Je ne serai pas dithyrambique sur ce petit "essai poétique de 100 pages ; mais ce fut néanmoins un bon moment de lecture, et de découverte de
Christian Bobin, que je compte bien poursuivre.
Cette longue lettre intime, par delà la mort, à son amie Ghislaine, n'était peut-être pas la meilleure occasion de rencontrer -et critiquer, dans de telles circonstances- les écrits de ce monsieur.
Je dois avouer en effet que la candeur -ou pureté- de ses mots m'a parfois agacé, et que la justesse de mots travaillés appliquée à de belles pensées, mais finalement simples, voire lieux-communs, m'a empêché d'en percevoir la seule beauté, me donnant l'impression qu'on cherche juste à faire pleurer dans les chaumières...
Mais, malgré ces moments de doute, l' "amoureux du silence et des roses" m'a semblé le plus souvent sincère, et, dans ces moments là, la douce simplicité de ces mots, alliée à un sens de la formule, a porté juste, suscitant l'émotion.
Sa poésie n'a rien de révolutionnaire, elle se veut d'ailleurs tout le contraire, comme une chanson de Cabrel : ancrée dans un quotidien provincial non événementiel, elle révèle simplement une sensibilité qui s'est attardée dans l'enfance, où l'amour et la mort, la joie et la tristesse, sont intimement liées.
Cette douceur simple et sans surprise, alliée à une pensée d'inspiration chrétienne traditionnelle, n'est pas a priori ma tasse de thé, mais pour autant je relirai certainement, et avec plaisir, du
Christian Bobin, pour cette douce sensibilité qu'il exprime, pour la justesse de ses formules, et parce moi aussi, parfois, j'aime approcher en silence les roses rouges et me ressourcer dans la pureté de la première neige.