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3,9

sur 1614 notes
Je suis un peu sonnée : je ne trouve pas les mots.
Je déplore de ne pas être capable d'analyser le style de l'écrit.
Car enfin, un tout juste quinquagénaire seul dans sa ferme avec son chien et ses bêtes, laid de surcroît, un septuagénaire seul dans une autre ferme, avec son chien et ses vaches, le tout dans les Cévennes, dans des conditions pas faciles, faciles, on pourrait penser que ce n'est pas très porteur.
Et pourtant !!!!!!!!!!!!!!! Une question de talent.
Je suis sous un choc littéraire !!!!!!

Si je n'ai mis que quatre étoiles, c'est à cause de quelques réserves que je tais pour ne rien révéler du contenu.

C'est un livre qui se lit, qui se vit.
Pour reprendre la formule d'une amie blogueuse: " je ne l'ai pas lu, je l'ai vécu."
Cet auteur est une révélation pour moi.
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Ce roman, catalogué policier (plus un thriller, un roman noir, pour moi), tout juste terminé avant que je rencontre son auteur à St Maur en poche, m'a vraiment bien emballée !
J'ai aimé de quelle façon, Franck Bouysse, nous narre son histoire.
Gus et Abel sont voisins, au fin fond des Cévennes.
Leur quotidien, c'est la terre et les bêtes.
Ils se rendent de menus services et causent devant un verre ou deux, de temps en temps.
Une amitié un peu par défaut...
Leur compagnie, ils la doivent plus à leur bêtes et animaux de compagnie. Comme par exemple, Mars, le chien de Gus.
La mort de l'Abbé Pierre semble être le point de départ à certains événements inhabituels...
Abel devient bien curieux, étrange, mystérieux...
Peu à peu, nous faisons connaissance avec ces deux paysans, aux tempéraments bien trempés.
Faits troublants, visites inhabituelles, incidents inquiétants, révélations bouleversantes, atmosphère lourde et oppressante, rythment le quotidien de nos deux paysans, dorénavant !
Laissez vous emporter dans cette surprenante histoire, au coeur du monde rural !
Le style et l'écriture de l'auteur vous séduiront à coup sûr.
Bien triste de quitter tous les personnages, la dernière page tournée...
Et que le titre prenne tout son sens...

Merci, Franck Bouysse, pour le petit moment que nous avons partagé à St Maur. C'était fort sympathique. J'ai très envie de découvrir, maintenant, vos autres romans.
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Tels des Robinsons échoués au milieu de leurs quelques arpents de terre, ces deux-là vivent seuls, séparés l'un de l'autre par des haies bocagères et des clôtures. Un mauvais chemin leur permet de partager occasionnellement un verre de gnole ou de vin. Aussi taiseux l'un que l'autre, l'indifférence n'est qu'apparente, surtout lorsque la traque d'un gibier amène Gus près de la ferme d'Abel, et que des cris et détonations suspectes retentissent. L'explication viendra, laissant Gus dubitatif.

D'autres menaces viennent troubler la quiétude des lieux, la visite d'évangélistes semble cacher d'autres intérêts, dans un monde qui ne parvient que par bribes au coeur de cette campagne isolée des Cévennes, et puis survient un drame lointain dont l'écho parvient jusque là : l'abbé Pierre disparait. C'est le début d'une époque troublée pour ces hommes sauvages.


On ne peut échapper à la civilisation. Ce n'est pas en se passant de téléphone et en ignorant les sollicitations intempestives des visionnaires d'autoproclamés d'une autre gestion de l'agriculture que l'on peut se protéger. le maintien de cette autarcie ne tient qu'à un fil.
Si le monde bouge à distance, le microcosme d'Abel et Gus est aussi sur le point de se déliter, de drames en secrets révélés.

Un roman noir, âpre, dans un décor d'autant plus rude que l'hiver dénude les environs. Remarquablement dressé, le portrait de ces deux hommes nous immisce dans une vie quotidienne minimaliste et difficile. On est pris par l'ambiance et par les dissonances successives qui vont faire voler en éclat le calme apparent.

C'est captivant, à la fois pour le cadre et la narration.

240 pages La manufacture de livres 9 novembre 2014
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ma mère aurait sans doute aimé ce livre et aurait certainement dit : "C'est dur."
Pas dans le sens où la lecture est compliquée mais plutôt dans le sens où l'histoire se révèle si âpre qu'elle ne convient pas forcément au jeune public et encore moins aux âmes sensibles.

Une histoire rude comme un hiver dans les Cévennes.

Ma mère, qui aimait les romans du terroir parce que sans doute ils lui rappelaient ses origines paysannes, aurait apprécié ce roman.

Parce que ce n'est pas seulement un roman rural, parce que ce n'est pas non plus qu'un polar, parce que ce n'est certainement pas qu'un roman noir...
C'est aussi parce que c'est un roman qui nous dit que parfois la rusticité s'apparente à la pudeur, que parfois la brutalité côtoie aussi l'affection, que parfois la solitude s'accompagne d'amitié et que les secrets aussi lourds soient ils à porter finissent toujours par resurgir...
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Je sors estomaquée de cette lecture. Quelle claque !
Dès le départ, j'ai été happée par l'observation du quotidien de Gus, un homme de terroir taiseux et solitaire qui voit sa routine chamboulée. L'auteur excelle dans la mise en place en toile de fond d'une angoisse sourde qui monte crescendo. le lecteur s'animalise, il ressent le froid, sent la neige qui craque sous ses pieds, voit tout ce que je vois Gus et comprends tout ce qu'il révèle de son passé.
Le travail sur l'écriture est superbe, de la poésie noire à la fois sèche et dense, cela permet tout comme une scène absolument incroyable, celle où Gus regarde sa mère tant haïe agoniser au bout d'une corde.
Un livre qui sort clairement du lot de la production française.
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Dans le fin fond des Cévennes, deux fermes, un vieux moulin en ruine.....Gus la cinquantaine entretient l'une des deux fermes, quelques vaches Aubrac, des poules et son chien Mars. Dans l'autre Abel, septuagénaire. Tous les deux, taiseux, se visitant peu, s'épiant quelquefois...Quand des coups de fusil retentissent en cet hiver déprimant, Gus s'interroge sur les étranges déplacements de son voisin et, au gré de ses réflexions, c'est aussi pour lui l'occasion de revoir sa vie, d'évoquer ses souvenirs d'enfant mal aimé, mis à part par les copains, s'enfermant dans une solitude qu'il a fini par apprivoiser.

