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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Bordage nous entraine cette fois dans une quête initiatique. Celle d'un être dont le destin était déjà tout tracé et qui part dans une aventure folle. Il traversera des contrées qu'aucun autre membre de sa communauté n'aurait osé imaginer, il y trouvera l'amour et il va se découvrir lui-même, en tant qu'individu. Cette quête est aussi un conte post apocalyptique dans lequel les héros apprennent la tolérance, l'abnégation et la beauté des différences. Un chemin mystique est tracé pour le héros, qui veut rencontrer les dieux qui régissent son monde, et leur demander pourquoi la justice y est absente.

Véhir est un être mi-homme mi-cochon, il vit dans une communauté ancrée dans ses traditions séculaires. Pourtant Véhir ne se sent pas en communion avec les autres membres. Il est amoureux de la jeune Troïa, il semble que cette attirance soit réciproque, pourtant lors de la cérémonie rituelle de reproduction à laquelle les femelles en âge d'enfanter sont soumises, elle ne repousse pas un des mâles les plus puissants du village. En désespoir, Véhir s'échappe de l'enclos de fécondité en quête des dieux humains qui semblent régir le monde.

Lire Bordage s'est aussi être conquis par son pouvoir de narration. Une fable que l'on pourrait trouver, au premier abord simpliste, se transforme petit à petit en un conte philosophique. Même si l'on peut imaginer la fin de la quête qui se dessine au fur et à mesure des pages, il en reste un style très addictif et de véritables interrogations sur notre société. Il est certain que je vais dès à présent me mettre moi aussi en quête… mais d'un autre roman de Bordage

❓Un autre livre de Bordage à me conseiller ?

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Ça commence dans la fange d'une communauté de grognes (mi-hommes mi-cochons) ou les gènes humains et les traces de civilisation s'effacent petit a petit et ou la peur gouverne le groupe, sous la coupe de mâles dominants, s'appuyant sur des légendes et terreurs quasi religieuses.
D'autres communautés d'hybrides entrent en scène, toutes plus laides et cruelles les unes que les autres, entre lesquelles les luttes de pouvoir émergent progressivement : le trône de fer en version trash et dégénérée, et dans des lieux, en France, dont la désignation rappelle quelques souvenirs : La Dorgne, le grand centre....
Vehir, le grogne en fuite, va poursuivre sa quête des dieux humains, avec des femelles et un mâle d'autres communautés dans la même situation que lui, et la troupe en route vers le grand centre va devoir échapper à tous les pièges, prédateurs, armées lancées à leur poursuite, ennemis invisibles...Le seigneur des anneaux, toujours version trash.
Même si c'est parfois drôle, c'est violent et il y a peu de place pour la subtilité. L''intrigue reste très basique, comme engluée dans un langage dégénéré, qui plombe le style, et ça devient lassant à la longue. Les ressorts du suspens ne varient pas beaucoup et il ne reste plus que la survie qui tient le suspens. On commence à saisir l'origine de la situation et le sens de cette quête, dans le dernier tiers du livre.
Ce parti pris de l'animalité envahit tout le roman et empêche tout ce qui fait d'habitude la qualité des oeuvres de Pierre Bordage : l'imagination, la caractérisation des personnages, le cadre et les métaphores politiques...
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Ah la régression humaine ! Vaste sujet ! Intriguant concept !
Dès les premières phrases, du genre :
"L'est colère c'te puceau ! Attendra't la prochaine fête de l'Humpur pour te battre.
- L'est en fraye avec troïa Orn, fit une voix.
- Croit sans doute que c'te femelle est qu'à lui !"
j'ai bien ri !
.
C'est dans le pays de la Dorgne que l'action se déroule. Véhir est amoureux. de troïa Orn. Sauf que l'amour ne devrait pas faire partie de son patrimoine génétique. Seul le rut compte, la perpétuité de l'espèce. Dans la Dorgne, on partage, et Véhir refuse cela. le soir S du jour J, il pique sa crise et s'enfuit de son village, envoyant valser la cérémonie bisannuelle du rut, et au passage, sa condition révoltante de ripaille sur pattes, condamné à oeuvrer la tête baissée dans les champs ou à servir de repas gastronomique pour le Comte de Luprat, le voisin...
Car Véhir est grogne, soit un homme-cochon.
Le Comte de Luprat, lui, (et ses sujets) sont des hommes-loups.
Ainsi va le cycle de la vie !
.
Dans sa fuite éperdue, Véhir va tomber sur un être étrange, qui lui ressemble un peu mais qui a trois phalanges à ses doigts, un groin tout petit et une posture plus altière... La légende des dieux humains est peut-être vraie... Surtout lorsque l'étranger l'emmène dans sa grotte, repaire caché, où sont stockés des tas d'objets encore plus étranges dont l'utilité est encore à trouver...
Des sentiments interdits et inédits vont envahir Véhir, qui ne le quitteront plus jamais.
Car dans la Dorgne, réfléchir est un acte mal vu, et ceux qui s'y sont essayé ont terminé dans une marmite.
.
Ce qui va suivre est une course folle à travers le pays, une quête de vérité et d'identité, une tentative de compréhension du passé et du présent, une interrogation sur l'avenir. Et par dessus tout, une histoire d'amour...
.
Si le sujet est des plus attrayant, le pourquoi du comment les hommes en sont arrivés là, la recherche d'un temps perdu qui nous ramène à nos délires actuels de technologies performantes et innovantes {On en revient toujours à ce point ; et c'est fou de constater à quel point il existe de façons différentes de nous mener à la déchéance... le point de départ est le même, il suffit de tirer une petite épingle qui nous effraie, et nous voilà avec une vision nouvelle de notre fin. Je trouve ça fascinant. C'est en cela que la SF est merveilleuse ! Amis d'avenir, bonjour !}
Bon, qu'est-ce que je disais ?

