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sur 661 notes
Livre moyen. Toujours un style original, mais bien moins bon que dans le génial "Fictions" du même auteur . Agréable, sans plus.
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Pour mes deux semaines de vacances andalouses j'avais pris pour défi de lire Borges en espagnol, langue que, malgré mes efforts, je balbutie encore.

Pas ses oeuvres complètes, non, juste ces 13 nouvelles réunies dans le livre de sable, choix idéal pour lire sur la plage, hahaha. Et en vulgaire tricheur, en édition bilingue, traduction en page de droite.
Défi accessible, donc. Croyais-je...

Car c'est en lisant Borges que Babelio, du moins le mien, si je puis dire, a commencé, n'ayons pas peur des mots, à déconner.
Je reçus tout d'abord quelques messages internes. Ravi, j'y répondis par de longs textes ... qui furent aussitôt remplacés par du vide : un carré noir aussi incongru qu'impoli. Babelio me censurait, sans préavis ni raison.

Puis ce fut une demande d'invitation à devenir l'ami de l'un ou l'une d'entre vous. Mais en l'ouvrant je découvris, perplexe et déçu, qu'elle émanait ... de mon propre profil. Absurde ! Je la refusai aussitôt. Trop vite peut-être. Que signifie ce réflexe si ce n'est le dégoût de moi-même ?...

N'ayant encore jamais été confronté à ces bugs, j'en déduisis logiquement que ma lecture de Borges ne pouvait qu'être à l'origine de ces facéties informatiques.
À moins que ce ne fussent des failles, des brêches par lesquelles j'aurais pu entrapercevoir le véritable, l'obscur dessein de Babelio ? C'est éprouvé, c'est par les brêches que nous parvient la lumière.

Plongé dans une intense réflexion, je réalisais alors que mes lectures diffèrent depuis que je suis sur Babelio. Plus assidues, concentrées, profondes. À la recherche des bons passages puis, livre refermé, aussitôt lancé dans les réflexions nécessaires à une éventuelle critique. Pourquoi ? Pour qui ? Pour moi, vous, les deux ? Ou pour Lui, Babelio ? Pour le nourrir, ce monstre glouton jamais rassasié ?

Comment puis-écrire "je suis sur Babelio" ? Serait-ce un lieu, un monde, un univers parallèle ? S'il en est un, est-il stable, pérenne, éternel ? Quelles en seraient ses frontières ? Quelle charge soutiendrait-il ? le poids de tous les textes écrits, lus et commentés dans toutes les langues depuis la naissance de l'écriture ?

De même, puis-je dire que "j'ai" Babelio ? D'avoir installé l'appli m'autorise-t-il à dire que je possède tout ou partie de Babelio ?
Être ou avoir Babelio ? Là est la question.
Ou, bien avant celle-là, qu'est-ce donc que Babelio ?

Une vulgaire base de données : des auteurs ayant écrit des livres lus par des lecteurs qui produisent citations et critiques, appréciées et commentées par d'autres lecteurs qui peuvent s'inviter et communiquer entre eux. Architecture basée sur ces 4 seules tables : auteurs, livres, lecteurs, critiques-citations. Bien maigre squelette.

Babelio c'est surtout l'ambition de devenir le réseau social de la lecture. Un club ouvert à tous, gigantesque mais restant convivial, doué d'omniscience et d'ubiquité. Ça comble un vide, alors on afflue et on en devient vite dépendant. Sans vraiment comprendre pourquoi... Moi qui me méfie des géants du web, que fais-je ici à livrer l'intimité de mes lectures ? D'autant qu'un malicieux fantôme m'y poursuit, décochant ses flèches assassines.

Babelio c'est aussi un labyrinthe en perpétuelle expansion dont les chemins tracés par tous nos "X aime la citation de Y extraite du livre que Z l'avait convaincu de lire" bâtissent un labyrinthe tentaculaire et exponentiel qui aurait, à coup sûr, inspiré Borges.

