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3,76

sur 1006 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
“....lorsque les indigènes mâchaient l'ibadou, ils parvenaient à monter dans les airs jusqu'à atteindre quatre mètres du sol “,
Eh bien avec le dernier livre de Bonnefoy inutile de mâcher l'ibadou, on y monte tout seul et même plus haut ! Il y atteint le summum de l'épique et du romanesque, où les oiseaux donnent le premier envol, suivi par Margot, avec qui on ne redescend plus sur terre.....jusqu'à l'avènement de la dictature de Pinochet.
C'est son troisième livre que je viens de lire et le charme de la forme et du fond est toujours là, c'est un conteur hors paire. Une saga qu'il débute en France, et continue au Chili, avec deux brèves incursions au pays d'origine pendant la Première et Deuxième Guerre Mondiale, un saut en Ukraine pour une autre branche de l'histoire, pour retourner au Chili, un pays, une époque où l'on pouvait tout tenter, même devenir millionnaire en fabriquant de l'hostie.....
En mélangeant les deux cultures, européenne et sud-américaine, il entremêle habilement les histoires de divers familles sur trois générations dont les rejetons finiront par se croiser. On aura même droit à un fantôme, en plus un fantôme qui.....sans compter sorcier et « psychologiste », un vieillard de 118 ans et le légendaire Michel René, « l'héritage » que nous réserve l'auteur comme bonus surprise pour la fin.....Bonnefoy excelle dans l'imaginaire.
Un excellent livre de la rentrée littéraire 2020 que je conseille vivement !
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Déracinés…des elles.
D'ordinaire, je fuis les sagas familiales comme les téléfilms de Noël. En littérature, je suis plutôt amateur des bûcherons d'arbres généalogiques, de ceux qui bouturent les champs du voisin. Les soirées diapos pour admirer les photos jaunies d'ancêtres à moustache ne me passionnent guère. C'est comme cela, je n'ai pas la nostalgie génétique.
La fresque de Miguel Bonnefoy vient de me réconcilier avec le genre. Il conte de façon très poétique, dans un style qui flirte parfois avec un onirisme exotique qui n'est pas sans rappeler « Cent ans de solitude », le destin tourmenté d'une famille de pigeons voyageurs, d'aventuriers autant attachés à leur terre d'accueil qu'à leur patrie.
L'histoire débute vers 1870, dans le Jura. Un vigneron, ruiné par le phylloxéra, puceron alcoolique, quitte la France pour la Californie, un pied de vigne comme seul bagage. Comme il vient de Lons-le-Saunier, il est rebaptisé Lonsonier par le service d'immigration qui le débarque au Chili. Heureusement qu'il n'était pas originaire d'Arnac La Poste, de Bourg-Madame ou de Crotenay. Because fièvre typhoïde, ce n'est pas la Californie de Julien Clerc qui l'accueille, c'et un Chili sin Carne mais avec une terre accueillante.
La lignée des Lonsonier est donc née d'un double malentendu, ce qui me l'a rendu tout de suite bien sympathique.
L'auteur nous raconte ensuite le destin des trois générations suivantes en moins de 250 pages. Un romancier américain nous en aurait fait un pavé de 1000 pages, un anglais se serait lancé dans une trilogie et un mormon aurait élaboré une arborescence aux milles ramifications.
Le premier fils, Lazare, va s'engager et combattre en France avec ses deux frères lors de la première guerre mondiale. Il va y laisser un poumon, beaucoup d'illusions et reviendra presque seul, en compagnie du fantôme d'un soldat allemand.
La fille de Lazare, Margot, rêve d'aviation et partira à Londres pour la seconde guerre mondiale. A son retour, les ailes brisées, elle mettra au monde, IIlario, partisan du président Salvatore Allende, qui connaîtra les geôles chiliennes du général Pinochet, comme le père chilien de l'auteur.
Les personnages de Miguel Bonnefoy sont flamboyants, hommes et femmes égaux dans l'audace, le courage, la mélancolie et ce récit parlera aux déracinés de tous les continents, aux nostalgiques des terres d'origine. L'esprit de clocher à l'échelle planétaire.
Si son précédent roman, « Sucre noir », était une friandise, irrésistible chasse aux trésors à la Stevenson, « Héritage » reste un roman d'aventure, mais mariné dans l'exotisme magique des auteurs sud-américains.
Un roman bilangue, qui raconte des époques sombres de l'histoire mais dont la prose jubilatoire colore les vieux albums photos.
Un très bon cépage.
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Chassé du Jura par le phylloxera, Lonsonier s'embarque pour la Californie avec son dernier cep de vigne. C'est finalement au Chili qu'il trouve à replanter ses racines. Lui succèderont trois générations d'une famille qui restera toujours profondément attachée à ses origines françaises, devenues au fil du temps quasi mythiques. Au travers de chacune des deux guerres mondiales puis depuis les geôles de Pinochet, fils, petite-fille et arrière petit-fils vivront chacun dans leur chair cet indéfectible attachement qui, inexorablement, modèlera leur destinée, pour le meilleur comme pour le pire.


