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Le design des bibliothèques publiques tome 1 sur 1
EAN : 9791092272406
204 pages
Klog (04/01/2022)
5/5   2 notes
Résumé :
Le terme « merchandising » désigne l’ensemble des techniques d’aménagement et de présentation utilisées dans les lieux commerciaux pour favoriser la rencontre entre un client et un produit.
Si les bibliothèques n’ont rien à vendre, elles doivent, elles aussi, créer des rencontres et permettre des découvertes. Pour les bibliothécaires, les techniques de merchandising constituent une vaste réserve, encore largement inexplorée, de stratégies, de méthodes et de b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour avoir pu suivre une version courte et en ligne de cette formation j'avais hâte de pouvoir parcourir l'ouvrage de Nicolas Beudon dans son intégralité. Nul doute qu'il va devenir un indispensable pour tout établissement de lecture publique qui se respecte et qui souhaite améliorer l'accès à ses espaces et à ses collections, voire un classique de la bibliothéconomie moderne. Car certains préceptes de merchandising se transposent fort bien hors champ commercial, en particulier lorsque l'on parle de présentation d'objets et d'orientation des humains. L'auteur, connu pour son blog "Le recueil factice" nous livre ici les conclusions de plusieurs années de recherches, de prospections, d'échanges et de découvertes.

Si la mise en espace est d'ores et déjà un acte de médiation , Nicolas Beudon dévoile en 50 fiches thématiques, adaptées à toutes les situations, une analyse pertinente et des conseils judicieux pour rendre les médiathèques abordables, intuitives et inspirantes. En débutant par "les grands principes", l'on passe de "la valorisation des collections" à "l'information et la communication", pour terminer par "l'aménagement intérieur" et de précieux "retours d'expériences". L'ouvrage s'achève par une grille d'observation qui permettra à chacun d'évaluer l'existant et d'en tirer les enseignements et les axes d'amélioration à mettre en oeuvre. le merchandising apparait avec l'essor du libre service dans les commerces, ce concept alors nouveau est mis notamment en lumière dans le roman d'Emile Zola, "Au bonheur des dames". Cette approche centrée sur l'humain propose de modifier l'environnement plutôt que les gens ; elle s'est aujourd'hui démocratisée avec un certain nombres de pratiques entrées dans l'usage, comme en témoigne l'expression désormais bien connue d'"expérience utilisateur".

Il s'agit de prendre en compte des phénomènes universels comme "l'angoisse de la bibliothèque", identifié dans des études dès 1986, et des notions fondamentales comme "le paradoxe du choix", "le principe de la longue traîne" ou "l'effet présentoir". le recours aux nudges, procédés incitatifs qualifiés parfois de "paternalisme libertaire", permet d'imaginer d'autres moyens de communiquer auprès du public. Enfin l'analyse des biais, comme "le principe de moindre effort", et de la circulation naturelle des personnes viennent apporter des éclairages nouveaux. Ainsi dans une médiathèque comme partout ailleurs de par le monde, les personnes partent en général sur la droite en entrant dans un lieu, et vont dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Cet ouvrage indispensable aborde aussi les 3 niveaux de la signalétique (primaire, secondaire et tertiaire), que l'on peut accompagner d'objets balise. Il distingue ainsi la signalétique d'orientation, la signalétique didactique, réglementaire et informationnelle. L'auteur y dévoile également les notions de "Sibérie du monde commercial", de "dispositif passerelle", il nous parle des "lecteurs du frais", les amateurs de nouveautés, ou "d'arbre de décision" si possible farfelus. J'ai découvert le terme de "biblioclothanasia", qui qualifie la mort de livres par asphyxie, ou noyés dans la masse. Truffé de références d'études et d'analyse, ce livre vous invitera à faire la chasse au scotch et vous permettra de répondre à l'épineuse question "peut-on vraiment survivre sans Dewey ?".
