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Citations sur Le livre de sable (127)

Il risqua une timide question :
- Comment se porte votre mémoire ?
Je compris que pour un garçon qui n'avait pas encore vingt ans, un homme de plus de soixante-dix ans était quasiment un mort. Je lui répondis :
- La plupart du temps elle ressemble à l'oubli, mais elle retrouve encore ce qu'on lui demande.
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Il était intelligent mais il avait tendance à prendre les choses au sérieux, y compris les congrès et l'univers, qui n'est peut-être lui-même qu'une plaisanterie cosmique.
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Vous n'avez jamais été à Lobos ? Peu importe ; il n'y a pas un village de la province qui ne soit identique aux autres, jusque dans le fait de vouloir être différent. Mêmes rues de terre battue, mêmes ornières, mêmes maisons basses, comme pour donner plus d'importance à un homme à cheval.
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Je demeurai pensif et lui demandai s’il se sentait vraiment le frère de tous. Par exemple de tous les croque-morts, de tous les facteurs, de tous les scaphandriers, de tous ceux qui habitent à des numéros pairs, de tous les gens aphones, etc. Il me dit que son livre se référait à la grande masse des opprimés et des parias.
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Je compris qu'une chose inespérée ne m'était pas interdite et je posai mes lèvres sur sa bouche et sur ses yeux. Elle m'écarta avec une douce fermeté, puis elle déclara:
" Je serai tienne dans l'auberge de Thorgate. Je te demande d'ici là de ne pas me toucher. Il vaut mieux qu'il en soit ainsi."
Pour un célibataire d'un certain âge, l'amour offert est un don auquel on ne s'attend plus. Le miracle a le droit d'imposer des conditions.
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Pour voir une chose il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l'action de couper. Que dire d'une lampe ou d'un véhicule ? Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaire ; le passager d'un bateau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d'équipage. Si nous avions une réelle connaissance de l'univers, peut-être pourrions-nous le comprendre.

Para ver una cosa hay que comprenderla. El sillón presupone el cuerpo humano, sus articulaciones y partes ; las tijeras, el acto de cortar. Qué decir de una lámpara o de véhiculo ? El salvaje no puede percibir la biblia del misionario ; el pasajero no ve el mismo cordaje que los hombres de a bordo. Si viéramos realmente el universo, tal vez lo entenderíamos.

(pages 125-126 ; there are more things)
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[...] Je lui dis qu'on allait venir me chercher.
- Vous chercher ?
- Oui. Quand tu auras mon âge, tu auras perdu presque complètement la vue. Tu ne verras que du jaune, des ombres et des lumières. Ne t'inquiète pas. La cécité progressive n'est pas une chose tragique. C'est comme un soir d'été qui tombe lentement.

[...] Le dije que iban a venir buscarme.
- ¿ A buscarlo ?
- Sí. Cuando alcances mi edad habrás perdido casi por completo la vista. Verás el color amarillo y sombras y luces. No te preocupes. La ceguera gradual no es una cosa trágica. Es como un lento atradacer de verano.

(page 36 ; L'autre / El oltro ; traduction Françoise Rosset ; Folio bilingue)
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Nos routes se croisaient. Cet après-midi là, Ulrica continuerait son voyage vers Londres et moi, je m'en irais vers Edimbourg.
"Dans Oxford Street, me dit-elle, je mettrai mes pas dans les pas de De Quincey, à la recherche d'Ann, perdue dans la foule de Londres.
- De Quincey, répondis-je, a cessé de la chercher. Moi, à longueur de journée, je la cherche encore.
- Il se peut, dit-elle à voix basse, que tu l'aies trouvée."
Je compris qu'une chose inespérée ne m'était pas interdite et je posai mes lèvres sur sa bouche et sur ses yeux. Elle m'écarta avec une douce fermeté, puis elle déclara :
"Je serai tienne dans l'auberge de Thorgate. Je te demande d'ici là de ne pas me toucher. Il vaut mieux qu'il en soit ainsi."
Pour un célibataire d'un certain âge, l'amour offert est un don auquel on ne s'attend plus. Le miracle a le droit d'imposer des conditions. Je pensai à mes exploits de jeunesse à Popayan et à une jeune fille du Texas, blonde et svelte comme Ulrica, qui m'avait refusé son amour.
Je ne commis pas l'erreur de lui demander si elle m'aimait. Je compris que je n'étais pas le premier et que je ne serais pas le dernier. Cette aventure, peut-être l'ultime pour moi, n'en serait qu'une parmi bien d'autres pour cette resplendissante et fière disciple d'Ibsen.
Nous reprîmes notre chemin, main dans la main.
"Tout ceci est comme un rêve, dis-je, et je ne rêve jamais.
- Comme ce roi, répondit Ulrica, qui ne put rêver que lorsqu'un magicien le fit s'endormir dans une porcherie."
Puis elle ajouta :
"Ecoute bien : un oiseau va chanter."
Peu de temps après, nous entendîmes son chant.
"Dans ce pays, dis-je, on prétend que lorsqu'une personne va mourir elle prévoit l'avenir.
- Et moi je vais mourir", annonça-t-elle.
Je la regardai, stupéfait.

Extrait de "Ulrica"
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Pour voir une chose, il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l'action de couper (...). Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaire ; le passager d'un bateau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d'équipage. (p. 67)
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J'éprouvais ce que nous éprouvons tous à l'annonce d'un décès : le regret, désormais inutile, de penser qu'il ne nous aurait rien coûté d'avoir été plus affectueux.
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