Lorsqu’on vient dire, comme on le dit souvent dans l’ignorance des faits: « Mon corps ne m’appartient-il pas? Ne puis-je en faire ce que je veux? » La réponse du vrai savoir est: « Non, votre corps ne vous appartient pas et vous n’avez pas le droit, en tant que membre de la société, de vous en servir à votre gré. Il est de votre devoir, en tant que membre d’une société qui vous accorde de nombreux bienfaits, qui vous garde, vous protège et vous permet de partager les avantages qu’elle confère, il est de votre devoir de donner à cette société la santé et non la maladie, la pureté et non la corruption, la tempérance et non l’ivresse, la propreté et non la saleté. Aucun homme n’a le droit d’être glouton, ivrogne ou souillé dans sa personne, ses vêtements ou sa maison, parce que, comme membre d’une communauté, il éparpille autour de lui des parcelles qui font du tort aux corps de ses voisins et abaissent la santé moyenne delà communauté prise dans son ensemble. »
Cette théorie scientifique de la mort et de la renaissance constantes, nous ferions sagement de la mettre en avant, de la vulgariser de toutes les manières possibles, non seulement parce qu’elle est vraie, mais aussi parce qu’elle contribue éthiquement d’une manière efficace à nous enseigner notre responsabilité les uns envers les autres, ainsi que la réalité de la fraternité physique des hommes entre eux. Bien que ce ne soit pas la doctrine qui serve de base à celle de la résurrection de la chair — doctrine à laquelle nous arriverons tout à l’heure, — il y a cette mort et cette résurrection quotidienne du corps qui ne sont pas aussi présentes à notre pensée qu’elles devraient l’être pour notre propre bien, et pour la reconnaissance ferme et définitive de ce fait qu’aucun de nous n’est propriétaire de son corps, que chacun de nos corps est considéré comme une sorte de location changeant continuellement que les atomes, les particules tenues qui forment nos corps au moment présent vous appartiendront en partie lorsque nous quitterons cette salle, tandis que certaines de celles qui sont dans vos corps maintenant m’appartiendront lorsque nous nous séparerons.