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Je ne savais pas que Boulgakov avait écrit une biographie de Molière avant que mon fils ne l'étudie au lycée.
Après l'avoir lue, je m'étonne qu'elle ne soit pas plus connue et diffusée car elle est vraiment très intéressante et plaisante à lire.
Retraçant la vie de Molière de sa naissance à sa mort, elle regorge d'anecdotes que je ne connaissais pas et elle se lit comme un roman (je m'interroge d'ailleurs sur le titre, car dans La pléiade, c'est La vie de Monsieur de Molière, et pas le roman de Monsieur de Molière, et le titre en russe emploie bien le mot Vie).
J'ai beaucoup apprécié le style plein d'humour, avec un narrateur omniscient maniant le second degré avec art.
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Une très belle biographie que ce «Roman de Monsieur de Molière» qui est un véritable roman historique. Une vie passionnante et bouleversante: le refus d'être tapissier comme son père, la découverte puis la passion du théâtre, la troupe itinérante en carriole, la misère et la pauvreté, les échecs puis le succès et la gloire… Dans la lumière du Roi Soleil qui aimait à se déguiser voire même à danser dans les fameuses comédies-ballets de cette époque, Molière n'en fût pas moins interdit de représentation à maintes reprises: Les Précieuses Ridicules, le Tartuffe,…
Molière n'est pas mort sur scène -il s'en fallut de peu-mais à son domicile de la rue de Richelieu à Paris, juste après la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Il venait d'avoir 51 ans.
Sa femme Armande devra supplier le roi Louis XIV pour que Molière soit enterré dignement et non jeté à la fosse commune comme l'étaient tous les comédiens de cette époque.
Signe de la place emblématique qu'occupe cet auteur et acteur de génie dans notre culture, le français est aujourd'hui encore couramment désigné par la périphrase « la langue de Molière ».

Un livre profond et riche, tendre et humain, un regard pointu et vif sur la société du XVIIè , sous la plume magistrale de Mikhaïl Boulgakov.
(écrit en 1933 et publié neuf ans après la mort de Staline, en 1962)

J'ai trouvé ce livre dans la superbe boutique de la Comédie Française, place Colette à Paris, jouxtant les jardins du Palais Royal…
[ En effet l'écrivaine Sidonie-Gabrielle Colette native de Bourgogne vécu à Paris pendant de longues années, et les fenêtres de son appartement parisien -où elle mourut le 3 août 1954- donnaient sur ces mêmes jardins. ]
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Ce roman, c'est un peu comme si Boulgakov te disait « viens par là, je vais te raconter l'histoire d'un grand homme ». Plus qu'une biographie, il s'agit bien d'un récit, une vie romancée racontée de manière vivante. Et intéressante aussi. J'en ai appris plus que je ne m'y attendais. On croit tous le connaître parce qu'on a eu droit à l'étude de ses oeuvres dans le secondaire, on est fier d'ânonner que son petit nom était Jean-Baptiste Poquelin, mais en réalité on sait bien peu de Molière tant qu'on ne s'est pas penché pour de bon sur la question (pardon si je brise le coeur des profs de français sensibles en disant ça). de sa naissance à sa mort, de ses amours à ses liens avec le Roi-Soleil, de ses critiques à ses succès, ce livre est un véritable tour d'horizon de sa vie, une vie digne d'une succession de montagnes russes, aussi divertissante que les meilleures pièces du monsieur dont il est question.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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JBoulgakov a écrit là un livre merveilleux, qui rend si vivant notre Molière, dont nous parlons la langue, dont nous connaissons la « Maison », toujours là au Palais Royal, et dont l'oeuvre, je trouve, s'est malheureusement, empoussiérée au passage dans les manuels scolaires.
D'ailleurs, j'émettrais bien un voeu, ça ne me coûte rien, c'est que ce livre soit au programme de français du Bac, car, bien qu'écrit par un auteur russe, né à Kiev, mort à Moscou, ce qui ne veut pas rien dire, pour parler comme Rimbaud, en ces horribles temps pour l'Ukraine, cette version romanesque est un magnifique hommage au théâtre français. Et en plus, venant d'un génie, qui encore plus que Molière, a connu les obstacles pour que ses pièces soient jouées, ou plutôt pas jouées en ce qui le concerne, car la censure de la dictature soviétique, c'est bien pire que ce qu'a subi Molière.