Ah oui : la base est intéressante (les êtres qui peuplent désormais la Terre [qui, au passage, a changé de nom] sont des êtres mi-homme mi-animaux qui se sont brimés par des lois basées sur un mythe incertain, qui ont oublié le nom des choses, qui ont oublié les technologies de bases, qui retournent inexorablement au Temps 0...), mais j'ignore pourquoi, j'ai eu énormément de mal à avoir de la compassion pour les personnages.
.
Il pouvait leur arriver n'importe quoi, j'avoue que ça ne m'aurait pas dérangé. Peut-être que je me disais, en mon for intérieur : tant pis pour eux, c'est pas faute d'avoir prévenu le monde, d'avoir tiré des sonnettes d'alarme, s'ils ont sont arrivés là, c'est de leur faute. [oui, enfin non, je n'ai pas de pitié pour l'être humain] Ceci est annoncé, c'est comme ça.
.
Terrible n'est-il pas ?
Il n'empêche que la magie n'a pas vraiment fonctionné sur ma personne, bien que je l'aurai souhaité.
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Cela faisait un moment que je ne m'étais pas plongé dans une oeuvre de Pierre Bordage, surtout après une enchaînement de quelques déceptions dans ces « récentes » parutions. Retour donc à la fin des années 90 avec « Les fables de l'Humpur » dont j'étais passé à côté jusqu'à présent.


Bordage nous expose un monde post-apo/médiéval dans lequel des êtres hybrides, croisements d'animaux et d'humains , vivent dans une société fortement divisée en castes. Ce roman se lit d'ailleurs plus comme de la fantasy (avis aux amateurs) que comme de la SF pure que cela soit par le traitement des personnages, du monde médiéval ou de cette histoire tournant autour d'une quête.


Pierre Bordage possède un talent de conteur hors pair et sait immerger son lecteur, le faire vibrer au rythme de cette aventure et rendre ses protagonistes attachants. Cela ne l'empêche pas de tomber parfois dans le piège de la facilité qu'elle soit au niveau de l'intrigue elle-même ou des personnages un brin caricaturaux.


