Le poème est plus beau si nous devinons qu'il est l'expression d'un désir et non le récit d'un fait.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
Le congrès
Ce dernier déclina mon offre , en me disant qu'il devait absolument se rendre au Congrès. Je compris tout de suite qu'il ne faisait pas allusion au prétentieux édifice à coupole qui se trouve au bout d'une avenue habitée par des Espagnols, mais bien a quelque chose de plus secret et de plus important. Les gens parlaient du Congrès, certains en s'en moquant ouvertement, d'autres en baissant la voix, d'autres encore avec appréhension ou curiosité ; tous, je crois bien, ignoraient de quoi il s'agissait.
Sauf dans les pages sévères de l'Histoire, les faits mémorables se passent de phrases mémorables. Un homme sur le point de mourir cherche à se rappeler une gravure entrevue dans son enfance ; les soldats qui vont monter à l'assaut parlent de la boue ou du sergent.
Si l'espace est infini, nous sommes dans n'importe quel point de l'espace. Si le temps est infini, nous sommes dans n'importe quel point du temps.
Je n’essaierai pas de décrire (des meubles) car je ne suis pas sûr de les avoir vus, malgré l’aveuglante lumière. Je m’explique. Pour voir une chose il faut la comprendre.
Ce qui importe ce n'est pas de lire mais de relire.
J'éprouvai ce que nous éprouvons tous à l'annonce d'un décès : le regret, désormais inutile, de penser qu'il ne nous aurait rien coûté d'avoir été plus affectueux.
Je n’écris pas pour une petite élite dont je n’ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu’on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J’écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.
L'homme oublie qu'il est un mort qui converse avec les morts.
Je suis un homme lâche: je ne lui donnais pas mon adresse pour m'éviter l'angoisse d'attendre des lettres.