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Biographie de l'auteur :

Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est professeur d histoire contemporaine à l'université Paris Sorbonne où il dirige aussi le Centre d'histoire du XIXe siècle et l'Ecole doctorale d'histoire moderne et contemporaine. Président de l'Institut Napoléon et directeur scientifique de la Bibliothèque Marmottan, il a publié une trentaine d'ouvrages consacrés à l'Empire et à l'histoire du XIXe siècle, dont deux couronnés par un prix de l'Académie des sciences morales et politiques.

Notre avis :

Le livre dont je vais vous parler, est plus que un coup de coeur, il fait partie d'une catégorie un peu à part que je définirais « s'émerveiller avec l'histoire » effet que j'ai eu aussi avec « Les Rois Thaumaturges » de Marc Bloch, « La naissance du Purgatoire de Jacques le Goff et « Une petite ville nazie » de William S. Allen entre autres.

Le Plancher de Joachim de Jaques-Olivier Boudon est un véritable cadeau pour les habitués et amoureux des recherches historiques mais aussi pour celles et ceux qui pourraient s'y intéresser grâce à la beauté et accessibilité de cet essai.
Le livre, magnifiquement écrit, est le fruit de l'analyse et l'étude de 72 lattes dont les faces cachées se trouvent écrites par le menuisier qui, autour de 1880, accepte de refaire le parquet du château de Picomtal, ses écrits, tracés – sans doute – avec son crayon de travail dressent un portrait du village de Crottes, de la vie de la région et de la période historique que Joachim Martin traverse.

Je ne peux m'empêcher de penser à « Spoon River » d'Edgar Lee Masters où les morts témoignent de ce que furent des existences souvent marquées par la souffrance et la duplicité des membres de la communauté.
Notre menuisier sait que la lecture de ses planches adviendra après sa mort et il n'est donc pas apeuré par les jugements possibles, il écrit avec simplicité sa vision de l'époque qu'il vit en véhiculant un message puissant et rare.

Joachim, par exemple, éprouve un sentiment positif pour les avancées apportées par la République et, très lié à notre actualité, il manifeste son attachement à l'éducation pour toutes et tous.

Boudon reconstruit l'histoire de la famille de Joachim Martin en s'appuyant sur tous les documents de l'état civil et autres pièces écrites accessibles de nos jours, on a l'impression de connaître le menuisier et sa vie et de l'imaginer écrire ses mémoires sur les planches en bois qui sont son quotidien.
Un livre qu'il faut absolument savourer, offrir et partager, un témoignage unique, riche et passionnant.

Une recherche historique qui se lit comme un reportage, presque comme un roman, cet ouvrage vous ravira.

Je vous conseille également de suivre l'auteur et lire ses autres oeuvres, j'en ai été conquise
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Ce que quasi tout le village savait -ou supposait plus ou moins clairement- se retrouvait consigné formellement mais... sous une forme étrange et cachée par le menuisier local en 1880,qui vécut sous le règne de Napoléon III donc.

Rentrant de Paris je profitai du journal laissé par un voyageur ,en rubriques livres ,était présentée cette étrange histoire constituée de récits et réflexions retranscrits au dos des lames de parquet . Lors de la restauration des salles de ce château sis à Crots dans les Hautes Alpes vers Embrun. L'auteur du livre relatant cette trouvaille Jacques Olivier BOUDON, éminent historien s'est donc attaché à étudier cette découverte et à la rendre accessible à tout un chacun.
Le livre s'efforce de retracer le parcours mental de cet artisan menuisier , de le réinscrire dans la mentalité de l' époque où ruralité et religion tissent l'arrière plan quotidien.
Le lecteur se prend vite au jeu ,mi voyeur mi sociologue ,un peu journaliste en somme .
Combien d'autres récits de ce Joachim dorment encore sous les parquets de vieilles demeures? Tout laisse supposer que ce château ne fut pas le seul réceptacle de ses histoires.
Passionnant!...
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C'est vraiment par hasard que Jacques-Olivier Boudon se rend au Château de Picomtal, et découvre que Joachim Martin avait en 1880 écrit sur l'envers du parquet qu'il avait posé dans ce même château.
Ces textes ont beaucoup d'importances par le fait que c'est un artisan et qu'à cette époque seules les personnes ayant quelques notions d'écriture, sachant lire pouvaient s'exprimer. Là, c'est un ouvrier qui relate au jour le jour ses états d'âme, ses réflexions, ses idées, tant politiques, que religieuses, où familiales.
Bien sûr ces textes ont été interprétés en bonne et due forme par l'historien qui a écrit ce livre, et nous les découvrons polissés.
J'ai bien aimé les divers sujets abordés par Joaquim qui exprimait des points de vue personnels mais réels, pas de censure, comme il devait y avoir il y a 140 ans.
Par contre, l'historien, a recherché des détails concernant sa famille, en donnant les dates de naissance, les lieux, les professions de ces membres et cela ne m'a pas vraiment intéressé. Certes un travail colossal, très bien documenté, je le reconnais, mais un peu rébarbatif.
J'en connais désormais un peu plus sur la région d'Embrun à la fin du 19ème siècle.
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Un livre qui m'a un peu déçu, mais qui demeurait très intéressant.