Dans ce roman, Boulgakov nous raconte, à sa façon pleine de verve et d'imagination, la vie de notre grand auteur, de sa naissance à sa mort.
Le fond est vrai, mais l'auteur y invente, y brode, il ne le cache pas, c'est un roman qu'il écrit. Il nous dit aussi sa perplexité sur certains faits, tel, par exemple, la question non résolue, sur le fait qu'Armande Béjart, sa femme, aurait pu être sa fille (reste il des ossements qui pourraient faire parler l'ADN? je ne crois pas).

Grâce à ce roman, j'ai appris pas mal de détails que je ne savais pas ou que j'avais oubliés, parmi lesquels, je ne peux les citer tous:
- que sa vocation viendrait de ce que son grand-père maternel l'emmenait voir des spectacles de rue et des représentations théâtrales à l'Hôtel de Bourgogne;
- que Jean-Baptiste avait fait des études de droit, mais l'affirmation qu'il avait obtenu la charge d'avocat, que Boulgakov nous présente comme vraie, n'est pas prouvée;
- qu'il a eu avant le succès et la gloire, un temps de « vaches maigres »: échec de l'Illustre Théâtre fondé à Paris grâce à une dot de sa mère, itinérance de sa troupe dans le Sud de la France pendant plus d'une dizaine d'années, avec un modeste succès, lié entre autres, à ce que Molière était un piètre acteur dramatique, du moins pour les goûts de l'époque (Boulgakov nous livre sa petite théorie sur la question, je vous laisse la découvrir);
- que le succès, qui restera constant, vient dès que Molière se met à écrire des comédies;
- que sa critique moqueuse des travers de ses contemporains dans ses pièces de théâtres, lui a valu des ennuis de toutes sortes, comme, lors des représentations, des vociférations des personnages s'étant trouvées raillés par l'auteur, aussi des menaces, des procès, etc…Le pire a été son « Tartuffe »; en effet, son portrait sans concession de ce dévot hypocrite a déclenché les foudres du clergé, la pièce étant considéré comme impie, anticléricale. La première représentation sera repoussée de nombreuses fois suite à des interdictions successives, la dernière étant celle de l'Archevêque de Paris. Finalement, il convaincra Louis XIV d'autoriser la représentation.
- que Molière avait une créativité débordante et travaillait à une vitesse incroyable. En quelques jours, certaines pièces ont été écrites, mises en scène, répétées, et représentées. En cela, il me fait penser à Shakespeare, l'autre Grand du théâtre, dont on se demande comment il a pu faire pour écrire en peu de temps tant de chefs-d'oeuvre.
- que le fait qu'il a eu pour protecteur d'abord le frère de Louis XIV, le prince d'Orléans, puis Sa Majesté, l'a amené à créer des pièces de circonstances, avec des ballets pour un Roi qui adorait la danse, et dansait lui-même très bien;
- que la parodie des Turcs dans le Bourgeois Gentilhomme, lui aurait été suggéré par le Grand Louis qui n'avait pas trop apprécié l'attitude méprisante du Sultan d'Istambul qu'il avait accueilli en grande pompe;
Et puis, et puis, …je m'arrête là.

Un des traits de caractère de Molière, que je connaissais pas, c'est qu'il était dit-on, neurasthénique, sujet à des accès de dépression, bref un clown triste, comme le sont souvent les grands humoristes, et en cela, j'ai tout de suite pensé à Chaplin, qui lui non plus n'était pas follement gai.

Par contre, il était quelqu'un de très agréable, attentif non seulement à ses comédiennes, ça on l'imagine bien, mais aussi à ses comédiens. le genre chef d'équipe, animateur bienveillant, pas hautain pour deux sous, harceleur encore moins.