Entre tendresse et violence, l'auteur français nous livre une belle aventure, épique, non dénué d'incohérences mais passionnante du début à la fin. C'est bien là le principal.
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Je viens de finir les fables de l'humpur, d'ordinaire j'ai une sainte horreur de la fantasy que je juge souvent raciste (je ne voie pas pourquoi un orc serait plus bête qu'un nain...) Mais Bordage qui est effectivement humaniste n'est pas tombé dans ce travers.
Les personnages sont très attachants comme souvent chez Bordage on échappe pas à des scènes d'amour un peu fleur bleue.
Mais c'est un très bon livre , le dénouement est peu rapide à mon goût.
A l'heure de la viande clonée et des cellules souches, la réflexion sur l'ingénierie génétique m'a interpellé.
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voici le roman des chimères en quête de liberté et d'humanisme... Entre inspiration médiévale et anticipation, Bordage nous alerte bien en avance sur les thématiques écologiques... A dévorer !
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A lire absolument, un bon sujet sur les dérives de l'humanité et un bon livre qui fait réfléchir : très philosophique mais facile à lire.
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Le récit débute dans le pays de la Dorgne où cohabitent des êtres hybrides mi-animaux mi-humains, plongés de génération en génération dans une régression vers l'animalité. Leur société est bâtie sur un système féodal de castes bien réglé, les clans d'animaux prédateurs dominant les tribus d'herbivores qui leur servent à la fois de serfs et de nourriture. Tous sont cependant soumis aux règles du clergé de l'Humpur qui prohibe les mélanges entre tribus et les comportements trop individualistes, le manquement à ces règles étant puni de mort. Il se raconte que leurs terres furent jadis occupées par les dieux humains, des êtres parfaits disparus depuis fort longtemps dans les montagnes du Grand Centre, qui, seuls, pourraient délivrer les créatures de leurs tourments. Véhir, un paysan grogne (homme-cochon) et Tia, une aristocrate hurle (femme-louve), tous deux en rupture d'avec leur communauté respective, vont partir en quête du Grand Centre, croisant au cours de leur périple toutes sortes de créatures dans un monde empli de dangers et de superstitions, avant de parvenir à la découverte du secret de leurs origines. Sur la trame assez éculée de la quête initiatique, l'auteur brode un roman prenant et original, en particulier grâce à la description minutieuse de cette société de chimères au langage bien particulier, sabir alliant ancien français, locutions tronquées et cris d'animaux. Il en résulte un excellent récit d'anticipation à découvrir dès le lycée.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Avec Les fables de l'HumpurPierre BORDAGE imagine des êtres hybrides entre l'homme et l'animal, qui perdent de génération en génération leur humanité, tout en vénérant les humains disparus. Leur société est de type féodal et chaque caste à un rôle bien défini sans possibilité de passage de l'une à l'autre. C'est ainsi que celle des loups (les hurles) domine celle des cochons (les grognes), la première ayant un comportement d'éleveur à l'égard de la deuxième, laquelle se comporte comme un bétail volontaire en organisant la reproduction ou la castration, puis l'engraissement de certains individus pour les donner à manger aux maîtres. D'autres castes sont plus isolées et/ou indépendantes, comme celles des chats (les miaules) ou des serpents (les siffles). Chaque caste voue par ailleurs un véritable culte à l'Humpur, lequel peut se définir comme un clergé tout puissant dans cette société hiérarchisée.
Dans cet univers, Véhir le grogne se révolte contre l'ordre établi et quitte sa communauté. Il rencontre alors Tia la hurle avec qui il part à la recherche de leurs origines communes, l'Humpur, en d'autres termes l'homme pur. Cette quête est un périple entre la Dordogne (la Dorgne) et le point culminant du Massif Central (le Grand Centre), où le cours d'eau éponyme de la Dorgne prend sa source. C'est l'occasion pour les protagonistes de rencontrer les différents représentants d'une humanité en totale régression et de vivre des aventures pour le moins dangereuses quand le héros n'est finalement qu'une proie dans un monde dominé par des prédateurs.
Pour développer cette intrigue Pierre BORDAGE travaille sa prose de façon à rendre palpable cette régression de l'humanité. Cela prend la forme d'une perte progressive du langage, la syntaxe étant pervertie, le vocabulaire, inspiré de l'ancien français, donnant bel et bien le sentiment d'être d'un autre temps. Quant au message de l'auteur, c'est celui de l'acceptation de l'autre et de l'amour envers son prochain, en dépit des différences, afin de transcender les barrières raciales, aussi hautes soient-elles. Quant au final, il plonge le lecteur dans une thématique classique de la science fiction, celle d'une humanité fautive du fait de sa course incessante après le progrès technologique.
Roman à la croisée des genres, Les fables de l'Humpur est ambivalent sur au moins trois points. En premier lieu, si l'univers en lui-même est plutôt original, l'intrigue ne l'est guère ; en deuxième lieu, aussi intéressants soient les caractères développés, il est bien difficile de véritablement s'y attacher ; enfin, l'intérêt de la prose de l'auteur est atténué par bon nombre de longueurs et par une morale un peu trop facile. le sentiment dominant en fin de lecture est toutefois celui d'une histoire parfaitement contée qui aurait beaucoup gagnée à moins de facilité dans son propos et à plus de complexité dans les sentiments sollicités.
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les animaux devenus presque humains, exercice intéressant et bien mené par l'auteur.
Le cochon et la louve s'allient pour mener une quête sur leurs origines (que je ne peux pas dévoiler,sinon ça perd de son intérêt)
Se lit très facilement et change un peu des thèmes habituels de l'auteur.
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