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3,63

sur 460 notes
Philippe Besson a une écriture inimitable, qui se taille une place au coeur de l'intime sans jamais être impudique.
Ce roman a une connotation noire puisque il y a aura deux meutres.
La maison Atlantique est la maison où se joue les drames de la vie, des drames suscités par l'amour, la jalousie et le désamour.
Philippe Besson est passé maître dans l'art de distiller ces sentiments, certains vénéneux qui conduisent à l'irréparable.
Au départ, un père et un fils que tout sépare tente de se réconcilier lors du temps très lent qu'on appelle les vacances.
Mais , notre narrateur qui n'a que dix-huit ans , est enveloppé dans les brumes d'une adolescence à peine finie, plus le drame majeur de son existence : la mort de sa mère, dans cette même maison de vacances.
Le père, un avocat d'affaires, un prédateur dans les succès féminins qu'il exhibe comme des trophées n'est pas à même de devenir un père.
Son image le rattrape, son impérieux besoin de conquêtes féminines conduira encore à un nouveau drame.
Tout cela est dépeint,dans une ambiance très soutenue.. Philippe Besson nous entraîne sur " les chemins noirs" de l'âme humaine.

Un très bon petit roman où l'indicible des mots prend la couleur la plus noire.
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C'est l'été, il a dix-huit ans et il vient de passer son bac. Il devrait être content, plein d'insouciance. Mais sa mère s'est suicidée deux ans plus tôt, un an après avoir divorcé de son père..
Son père veut passer les vacances avec lui dans la maison familiale pour essayer, dit-il de se rapprocher de lui, car il a été très peu présent jusqu'ici.
Pour lui, la maison qui appartenait à son grand-père maternel est pleine de souvenirs pas forcément très gais.
Son père est avocat d'affaire et en fait, il voudrait vendre la maison qu'il ne juge pas digne de son standing, pour en acheter une autre dans le quartier des nantis.
En fait, très vite, ils s'opposent tous les deux, car le contentieux est lourd, il méprise son père qui a laissé mourir sa mère de chagrin. Donc, il refuse catégoriquement que la maison soit vendue. Elle appartient à sa mère, point final. Premier accrochage.
Le deuxième va venir avec la discussion à propose des études supérieures. Il veut faire lettres sup, (ce qui est bon pour les filles) alors que le père rêve d'un fils ingénieur, c'est plus flatteur pour son ego.
Il fait la connaissance d'Agathe avec laquelle il va à la plage, joue au tennis. Et quelques jours plus tard, un couple débarque dans la maison d'à côté : Cécile et Raphaël et peu à peu les choses vont dériver….

Ce que j'en pense :

Philippe Besson nous livre ici, un beau roman, sans véritable suspense car on comprend très vite qu'un drame va se jouer. Comme toujours, les personnages sont très bien étudiés sur le plan psychologique et l'analyse des affects des uns et des autres et le déroulement des faits, par un effet domino et une loi de cause à effet.
Le chemin vers le drame n'est pas inscrit à l'avance et à tout moment, une parole, un acte, un geste pourrait dévier le cours des choses, si les protagonistes et notamment le héros en avait vraiment la volonté.
Notre jeune homme (adolescent serait préférable) est brisé par le chagrin. Il ne parle jamais de sa douleur, de ses émotions il préfère les enfouir, ce qui ne peut qu'exploser un jour. Ses parents ont divorcé quand il avait quinze ans et il a assisté au spectacle de sa mère sombrant dans la dépression. Elle aimait encore son mari, même si c'était un coureur de jupons, et elle a fini par se suicider, sans laisser de lettre. On a donc conclu à une erreur dans la prise des médicaments. Ce qui a bien arrangé son père : pas responsable, pas coupable.

On a l'impression d'assister à un huis-clos, à une tragédie, la règle des trois unités… Notre héros est-il devenu adulte ? A-t-il vengé sa mère ?
Comme toujours, les chapitres sont courts, les phrases sont courtes, d'une précision presque chirurgicale.
Ce livre m'a bien plu. J'ai retrouvé le Philippe Besson que j'aime. En même temps, ce livre m'a donné envie de relire « bonjour tristesse » de Françoise Sagan, il y quelques similitudes dans le scénario.
Note : 8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Une maison de vacances.

Un père et son fils.

Entre eux, le fantôme de cette mère qui quelques années plus tôt a mis fin ces jours.

Dans la maison atlantique.

Monsieur Besson s'attaque cette fois à cette relation père / fils. A ces non dits. A ces rancoeurs. A cette dualité qui habite le fils, entre amour et dégoût.

Tragique. Complexe. Terrible et humain.