Sa brochette de personnages, au pittoresque quasi surréaliste, donne à cette histoire une coloration originale et inoubliable. C'est dans un émerveillement tendre et amusé que le lecteur s'attache tour à tour au Maestro qui débarque de France avec les instruments d'une fanfare entière et initie tout un village à la musique, à Lazare le Poilu revenu des tranchées avec un fantôme, à Thérèse l'ornithophile qui vit pour sa fantastique volière, à Margot l'intrépide aviatrice prête à tout pour voler, à Ilario Da le révolté pro-Allende, sans oublier le mystérieux chaman mapuche Aukan qui traverse le récit comme pour souligner la magique fatalité qui semble gouverner leur existence à tous.


Le fil rouge qui lie ces personnages est leur dualité d'exilés et les dilemmes qu'elle engendre, au travers d'un héritage au contour flou et fantasmatique mais qui ne cesse d'infléchir leurs destins individuels : les racines qui les attachent à la France, comme un atavisme contre lequel il est vain de lutter, une attraction magnétique et magique à laquelle obéissent d'ailleurs jusqu'aux concours de circonstances, tels les involontaires changements de patronymes qui encadrent comme deux coups de clap le départ de Lonsonier et le retour d'Ilario Da.


Le terrible séjour de ce dernier dans les geôles de Pinochet, rédigé d'après le récit des tortures subies par le père de l'auteur avant sa fuite pour la France, constitue sans doute le point culminant du roman, en tout cas l'ultime point de rupture qui fera se refermer la boucle du curieux destin de cette famille.


Cette saga qui, par un vrai tour de force, ne tient qu'en deux cents pages, est une petite merveille savamment ciselée, qui, de rêves enthousiastes en confrontations traumatisantes aux grands drames du siècle dernier, nous conte l'exil, le déracinement, et l'indéfectible lien aux racines.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Des coteaux jurassiens aux terres hospitalières de Santiago du Chili, Miguel Bonnefoy offre en "Héritage" une saga familiale et historique nichée entre deux cultures, une fiction où s'insinuent quelques fragments authentiques de sa propre lignée franco-chilienne.

La dénomination de « saga » peut surprendre, attendu que ce roman se déploie sur 250 pages seulement. L'auteur y fait preuve effectivement d'un réel talent pour parvenir à conter l'épopée de quatre générations sur un siècle d'Histoire. Toutefois, pour moi, cette concision aura un peu trop bridé l'ampleur et le souffle que j'attendais précisément d'une saga, ainsi que la consistance des personnages auxquels je regrette de n'avoir pu m'attacher suffisamment.

Il n'en reste pas moins que l'imaginaire et la plume élégante de Miguel Bonnefoy méritent à eux-seuls une incursion dans cette légende au réalisme onirique typique de la littérature sud-américaine.

