Biographie écrite par votre humble serviteur.
Critique de
M. Cerf parue sur le site des "amis de la Commune" :
May, un nom qui est inconnu de la plupart des gens et pourtant les frères May furent intendants de l'armée de la Commune, une fonction qui est de grande importance en temps de guerre.
Christophe Bitaud s'est attaché spécialement à Élie May parce que, des deux frères, c'est celui qui a eu la vie politique la plus intense. Il fut aussi un franc-maçon très actif et c'est cet aspect particulier de son action que l'auteur a surtout développé.
Les parents des frères May sont joailliers et appartiennent à la petite bourgeoisie juive républicaine. Élie May, opposant au second empire, milite dans la mouvance blanquiste et athée.
Les frères May participent avec enthousiasme à la révolution communaliste, ils sont nommés à des postes de direction : Gustave, intendant général, Elie, directeur de la Manufacture des tabacs puis intendant divisionnaire. Mais la gestion est rapidement suspectée surtout par Gustave Tridon, membre de la Commune et membre de la commission militaire. Il rédige un rapport mettant en cause l'honorabilité des responsabilités de l'intendance.
Tridon est un homme intelligent et cultivé, le plus remarquable disciple de Blanqui. Pourquoi met-il tant d'acharnement à détruire l'estime accordée aux frères May ?
Christophe Bitaud avance une explication qui n'est pas sans fondement : Tridon est l'auteur du «molochisme juif» ouvrage «qui en fait avec Fourier et Toussenel, le représentant de l'antisémitisme socialiste»(1). Cette déviance existe chez certains socialistes du XIXe siècle.
Varlin qui remplace les frères May, s'empresse de leur rendre justice et les lavera de tout soupçon. Pourtant les calomnies persisteront jusqu'en 1876, à New-York où Élie s'est réfugié.
Après l'amnistie, il revient en France et reprend sa place dans la lutte politique (avec quelques erreurs de parcours) Il se présente plusieurs fois aux élections mais sans succès. Il sera plus heureux dans la franc-maçonnerie puisqu'il obtient le titre de Vénérable d'honneur ad vitam aeternam de la loge «Les Trinitaires»
Le 28 juillet 1918, Élie May est nommé président de «l'Association fraternelle des anciens combattants et des amis de la Commune». A sa mort, le 21 octobre 1930, il sera remplacé par son vieux camarade Camélinat, comme lui épris de justice et libre penseur (l'un S.F.I.O., l'autre communiste)
«Ainsi, tout au long d'une vie marquée de beaucoup plus d'échecs que de succès, Élie May, fidèle à ses convictions, s'est battu avec opiniâtreté pour ses idéaux de justice et de fraternité, et c'est peut-être aussi tous les combats qu'il a perdus qui nous le rendent si attachant(2)»
M.C.