Malheur aux barbus : Feuilleton loufoque diffusé sur le Poste Parisien du 15 octobre 1951 au 28 Juin 1952

Socrate. — Mélusine !
Mélusine. — Monsieur le commissaire ?
Socrate. — Appelez-moi l’inspecteur Euthyrnénes.
Mélusine. — Bien, monsieur le commissaire !
Euthymènes. — Vous m’avez demandé, chef ?...
Socrate. — Oui... Qu’est-ce que vous faisiez, A l’instant ?...
Euthymènes. — Rien, chef.
Socrate. — C’est tout ?
Euthymènes. — Oui, chef... car j’estime que lorsqu’on ne fait rien, on est bien placé pour faire quelque chose.
Socrate. — Puissamment raisonné, Euthymènes, vous ferez votre chemin !
Euthymènes. — C’est ce que me disait mon père, qui voulait que je sois cantonnier...
Socrate. — Bon... Est-ce qu’on a identifié le type qui est tombé du quatrième étage ?
Euthymènes. — Oui, chef !
Socrate. — Ah ah ! Qui est-ce ?
Euthymènes. — Un inconnu, chef.
Socrate. — Bon... Voila qui nous fait faire un grand pas en avant dans la direction de la marche arrière... Avait-il des papiers sur lui ?
Euthymènes. — Oui, patron.
Socrate. — Quels papiers ?
Euthymènes. — Du papier hygiénique... un cahier de papier à cigarettes et du papier d’Arménie...
(p.30)

" Alerte à toutes les forces de police... Alerte à toutes les forces de police... Recherchez par tous moyens train S.N.C.F. 2418 RQ 9 contenant 325 barbus
évacués... Disparu entre Chambéry et Modane vers 21 heures hier soir... "

Socrate. — Allô... ici Socrate... c’est vous, Euthymènes ?... Où êtes-vous ?
Euthyménes. — A Chambéry, patron !
Socrate. — Moi aussi... A quel endroit ?...
Euthyménes. — Au café des Quatre cents coups...
Socrate. — Moi aussi... à quel endroit, dans le café ?
Euthymènes. — Dans la cabine téléphonique N° 2...
Socrate. — Ca gaze... Moi, je suis dans la cabine N° 1... Sortez et venez me retrouver au bar !
(p.300)

White. - C'était "Malheur aux barbus", 16 ème épisode...
Furax. - Haut les mains !
White. - Mais je...
Furax. - Haut les mains... je suis Furax... laisse moi ce micro... j'ai un mot à dire !
White. - Du moment que vous le demandez poliment !
Furax. - Allô... ici Furax... J'ai besoin de prendre un jour d'avance sur mes poursuivants... En conséquence, j'ai décidé de supprimer l'émission de demain pour me permettre d’arriver en Espagne avant messieurs Black and White...
Black. - C’est pas juste, ça !
Furax. - Silence ! En conséquence, demain, 2 novembre, à 13 heures 10
pas de Malheur aux barbus... sinon je fais sauter la radio, la télévision, le ministère de l’Information, et, accessoirement le Bazar de l’Hôtel de Ville ! Rendez-vous mercredi... Compris ? ... Signé Furax ! Ah ah ah ah !!
(p.91)

Fulbert. - Sa Sérénité la maharané de Sama-Koutra !
Furax. - Entrez, Pauline, entrez, et soyez la bienvenue dans ce modeste bungalow... !
Pauline. - Mon cher Furax, en revenant de visiter mes plantations de fèves, je passais par chez vous et je n’ai pas pu résister au plaisir de venir bavarder un instant...
Furax. - La visite de la grande maharané me flatte...
Pauline. - Mes plantations de fèves sont un véritable triomphe, les cueilleuses sont en plein travail et tout sera prêt pour dans trois jours !
Furax. - Dans trois jours ?
Pauline. - Oui. Le 6 janvier, on tire les maharadjas, de même qu’en Europe on tire les rois. Mais ici, la coutume est différente : on cache un petit morceau de galette dans un plat de fèves...
(p.417)