de ses parents bourgeois et originaux avec qui elle entretient des rapports peu classique qui est aussi celle de René Julliard, son éditeur, celui qui, grâce à ses collaborateurs, a cru en elle a la première lecture et qui la préparera à la sortie de « Bonjour tristesse » en librairie le 15 mars 1954, et celle de grands auteurs, plus âgés, comme ceux du jury du prix des critiques qui vont lui tenir la main pour l'encercler dans une ronde et la couronner « peut-être par défi ou provocation ».
Et puis le rapport à l'amour inter-génération se traduit aussi dans le rapport amoureux d'Anne Barest qui va rencontrer un homme plus jeune qu'elle et nous allons voir naitre une histoire d'amour en lien avec l'écriture du livre. Il y a donc un parallèle entre l'histoire de Françoise et celle d'Anne, mais l'auteure est à sa place, aujourd'hui en train d'écrire un livre, elle ne se prend pas pour Sagan, elle s'en imprègne et elle le fait avec modestie.

C'est enfin une histoire de lieux.
Anne Berest est comme possédée. Elle s'imprègne des lieux pour son travail tout en continuant à vivre son histoire personnelle. Elle se promène dans Paris et on la devine cheminant sur le pont des arts, guidée par une personne qu'elle admire. Les lieux incarnés représentent une sorte de connexion entre le passé et le présent.
Le regard affûté d'Anne Berest nous fait aussi aimer d'autres paysages admirés de Françoise, celui de Carjac, les Causses du Lot, domaine où elle est née mais aussi la côte d'azur où elle passe ses vacances et qui est le cadre de « Bonjour tristesse ».

Ce qui est bien avec ce livre, c'est qu'il se lit vite mais que le plaisir dure longtemps. La force de « Sagan 1954 » est que l'auteure parle peu du livre-sujet « Bonjour tristesse » ou de son écriture (juste quelques citations) mais qu'elle donne envie de le lire ou de le relire. On peut aussi jouer les prolongations avec tous les autres livres en référence et les auteures de l'époque. Une époque marquée par l'innovation littéraire (je pense en particulier au nouveau roman) où une jeune fille de la bourgeoisie a choisi sa vie et a pris un ton résolument moderne, sans tabou, traduisant sa liberté de penser qui sera parfois considéré comme scandaleuse. C'est, en quelque sorte, un livre sur l'émancipation d'une femme.

Alors, quand Anne Berest écrit que le livre refuse de se finir, simplement parce qu'elle n'en a pas envie, moi non plus je ne voulais pas me séparer de Françoise, ni de « Sagan 1954 » et j'ai fait durer mon plaisir de lecture au maximum en lisant lentement pour en apprécier toute la saveur.

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Sagan 1954 d'Anne Berest. J'ai découvert ce livre lors de l'émission de c'est à vous où l'auteur faisait la promotion en racontant le cheminement de son livre. Ce livre est très intéressant car bien que Françoise Quoirez, plus connue sous le nom de Sagan, soit le sujet principal, l'auteur nous fait part de tout son travail de recherche et d'écriture. C'est un très bel ouvrage car j'ai découvert une jeune fille de 18 ans qui grâce à sa persévérance et son magnifique talent d'écriture réalise son rêve et "Bonjour tristesse" voit le jour. J'ai adoré le parallèle entre 1954 et 2014, la vie de Sagan et celle de l'auteur Anne Berest. Je vous le conseille vivement!
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