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3,6

sur 51 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un roman poignant qui parle de viol collectif , de procès , de culpabilité , de vengeance et de tentative de reconstruction.
On alterne entre les différents points de vue des personnages , les victimes , le flic et les coupables.
Le sujet est bien traité, les émotions sont bien analysées et les mots sonnent justes .
Anis m'a énormément touché dans sa manière de se battre .
J'ai beaucoup aimé cette lecture sauf la touche fantastique qui m'a un peu déçue. J'ai compris la volonté de l'auteur mais j'aurais préféré rester dans le réel.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui traite d'un sujet assez délicat, pas facile facile et surtout très poignant.
Nous allons y faire la connaissance de deux jeunes filles victimes d'un viol en réunion qui essayeront tant bien que mal de refaire surface après ce terrible drame. Chacune d'elle essayera d'appréhender la situation à sa manière, et nous allons donc les suivre dans leur combat pour faire punir les coupables, et leur tentative de reconstruction.
L'histoire est vraiment prenante, pleine de tension et suivre ces deux jeunes filles est assez difficile, sentimentalement parlant.
Et si au départ je dois avouer que j'ai eu un peu mal à m'habituer à la construction assez singulière de ce roman, j'ai malgré tout beaucoup aimé cette lecture à la fois poignante, percutante et où il est question de résilience, d'injustice, de culpabilité et de reconstruction.
Une très bonne lecture.
Merci aux éditions Scrineo pour cette lecture.
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Anis et Nora sont amies. Elles sont entraînées dans une tournante mais impossible pour elles de se reconstruire. le procès joue en leur défaveur. Nora fait une tentative de suicide et tombe dans le coma. Anis décidé de se venger des ceux qui ont détruit sa vie.
J'ai beaucoup aimé le debut, bien construit et qui reflète ma réalité mais à partir de l'apparition du doppelganger j'ai perdu tout intérêt. A quoi servait ce fantôme ? La réalité n'est elle pas suffisante ? Dommage.
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Ce livre aborde de manière délicate et originale le sujet du viol collectif. Cet évènement, comme le procès trop clément qui a suivi et l'absence de remords des accusés à détruit leur vie. Chacune à sa manière, tente de faire face à ce drame. L'une plonge, l'autre se durcit. Nous suivons tour à tour les différents protagonistes qui détiennent des vérités différentes. Peu à peu, un élément fantastique s'immisce dans le récit et lui donne une nouvelle dimension.
J'ai aimé ce roman, aux personnages forts et justes, dans sa façon de raconter pudiquement un évènement tragique. Il questionne le consentement, un sujet très actuel.
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Encore un roman "coup de poing" de la talentueuse Charlotte Boursquet ! Elle aborde ici le viol et la justice, pas toujours justement rendue, du point de la victime et des bourreaux. le chemin est long pour faire entendre sa voix quand cela arrive et comprendre que la honte ne se place pas toujours du bon côté. Un beau livre plein de courage et d'espoir.
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Je ne vous le cache pas, je craignais de lire ce roman. C'est toujours difficile de lire un livre sur le thème du suicide, parce que même si c'est de la fiction, ça reste un thème réel et difficile. Néanmoins, dès les premières pages, il m'a été difficile de le lâcher. Je voulais toujours en savoir plus, de telle sorte que j'ai littéralement mangé ce livre.

Ce roman n'est pas un simple roman où l'on suit un point de vue. Mais un roman où l'on découvre plusieurs voix. Celles qui ont vécu l'horreur, ceux qui on fait vivre l'horreur et les autres. Et je crois que c'est ce que j'ai le plus aimé dans ce livre : avoir ces différents points de vue, offrant ainsi d'autres perspectives. D'autres visions.

C'est un roman fort, percutant, qui bouscule, qui choque, qui détruit et qui fait réfléchir. C'est un roman qui fait passer des messages, qui est aussi un coup de gueule, un coup de pied de rage pour cette société qui lâche un peu trop de lest et ne fait pas ce qu'il faut pour punir. À travers son roman, Charlotte Bousquet dénonce ces illégalités, cette incompréhension de la justice qui ne fait pas son job dans certaines situations.

