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Dans le tote bag polar de Sylviane pour Collectif Polar
Avec les prévisions météorologiques du mois de janvier 1974, tempétueuses, des bourrasques et de fortes averses, Xavier Boissel nous informe dès les premières pages, de l'atmosphère du roman.
L'inspecteur Michel Eperlan, officier de la police judiciaire fume beaucoup de cigarillos Café Crème et remonte le col de son imperméable. Il aime la musique américaine qu'il a découvert lors de son engagement militaire en Corée.
Il est appelé pour un cadavre retrouvé sous l'échangeur de la porte de Bagnolet.
C'est celui de Ghislain, étudiant en pharmacie et fils de bonne famille. Un temps révolutionnaire puis un temps à fréquenter « une drôle de faune », dixit sa mère.
Le même jour, Alexia fuit pour échapper à deux tueurs en prenant un train de nuit, assise dans un compartiment avec des photos de paysages en noir et blanc.  Elle va se cacher au fin fond de l'Ardèche, au village de la Souche où un vieux paysan va l'aider pendant cette retraire forcée. Ça sera aussi l'occasion de faire un point sur son passé. Dans sa fuite, elle a réussi à mettre de l'argent et un flingue dans un sac.
Ghislain était son petit ami qui l'entrainera malgré elle dans ses embrouilles foireuses voire dangereuses à vouloir flouer des truands.
Un troisième personnage arrive dans l'histoire, Otto Müll, membre du SAC (service d'action civique), chargé de rapporter du Maroc, des pains de cocaïne. On le suivra dans des rendez-vous et rencontres où se mêlent politique et grand banditisme.
Peu à peu, l'inspecteur Eperlan, tenace et méticuleux, retrace le cheminement et met en évidence les liens que peuvent avoir entre eux, les personnages de l'histoire.
Attentif au moindre détail, il parvient aussi à retrouver Alexia jusqu'en Ardèche.
Il ne sera pas le seul à trouver la route vers le village de la Souche.


Les années 70, c'est une époque qui n'est pourtant pas si lointaine mais déjà on nous en raconte l'histoire sociale et culturelle.
Xavier Boissel a dû se replonger dans une multitude de documents de tout genre pour s'inspirer de la situation politique de ces années mais aussi pour nous les raconter avec autant de détails.
Les descriptions sont assez précises pour faire un retour sur des souvenirs d'enfance quand on portait des sous-pulls en acrylique, des survêtements avec un écusson de l'AS Saint Etienne et que les murs étaient couverts de papier-peint à grosses fleurs. Il y a non seulement les modèles mais aussi les couleurs des voitures, les marques de cigarettes JPS, les Rothmans, et les Gitanes Maïs écrasées dans des cendriers estampillés avec des noms d'apéro d'avant comme Cinzano, la mode vestimentaire avec des pattes d'éléphant et une robe vert pomme.


On n'oublie pas de se restaurer tout au long du récit.
Que ce soit dans des brasseries pour choisir des plats à la carte, toujours accompagnés de vin, ou à une table avec une nappe à carreaux d'un bar PMU pour prendre un petit-déjeuner, pour avaler des sandwiches jambon-beurre ici ou là, se faire une omelette sur un coin de table en formica ou manger la blanquette de veau, proposée au menu d'un hôtel de province, assis face à la tête d'un sanglier empaillé.
On quittera les ambiances enfumées pour prendre les chemins des montagnes ardéchoises au petit matin, encore glacé, sous un ciel bleu ou une route enneigée.


J'aurai aimé avoir un peu plus de précisions sur le contexte politique de ce roman, la fin de Georges Pompidou, l'élection de Valery Giscard D'Estaing.
Cependant, cela m'a plu de faire une virée en compagnie de Michel Eperlan pour une lecture comme un roman noir de cette époque.
Avec l'évocation de Philippe Marlin, je me suis rappelée l'autre roman de Xavier Boissel, « Avant l'aube » que j'avais aussi beaucoup aimé.
Je lui ai demandé si « Sommeil de cendres » était aussi noir… la réponse a été nuancée, pas autant…Et bien je ne suis pas d'accord, c'est aussi noir.




