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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« L'art peut-il se placer au-dessus de la morale? »
C'est ce qu'a tenté de faire Wilhelm Furtwängler (1886-1954), chef d'orchestre réputé de Berlin, alors que le nazisme refermait sa poigne de fer sur l'Allemagne, condamnant son travail et sa musique à devenir les instruments de la propagande hitlérienne. Avec plus ou moins de succès, si l'on en juge ce qui est raconté dans ce roman aux faits historiques rigoureusement exposés.
Des personnages fictifs côtoient les réels protagonistes de l'époque dans une intrigue somme toute conventionnelle. le seul reproche qui m'est venu à l'esprit durant ma lecture et une fois celle-ci terminée, c'est l'absence de charge émotive, cette petite pointe de chamboulement que l'on peut éprouver pour les créatures romanesques. Il régnait dans ce roman une froideur narrative où les descriptions d'élève appliqué à reconstituer l'Histoire s'amalgamaient de force au récit imaginé par l'auteur.
Une lecture en demi-teintes à laquelle j'attribue trois étoiles pour l'exactitude de la recherche car le style littéraire ne m'a pas tellement emballée.
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La question qui émane de ce livre est : l'Art peut-il se placer au-dessus de la politique? 

À chacun d'y réfléchir et d'argumenter.

Il s'agit de l'histoire réelle de Wilhelm Furtwängler, le célèbre chef d'orchestre berlinois, à la réputation internationale, de son cas de conscience lors de la montée du nazisme, la pression de Hitler, Goebbels, Goering, etc…, de ses choix (discutables pour certains), de la fin de la guerre, de la condamnation puis le blanchiment grâce notamment à des voix qui se sont élevées pour défendre l'homme qu'il fut (notamment Yehudi Menuhim).
Et puis la fin artistique douloureuse et l'effondrement d'une vie.

Parallèlement une histoire fictive, celle d'un jeune prodige de la musique et de sa mère, une diva connue.
S'en suivent une description de l'époque, de l'atmosphère, de l'exil, de l'envoi en camp pour la mère d'ascendance juive et de l'orchestre des musiciennes du camp.

La musique est présente dans tous les chapitres, mêlée à la folie nazie (exclusion des musiciens juifs, prestations devant les autorités, participation à l'anniversaire de Hitler, etc…).
Le questionnement est continuel, faut-il abandonner l'orchestre, les musiciens, fuir une Allemagne cauchemardesque ou continuer en espérant une Allemagne qui redeviendra celle des grands poètes et compositeurs? L'art avant toute chose et c'est là que le bât peut blesser. Quid des camps, quid des souffrances infligées? L'art oui mais à quel prix? L'art est politique quoiqu'en dise Furtwängler.

Les non musiciens ressentiront les vibrations qui animent les interprètes et la leçon donnée par le fictif Mayer au futur chef d'orchestre Rodolphe est explicite.

Un « bémol » personnel : je n'aime pas l'Histoire romancée. Quelque chose me dérange dans l'évocation de gestes, de pensées… attribuées à des êtres qui ont vécu.
D'autre part, les grands faits sont intégrés dans l'histoire sans approfondissement.
Je déplore aussi l'absence des sources (citations, lettres, textes en italique…).

Quant à l'écriture même, il m'apparaît que le niveau de langue n'est pas à la hauteur du sujet : comparaisons et clichés, tournures de phrases, longueurs, choix de vocabulaire… le tout créant une dichotomie dans le cadre d'une histoire délicate et douloureuse.
Le chapitre 41 contient un modèle du genre.
En revanche, l'échange entre Furtwängler et Rodolphe recèle d'éléments intéressants sur la direction d'orchestre.
Quant à la fin, elle contentera ceux qui associent roman et sentimentalisme.
En fin de compte livre inégal avec des élans désuets.

Mon avis est donc mitigé tout en reconnaissant que ce livre peut plaire aux amateurs du genre.

Merci à Babelio et aux Éditions Plon pour cet envoi.


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L'auteur nous faire vivre deux destins.
Celui de Wilhelm Furtwängler, immense chef d'orchestre allemand de l'avant-guerre. Les nazis arrivent au pouvoir et feront tout pour se l'attacher. Il fera tout pour se refuser, tout en continuant à exercer son art. Cette « compromission » lui sera reprochée après la guerre.
Celui de Rodolphe, personnage fictif, jeune musicien talentueux, qui choisira de quitter l'Allemagne pour échapper aux nazis.
L'un et l'autre se retrouveront au début des années 50, Rodolphe parvenant à la célébrité et Furtwängler vivant ses derniers jours, affaibli par l'âge et la maladie.
La problématique de la situation de l'artiste (et en particulier de l'artiste célèbre) par rapport à la politique et aux régimes totalitaire est bien posée.
Si le livre reste superficiel, il est néanmoins agréable à lire.
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Pourquoi? Pourquoi ce besoin d'insérer dans ce très beau roman une partie purement romanesque-fictive?
J'ai complètement décroché, sauté des pages pour me raccrocher au fond, au questionnement principal et je me suis perdue. L'art peut-il être plus puissant que la négation de soi, la destruction systématique de son âme et l'horreur qu'on a vécu, et quel est le prix à payer?