Quant aux intentions de l'auteur, elles s'avèrent également aussi engagées que respectables : « Il s'agissait de montrer que lorsqu'on ouvre ses frontières, lorsqu'on ouvre son regard, lorsqu'on ouvre ses bras, on peut sans doute cultiver, alimenter sa culture, et non pas se restreindre, se castrer de l'ailleurs... »

Un récit universel à découvrir donc, ne serait-ce que pour se souvenir en particulier qu'à une époque, «des Français ont été des migrants, eux aussi».


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Lire Héritage, c'est retrouver le réalisme magique cher au coeur des écrivains sud-américains, mais si l'écriture est somptueuse et la narration parfaitement maîtrisée, j'ai regretté le manque de profondeur des personnages.
L'histoire se déroule au Chili, de la Première Guerre mondiale jusqu'au coup d'État de Pinochet et j'ai aimé que l'auteur fasse revivre cette période.
Une saga sur plusieurs générations. Tout a commencé par le père de Lazare Lonsonnier qui a quitté Lons-Le-Saunier (d'où son nouveau nom) parce que ses vignes ont été ravagées par le phylloxera.
Conscient de ses origines françaises, Lazare s'engage dans la Première Guerre mondiale, ce dont il ne se remettra jamais.
J'ai attendu le réalisme magique, cru qu'il était là et puis non, et puis si. Malgré cela, j'ai trouvé que ce roman manquait de souffle, sans doute parce que 200 pages, c'est un peu court pour une saga et qu'il est difficile de s'attacher les personnages. Je n'ai pourtant jamais été perdue.
Tous les personnages suivent le même schéma : ils se passionnent, sont prêts à donner leur vie pour quelque chose qui compte pour eux puis finissent par disparaître plus ou moins de l'histoire, sauf Margot qui aura un soubresaut quand son fils sera en danger. Ils sont tous assez difficiles à comprendre.



Lien : https://dequoilire.com/herit..
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Après Sucre noir (une excellente histoire de pirates et de chasse au trésor), je poursuis ma découverte des romans de Miguel Bonnefoy avec Héritage, une saga familiale entre la France et le Chili, pleine de peps et de verve.
Dans ce texte épatant, l'auteur réussit le tour de force de conter (car il a un véritable talent de conteur) en à peine 200 pages, l'exil, 2 guerres mondiales, la dictature de Pinochet.
200 pages donc, en compagnie de Lonsonier le patriarche, migrant de la première heure, son fils Lazare, poilu perdu, sa femme Thérèse, ornithologue convaincue, sa petite fille Margot, passionnée d'aviation et Ilario Da, son arrière petit-fils, militant éclairé qui va se confronter doulourousement au régime de Pinochet.
Des héros rêveurs et volontaires, audacieux et téméraires, obligés bien trop souvent à des choix qui vont les marquer à vie. Entre magie et poésie, violence et apaisement, une épopée lumineuse, un véritable enchantement ! 👏🏼
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Comme étiquette pour ce récit, j'ai choisi le mot "épopée".
Il s'agit bien d'une histoire poétique en prose dans ce cas-ci mêlant le réel, le merveilleux, la légende, la magie , l'histoire qui relate l'histoire de Lonsonier ainsi déclaré car les douaniers avaient mal compris son nom à son arrivée au Chili. Lui qui voulait émigrer en Californie.
Il se marie, a trois fils qui à l'annonce de la première guerre mondiale, veulent retourner dans le pays de leur père pour défendre la France.
Un seul revient, Lazare, blessé, abîmé physiquement.
Il se marie avec Thérèse , rencontrée dans une atmosphère étrange, dans la montagne, fille d'un musicien de Sète.
L'histoire se poursuit dans une ambiance qui semble décoller de la réalité avec des remèdes médicaux proches de la magie et de la sorcellerie, de la musique, des personnages presque venus d'ailleurs.
Et pourtant, Allende existe bien. Pinochet aussi et le dernier de la famille, Ilario Da, est étiqueté révolutionnaire et gauchiste, subit des tortures et doit être expulsé en 1973.
C'est le retour vers la France où à l'arrivée, il se déclare du nom de son ancêtre Michel René. le même scénario que 100 ans auparavant au Chili .
L'auteur déclare avoir puisé dans les origines de sa famille. Son père né au Chili est issu d'une lignée française.
Le récit apparaît comme un conte où les instants les plus délicieux décollent de la réalité , sont exprimés dans une très belle écriture avec une imagination débordante.
Des thèmes actuels sont traités comme l'attachement à ses racines, l'émigration et cette fois ce sont des Français qui sont concernés.
Il faut cependant avoir la tête bien accrochée pour passer d'un personnage à l'autre, pour comprendre l'histoire du Chili et des communautés étrangères qui y vivent.