Je ne m'imaginais pas commenter la moindre ligne de Borges. Je préfère vous livrer le pitoyable galimatias de mes réflexions inabouties dans lesquelles m'avaient plongé ces récits déconcertants, débordants d'érudition et de surprises.

Treize petits contes auxquels je repenserai souvent et que je vous invite à lire et relire, pour bien gamberger.
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Borges et sa recherche de l'infini, de quoi donner de la matière aux rêves. Les petits grains de sable que je cherche sont ici, ceux du marchand de sable. Et je creuse toujours plus dans ce livre de sable, cette œuvre éphémère, ce château de sable fait de mots réellement magiques tracés sur une plage, que les vagues viennent effacer. Je me demande si c'est voulu de la part de Borges la perception que j'ai de ses livres, parce que je les vois qui s'écoulent dans mon esprit comme dans un sablier, parce que je les oublie, avec le temps qui passe, mais il suffit d'y revenir, de retourner le sablier, pour réactiver le mécanisme et pour que le sable s'écoule, encore et encore.
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L'avantage, on s'en doutera, de ces volumes de la collection "Folio bilingue", est de lire le texte original sans la manutention du dictionnaire en cas de difficulté. C'est paresseux, inqualifiable, mais cela permet de ne pas perdre le fil de l'histoire, et de la lire en deux versions. Du reste l'espagnol de Borges est volontairement, traîtreusement simple, et ses malices, traits d'humour et facéties sont plus perceptibles dans la traduction (pour un Français qui n'a pas de l'espagnol une pratique constante). En d'autres cas, comme celui d'Alejo Carpentier (El acoso, Chasse à l'homme), la lecture de l'original est simplement trop difficile et l'édition bilingue vise des lecteurs d'un meilleur niveau.
La comparaison de ces deux auteurs permettrait de montrer la vanité de nos catégories littéraires : que signifie littérature sud-américaine, terme englobant en trois mots tout un continent, deux siècles au moins de création, et des tempéraments aussi opposés que celui de Borges, qui cultive la référence européenne érudite, et Carpentier, Cubain engagé ? De même, parler de "contes fantastiques" à propos de ceux de Borges risque de tromper le lecteur : aucune peur, même aucune inquiétude, aucun sentiment d'horreur, mais la mise en oeuvre d'une ironie constante, qui va du pastiche distancié de Lovecraft à des fables et apologues dont la moralité serait (s'il se permettait de la formuler) une question métaphysique. L'auteur avait déjà dit ailleurs, et le signale ici, que métaphysique, théologie et littérature fantastique ont beaucoup en commun : "Je me souviens d'avoir lu sans ennui, me répondit-il, deux contes fantastiques. Les Voyages du Capitaine Lemuel Gulliver, que beaucoup de gens tiennent pour véridiques, et la Somme Théologique." (p. 201) Ces contes sont de bizarres objets raffinés, des machines célibataires sans autre utilité que le plaisir de l'esprit.
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Comme beaucoup, je suis plus familier de Fictions – souvent relu - que du Livre de sable. Dans ce recueil tardif (1975), Borges montre moins de génie que dans Fictions (1956) mais fait preuve d'une maîtrise incomparable de la forme. On n'y trouve pas la logique perverse de la Loterie à Babylone, le vertige savant de la Bibliothèque d'Alexandrie ou la noirceur de Sud. En revanche son art du paradoxe et de la concision est achevé. Borges rédige onze de ses treize nouvelles à la première personne alors que les âges, les caractères, les lieux et les époques sont aussi divers qu'arbitraires. Il joue la précision d'un style froid, détaché et objectif quand il se moque de la vraisemblance. Et on le suit parce que chaque phrase est enrichie d'une idée, dans une perpétuelle fuite en avant.

