La coloc

Lecture vespérale et divertissante de ce cinquième livre pour le comité de sélection des Incorruptibles. Je salue au passage les éditions Actes Sud Junior qui me déçoivent rarement, leur choix des auteurs et des ouvrages étant toujours bien adapté au jeune public sans tomber dans une excessive naïveté.

Enfin un récit jeunesse dont le narrateur est un jeune garçon ! Désolée, mais je trouve que notre littérature de jeunesse manque cruellement de voix masculines quand il s'agit de relater la vie quotidienne et les remous de l'adolescence. Ici, Romain, ado banal, à la recherche de sa personnalité, hanté par un besoin cruel de popularité et issu d'un milieu campagnard, va soudain, (à la faveur de circonstances un peu graves, narrées sur un ton léger) se retrouver colocataire de deux autres gars de son âge qui ne lui ressemblent en rien : Rémi (dit le geek, fan de jeux vidéos et informatique, bon élève, timide, parfois maltraité par les autres et végétarien) et Maxime (le beau gosse du lycée, spirituel, populaire et assez perturbé au fond). Les trois coloc vont apprendre à se connaître, de bonheurs en déceptions, ils vont aussi découvrir leurs goûts, leurs aspirations, leurs qualités, leurs défauts...

La coloc est un petit récit sans prétention, au demeurant agréable, qui aborde l'homosexualité sans en faire tout un fromage, relate l'amitié masculine, la confiance, les faux semblants, l'amour, les joies de la jeunesse, les études, le rôle des réseaux sociaux dans le quotidien des jeunes générations et bien d'autres sujets encore. Sans véritable coup de coeur, j'ai passé un bon moment avec ce livre entre les mains et je suis persuadée que de nombreux jeunes (à condition d'être un minimum lecteurs) apprécieront.

Suite à la mort de sa grand-mère, Romain "hérite" de son appartement où il va pouvoir emménager plus près de son lycée et vivre en colocation avec Rémi, le geek, et Maxime le flamboyant beau gosse populaire.
Si au départ, l'objectif de Romain est de conquérir plus de liberté, de faire de l'appart un QG d'une bande de potes (avec des filles) qu'il n'a pas encore, il va surtout se découvrir et trouver sa place pour grandir et devenir adulte.

Encore un beau roman de Jean-Philippe Blondel sur l'adolescence (évolution, désir de stabilité, changements) et aussi encore une fois sur la relation père-fils que semble affectionner l'auteur et sur les liens familiaux.
Un moment agréable pour un roman très rapide à lire.

Résumé : Lorsque ses parents héritent d'un appartement, Romain, 16 ans, y voit un coup de pouce du destin puisqu'y vivre lui permettrait d'être plus près du lycée. Ses parents acceptent qu'il s'y installe en colocation avec deux autres jeunes pour partager les frais. Il se retrouve à devoir vivre avec Rémi, le « geek » dans toute sa splendeur avec qui il n'est pas très cool de se montrer et Maxime, la star du lycée qu'il n'osait espérer approcher. Il apprend alors l'indépendance, l'amitié et la vie en communauté.

Mon avis : Je ne suis pas complètement convaincue par ce roman. Certes, le thème de la colocation est très bien traité, les relations entre les jeunes et leurs difficultés au quotidien. La première partie se lit facilement. Mais ensuite l'auteur se perd un peu dans des histoires annexes au personnage principal. Il y a aussi quelques incohérences : l'âge des personnages, 16 ans, alors que la colocation s'envisage souvent après le bac quand on est un peu plus mûr ; le personnage de Rémi, bien développé qui surprend par son originalité et par le fait d'assumer si bien son homosexualité à 16 ans (manque de crédibilité). On a aussi l'impression que l'auteur ne voit pas comment finir le roman. La somme d'argent trouvée à la fin chez la grand-mère laissait supposer d'autres révélations. Bien pour la découverte de l'indépendance.

Pourquoi pas ! à partir de 14 ans

Un concours de circonstances (la mort d'une grand-mère, un appartement laissé en héritage qui ne se vend pas, l'échec de l'internat...) amène Romain à tenter l'expérience de la colocation pour son année de première. Il va alors partager l'appartement avec deux énergumènes qu'il n'aurait à priori jamais pensé côtoyer : Maxime, le type le plus populaire du lycée et Rémi, un geek un peu à part.
C'est le récit de cette année de colocation, vue par Romain, que nous propose Jean-Philippe Blondel ici. Une plongée dans la vie adolescente : ses doutes, la quête de soi, la recherche de reconnaissance, la découverte de l'autre, de l'amitié et l'amour, le désir d'indépendance, le changement de regard sur les adultes qui nous entourent.
Le ton me semble très juste, et je pense que j'aurais vraiment adoré ce roman à l'adolescence, pour sa thématique ainsi que pour les questionnements qui tourmentent le narrateur. Il découvre en même temps un premier accès à l'autonomie et la complexité derrière l'apparence.
Par contre je n'ai pas adhéré à la fin, que j'ai trouvée assez décevante et décalée par rapport au reste du récit.
Niveau 3e/lycée.

Pas complètement convaincu par ce roman de Jean-Philippe Blondel, un auteur que j'affectionne par ailleurs. En découvrant le roman, inévitablement , m'est revenu en mémoire un autre roman où des ados étaient en colocation : Simple de Marie-Aude Murail. Bien sûr, on n'est pas dans le même registre, mais j'ai le sentiment que J.P Blondel a voulu mettre trop d'ingrédients pour nourrir son intrigue et elle en devient indigeste. A mon avis, tout ce qui concerne les parents du narrateur, leur séparation et leurs émois, cela n'apporte rien au récit puisqu'en plus l'auteur nous laisse frustrés : pourquoi cette somme d'argent trouvée dans l'appartement de la grand-mère ? Tout laissait supposer un secret de famille et rien, l'avant dernier chapitre nous laisse sur du vide. Par contre, J.P Blondel a toujours autant de talent pour brosser des portraits d'ados et la première partie dans laquelle on découvre les trois colocataires et finement menée. Mention spéciale pour le personnage de Rémi, bien plus complexe que prévu !