Mais c'est qui celui-là?
L'héroïne se la pose cette question, nous aussi d'ailleurs.
C'est Peter.
Et bien? Et alors?
Qui est ce Peter qui vient d'être invité dans la ferme des parents de la petite Martha?
L'attention de la petite est en partie partagée, avec le nouveau vélo aussi, celui qui est plus grand et sans petites roues, celui que sa maman a mis à sa disposition.
C'est la grande aventure, à hauteur excitante, royale, mais aussi un peu chaotique, le sol paraît subitement plus irrégulier, incertain, tous ces cailloux sur le sol...
Nicolas André l'illustrateur joue des tons chauds ou froids suivant les moments de la journée pour traduire la chaleur ambiante ou le crépuscule plus frais qui vient.
C'est visuellement agréable sur ces cases qui mettent en avant la petite vie lente et tranquille du domaine où vit Martha.
Ce sont des petits moments de vie qui semblent prendre de l'importance, seule ou accompagnée, comme un vélo avec ou sans petites roues, éplucher des pommes de terre avec sa maman ou expérimenter le nouveau vélo comme une grande, c'est agréable, oui.
Sur la petite aventure du quotidien, la vie pétillante et ordinaire à hauteur de Martha, il y a des petits échanges et des silences, et des mimes, la narration est amusante dans ses respirations qui font de nous des spectateurs témoins de près et de loin.
Nous serons surtout spectateur d'une rencontre qui a compté pour Martha et un peu finalement aussi pour Peter qui, à l'époque, était un peu plus grand.
Les auteurs jouent sur une belle ironie et une sorte de destin peut-être écrit, si on y croit.
La fin est ouverte mais les âmes romantiques auront bien la meilleure version en tête.
C'est en tout cas touchant de sensibilité.
Grands et petits lecteurs y trouveront leur compte.
A découvrir, vraiment.