On y trouve, principalement dans le congrès, le plus longue de ces nouvelles, le prodigieux mélange Borgien. L'accumulation monstrueuse des livres et leur destruction (p 52) ; les impressions brèves et impeccables (« Les enclos étaient empierrés ; le bétail nombreux, maigre et bien encorné ; les queues tourbillonnantes des chevaux touchaient le sol. Pour la première fois je connus la saveur qu'à la viande d'une bête fraichement abattue », p 42) ; les détails autobiographiques marqués d'ironie (« Un homme de lettres qui s'est consacré à l'étude des langues anciennes, comme si les modernes n'étaient pas suffisamment rudimentaires », p 28) ; le souvenir marqué de duplicité (« J'ai encore à la mémoire les deux aspects du domaine : celui que j'avais imaginé et celui que mes yeux contemplèrent enfin », p 41, « Les années passent, et j'ai si souvent raconté cette histoire que je ne sais plus très bien si c'est d'elle que je me souviens ou seulement des paroles avec lesquelles je la raconte », p 84) ; sans oublier la méchanceté « Il tirait vanité de choses diverses : du fait d'être uruguayen, d'être créole, d'attirer toutes les femmes , de s'habiller chez un tailleur très cher et, je ne saurai jamais pourquoi, d'être d'origine basque, alors que cette race en marge de l'histoire n'a jamais rien fait d'autre que de traire les vaches » p 38) ; et enfin la cruauté religieuse (« J'appris que depuis la fin de la dernière guerre, ce roi voyait d'un mauvais oeil les étrangers et qu'il avait l'habitude de les crucifier. Pour éviter un pareil sort, qui convient moins à un homme qu'à un Dieu, j'entrepris d'écrire une drapa, ou dithyrambe qui célébrait les victoires, la renommée et la magnanimité du roi », p 95).

Un Borges chimiquement pur.
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Une fois, quand j'avais treize ans, j'ai loupé le bus pour rentrer de mon cours de guitare. Je suis alors entrée dans une librairie et avec mon petit porte-monnaie de collégienne pas très garni, j'ai choisi un mince livre intitulé "Histoire universelle de l'infamie", de Jorge Luis Borges. Le nom d'auteur ne me disait rien, mais j'ai bien aimé le titre. Et j'ai fait une révélation ! Le temps que l'autre bus arrive, j'étais dedans à fond. A l'époque, Poe était mon idole littéraire, et j'ai découvert dans ces courts écrits de Borges quelque chose de ressemblant, mais en plus épuré, plus universel et moins mélodramatique. Quelque chose qui ne donne pas seulement un frisson, mais un frisson doublé de réflexion. Je me souviens encore de ces petites histoires d'une érudition historico-fantastique; d'un miroir magique, d'un lépreux, d'une carte de royaume aussi grande que le royaume, d'une veuve pirate chinoise.....



Quelques décennies plus tard, me voilà devant ce petit "Livre de sable" du même auteur. Les histoires d'un fantastique moderne, où le fantastique est créé par l'atmosphère particulière de la narration. Les thèmes chers a Borges sont tous présents; l'histoire, la politique, l'alter ego, l'universalité et la synthèse de la connaissance humaine. Pas mal de traits autobiographiques, tout ça baignant par ci-par là dans la mythologie nordique savamment dosée. Les deux premières histoires ne m'ont pas particulièrement accrochée, mais j'ai retrouvé mes sensations d'autrefois à partir de la troisième, "Le congrès". Et c'était parti pour une petite tournée fantasmagorique jusqu'à "Le livre du sable", une histoire tout simplement parfaite. Peut-on rassembler toute la connaissance du monde et d'en extraire une quintessence; une sorte d'un "mot qui tue"? Est-ce seulement la peine, la connaissance étant tellement relative ? Que va t'on léguer à ceux qui viendront après nous ? Les thèmes qui méritent réflexion et que Borges façonne par sa plume en petits diamants littéraires bien ciselés.


Et je continue à penser que "Le masque de la Mort Rouge" est l'histoire le plus "borgesienne" de Poe !
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Borges est un auteur de nouvelles argentin, qui nous livre ici un recueil de treize nouvelles fantastiques, qui donnent à réfléchir. Leur lecture n'est pas aisée, leur compréhension encore moins, mais les messages que l'on pense interpréter sont remplis de bons sens et de réflexion. Je développerais ici seulement les quelques nouvelles qui m'ont le plus plût et qui délivrent les messages les plus forts.