Toujours une réelle fascination pour les écrits de Philippe Besson. Ce live, une nouvelle fois, m'a captivé. Huis-clos terrible dans la langueur des mois de chaleur, le lecteur sait dés le départ qu'un drame va arriver. Sorte de tragédie grecque à la sauce Besson.

Dévoré en quelques heures. Les personnages et leurs tourments intérieurs sont encore une fois d'une réalité poignante. Avec cette maison en point de mire. Véritable mémoire de cette famille détruite. Point d'orgue d'une relation difficile d'amour , de haine. Une incompréhension.

Une réflexion intime, profonde sur le deuil, la transmission, les liens délicats qui unissent les êtres. Une histoire douloureuse.

Philippe Besson a encore frappé.

Dans mon mille.
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Dans la maison familiale au bord de l'Atlantique, la rancune d'un fils de dix-sept ans, qui ne pardonne pas à son père la mort de sa mère, s'exacerbe. Le jeune homme, forcé de cohabiter pour un été avec ce père égoïste, séducteur compulsif et arriviste, ne supporte pas la nouvelle liaison de celui-ci et décide d'y mettre fin à sa manière.

La maison atlantique ça commence un peu comme L'Hôtel de la plage : amours, soleil, mer, infidélités conjugales et premiers émois de l'adolescence. Sauf que, contrairement au film de Michel Lang, l'innocence n'est pas au rendez-vous de cet été meurtrier. Dans un huis-clos étouffant, Philippe Besson analyse avec finesse l'adolescence et l'adultère.

Un roman dramatique très réussi qu'on ne lâche pas avant la fin.
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Ce roman de Philippe Besson a toutes les caractéristiques du déjà-vu : la description de relations père-fils difficiles durant des vacances sur une île, l'annonce dès les premières pages qu'un drame s'est joué cet été-là.

C'est sans compter sur l'écriture de cet auteur qui aligne des chapitres courts tandis que la tension monte crescendo. Il nous décrit très bien la nonchalance d'un adolescent qui s'ennuie en rêvant de passer ses vacances avec des copains et rumine durant des journées entières le comportement de son père. Puis ses efforts pour s'affirmer et s'opposer à lui. Il nous trace un portrait sans concession d'un père Dom Juan à qui il refuse invariablement toute tentative de dialogue ou d'explication, s'emmurant dans une représentation erronée de la vie et de l'amour. Ce rembobinage de ce que fut cet été-là, les événements qui s'enchainent dans une logique implacable sans que personne ne cherche à cesser de mentir. Court, efficace et glaçant.


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Un père et son fils de 18 ans ont décidé de passer les vacances estivales ensemble. Ils se sont installés dans la maison atlantique. Celle qui regorge de nombreux souvenirs car c'est ici que sa maman s'est donnée la mort quelques années plus tôt. Il se demande encore pourquoi son père a décidé de séjourner ici, dans cette maison qui appartient à sa maman. Et surtout pourquoi il a accepté de passer ses vacances avec lui au lieu d'aller avec ses copains. Tente-t-il un rapprochement voué à l'échec? Tente-t-il de sauver ce qui est déjà détruit? Entre eux, c'est n'est pas l'entente cordiale. Bien au contraire. Il ne supporte pas le caractère de son papa, son machisme, ses frivolités, son air condescendant, son assurance, son égoïsme. de plus, il considère ce dernier responsable du suicide de sa maman deux ans plus tôt. le jeune homme fait la rencontre d'Agathe, une jolie jeune fille avec qui il passe de bons moments. Un jeune couple a loué la maison voisine pour quelques semaines. Des trentenaires, sans enfant à l'air plutôt sympathique. Lorsqu'ils sont venus se présenter, le père s'est empressé de les inviter à dîner. Une proposition qu'ils ont accepté de suite. La jeune femme est très attirante, ce qui n'échappe pas au papa qui, d'emblée, semble avoir jeté son dévolu sur elle. le narrateur voit alors le rapprochement se faire, les liens se tisser entre eux, malgré le mari présent.

Dès les premières pages, l'on sait qu'un drame s'est joué dans cette maison atlantique. le narrateur nous raconte les événements liés à cette tragédie, aux quelques jours qui ont précédé l'inévitable. Comme un coup du sort, il sentait les choses venir telles quelles et savait que cela allait mal se passer. Philippe Besson décrit ce huis-clos oppressant, sous cette chaleur écrasante et étouffante, et cette lutte sans merci que se livrent le père et son fils avec justesse, des mots brefs mais piquants. Sur fond de mer, entre les parties de tennis ou les baignades, la vengeance fourmille, les liens se font et se défont et les regards se font haineux ou au contraire aguichants. Les mots sont posés justement et habilement, glaçants le plus souvent. Et l'on referme la maison atlantique sans se retourner...