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Paco Underhill raconte qu'il a travaillé dans les années 90 pour la chaine de vidéos Blockbuster où il a fait le même constat : les clients allaient d'abord se servir dans les retours. Il a donc recommandé aux gérants de parsemer ces charriots avec quelques vidéos plus anciennes ayant du mal à sortir pour inciter à les louer en les faisant paraitre "nouvelles et désirables". La première fois que j'ai lu ce passage, j'ai souri en me disant que les bibliothécaires étaient loin d'être aussi malicieux. Mais lorsque j'ai commencé à donner des formations, j'ai découvert à ma grande surprise que cette tactique était en fait pratiquée avec succès par beaucoup d'entre eux. (p. 71)
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Dans un marché ou une échoppe traditionnelle, les clients doivent en effet passer par l'intermédiaire d'un vendeur pour accéder aux produits disposés sur un étalage ou stockés en arrière-boutique. Ce même vendeur est également un bonimenteur qui capte l'attention des clients et attise leur envies.
Ce modèle ancestral va être totalement bouleversé dans les grands magasins et dans les grandes surfaces qui apparaissent au XIXème puis au XXème siècle. Dans ce nouveau type de commerce, les biens sont désormais en libre-service. Les clients ont accès à l'ensemble de la marchandise et ils font eux-même leurs choix dans les rayonnages.
Dans cette nouvelle configuration, le rôle du vendeur s'amenuise jusqu'à disparaitre parfois complètement. Les produits doivent se vendre eux-même, ce qui nécessite des linéaires disposés de façon lisible et séduisante, à la façon d'un vaste catalogue déployés dans l'espace... (p. 18)
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En bibliothèque, la culture de la contrainte est bien plus répandue que la culture du service. Il y a une chose qui me frappe toujours lorsque j'anime des ateliers : face à une question telle que le déficit de fréquentation de certains publics, un bibliothécaire se demande d'abord "comment attirer" ou "comment faire venir" plutôt que "comment aider" ou "comment mieux répondre aux besoins" (des adolescents, des actifs, des publics empêchés...)
[...]
Lorsqu'on fait du merchandising ou de l'UX, on considère, pour reprendre la jolie formule de Karen Schneider, que "les usagers ne sont pas cassés", et qu'ils n'ont pas à être réparés, améliorés, éduqués, formés ou transformés en mini-bibliothécaires. Autrement dit, on s'efforce de changer les choses (pour les rendre plus intuitives), plutôt que de changer les gens. (pp. 40-41)
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En bibliothèque, les nudges fournissent une réponse originale au dilemme de l'offre et de la demande que l'on peut formuler ainsi : soit les bibliothécaires sélectionnent des documents de qualité, exigeants ou méconnus, au risque de rater leur public en paraissant élitistes ; soit ils fournissent les documents les plus populaires, mais dans ce cas leur expertise perd son sens et demeure inexploitée.
Comment être prescripteur sans être pédant ou paternaliste ? Tout simplement en mettant en place des nudges. Si l'on adopte cette perspective, on peut tout à fait imaginer proposer au public un panel de ressources très diversifié, tout en l'incitant via des coups de pouce à choisir celles qui sont le plus qualitative de notre point de vue. Cette approche permet de conforter les bibliothécaires dans leur rôle de prescripteur, sans revenir pour autant vers une vision autoritaire où l'on sélectionne pour le public les "bonnes lectures" qui lui conviennent tout en censurant les mauvaises. (p. 32)
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L'abandon de la CDD génère parfois des réactions violemment hostiles des professionnels. Sur une liste de diffusion, un bibliothécaire s'exclame ainsi : "Comment peut-on se permettre de changer un système - un système fonctionnel, intelligible - qui permet de se rendre dans n'importe quelle bibliothèque dans le monde et de trouver le bon livre exactement au bon endroit ?".
Les arguments de ce type se ramènent généralement à une simple question de confort personnel ou de standardisation des pratiques qui passent largement au-dessus de la tête du public : en dehors des bibliothécaires, rares sont les individus qui fantasment à l'idée de se rendre "dans n'importe quelle bibliothèque du monde" pour emprunter un livre ! (p. 149)
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