La nouvelle qui ouvre ce récit est L'autre, dans laquelle l'auteur se met en scène sous la forme de deux personnages distincts, mais de même identité, qui se rencontrent dans deux temporalités différentes, à deux endroits différents. Ces deux personnes identiques servent de miroir, pour penser la rencontre de soi. Une nouvelle qui confond réalité (avec l'aspect autobiographique) et fiction (le fantastique de la rencontre), pour nous amener à aller à notre propre rencontre, à descendre au plus profond de soi pour apprendre à se connaître davantage. Une pratique qui rappelle clairement la descente de Thesée dans le labyrinthe pour aller à la rencontre du Minotaure. En descendant à la rencontre du Minotaure, Thesée va affronter une part de lui-même. La thématique du labyrinthe est d'ailleurs omniprésente dans les oeuvres de Borges (notamment dans son recueil Aleph, dans lequel le labyrinthe fait parti du titre). Une nouvelle à mettre en parallèle avec Utopie d'un homme fatigué, dans laquelle un homme de notre temps rencontre un homme du futur. Borges nous invite donc à faire l'expérience du questionnement de soi et du monde.

There are more things est sans doute la nouvelle de Borges que j'ai préféré. Son contenu est extrêmement dense, et nous donne à réfléchir sur de nombreuses choses. C'est sans équivoque une nouvelle fantastique, puisque l'auteur pose un cadre réaliste au récit (une maison tout ce qu'il y a de plus banal) tout en y incorporant des indices qui s'ancrent dans l'esprit du lecteur et qui doivent lui permettre de croire plus facilement au basculement vers le fantastique. le nouveau propriétaire de cette maison ne se montre pas, il a des horaires de travail étranges, on retrouve un cadavre de chien devant chez lui… tant d'éléments qui doivent monter en intensité pour nous faire croire que cette personne est en vérité un monstre. le plus fort, c'est que jamais rien n'est explicité, tout est suggéré. Ce « monstre » n'est jamais montré, pourtant tout le monde pense que c'est un monstre ; alors que c'est purement fantaisiste de croire que cela puisse exister dans un monde aussi réaliste que cela. C'est là toute la magie de l'écriture borgesienne, qui arrive à nous conduire vers des ailleurs insoupçonnés.

La nouvelle La nuit des dons se présente sous un récit simple, mais est beaucoup plus danse qu'il n'y paraît, puisque l'auteur nous invite à nous questionner sur le pouvoir de la parole narrative. Dans ce récit, on a une histoire qui est raconté à travers une autre histoire, on a donc un enchâssement des récits, qui va perturber les identités et brouiller l'esprit du lecteur. Qui parle réellement ? Quand ? On se perd dans l'immensité spatio-temporelle de la nouvelle, on ne sait plus si l'histoire contée est réelle, fantastique ou onirique. Cette nouvelle tend à nous faire prendre conscience que le langage a un potentiel créatif et qu'il peut aisément modifier la réalité, au profit de récits fantasques.

La nouvelle qui clôt ce recueil et lui donne son titre, le livre de sable, est sans doute l'une des nouvelles les plus complexes à appréhender du récit. Un homme reçoit un étrange livre, qui s'avère être un livre magique, puisqu'il ne contient ni début ni fin et est donc infini. Ce livre infini contient en réalité tous les livres du monde ; et comme le nombre de livres existant est énorme, il ne peut tous les contenir et les représenter et devient donc infini. L'homme n'a donc jamais accès à la totalité du monde et la représentation de ce monde est donc un échec. de plus, il me semble cette oeuvre, placée en dernière position du recueil, n'a pas été placée ici par hasard. En effet, on pourrait supposer que le livre de sable est une oeuvre testamentaire, qui fait prendre conscience que la vie n'est qu'éternelles recommencements, et que tout homme n'est que grain de sable dans cette grande humanité.