On rencontre des jeunes détruits, en plein questionnement, qui ne se reconnaissent plus, qui n'ont plus le goût de rien. N'ont plus le goût de vivre. Ce roman m'a perturbée, mise en colère, attristée, choquée. Même si le choix de l'auteure d'inclure un aspect fantastique m'est toujours incompréhensible et un peu impromptu, il n'en est pas moins que c'est un roman qui me restera en mémoire encore un bon moment. Rien que de voir sa couverture, de lire son titre, me refait replonger dans cette lecture.​

​En résumé, c'est un roman fort et qui, assurément, vous chamboulera, vous aussi. Certes, c'est une fiction, mais c'est aussi un fait réel, qui arrive bien plus souvent qu'on ne le pense. Un acte ignoble, qui détruit des vies, des assurances, des familles. Qui détruit tout sur son passage, mais qui n'est pas forcément puni comme il le devrait. C'est un livre qui doit être découvert, lu et partagé.
Lien : http://lire-une-passion.weeb..
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Nos vies suspendues aborde les thématiques du viol, de la reconstruction de soi, de la justice, de la vengeance…des thèmes « tabous », des thèmes qui affolent, mais indéniablement des thèmes qui font réagir. Je ne pourrais pas vous dire si ce roman vous est adressé, s'il vous parlera, s'il vous marquera. Pour moi c'est ce qu'il a fait. Il a résonné de plein de façons différentes et je ne vous dirai pas, ici, lesquelles. Il a vibré avec moi, avec mon sentiment d'injustice devant toutes ces femmes qui, chaque jour, se font violer et n'obtiennent ni d'excuse, ni de considération, ni même de jugements équitables. Il m'a mise en colère, une colère que je pensais avoir domptée d'une certaine manière, mais qui reste là, sauvage, un peu féline, dans l'ombre.

Nos vies suspendues c'est l'histoire de deux adolescentes victimes d'un viol en réunion, deux ados qui riaient, dansaient, buvaient un soir d'été, tantôt en jupes, tantôt en maillot de bain, rayonnantes. Deux filles qui se sont arrêtées d'un coup dans le temps. L'une pour mieux courir et fuir, l'autre pour mieux s'engouffrer sur le chemin de la mort.
Mais c'est aussi celle de Steven, écrasé de remords et de culpabilité, qui, glacé, est resté là, à regarder sa petite amie subir les pires atrocités. Et qui a par la suite menti, soutenu que ses amis et lui n'étaient pour rien dans cette histoire. Alors il y a aussi Maël, Enzo, Laurent, et Matis, les quatre mecs ayant participé à ce viol. Et Milan, le jeune flic qui les a recueillies toutes les deux, hagardes, les corps couverts de contusion et qui a continué à les soutenir même quand la justice, celle en qui il croyait plus que tout au monde, a tourné le dos à ses protégées.
Et quelque part dans ce joyeux petit monde il y a nous, toi, moi, vous, et les autres, celles qu'on ne voit pas et qui avancent en frôlant les murs des métros, ceux dont on ose pas croiser le regard noir et brûlant.

C'est un roman compliqué à suivre. Beaucoup de personnages. Des changements de narration aussi, le « tu » de Nora, après sa tentative de suicide, le « je » d'Anis, l'omniscience pour les garçons… le présent, le passé, la voix de l'ombre. Un rythme soutenu qui ne laisse que peu de place à la respiration, une plongée en apnée dans quelque chose. Un roman qu'il est nécessaire de lire, de comprendre, d'assimiler. Pour nous et pour elles.

J'ai apprécié que Charlotte ne se contente pas des points de vue des deux adolescentes. Qu'elle nous entraîne vers celui des autres. Qu'elle nous force à les voir en tant qu'êtres humains, non pas en tant que monstres échappés d'un quelconque folklore. Souvent c'est la dichotomie qui est établie : des monstres ou des personnes qui n'étaient pas maîtresses d'elles-mêmes mais entre les deux ? Rien, le néant. On laisse des êtres humains décider de ce qui est juste ou pas dans une affaire où aucune discussion ne devrait être admise.

J'ai également aimé à sa juste valeur le personnage du doppelgänger, ce qu'il permettait de faire et cette comptine incessante qui marque le récit. Mais je lui en ai voulu aussi, de rendre cela plus facile d'une certaine façon, une espèce de dieu vengeur descendu sur Terre. Mais peut-être était-ce le but recherché. Permettre quelques inspirations dans toute cette noirceur. Une pause dans le noir. Chercher à comprendre d'où viennent les ténèbres. Parfois j'ai trouvé sa présence juste et d'autres, de trop, je ne suis pas encore tout à fait convaincue. L'intrigue secondaire avec les SDF m'a également perturbée, à bien y réfléchir, je ne comprends pas bien ce qu'elle apporte réellement au récit et je la trouve peut-être trop « à côté ».

