Trois Africains sont retrouvés morts et mutilés en plein Paris, près de la place de la Bastille. Alors que le Front national prend de l'importance, certains penchent pour un crime raciste. D'autres se demandent si ces meurtres ne seraient pas liés à la polyandrie, régime matrimonial coutumier officiellement illégal mais toujours en vigueur dans certains milieux, en Afrique comme à Paris. de quoi rendre perplexe l'inspecteur Robert Nègre, brillant policier français adepte du Tao et traînant un lourd secret depuis son enfance passée en Afrique. Nègre travaille à l'ancienne, favorisant l'enquête de proximité et le recours à ses informateurs. Régulier, il doit toutefois composer avec les méthodes d'autres défenseurs de la loi, ce qui donne lieu à des scènes d'arrestations peu glorieuses dans les foyers pour travailleurs émigrés du côté de Reuilly-Diderot. Dans le même temps, Bourru, journaliste sans scrupules et aux méthodes douteuses, aimerait bien résoudre l'enquête le premier pour en tirer gloire et fortune.
Roman policier à visée anthropologique, La polyandre se concentre finalement peu sur l'enquête policière pour s'intéresser davantage aux rituels propres à la polyandrie (celle pratiquée chez les Lélés du Kasaï-Occidental) et à leur développement en France. Ce qui donne quelques scènes savoureuses bien que tombant assez vite dans une complaisance sadomasochiste. Désiré Bolya décrit également par touches précises la vie des émigrés africains à Paris, plus particulièrement ceux en situation illégale et donc dans la crainte permanente de l'expulsion.
Roman un peu fourre-tout dans lequel le lecteur se perd parfois un peu, La polyandre est un bon exemple de polar évoquant le milieu des Africains de Paris, dans la lignée des livres d'Achille F. Ngoye, un autre Zaïrois. le lecteur pourra retrouver certains des personnages dans le second roman policier de Bolya, Les cocus posthumes.
"L'inspecteur Robert Nègre écouta sans mot dire les réflexion de Bourru. Ce dernier lui paraissait trop surfait pour être authentique. Il le trouvait au mieux quelconque et au pire vaniteux. Il se retourna une ultime fois pour dévisager le journaliste. Les derniers badauds rôdaient encore sur la chaussée où l'on avait retrouvé les cadavres des Africains."
Vous répétez sans arrêt que le crime ne fait pas partie de la tradition africaine. Et pourquoi les prisons africaines sont-elles pleines d’innocents ? Pourquoi y-a-t-il tant de réfugiés africains dans le monde ? Pourquoi demandent-ils tous l’asile politique en France ?
Qui est Katabolonga ?