Boulgakov nous fait vivre « en direct » les péripéties de la création des pièces, c'est vivant et jubilatoire.
Jusqu'à ce célèbre Malade Imaginaire, dans lequel il règle notamment ses comptes avec le corps médical de l'époque, lui qui était atteint de tuberculose, et mal en point lorsqu'il commença à jouer la pièce.
Et qu'il soit pris d'un malaise, doive rentrer chez lui, au 40, rue Richelieu, et y mourir, vraisemblablement d'une hémoptysie massive.
Et sa veuve qui devra supplier le Roi pour que le comédien, dont le métier est « impur » et donc n'a pas le droit aux obsèques religieuses, ni au cimetière des bons chrétiens, puisse avoir une sépulture, et notre Molière sera enterré dans le carré réservé aux suicidés et aux enfants non baptisés.

J'ai trouvé ce roman très réussi. On n'y trouve pas la beauté de construction et la profondeur philosophique du Maître et Marguerite. Mais, c'est, par delà l'hommage à l'immense auteur et comédien, un hommage vibrant, émouvant au théâtre. Et qui donne envie de relire toutes les pièces du grand homme de théatre.

Et les dernières phrases du livre sont particulièrement touchantes: « …il quitta un jour le morceau de terre où restèrent les suicidés et les enfants non baptisés pour s'installer au dessus de la vasque d'une fontaine asséchée (N.B. La belle fontaine Molière, située devant son domicile, a été enfin rénovée en 2022). le voilà! Il est là, le comédien royal, avec des noeuds de bronze à ses souliers! Et moi, qui n'ai jamais eu l'occasion de le voir, je le salue et lui dis adieu. »