J'avais entendu parler de cette histoire sur le net. Un menuisier avait écrit sur les lames du plancher qu'il avait posé dans un petit château dans les Alpes.
J'ai donc sauté sur l'occasion d'en savoir plus avec cet ouvrage. Hélas, j'ai été un peu déçu.
En effet, j'espérais un ouvrage plus axé sur les écrits de cet homme Joachim Martin. Des informations sur ce type de pratique rare, mais pas unique.

Malheureusement, un ouvrage qui retranscrirait seulement les messages du menuisier avec une analyse n'aurait probablement pas pu donner naissance à un livre. L'auteur a donc pris le parti d'évoquer la vie du village où a vécu Joachim, ainsi que celle du château où a été posé le plancher.
L'ensemble est très intéressant, mais pourrait en décevoir plus d'un. de plus, les chapitres passent beaucoup de temps sur les généalogies des différents protagonistes évoquer par le menuisier, mais aussi celles et ceux qui ont fait vivre le village. La lecture est parfois fastidieuse, car l'auteur remonte parfois aux arrière-grands-parents de certains.

Personnellement, passer ma déception, j'ai passé un moment très agréable à découvrir la vie des gens de ce petit village des Alpes en 1880. On entre dans un monde et un environnement disparu, souvent très loin des préjugés que l'on peut avoir de cette époque. En effet, beaucoup de choses que l'on peut savoir viennent de sources « urbaines » et « bourgeoises ». Ici nous avons donc des opinions et des points de vue qui pourraient surprendre (exemple : les gens ne paraissent pas plus étonnés de voir des « filles-mères » ou du moins des filles sans père).

Une belle découverte néanmoins. Cela me donne envie de lire d'autres ouvrages sur les populations rurales.

À découvrir !

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Jacques-Olivier Boudon, lancé sur les traces de Napoléon, découvre par hasard des graffitis inscrits à l'envers de lames de plancher dans un château transformé en chambres d'hôtes. le nouveau propriétaire du château de Picomtal, qui a fait changer les parquets et découvert les inscriptions, les confie à l'historien.
Voici un homme très ordinaire que ce Joachim Martin. Né en 1842, menuisier de son état, vivant dans les Hautes Alpes au village des Crottes (aujourd'hui Crots, par euphonie). Au début des années 1880, il doit changer le vieux parquet du château de son village. Il est tout seul, mal payé, avec son ennui, ses pensées qui tournent, ses planches, ses outils, dont un crayon de menuisier qui le démange. Lui vient l'idée singulière de tenir un journal au revers des lattes de parquet qu'il pose chaque jour. Sûr de son anonymat pendant la durée de vie du plancher, (près d'un siècle si tout va bien), il se lâche. Avec le plaisir malicieux de se savoir peut-être lu un jour : "Heureux mortel. Quand tu me liras, je ne serai plus...". L'incipit de son journal et la suite des ses propos, un peu désordonnés, dans son français approximatif, livre de raison autant que journal intime, le transforment en une sorte d'écrivain.
Mais la lecture de ses gribouillis, souvent énigmatiques, ne lui vaudraient pas ce titre sans la plus-value du travail scientifique de l'historien. Interprétées, commentées, vérifiées, mises en perspective, ces notes d'humeur ou de calendrier deviennent une fresque, un guide sûr et éclairant où revivent le menuisier, son village, son époque. le propriétaire de château, Joseph Roman, avocat, chartiste érudit, personnage localement connu, devient un élément accessoire du tableau. C'est Joachim, l'obscur menuisier, qui, comme Louis- François Pinagot, son contemporain, devient le "héros" de "l'histoire retrouvée" du village, en écho au "monde retrouvé" du sabotier exhumé par Alain Corbin.

Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Certes, de trop nombreuses digressions généalogiques - pour lesquelles, des arbres auraient été les bienvenus - qui nous détournent de l'essentiel : le rapport au paysage, à la politique, au monde du travail, à la vie locale, aux histoires de familles et à leurs secrets ; un aperçu très intéressant sur la manière dont certains tabous sont considérés à cette époque, comme l'infanticide (bizarrement d'ailleurs, il n'est nulle part question d'avortement, alors que celui-ci devait sûrement être plus répandu que l'infanticide).
Au bilan un livre passionnant quand même ; et on attend la suite ou des compléments puisqu'il existe encore des planchers inédits et des inscriptions non encore révélées.
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Eté 2009 . Jacques-Olivier Boudon s'arrête sur la route de Gap, au château de Picomtal dans le village des Crots. Il a la surprise de découvrir qu'un trésor a été mis à jour lors de travaux. Joachim Martin, le menuisier en charge de la réfection du parquet en 1880 a décidé d'y inscrire au dos sa confession.
Plus qu'un récit intime, pour l'historien c'est une chronique de la vie du village et de ses habitants qu'il s'empresse d'exhumer.
Fruit d'un minutieux travail de compilation et de recherche voici un témoignage vibrant de la vie des français à la fin du XIX è siècle.
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L'histoire de ce livre est EXCEPTIONNELLE et vraiment romanesque.
C'est en effet incroyable qu'un "simple" menuisier ai pensé -à la fin du 19ème siècle- à laisser ces messages aux générations futures, "les invitant à ne pas oublier ce monde perdu qui fut le sien".