A la fin du livre, on trouve les références bibliographiques des épigraphes et citations littéraires que Xavier Doissel a ajouté tout au long du livre.
Je me permets de lister la musique écoutée sur un transistor, à l'autoradio de leurs voitures, ou en passant des vinyles sur un tourne-disque ou même sur une affiche collée au mur.
Donald Byrd, Christo Retendor,
America, Chanson Horse with no name,
Les Beatles dans la salle d'attente de la gare de Lyon Perrache
Linda Ronstadt, Long, Long time
Jonny Cash, The city of New Orleans,
Film Delivrance, John Boorman, B.O.
Europe N°1, Dalida, Michel Sardou,
Joe Dassin, Salut les Amoureux
Roy Orbison, blu Bayou
Simon and Garfunkel, Olympia, Concert du 1er Mai 1970
David Bowie
Hank Williams,
Everly Brothers, All I have to do is dream.



RTL, Georges Lang, Les Nocturnes
Emission encore programmée depuis les années 60


Et pour refaire les randonnées d'Alexia
Ardèche, village de la Souche
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Nous sommes dans les années 19770, au temps de la Renault 12 et du papier à rouler Rizzla. Les deux personnages principaux sont un flic inspecteur de police, divorcé, Eperlan et une délinquante spécialiste de crav-maga qui se nomme Alexia Zorn. Tous les deux vont finalement s'apprécier, se rapprocher…
J'ai trouvé ce livre bien rédigé, avec des mots spécifiques, outre les noms propres, bien sûr, : la maie, le clapas, la draille. le vocabulaire est parfois un vocabulaire propre au polar : tortorer, fissa, les crouilles.
Certaines descriptions sont poétiques : l'Ardèche en hiver est très bien décrite par Xavier Boissel.

Un livre qui se lit facilement, qui est addictif, bref qui m'a beaucoup plu ! Amoureux des polars, à ne pas rater !
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Voilà un livre étrange , pas vraiment bien écrit , des personnages qui vont et viennent et dont on ne sait pratiquement rien , une histoire assez confuse où s' entremêlent truands , politiciens , policiers et pourtant un récit qui accroche malgré tous ses défauts .
Un récit qui se déroule au début des '70 et dont il est préférable d'avoir quelques connaissances des événements qui se sont produit réellement car l'auteur les utilise dans son histoire sans toujours en expliquer les tenants et les aboutissants.
Un talent certain mais encore brut et à travailler .
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Un polar sec et songeur, presque poétique, pour pratiquer pourtant une incision à vif dans la France pompidolienne, et donc dans la nôtre.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/12/note-de-lecture-sommeil-de-cendres-xavier-boissel/

L'affairisme en plein gaullisme triomphant qui suintait si joliment de « Avant l'aube » (2017) méritait à coup sûr un successeur pompidolo-giscardien : c'est chose faite avec ce « Sommeil de cendres », publié chez 10/18 en juin 2022. Si l'inspecteur Marlin n'est désormais évoqué ici que comme la trace fuligineuse d'un mystère possible, Xavier Boissel ne manque pas d'imaginer pour nous un nouveau protagoniste, tout aussi subtilement manchettien, de même qu'une héroïne qui incarne ici beaucoup plus directement la possibilité de recours aux forêts qui hantait déjà le roman précédent. Lorsque les meurtres crapuleux se télescopent avec l'avidité des affaires, lorsque les pouvoirs politiques, sur le retour ou non, comptent leurs trésors de guerre, lorsque le grand banditisme sait avec qui s'associer pour prospérer presque au grand jour, il y a bien quelque chose de pourri dans le royaume présidentiel de France, quatre ans après la retraite du Général, et quelques mois à peine avant le décès de son successeur (le « Cher pays de notre enfance » d'Étienne Davodeau et Benoît Collombat est moins loin que jamais).