Nos vies suspendues ne vous donnera pas de leçon. Pas de morale. Pas de mots doux. Peut-être qu'il vous donnera une certaine forme de réconciliation avec vous-même si vous vous attachez assez au personnage d'Anis pour vous laisser emporter avec elle. Peut-être qu'il vous fera comprendre une amie proche, une soeur, une mère. Peut-être que comprendrez enfin ce sentiment d'injustice, de colère, de frayeur qui vous échappait jusque là. Je suis sûre d'une chose, il vous marquera. Oh peut-être pas pour toujours, peut-être pas aussi fort que d'autres, que ceux vous ayant arraché des larmes, mais il vous marquera là où les traces restent indélébiles…dans votre conscience.

En résumé

Nos vies suspendues est un roman qu'il est difficile d'aborder sans trop en révéler. Rythmé par une narration implacable et plurielle, il aborde une pluralité de réactions différentes face à un même acte. de la culpabilité à la haine, de la colère à la vengeance, on passe par beaucoup d'émotions qui marquent et laissent une trace sur son lecteur. Bien que quelques éléments m'ont dérangée, la plume acérée de l'autrice et la thématique, aussi actuelle que cruelle, font de ce roman une petite perle.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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"Nos vies suspendues" ou le destin de celles dont l'on préfère oublier la souffrance.

Anis et Nora avaient la vie devant elle . Tout juste bachelières , elles allaient prendre en main un destin qui s'annonçait bien prometteur. Mais tout a basculé en un instant. Elles si vivantes et vibrantes ont été brisées, souillées par des hommes qui n'ont vu en elles qu'un corps à posséder.

Devenues les victimes de la violence de certains elles ont vues leurs vies s'échapper, s'étioler pour ne laisser que des fragments de celles qu'elles étaient.

Nora s'est renfermé sur elle , préférant s'éloigner d'un monde qui ne lui apporte que souffrance. Tandis qu'Anis, elle , cherche à tout prix la justice. Une justice qui se joue d'elle et qui au lieu de leur apporter enfin un semblant de répit n'a fait que faire d'elle des fauteuses de trouble.

Alors qu'elles ont été les victimes de viols on a fait d'elles des provocatrices qui ont sans doute un peu cherché ce qui leur est arrivé.

Avec ce roman Charlotte Bousquet nous livre un uppercut en pleine face . À travers les histoires de Nora et Anis c'est l'histoire de toutes celles que l'on a pas crues qui se dévoilent. Nora et Anis se sont faites violées par des amis , des proches qui en l'espace d'un instant ont libérés la barbarie qui sommeillait en eux. Et pourtant on ne leur rend pas justice , au contraire même on les rend en partie responsable de ce qui est arrivé . Comme bien trop souvent la parole des femmes n'a que peu de poids face aux idées préconçues de certains pour qui il y a toujours une "raison" derrière un viol ( comportement libéré, tenue un peu courte ,... j'en passe et des meilleures).

L'humanité est malheureusement bâtie sur un rapport de force qui fait des femmes des êtres dont l'on peut se servir comme on l'entend.
Mais il serait temps que les choses changent, que les gens prennent conscience que personne ne peut user de l'autre par la force ou la contrainte.

Les histoires de Nora et Anis ne peuvent que nous toucher car elles réveillent en nous des émotions fortes , troublantes. Elles nous rappellent certaines peurs qui nous habitent toujours un peu et nous met face à nous-mêmes .
Charlotte Bousquet nous interroge en effet sur notre capacité à nous relever, à avancer malgré tout, malgré les obstacles et les souffrances.
Nora et Anis n'ont pas forcement pris le même chemin et pourtant le chemin de chacune d'elle trouve un écho en nous.

Je n'en dirai pas plus pour vous laisser la surprise si vous vous laisser tenter par ce livre mais je vous dirai juste que vous ne verrez plus forcement certaines choses de la même façon désormais.
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Anis et Nora, meilleures amies pour la vie. Nora et Steven, couple d'amoureux transi. On retrouve ces lycéens le jour des résultats du baccalauréat. Un jour qui va décider du champ de leurs possibles. Tous admis, ils filent fêter leur dernier été d'insouciance avant l'âge adulte. Au camping du lac, la bière et les mojitos coulent à flot, les rires tombent en cascade partout autour d'eux, il y a la soirée karaoké, les chahuts entre amis, un peu de flirt aussi. Tout est permis, ils sont libres et prêts à conquérir le monde malgré l'avenir incertain des jeunes. Puis viennent les feux d'artifice du 14 juillet, et tout s'arrête déjà.