Ce qui intéresse donc pleinement Borges, c'est cette quête de soi, qui fait que l'on va aller à sa propre rencontre, à sa propre découverte, via le passage obligé du labyrinthe, tellement dépeint dans les oeuvres de l'auteur. le voyage confronte le personnage et le lecteur à lui-même : ses peurs, ses doutes, ses incertitudes. La lecture devient donc un voyage, dans lequel le lecteur se retrouve piéger et doit errer à la recherche de la quête de sens. C'est remarquablement écrit, et si bien pensé. Borges était un génie.

Entre réalisme et fantastique, réel et irréel, laissez-vous porter dans l'univers labyrinthique de Borges. Questionnements philosophiques assurés !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Je me répète mais je ne suis pas une grande adoratrice des nouvelles et ce n'est pas Jorge Luis Borges qui me réconcilie avec le genre.

Je n'ai pas apprécié ma lecture, je serai donc très brève, aussi brève que les nouvelles de ce recueil, la palme revenant à la dernière - qui lui donne son nom- , "Le livre de sable", qui ne dépasse pas six pages. Six pages n'offrent pas, de mon point de vue, de terrain propice aux développements d'un récit, à peine est-ce une trame narrative ; il y manque l'intensité ; on ne peut s'attacher à rien en six pages, ni au(x) personnage(s), ni aux événements. Fait d'autant plus frustrant quand on sent qu'il y a matière à donner plus. Mr Borges serait-il avare de son talent ?

Aucune des nouvelles de ce recueil n'aura trouvé grâce à mes yeux, elles m'ont toutes soit égarée, soit ennuyée. Pourtant, le petit air de mystère et de fantaisie qui plane sur elles était prometteur... Tant pis, je secoue le sable de mes sandales et je passe mon chemin.


Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge AUTOUR DU MONDE
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Borges a un talent fou pour nous emmener dans l'imaginaire, tout en veillant à donner un semblant de réalisme. Son style direct, presque parlé, est très facile à lire. Ses nouvelles très courtes troussent avec intensité une dramaturgie qui nous plonge dans les interstices spatio-temporelles, dans l'ère du doute, du fantastique et de l'onirisme, avec le plus souvent une perte des repères spatio-temporels et de l'identité même des personnages. Une confusion parfaitement maîtrisée, d'une intelligence rare, que j'ai trouvée proprement jubilatoire ! Il nous mène par le bout du nez, sans jamais nous perdre. Il joue avec les apparences, dans des jeux de masques à la Pirandello. Il se met en scène, de manière autobiographique, ou parfaitement irréelle tel ce double imaginaire de la première nouvelle »L'autre ».

« Personne ne s'intéresse maintenant aux faits. Ce ne sont que de simples points de départ pour l'invention et le travail de l'esprit. Dans nos écoles, on nous enseigne le doute et l'art d'oublier », écrit-il dans la nouvelle « Utopie d'un homme qui est fatigué ». Ce doute, il l'instille, avec un sens du décalage inouï et une réelle audace. Il est capable de conclure une nouvelle, en l'occurrence Avelino Arredondo par : « Ainsi ont dû se passer les choses, quoique de façon plus complexe ; ainsi puis-je rêver qu'elles se passèrent ».
Ce « livre de sable » est aussi le nom de la dernière nouvelle du recueil. C'est ce livre qui n'a ni fin, ni commencement...

Bibliothécaire, professeur de littérature, l'écrivain argentin distille de nombreuses références dans ses nouvelles, relevant du conte, du merveilleux, du fantastique ou même de la saga nordique. Ainsi parmi ses ouvrages clefs, on trouve : « Les Contes des mille et une nuits », Lovecraft, qu'il apprécie beaucoup, ou encore Kafka, source d'inspiration - précise-t-il lui-même dans l'épilogue - de la nouvelle le Congrès
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Ce livre est une court recueil de courtes nouvelles, la plupart, si pas toutes, ayant un caractère fantastique, plus ou moins marqué, souvent en subtilité, entre le réel et l'irréel, mais pas assez marquant.
Une bonne lecture de poche pour les jours où on n'a que quelques minutes devant soi.
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