La maison atlantique... ou maison maudite?
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« On sait depuis Madame Bovary les drames que peut provoquer le désir d'échapper à une vie ordinaire. Mais moi, je n'avais pas lu Flaubert. »

Je l'avoue, moi non plus ! Et ce n'est pas mon deuxième Besson en quelques jours qui comblera cette carence mais après le remarquable « Arrête avec tes mensonges », la découverte de « La maison atlantique » m'a fait basculer dans une autre ambiance « puisque j'ai choisi de dire toute la vérité. »

Toute nue ? oui, par abandon, par franchise et sincérité, car la tension l'exige. La tension des postures, la tension des mots qui, eux, ne sont pas dénués de violence entre le père et le fils.

« Tu dois faire un effort aussi pour me comprendre. J'ai un métier qui exige beaucoup. Et c'est quand-même ce métier qui t'as permis de vivre dans le confort. Son troc était obscène : de l'argent à la place de l'affection. »

Philippe Besson sait parfaitement s'immiscer avec une justesse diabolique dans les relations intimes, les failles du couple, les désirs souverains, les passions dévorantes, les démissions pour vivre, l'adultère à taire, la bonté aveugle, l'égocentrisme borgne.

« Lui a-t-elle fait horreur dès qu'elle a été grosse de moi ? »

Ses phrases courtes jamais sèches expriment aussi bien le désarroi de la proie que l'ardeur du prédateur sans omettre les souffrances et les rancoeurs des victimes collatérales.

« Tu veux que je te dise ce que je trouve vraiment obscène ? C'est de laisser sa femme mourir de chagrin. »

L'auteur, d'un ton détaché presque désinvolte comme peut l'être celui d'un jeune homme encore un enfant, relate dans ce roman l'engrenage infernal d'un rapport filial qui ne peut qu'aboutir à une tragédie.

A lire absolument pour s'imprégner de l'atmosphère de cette maison atlantique et hydrater de nos ressentis les sentiments lyophilisés dans ces lignes denses.
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Un jeune homme de dix -huit ans et son père, en huis-clos dangereux, dans la villa des vacances, de la souffrance qui enserre le coeur.

L'été des bords de mer, la nonchalance des pas, le sable qui glisse entre les mains et les rencontres éphémères.

Le souvenir douloureux d'une mère, amer car source de haine pour le père, infidèle et dominateur.

Le drame inévitable, annoncé dès le départ, le désir paternel pour la voisine, les mots qui éclatent, enfouis depuis si longtemps, les mots qui tuent. Et avec lesquels il faut vivre...

Toujours cette écriture que j'admire, concise et pourtant si intense en émotions, mais je suis un peu déçue, j'ai été moins touchée par les personnages et l'histoire, même si le cadre maritime et estival est très bien rendu.

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Ce livre est plus dur qu'il n'y parait dans un premier temps. le narrateur met bien en évidence sa difficulté à vivre la mort de sa mère et ses relations compliquées avec son père.
outre le "conflit intergénérationnel" que beaucoup d'adolescents ou jeunes adultes vivent, le narrateur souligne son soutien sans faille à sa mère qui est, selon lui, morte de chagrin, suite à la séparation d'avec son père. le père n'a ici aucune chance d'être réhabilité, de renouer avec son fils qui l'a condamné de façon tranchée et définitive. La fin l'est encore plus...
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Alors qu'il passe l'été de ses 18 ans avec son père dans leur maison de vacances, le temps de la réconciliation succède finalement aux non-dits, à la rancoeur et à la fatalité. La venue de nouveaux voisins, une jeune femme et son gentil mari, devient le moteur d'un combat sans merci entre le fils et son père. Leur relation est tendue, chargée de ressentiment, d'incompréhension et de rivalité.
Le fils se souvient d'Agathe, mais dévoile rapidement ses sentiments : « Si j'avais été amoureux, j'aurais été moins disponible pour la haine ».
Avec des chapitres, courts et incisifs, À la manière d'un bon polar, Philippe Besson tisse une toile qui piègera chaque protagoniste.
S'il est question de haine dans ce livre, il y est aussi question d'amour et d'instinct de survie :
« Oui, le plus difficile est d'apprendre à vivre avec ses disparus. Mais quand on a appris, alors on est imbattable. »
L'écriture est fluide, comme toujours chez Philippe Besson. Tout y est, le soleil, la mer, l'oisiveté, la jalousie, l'amour et un petit quelque chose en plus qui fait de ce livre un grand bonheur de lecture.
On a beaucoup comparé ce roman à « Bonjour tristesse » de Sagan et j'adhère complétement à ce parallèle.
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