C'est un livre pour les amoureux du passé et de l'histoire en général car l'auteur, Jacques-Olivier Boudon, s'applique à replonger le lecteur dans l'existence de Joachim Martin et dans le milieu social, politique et religieux dans lequel il a vécu.

Le style est celui d'un historien, à savoir précis, détaillé, descriptif et exhaustif, ce qui contraste avec le caractère si romanesque de l'existence et de la découverte de ces fameuses planches écrites, mais cela ne le rend pas moins passionnant tant on sent les recherches sérieuses qu'à menées l'auteur pour comprendre la vie de Joachim.

C'est anecdotique au regard de tout le travail qui a été effectué pour ce livre, mais j'aurais juste aimé une petite photo du château de Picomtal, voire de vieilles images de la vie des paysans à cette époque. Mais, comme je le dis, c'est anecdotique, car on peut facilement compléter sa curiosité picturale avec internet...

A découvrir!
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A l'occasion de travaux au Chateau de Picomtal, près du lac de Serre-Ponçon, les ouvriers ont découvert un trésor, laissé par un de leur prédécesseur, le menuisier Joachim Martin. Celui qui, 120 ans plus tôt, posa le parquet qu'ils sont en train de refaire, leur a laissé toute une série d'inscriptions au revers des lames. Il s'y livre sur sa vie, ses sentiments, les événements de son village et les travers de ses habitants.

Un témoignage historique rarissime : les témoignages de première main des gens du peuple sont quasi inexistants. de plus, le menuisier sait qu'il ne sera pas lu de son vivant. Il parle sans tabou, sans se préoccuper des personnes qui pourraient être affectées par ses propos, ni de risquer la censure ou quelque ennui avec ses contemporains.

L'historien Jacques Olivier Boudon se livre à un minutieux travail d'historien pour resituer ses écrits dans leur contexte historique. Cela donne parfois des développements un peu long sur la généalogie des protagonistes. D'autres sont plus intéressants : sur la montée des convictions républicaines, l'évolution de la place des curés dans les villages, la scolarisation, la sociabilité des petits villages. Joachim est républicain. Il se plaint du comportement du curé du village qu'il ne respecte guère. La vie est dure et l'argent difficile à gagner. Il participe à l'animation des fêtes de village. Il est témoin des comportements sexuels des villageois qu'il peut dénoncer sans risque
.
On découvre assez peu qui était Joachim : un romancier pourrait agréablement compléter le travail rigoureux de l'historien, pour inventer ce qui n'apparait pas dans ces écrits et imaginer Joachim. Qu'est-ce que le pousse à écrire? Un peu de colère et d'indignation certainement.
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Le livre dont je vais vous parler est plus que un coup de coeur, il fait partie d'une catégorie un peu à part que je définirais « mes amis ne vont pas pouvoir y échapper ».
De cette catégorie, pour l'histoire, font déjà partie: « Les Rois Thaumaturges » de Marc Bloch et « Une petite ville nazie » de William S. Allen.

Le Plancher de Joachim de Jaques-Olivier Boudon est un véritable cadeau pour les amoureux d'histoire mais aussi pour celles et ceux qui pourraient à travers ce livre s y intéresser.
Le livre, magnifiquement écrit, est le fruit de l'analyse et l'étude de 72 lattes dont les faces cachées se trouvent écrites par le menuisier qui, autour de 1880, accepte de refaire le parquet du château de Picomtal, ses écrits, tracés – sans doute – avec son crayon de travail dressent un portrait du village de Crottes, de la vie de la région et de la période historique que Joachim Martin traverse.
Notre menuisier sait que la lecture de ses planches adviendra post mortem et il est donc d'une sincérité totale.
Je vais vous parler ici uniquement de la joie que Joachim éprouve pour les avancées apportées par la République et, très lié à notre actualité, son attachement à l'éducation pour toutes et tous.
Un livre qu'il faut absolument lire, offrir, partager.
Je viens de le terminer et j'ai hâte d'en discuter avec famille et amis.
Merci Monsieur Boudon pour la passionnante recherche que vous nous livrez !
Lien : http://blog.lhorizonetlinfin..
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