De manière plus appuyée sans doute (et pour un résultat encore plus probant), le cousin probable de Dominique Manotti (pour la solide précision de ses dossiers historiques) et de Jérôme Leroy (pour sa capacité à aller inventer poésie et amour là où l'on ne les attend pas nécessairement) multiplie avec une grande élégance les marqueurs sensibles, intervenant naturellement dans le cours du texte (les références exactes en sont fournies en fin d'ouvrage), d'une époque aux fissures déjà apparentes, mais non encore pleinement élargies et révélées : dans la compagnie discrète de Giorgio de Chirico, de Ludwig Wittgenstein, de Guillevic, de Fernando Pessoa, de Walter Benjamin, de Theodor W. Adorno, de Georges Bataille ou encore de Vassili Grossman, Alexia Zorn et l'inspecteur Éperlan cheminent vers leur destin logiquement périssable, mais à un horizon résolument incertain, pour notre plus grand plaisir d'accompagnateurs.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le roman "Avant l'aube" de Xavier Boissel mettait en lumière la collusion entre le SAC et l'État sous la période gaullienne. Ce roman reprend le même thème mais en 1973-1974, c'est-à-dire à un moment où les gaullistes, concurrencés par les libéraux (Giscard) sont en perte de vitesse. Éperlan, flic naïf, enquête sur le meurtre d'un fils de bonne famille. Ces investigations le conduisent bientôt sur les traces d'une jeune fille. le problème est qu'il n'est pas le seul à la rechercher...
Remarquablement écrit, dans un style recherché et poétique, ce polar est des plus recommandables.
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Avant « Sommeil de cendres » il y a eu « Avant l'aube » que je trouve tout simplement inoubliable, c'est un superbe roman noir et un excellent polar historique et puis le Maquis de Lorris a fait partie de mon quotidien professionnel pendant de nombreuses années.

Nouveau roman de Xavier Boissel, c'est aussi un polar avec un cadavre découvert sous la pluie et la tempête, sur le périph' au bord de l'échangeur de la porte de Bagnolet. L'année 1974 ne commence pas sous de bons auspices pour l'inspecteur Michel Eperlan de la Crim'. C'est un polar avec une ambiance très noire, un cadavre coincé entre une gazinière rouillée et un pneu crevé. C'est un polar avec un bon flic au sens de l'observation efficace. Un bon flic mais désabusé face à l'institution policière et sonné par un passé difficile, Assistance publique puis Guerre de Corée. Divorce.

Les clins d'oeil aux personnages de l'univers de Merlin le flic de « Avant l'aube » sont rapidement et habilement glissés. Très vite j'ai acquis la certitude que le charme serait au rendez-vous. « Sommeil de cendres » est un polar avec une ambiance, celle de 1974, la musique, les voitures et par exemple ces hôtels-restaurants comme il n'y en a plus. En 1974 le SAC est en crise, De Gaulle n'est plus là et Pompidou ne finance plus un groupe qui est allé trop loin. le SAC a besoin de nouveaux subsides. L'auteur sait trouver les mots justes et évocateurs pour décrire la ville, les banlieues noires, les quartiers nantis, la campagne ardéchoise, le désert marocain et les gens. 1974, c'est aussi une page d'Histoire.

Eperlan commence son enquête. Il a une photo comme indice. Pendant ce temps une femme fuit Paris pour se réfugier en Ardèche. Il sera difficile de la retrouver. Xavier Boissel nous parle alternativement de l'enquête d'Eperlan et d'une femme qui veut sauver sa peau dans la solitude. C'est aussi l'occasion pour elle de se sevrer de sa vie passée. Et puis il y a les pourris, des méchants sur le déclin mais encore dangereux. La rencontre de ces protagonistes aura un parfum de mort, « un parfum entêtant au goût de cendre ». La neige, blancheur immaculée, peut vite se transformer en boue noirâtre.

Nouveau coup de maître avec ce polar noir de Xavier Boissel. Ce n'est pas une copie, ce n'est pas un prolongement de « Avant l'aube ». Cette fois-ci la narration est impersonnelle, la personnalité taciturne d'Eperlan est approfondie et il faut y ajouter le portrait d'une femme à la psychologie complexe qui a fasciné Eperlan bien avant qu'il ne la rencontre.

