Héritage

Un livre sympathique d'un auteur que je ne connaissais pas. Son écriture m'a rappelé la littérature latino américaine des années 60-70 : Garcia Marquez, Vargas Llosa, Bryce Echenique, etc. Un côté fantastique proche du réalisme magique de ces auteurs. Avec une touche d'humour qui rend son écriture légère et attirante.
L'histoire combine des nombreuses références locales au Chili qui révèlent une bonne connaissance du terrain. Et qui sont mélangées de manière très habile et réaliste. Ça donne une histoire savoureuse avec un récit très agréable.
Très agréable à lire. Pas le même niveau que les auteurs cités mais très bien quand même.

Ce roman foisonnant confirme l'idée que le métissage permet de renouveler une littérature souvent trop fade.
Miguel Bonnefoy est franco-venezuelien et, s'il maîtrise parfaitement la langue française, il apporte dans son court roman qui couvre 1 siècle de l'histoire des français émigrés au Chili, un parfum de flamboyance et d'extravagance par lequel la littérature d'Amérique latine nous a déjà séduits.

On retrouve ici cette verve exubérante, mêlant réalités sordides ( les deux guerres, la torture sous Pinochet) et fantaisies poétiques ( la baignoire quasi magique, la volière où demeure le fantôme, l'arrière grand-père qui dirige un orchestre alors qu'il est déjà mort).
On retrouve aussi des personnages de femmes exceptionnelles, passionnées, fortes et courageuses.
Convaincant et de qualité.

J'ai bien pensé ne jamais parvenir à terminer ce roman. Oh, pas qu'il soit difficile ou désagréable à lire, bien au contraire, mais disons qu'il est tombé au mauvais moment. Et quelque part, lire un bon roman dans une mauvaise période, ça gâche un peu l'expérience. Vous devrez donc composer avec l'avis d'un lecteur débordé, épuisé, frustré de ne pas avoir eu assez de temps libre et donc contraint de mettre 14 jours (quatorze !) pour venir à bout de ces 200 pages. Si je n'avais pas une pile-à-lire démesurée, je remettrai ce roman tout en bas de la pile de la rentrée littéraire pour y revenir une fois la frénésie passée, mais ne nous mentons pas, ce serait un voeu pieux.

C'est donc dans une saga familiale que nous embarquons, et plus précisément dans celle de la famille Lonsonier que nous suivons sur trois générations, des vignes jurassiennes jusqu'à Santiago du Chili. le père de Lazare a quitté Lons-le-Saunier dans le Jura avec un pied de vigne survivant à l'épidémie de phylloxéra, ravageant quatre générations de vignobles, et le poussant à fuir vers la Californie, persuadé qu'il pourrait y faire à nouveau du vin. Malade durant la traversée, il fut débarqué en Amérique latine à Valparaiso au Chili, où ne parlant pas un mot d'espagnol il se fit rebaptiser par l'agent de l'immigration qui l'accueilli ce jour là. Ainsi naquit la famille Lonsonier sur le territoire chilien.

Les générations suivantes survivront à une guerre européenne qu'ils combattront par un patriotisme surfait, laissant à Lazare de terribles séquelles, à la seconde guerre mondiale, à l'arrivée du socialisme de Salvador Allende jusqu'au coup d'état qui portera le général Pinochet à la tête du pays, avec l'aide des États-Unis. Entre les deux, il faudra faire la connaissance des nombreux oiseaux venus du monde entier que Thérèse, l'épouse de Lazare, garde dans l'immense volière qu'il a fait construire pour elle. de leur mariage naîtra Margot qui, inspirée par compagnons ailés, rêvera de s'envoler, jusqu'à devenir l'une des pionnières de l'aviation.

C'est un de ces romans que j'adore, qui condensent en quelques pages le trésor de plusieurs vies, un roman comme le soleil des Scorta de Laurent Gaudé. Car c'est une véritable magie que de faire tenir autant d'aventures en si peu de pages, de nous faire traverser les générations, les continents, les guerres, les amours et les douleurs sans jamais nous épuiser. J'aurais sincèrement aimé pouvoir dévorer ce roman d'une traite, il est beau, l'histoire est bien rythmée et les personnages sont attachants dans leurs joies comme dans leurs peines. Je l'ai lu sur les conseils de ma libraire et à mon tour je peux le conseiller sans retenue : faites-vous un thé, installez-vous dans votre coin de lecture favori et laissez-vous embarquer avec Miguel Bonnefoy dans une aventure hors du commun.
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On passe d'une génération à une autre, d'un personnage à un autre avec une facilité déconcertante. L'écriture est fluide, riche. On est entraîné dans les mouvements de la vie de chacun d'entre eux. On traverse aussi l'histoire, celle de l'Europe mais aussi celle de l'Amerique du Sud. On approche les vieux au travers des oiseaux et des avions. La nature est toujours aussi présente. Une saga familiale que j'ai beaucoup aimée.

