Je remercie les Editions Belfond et Masse Critique de Babelio, de m'avoir permis de lire et de faire la critique du roman de
Françoise Bourdin,
Au nom du père.
La Ferté Saint Aubin, C'est en Sologne que vivent Gabriel et Albane Larcher. Gabriel est un ancien pilote de F1, qui a connu une vraie période de gloire et n'a pu accepter de retomber dans l'anonymat d'une vie tranquille. Aigri, égoïste, il ne cesse de critiquer et de s'immiscer dans la vie professionnelle et privée de ses trois enfants, Dan, ancien pilote qui s'est reconverti dans la gestion d'un circuit automobile, Nicolas, médecin généraliste, et Valentine, pilote de rallye. Albane, la femme de Gabriel, mère des enfants, a toujours été le pilier de la famille…. Jusqu'au jour où…. Nicolas découvre avec stupeur que sa mère entretient une liaison depuis une vingtaine d'années avec un entrepreneur du voisinage. le mythe de la mère parfaite s'effondre…Alors que Gabriel, imperturbable, engoncé dans son rôle de « pater familias », n'a aucune idée du drame qui se joue si près de lui, quelles répercussions la découverte de la liaison d'Albane va-t-elle entraîner pour tout son entourage ? La vie des trois enfants, les liens amoureux qu'ils ont tant de mal à tisser, leur avenir professionnel, toutes les composantes de leur vie vont se trouver bouleversées.
Mais au final, le tsunami dévastateur va remettre, à sa manière, de l'ordre dans la famille Larcher…. Et la vie reprendre son cours....
Une fois n'est pas coutume, au moment d'écrire cette critique, je suis très partagée..
J'ai eu du plaisir à retrouver l'écriture fluide de
Françoise Bourdin, son don pour mettre en scène la vie quotidienne des Larcher, sa description remarquable des couleurs, des paysages de la Sologne, de ses animaux.
Pourtant, au fil de ma lecture, j'ai souvent eu le sentiment d'être envahie par les détails. Les points de vue se succèdent sans véritable pause. Les descriptions, si elles sont de qualité, donnent l'impression d'une multitude d'informations qui ne présentent pas vraiment d'intérêt et détournent le lecteur de quelque chose de plus important. Lorsque "tout est fourni", il me manque la possibilité d'imaginer, de rêver, d'ajouter une note de poésie au récit. Ce roman représente un ensemble un peu trop compact à mon goût. J'aurais préféré une lecture différente. C'est dommage.
Par ailleurs, les membres de la famille Larcher ne m'ont pas particulièrement enthousiasmée – j'ai eu l'impression d'êtres entiers, et entêtés, manquant singulièrement d'empathie. Une expression « ce n'est pas négociable », qui a été utilisée à plusieurs reprises, m'a particulièrement agacée… Est-ce une victoire indiscutable des caractères forts sur des caractères plus souples ou plus prêts au compromis… Au final, la décision d'Albane m'a laissé un goût amer. Son choix est respectable et pensé, mais sa brusquerie répond tout à fait à l'égoïsme de son mari. On parle de passion, d'amour, mais, de quelle passion s'agit-il, lorsque on décrit un jeu de l'amour et du hasard, sans respect ni véritable affection pour l'autre ? L'être aimé ressemble à s'y méprendre à une proie que l'on convoite et rejette au gré de ses caprices...
Mais ne soyons pas trop négatif....
Au final, si j'avais la possibilité de me glisser dans une des pages du roman, j'aimerais bien retrouver le chien Aramis et Nicolas le médecin, et faire en leur compagnie une très grande promenade dans les sous-bois de Sologne dépeinte par
Françoise Bourdin....