Trois ans plus tard, on retrouve une Anis plus remontée que jamais. Hostile, le menton relevé malgré l'injustice, elle court dans l'espoir de rattraper celle qu'elle était avant ce soir-là. Elle court dans une cité rongée par la mort de SDF et les combats de chiens, mais elle n'a pas peur. Elle n'a plus peur. L'enfer, elle connaît déjà : elle en revient. Face à un même drame, Nora, jeune fille solaire, extravertie et séduisante, a réagi aux antipodes d'Anis. Elle s'est repliée sur elle-même pour mieux se couper des autres, elle se laisse aller pour mieux s'oublier.

Trois ans à se battre pour garder la tête hors de l'eau, contre une justice aveugle et misogyne, et cinq jeunes hommes qui refusent d'assumer les conséquences de leurs actes ou de leur lâcheté. À l'heure où les campagnes #MeToo et #BalanceTonPorc tendent à s'essouffler, Charlotte Bousquet tape du poing sur la table pour nous rappeler que le combat est malheureusement loin d'être terminé. Celui du droit des femmes, celui de s'habiller comme on veut, de rire et de faire la fête sans avoir peur que tout dérape, celui de dire non et d'être aussitôt entendue.

L'autrice aborde le sujet avec beaucoup de sensibilité et de justesse. Sa panoplie de personnages lui permet d'exploiter chaque facette d'un même drame, du côté des victimes comme de celui des témoins et des agresseurs. Il y a celle qui se débat, qui refuse d'être brisée à jamais, et celle qui se noie dans sa propre obscurité. Il y a celui qui a entraîné les autres et qui se vante de ses exploits, celui qui se remet en question mais pas trop, de peur de devoir régler l'ardoise, ceux qui portent des oeillères pour pouvoir continuer à se regarder dans le miroir. Celui qui a vu mais n'a rien fait, celui qui aurait voulu en faire plus mais n'était pas présent au moment des faits. Charlotte Bousquet passe d'un personnage à un autre avec une aisance déconcertante. Les chapitres d'Anis à la première personne affichent un style haché, brut, qui reflète parfaitement le coeur écorché de son personnage, tandis que ceux de Nora, à la seconde, nous montrent à quel point le drame l'a dépossédée de ce qu'elle était ; elle est autre à présent, un toi qui ne lui appartient plus. L'autrice se glisse tout aussi bien dans la peau de ceux dans l'autre camp, elle les nuance pour englober un maximum de portraits-types et prouver ainsi que personne n'est à l'abri de devenir un jour un bourreau.

Elle agrémente d'ailleurs ses réflexions de SMS et de culture populaire. On retrouve ainsi « La Vague », « Harry Potter », « le Seigneur des Anneaux », ... Elle introduit quelques courts flashbacks pour nous montrer Anis et Nora avant, et mieux retracer le chemin qu'elles ont parcouru depuis. le récit est éclectique, moderne et pertinent, il a le mérite de recadrer un débat qui ne devrait même pas avoir lieu d'être, mais que bon nombre de femmes continuent pourtant d'encaisser au quotidien, envers et contre tout.

Le seul point mitigé qui – selon moi – pourrait refroidir certains lecteurs est lié aux chapitres de l'Ombre, en italique. Ils ont eu tendance à me sortir de l'intensité du récit, à me déboussoler, ne sachant comment les interpréter, la frontière du réel se faisant de plus en plus floue. La touche fantastique est pleinement assumée au cours du dénouement, je ne m'attendais franchement pas à ça dans un tel récit et même si une part de moi a perçu cela comme la chute d'un poil dans la soupe, une fois la surprise passée, j'ai trouvé le symbolisme plutôt intéressant.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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J'ai brin apprécié cette lecture. C'était une lecture coup de poing qui m'a énormément frustré et mise en colère, ce qui au final est plutôt bon signe vu la thématique du roman : le viol, plus précisément la reconstruction après cet évènement traumatique. Les deux victimes auront une manière totalement différent de vivre cet après. L'Autrice nous met face à la terrible réalité de la justice française, et à la situation des victimes de viol face à celle-ci. le petit côté fantastique, que l'on ne voit apparaître réellement que vers la fin, ne m'a pas emballée j'aurai préféré sans. Mais je pense que c'est un parti pris de L'Autrice pour traité plus en profondeur la situation morale des personnages.
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