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Mikhaïl Boulgakov, né en mai 1891, est un médecin russe qui abandonnera sa profession en 1920 pour se consacrer à l'écriture. Passionné par le théâtre et fervent admirateur de Molière, il lui consacre cette très belle biographie qui débute par un message qu'il adresse à l'accoucheuse qui s'apprête à mettre au monde Jean-Baptiste Poquelin, en lui enjoignant de prendre grand soin de ce nouveau né au destin exceptionnel. Une scène qui donne le ton de ce livre où les faits historiques nous sont relatés dans un style très vivant et où se mêlent l'humour et la tendresse que l'auteur éprouve sans aucun doute pour ce génie du théâtre qui a offert son nom à notre langue.
Une belle lecture pour qui souhaite en savoir un peu plus sur l'existence de Molière et un très beau moment passé en sa compagnie pour tous ceux qui l'admirent. Un livre que j'ai savouré!
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Nous avons tous lu, étudié ou vu l'oeuvre de Molière à l'école ou pour le plaisir mais connait-on vraiment sa vie? C'est ce que propose de nous raconter Mikhaïl Boulgakov au travers cette biographie romancée.
Très immersive, elle nous plonge dans la vie de "Monsieur de Molière" de sa naissance à sa mort en nous faisant parfois presque perdre de vue qu'il s'agit d'une biographie tant l'aspect "romancé" est bien mené. le texte est cependant truffé de détails historiques et de faits véridiques qui en font une oeuvre biographique d'une qualité sans nom!
Paradoxalement (et c'est aussi ce qui en fait son charme), le regard de l'auteur et ses pensées tout au long du livre ponctuent le récit d'un vraie patte vivante qui l'anime au delà de cet aspect historique.
Une lecture assez fluide que je recommande à tous ceux qui apprécient l'oeuvre de Molière mais aussi et surtout à tous ceux qui ne sont pas friands des biographies strictes et parfois lourdes à lire !
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LE ROMAN DE MONSIEUR DE MOLIÈRE de MIKHAÏL BOULGAKOV
Magnifique biographie de Molière par un amoureux de son théâtre, le grand Boulgakov. On retrouve toute sa verve, son humour, son talent de conteur et on découvre ( pour ma part en tout cas) de nombreux éléments de la vie de Molière qui m'étaient totalement inconnus. Passionnant.
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russian-lit
[edit]
Publié à titre posthume, on ne sait pas si " le Roman de monsieur de Molière" est un roman ou la biographie d'un homme dont la vie extrêmement mouvementée ressemblait à un roman. Surtout, c'est l'hommage à un grand dramaturge . Boulgakov offre un portrait fascinant du monde du théâtre qui fait penser au "Roman Comique" de Scarron ou aux "Années d'apprentissage de Wilhelm Meister" de Goethe .
Boulgakov semble suivre de près les récits et documents contemporains et signale scrupuleusement les questions sur lesquelles il ne peut pas trancher faute de sources adéquates Notamment, Boulgakov refuse de trancher sur la question si la femme de Molière était aussi sa fille.
Heureusement, aux yeux de Boulgakov, être vertueux n'est pas nécessaire pour faire le métier de dramaturge et Molière possédait amplement toutes les qualités requises. Il était un écrivain brillant et un comédien remarquable qui a interprété du rôle principal de la majorité de ses pièces. En plus c'était un imprésario débordant d'énergie qui a du pendant tout sa carrière multiplier ses efforts afin d'obtenir des subventions pour la survie sa troupe théâtrale
Molière a eu beaucoup de succès dans sa carrière. Il est mort riche mais pas dans état d'un grâce car il n'y avait pas de prêtre dans les alentours qui voulait lui administrer l'extrême onction. L'Église a accepté de lui accorder des funérailles seulement après l'intervention de Louis XIV. On a enterré le corps dans la section de la cimetière réservée aux suicidés.
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Cher Jibé,
J'ai parfois pris la liberté de m'adresser aux personnages des romans que je lisais… aussi je saute sur l'occasion de vous écrire à vous, illustre Molière dont les pièces ont façonné mon amour du théâtre !
A l'occasion d'une publication de Camille je découvrais l'existence de ce texte que Boulgakov, né à Kiev et donc russe puis soviétique (quelle temporalité !) vous consacrait. Aussitôt je me montrais très intéressée et sautais sur Claire en cours de lecture d'un autre récit à votre sujet pour convenir d'une lecture commune de celui qui nous intéresse ici.
Voilà pour le contexte de ma lecture. Sans doute que vous me répondrez qu'on s'en fout. Et vous n'aurez pas complètement tort. Néanmoins, à défaut d'un récit biographique à votre sujet dont il me semble que les éléments concrets d'une véracité incontestable ne sont pas si fréquents, j'ai moi aussi surtout lu la contextualisation de l'écriture de vos pièces.
Quand et pourquoi avez-vous très tôt décidé de tourner le dos à votre mission héréditaire de valet tapissier du roi ? Quand et comment l'art de la tragédie vous a tourné le dos ? Quand et à quelle occasion êtes-vous parvenu à l'écriture des géniales Précieuses ridicules qui vous a valu les premiers signes d'une reconnaissance méritée ?
Toutes ces questions trouvent leur réponse dans le roman de Mikhaïl Boulgakov qui assume néamoins avoir pris quelques libertés. le ton est délicieux, souvent arrogant et fantaisiste. Cela donne un roman vivant et condensé à la prose savante qu'il ne fallait pas lire trop vite au risque de se fatiguer le coeur et l'esprit. le découpage que Claire et moi avons improvisé nous a permis de l'aborder en « trois actes » et ainsi de ressentir pleinement les différentes périodes de votre vie de comédien et d'auteur de théâtre qui, si elles se distinguent grâce aux succès que vous rencontrez, se teintent toutes de l'errance, de l'acharnement, de la loyauté et de la solitude que vous avez éprouvés.
J'ai désormais l'agréable impression de vous connaître, monsieur de Molière.
Et c'est un honneur.

Céline
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Une petite biographie très drôle et très intéressante de Molière, cet homme condamné à n'avoir du succès que dans ses comédies, et à ne connaître que les échecs dans ses tragédies! Condamné à faire rire, à faire mourir de rire un public qui ne comprend rien aux sentiments nobles!
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