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L'auteur, pour écrire ce roman que j'ai beaucoup apprécié, s'appuie sur l'histoire véridique de Wilhem Furtwängler, pour évoquer le rapport des Nazis avec la musique classique. Il crée des personnages romanesques, nous suivons donc la formation de Christophe Meister excellent musicien et de sa mère Christa grande cantatrice qui déteste le nazisme et sera déportée car elle a un père juif. Tous deux personnages fictifs.

Comme tous les romans qui se passent lors de la montée du Nazisme, j'éprouve une angoisse pour tous les personnages juifs. Quand on sait ce qui va leur arriver, on a envie de leur dire : « fuyez mais fuyez vite ». C'est le cas pour la mère de Rodolphe, Christa qui hélas sera déportée alors qu'elle s'était réfugiée en France.

Mais j'oublie de vous dire le thème principal de ce roman, qui s'appuie sur des sources historiques très sérieuses, à savoir les rapports de Wilhlm Furtwängler avec le nazisme. Dès 1920, il est un chef d'orchestre reconnu et à la tête de l'orchestre de Berlin, il est une gloire internationale. Il n'a jamais été membre du parti Nazi et on le sait aujourd'hui à aidé de nombreux juifs à s'échapper de la persécution nazie. mais en revanche, il est resté en Allemagne jusqu'à la fin et a joué pour les dirigeants Nazis dont leur chef Hitler. Il était de façon évidente une caution pour le régime.

Pourquoi n'est-il pas parti de ce pays dont il détestait le régime ? Sans doute, c'est la thèse du livre, mettait-il la musique au dessus de la politique. Il voulait, aussi, montrer que l'Allemagne avait autre chose à montrer que ces horreurs nazies. Les paradoxes de la dénazification feront qu'il aura beaucoup de mal à se disculper alors que Karajan, nazi convaincu et membre du parti n'aura aucun ennui.

La partie romanesque, permet de raconter beaucoup de choses sur la direction d'orchestre et de rendre plus incarnée la montée du Nazisme. Je n'ai pas du tout aimé la révélation finale et cela ne rajoute rien au roman. J'espérais de toute mes forces que l'auteur n'oserait pas, mais si …
Lien : http://luocine.fr/?p=16976
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Wilhelm Furtwangler fut un grand chef d'orchestre qui dirigea l'Orchestre philharmonique de Berlin. C'est sa biographie, sur fond historique, que Xavier-Marie Bonnot nous livre. de la montée du fascisme jusqu'à l'élection d'Hitler, de la toute puissance allemande à sa déchéance, Furtwangler tient sa place de maestro et pratique son art. Il fait le choix de ne pas fuir l'Allemagne et met la musique au service de la propagande nazie.
En 1954, Rodolphe Meister, jeune chef d'orchestre, fils d'une cantatrice célèbre, tombée aux mains du système nazi et internée dans des camps, se souvient du grand maître qu'il a autrefois rencontré et admiré. Il doit à présent prendre sa place et son histoire personnelle est, plus qu'il ne le pense, liée à celle du célèbre Furtwangler...

L'art peut-il être au-dessus de la politique ?
C'est à cette réflexion que l'auteur veut nous amener mais, malheureusement, le sujet politique est trop peu développé pour approfondir la question. L'histoire de Berlin sous la férule d'Hitler est évoquée mais en superficie et la position délicate du héros qui fait le choix de ne pas quitter l'Allemagne nazie est peu abordée. le personnage de Furtwangler manque de consistance et ceux de Rodolphe Meister et de sa mère cantatrice, fictifs, ne sont là que pour la romance. Difficile pour moi de concilier histoire et romance. Et sans grande passion pour la musique classique, vous l'aurez compris, ce livre n'est pas un coup de coeur mais une lecture agréable toutefois qui saura séduire les amateurs du genre et de la musique classique.

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Une biographie romancée de Wilhelm Furtwängler chef de l l'Orchestre philharmonique de Berlin pendant la montée en puissance du nazisme jusqu'à la fin de la guerre. Que faire lorsque l'art devient un outil de propagande ? Partir ou rester ? Lui, n'a jamais voulu s'exiler, n'a jamais voulu quitter son pays, son Orchestre, ses musiciens. Mais il a refusé de faire le salut nazi ou a essayé de défendre ses musiciens juifs. Etait-ce suffisant ? J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur. Il a su me faire ressentir les dilemmes du chef d'orchestre, un homme d'art torturé, mal à l'aise en public. J'ai perçu ses émotions liées à la musique. Cependant, la fin m'a déçue et a terni mon avis sur ce roman que je trouvais très réaliste jusqu'à ce dénouement peu crédible et moins intéressant. #BerlinRequiem #NetGalleyFrance
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