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La quatrième de couverture qualifie ce roman de "fresque éblouissante" ; les lecteurs de Babelio de "saga familiale".
Cela est assez étonnant pour un roman qui ne compte que deux cent pages.
Pour autant, comment le qualifier autrement ? Car il s'agit bien ici, comme le titre l'indique, d'une histoire sur plusieurs générations.
Une histoire qui se lit très rapidement, qui nous fait passer d'un personnage à l'autre, avec délicatesse certes mais avec également cette sensation de survol.
J'aurais aimé m'appesantir sur chacun : Lazare ayant connu l'enfer des tranchées, son épouse Thérèse et sa volière, leur fille Margot passionnée d'aviation et qui vivra bien des drames et puis surtout Ilario Da le révolutionnaire...

Michel Bonnefoy est un bon conteur , on ne peut le nier mais il m' a manqué de la vie et des dialogues pour mieux appréhender cette saga.

J'ai beaucoup pensé à La maison des esprits d'Isabel Allende. L'histoire se déroule à la même époque, également au Chili. La seule différence, c'est que cette famille de déracinés semble ne jamais parvenir à s'ancrer réellement dans le paysage chilien, naviguant par l'esprit et parfois physiquement entre leur pays d'origine la France et leur pays d'adoption le Chili.
C'est d'ailleurs, à mon sens, ce qui fait la force de ce roman. Cet héritage bancal qui donne à chaque membre de la famille, un besoin d'assouvir une passion folle et souvent dangereuse, comme s'il était nécessaire de prouver son existence.


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En quelques années, Miguel Bonnefoy a acquis une place de choix dans la littérature française contemporaine.
Pour ma part, depuis son premier roman, le plaisir est toujours au rendez-vous.
Ecriture élégante, personnages aux destins hors normes, dépaysement garanti, une fois de plus la recette est pleinement réussie.

Pour ce dernier opus, Miguel Bonnefoy nous invite à partager l'histoire de la famille Lonsonier dont le patriarche est arrivé au Chili en 1873 avec pour seule possession un pied de vigne rescapé des côteaux du Jura d'où il est originaire.

Au fil des pages, l'auteur nous emmène dans des paysages grandioses à la suite de personnages hauts en couleurs telles son épouse Thérèse ? impériale en sa volière fantastique où Margot l'aviatrice.

Miguel Bonnefoy est un conteur, un vrai. Rares sont ceux qui réussissent à nous immerger dans de folles aventures en nous faisant voyager.
Miguel Bonnefoy s'inspire de l'histoire de ses ancêtres et son imagination débordante fait le reste et c'est magnifique.


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Une saga familiale entre la France et le Chili.
Nous traversons le XXème siècle, 2 guerres mondiales, 1 dictature et des personnages face à leur destin.
L'histoire nous fait survoler une volière et ses oiseaux, une aviatrice, des sacrifices, des pauvres, des riches, des bons, des mauvais et les choix qu'il faut faire.
Une pincée de magie va parsemer le récit.
Les personnages sont authentiques, fantasques et attachants.
Quelques petites longueurs n'amenuisent pas les parcours de vie racontés.
L'écriture est élégante et le récit poignant.
Une jolie découverte.

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