Refuges minuscules…
Refuges minuscules au-dessus des tempêtes
urbaines, des vagues de sortie du travail, des
déferlantes manifestations, des naufrages automobiles,
des accidentés de la vie, des parias de la
sociale, des échoués de la famille, des largués de
la sécu... Balcons fragile passerelle au-dessus des
fracas et tracas.
Terrasses bordées de grands lauriers roses
dans les brumes de l’enfance lumineuse. Mêlée
de parfums d’avoines et de feux, de cristal, de
vanille, de roses... Chant clair de moineaux, de
fauvettes, d’alouettes ou de rossignols, roulement
des colombes, pigeons, tourterelles... Clique des
insectes sudistes, orchestre des jardins et campagnes
provençales.
Les feuillages jouent sur les murs, les sols,
les vitres, les flaques. Figures en mouvement,
scènes du fantastique quotidien où se lisent tous
les contes, s’aventurent tous les rêves, se nourrissent
les désirs...
Terrasses. Boissons et nourritures, fruits
frais, viandes grillées, aubergines et tomates,
melons et pastèques... Polars et poèmes, jeux de
mots, mots croisés, belote, dames, échec et mat !
Terrasses des rires fous, des cris, des terribles défis
Je suis hors du monde…
Extrait 2
Je vis parmi les ruines et je vais où j’ai besoin de ruines et que ça croule autour de moi : où j’ai besoin que la ronce et l’ortie, le sureau et la pariétaire fassent leur travail, habillant la pierre abandonnée... J’ai une peu ordinaire attirance pour la mort. Seulement ce n’est pas la mort, mais une idée, une représentation de mort, une tentation d’éternité, du grand repos des fatigués, des paresseux. Car la mort réelle n’est pas une fin définitive : tout le dit quand on sait regarder le monde autour de soi. La mort est un grand mouvement, un changement majeur : la mort n’est qu’une période majeure de la vie...
Je suis hors du monde…
Extrait 1
Je suis hors du monde et dans le monde. Abandonneur du monde des hommes — qui me le rendent bien ! A la fois dans et hors du monde de la nature. Je ne suis pas une pierre, je ne suis pas un arbre, je ne suis pas un insecte, pas même un oiseau, pas même un chevreuil. Qui suis-je ? Le manque me semble être du côté de l’amour...
Animaleries
7.
tintamarre dans la cuisine
le loir sur la cheminée
a fait tomber la boîte de thé
Animaleries
4.
hier à la nuit je m'inquiétais du crapaud
pas vu depuis trois années :
quelques minutes après le lourd crapaud arrivait...