Xavier BoisselSommeil de cendres. Parution le 16 juin 2022, Éditions 10 / 18. ISBN 9782264077417 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Un petit polar plutôt intéressant où l on suit le parcours de trois personnages: Un Inspecteur de Police qui enquête sur le meurtre d un jeune maoïste ,une Israélienne qui fuit Paris avec des tueurs à ses trousses et se réfugie en Ardèche et un homme du S.A.C revenu du Maroc avec une cargaison de drogue ,dont on se doute rapidement qu' ils vont finir par se rencontrer .
La France des années 70 est assez bien restituée et malgré quelques longueurs dans la partie Ardéchoise une lecture agréable à défaut d être inoubliable.
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Je suis un peu embêté à la rédaction de cette critique. D'un côté, j'ai la sensation d'avoir lu un excellent polar avec une belle plume. Xavier Boissel nous plonge dans la France des années 70, où les événements de 68 sont encore bien présents dans les mémoires. Un corps est retrouvé sur le périf'. Une jeune femme est en fuite, un tueur à ses trousses et l'inspecteur Eperlan va tenter de dénouer les noeuds de cette affaire. Une belle plume disais-je avec de très beaux passages.
Mais d'un autre côté, j'ai aussi l'impression d'être un peu passé à côté. Etait-ce parce que je n'avais pas le bagage culturel et politique suffisant pour bien comprendre les références historiques? Ou alors était-ce parce que les polars à connotation politique ne sont habituellement pas mes préférés?
Un polar intéressant, bien écrit, mais parfois un peu dur à appréhender.
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Avec Sommeil de Cendres, Xavier Boissel nous entraîne dans un vrai polar à l'ancienne. L'histoire débute en 1974, période durant laquelle les tensions sont à l'extrême après les différents conflits mondiaux et la révolte de Mai 1968. C'est dans ce contexte qu'un cadavre mutilé est découvert près du périphérique parisien. L'inspecteur Éperlan ancien de la guerre de Corée doit démêler cette histoire qui l'entraîne dans les cercles de jeu parisien, le milieu de la pègre et les hauts lieux politiques. Parallèlement, une jeune femme,Alexia est en fuite avec des tueurs à ses trousses dont Müll, un homme des services d'action civique. ces trois personnalités profondément marqués par le passé se trouvent bientôt confrontés les uns aux autres. L'auteur a fait un travail remarquable de recherches mais j'avoue parfois étais perdue par tant de détails historiques n'étant pas moi-même contemporaine de cette période. Je me suis cependant laissée entraîner
par cette course-poursuite afin plus de découvrir les raisons du mal-être des personnages que la résolution du crime. Dommage cependant que l'aspect psychologique n'est pas plus développé pour Müll. le titre Sommeil de Cendres semblent plus approprié à Éperlan et Alexia. Un roman que je recommande mais qui aurait mérité plus d'approndissements sur la personnalité de chacun afin de mieux comprendre comment et pourquoi ils se retrouvent mêlés à cette sombre histoire.




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3 histoires se croisent en France et au Maroc dans les années 1970. Quel lien y a-t-il entre un jeune homme décédé et torturé, retrouvé sur le périphérique, une jeune femme en cavale et l'intrigant et menaçant Müll de retour du Maroc avec son chargement de cocaïne ? C'est ce que devra découvrir le flic Éperlan dans une enquête qui sera loin d'être de tout repos.

J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio, que je remercie donc, avec les éditions 10/18 pour cet envoi

Les premiers chapitres servant à situer l'histoire sont assez cryptiques, et j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver.

Ce roman est bien écrit, mais il faut un sacré bagage culturel, historique et politique pour comprendre l'ensemble des références et des enjeux de cette histoire.

Ça m'a clairement compliqué la lecture, qui a été moins fluide que je l'aurai souhaitée... On a un peu de mal à suivre et identifier tous les personnages au début, qui sont un poil nombreux, étant donné que cela se passe dans 3 lieux différents, pour suivre les 3 trames narratives qui vont se rejoindre.

Je pense être passée à côté, peut être tout simplement car le genre du polar politique n'est pas mon genre préféré au final.



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