Dans un futur assez lointain, là où notre époque s'appelle Moyen-Age, les hommes et les femmes vivent séparés, les enfants naissent artificiellement et chaque individu est doté d'une ombre artificielle, pâle copie d'eux-mêmes, surtout destinées à les espionner pour garantir le contrôle gouvernemental. L'ombre de Louison, Pomme, n'est pas comme les autres; Louison la considère d'ailleurs comme sa jumelle. Cette relation peu commune ainsi que la nature de Pomme doivent être soigneusement préservées de l'autorité.
Si le pitch de départ est assez séduisant, je dois avouer ne pas avoir été emballée par ce premier tome.
On sent sous la plume l'autrice pour adulte qui s'immisce pour la première fois dans la littérature jeunesse. En effet, la construction de l'intrigue, qui ne donne certains éclaircissements qu'a postériori, et ce, dès le début et donc sans poser les bases de l'univers, me semble un peu complexe pour un public ado. Il me semble m'être posé beaucoup trop de questions avant de m'immerger vraiment dans le récit, je ne suis pas certaine que les ados aient poursuivi face à ces interrogations fondamentales.
Si le début semble assez sympa, on tombe vite dans la noirceur, peut-être pas vraiment nécessaire pour faire passer les messages que l'autrice voulait faire passer. Je ne serais pas étonnée d'apprendre que
Véronique Beucler a lu et sans doute apprécié les bouquins des ukrainiens Diatchenko. A plusieurs reprises Louison m'a fait penser à Sacha, héroïne du premier volume de Vita Nostra. Je ne suis pas certaine que ce côté très sombre ait été vraiment utile. Pour ma part, ça ne m'a pas aidée à apprécier les personnages.
A côté de cela, je reste avec quelques questionnements de logique sur la manière dont les ombres artificielles interagissent avec leur environnement et j'ai eu beaucoup de mal à bien me représenter en quoi consistait leur apprentissage. J'avoue qu'au final, je ne vois toujours pas en quoi consistent les "mots qui bougent".
Enfin, à quelques moments, on parle de République écologique, mais aucun élément ne nous explique en quoi cette appellation correspond à l'univers en présence. Je n'ai d'ailleurs jamais eu l'impression d'être dans un monde particulièrement écologique.
Rien n'est bouclé dans ce tome, je dirais même que tout commence vers la fin. Je n'aime pas trop devoir attendre un tome suivant pour avoir les réponses à toutes mes questions. Donc, je termine ma lecture un peu déçue. Surtout que je n'ai pas trop aimé le personnage principal, ni les secondaires.
Parfois, il y des rencontres manquées entre un livre et un lecteur; ça arrive. Je remercie néanmoins Babelio et les édition Hélium pour la découverte et la confiance.