Un super roman qui se lit très très facilement . Après la guerre de 1870 , une épidémie de puceron s'attaque aux plantations viticoles, il ne reste plus rien . Des français tentent alors de partir à l'étranger pour implanté la culture de la vigne. C'est au Chili que notre histoire commence pour se terminer en France après les deux guerres mondiales et une dictature .

Miguel Bonnefoy réussit le tour de force d'écrire une saga familiale, basée sur son histoire personnelle, en 200 pages et le tout est enlevé, bien troussé avec des personnages hauts en couleur, des paysages splendides, des situations rocambolesques, des allers et retours entre deux continents, l'Amérique du Sud et l'Europe.
C'est l'histoire d'un cycle, d'une boucle familiale qui touche plusieurs générations sur une période d'un siècle.
Les protagonistes de cette épopée traversent toutes les tragédies humanitaires de la fin du XIXème et du XXème siècles, les deux guerres mondiales et la dictature de Pinochet. Ils sont confrontés, dans ces moments historiques, à des situations dramatiques dans lesquelles ils se révèlent prêts à relever tous les défis avec courage et humanité.
Des thèmes récurrents empreints de poésie accompagnent les trajectoires des personnages, parmi lesquels les oiseaux, l'aviation, ainsi qu'une baignoire dans laquelle vont se baigner, parmi les écorces de citron, la plupart des membres de cette famille.
Ce qui est particulièrement réussi dans ce livre, c'est l'introduction de la magie et du surnaturel, au travers notamment de l'apparition d'un fantôme qui va modifier la destinée de Margot. Nous sommes en plein réalisme magique latino-américain.
Mon seul bémol concerne le style de l'écrivain que je n'ai pas toujours apprécié, et plus particulièrement l'utilisation hasardeuse de nombreux adjectifs. Certaines formulations m'ont gênée et je me suis demandé si l'auteur ne les avait pas traduites de l'espagnol.

Héritage, un livre acheté sur conseils de mon libraire, et il a bien fait! J'ai appris par la suite que ce bouquin était en lice pour le Goncourt des lycéens face aux Impatientes, je comprends pourquoi!

Le livre retrace l'histoire de la famille Lonsonier, entre France et Chili, entre une terre agricole, son usine d'hosties et deux guerres mondiales, entre oiseaux divers et dictature.
C'est fin, coloré, d'une poésie incroyable. Je le recommande vivement.

J'ai retrouvé tout le talent de Miguel Bonnefoy dans ce roman qui retrace la traversée du XXe siècle d'une famille chilienne d'origine française. Son roman suit toute une série de personnages hauts en couleurs, tous uniques et attachants comme Margot, qui deviendra aviatrice lors de la Seconde guerre mondiale, ou Aukan, le guérisseur mapuche qui semble rajeunir à mesure que les années passent.
Le monde de l'auteur est riche et magique, plein d'images marquantes et colorées et de situations merveilleuses qui viennent illuminer la dureté des scènes de la dictature de Pinochet.

En un tout petit livre de 223 pages, Miguel Bonnefoy se penche sur plusieurs générations de la famille Lonsonier aux doubles racines franco-chiliennes. de ses premiers pas au Chili où s'enracinent les bases d'une mythologie familiale vers la fin du 19ème siècle, à l'exil vers la France qui marque la fin d'une boucle vers la fin du 20ème siècle, l'auteur déploie une véritable fresque historique condensée.

Fidèle lecteur, c'est avec plaisir que je retrouve la plume de Miguel Bonnefoy. Je me suis fais souffrance pour attendre que sorte enfin l'édition Rivages Poche, toute colorée et à l'imagerie exotique, comme les précédentes publications de l'auteur. J'ai pris mon mal en patience cette fois-ci, mais pas certain de réitérer cela pour son "Inventeur" !

Jusqu'à présent, j'ai toujours apprécié l'oeuvre de Miguel Bonnefoy, autant quand il s'essaie à la nouvelle (Naufrages) qu'au journal d'exploration (Jungle) ou au roman (Sucre Noir, le voyage d'Octavio). Cette fois, c'est à une épopée familiale à travers la grande histoire franco-chilienne que l'auteur nous convie. Et je suis franchement admiratif de sa maitrise du récit tant le contenu est dense pour un si petit contenant.

Portrait d'une famille française exilée au Chili, sur plusieurs générations. Les choses que l'on transmet en les disant, et celles que l'on transmet en les taisant. Galerie de personnages hauts en couleurs, et l'importance est donnée autant aux femmes qu'aux hommes.
La famille Lonsonnier, après avoir fui la France à cause d'une maladie sur la vigne, se construit une nouvelle vie au Chili, mais en restant profondément français de coeur : les trois fils partent en Europe pour la première guerre mondiale, la petite fille jouera un rôle important dans la deuxième guerre mondiale en tant qu'aviatrice, et l'arrière-petit fils échappera à la dictature chilienne en retournant aux sources de sa famille. Ajoutons à ça un soupçon de magie, de merveilleux, d'amour de la nature, et ce livre est une belle découverte.