Grossir le Ciel est un roman qui sent la terre, l'ambiance confinée dans des souvenirs malheureux, la résurgence de secrets toxiques et même si la nature âpre et difficile offre quelques respirations d'air frais, l'atmosphère reste pesante.
Franck Bouysse parvient, avec un style très fouillé mais toujours sobre, à tracer en une phrase toute cette ambiance :"il avait appris à pêcher tout seul, à évaluer les signes qu'envoyait la nature et, si jamais vous le croisiez rentrant bredouille, c'était même pas la peine d'envisager de faire mieux".
J'ai beaucoup aimé la description de ces deux personnages, de la nature et de la complexité de leur relation, la tension qui va crescendo. Seul bémol un dénouement que j'ai trouvé trop inattendu.
Grossir le Ciel reste une lecture marquante et Franck Bouysse un auteur à suivre...
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Une ferme isolée perdue dans les Cévennes. "Les Doges", c'est là où vit Gus, la cinquantaine, seul avec son chien Mars. Il a pour seul voisin un homme plus âgé que lui, Abel, propriétaire de la ferme la plus proche. C'est une vie rythmée par les saisons, les travaux dans les champs, l'entretien de la ferme, les soins aux bêtes. Parfois, un verre de rouge ou une entraide mutuelle réunit les deux hommes. Une sorte de lien s'est créé entre eux, fragile mais indispensable pour garder un semblant de vie sociale, voire d'affection.
Et puis un jour, le 22 janvier 2007, on annonce la mort de l'abbé Pierre. Comme un signe du ciel, à cette date, Gus voit sa vie monotone chamboulée.

Après le sublime "Né d'aucune femme", je souhaitais découvrir une autre oeuvre de Franck Bouysse. "Grossir le ciel", sorte de huis clos rural, a été écrit en 2014 et déjà à cette époque, on sent toute la puissance des intrigues particulières de l'écrivain.
Le cadre reste celui du terroir, une campagne abrupte, une terre dure à l'homme. La vie de Gus est décortiquée, de ses gestes d'agriculteur à son quotidien de vieux garçon, révélant une existence faite de solitude et de de labeur, où la seule émotion manifeste provient de Max, un chien affectueux et fidèle. Au fil du récit se déroule ainsi une vie rurale qui progressivement révèle ses secrets. le passé de Gus, puis de son voisin Abel, va dévoiler des histoires de famille terribles, des relations brutes, à l'image de ce paysage sans fard. Les dialogues savoureux sont à l'image des personnages, pleins de réalisme et imprégnés de simplicité rude. L'intrigue va ensuite dessiner les contours d'une communauté méfiante qui vit un peu hors du monde et où tout peut basculer d'un coup.

Un très bon roman.

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Décidément, avec Franck Bouysse, je me régale toujours autant.
Grossir le Ciel est un roman dur, ancré dans la terre mais, à la différence
des premiers que j'ai lus, j'y ai trouvé quelques passages qui m'ont carrément fait rire et ça, c'est la surprise!

Gus et Abel habitent dans deux fermes proches et cultivent la terre "à l'ancienne". Pas de bâtiments hyperautomatisés, peu de mécanisation, ici, on vit avec les bêtes et avec la lumière du jour et on trime dur jusqu'au bout.
Gus n'a pas de téléphone et même s'il se permet le luxe de regarder parfois la télé, il y a souvent autant de neige sur l'image qu'à l'extèrieur de sa ferme.
Les deux paysans cévenoles, vivent dans l'isolement et en bons voisins, entretiennent des relations basées sur l'entraide nécessaire et une amitié minimum. Mais attention à ne pas chercher chez l'autre ce qui ne vous regarde pas sinon les rapports se tendent vite et le fusil de chasse n'est jamais loin!
Chacun vit avec ses secrets, surtout Abel, le plus âgé, mais aussi le plus taiseux, qui semble pourtant chargé sous le poids d'un passé lourd à porter.
Plus on avance dans l'histoire, plus les événements incompatibles avec leur routine, laissent apparaître des fissures dans ce mur sur l'ancien temps que le vieux tente de cacher.

Franck Bouysse nous offre une écriture toujours aussi forte dans le choix des mots, pleine de poésie avec des dialogues parfois cocasses dans la façon dont nos deux personnages s'expriment, avec économie mais pourtant le juste sens.
Terre rime avec Mystère, en tant que lecteur, on cherche à savoir, à deviner ce qui se cache derrière les murs épais de ces deux fermes et ce ne sont pas les "suceurs de bibles", visiteurs incongrus dans cette campagne rude, qui nous aident à trouver la vérité ultime!
Un sacré bon bouquin!
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Après avoir lu 'Né d'aucune femme" du même auteur, j'ai voulu tenter ce titre qui avait reçu une belle critique à l'époque mais elle n'était pas venue à moi, il faut dire que ce n'est pas mon genre de prédilection.

J'ai bien aimé la narration, moi qui suis de la campagne, on y est ! l'accent, le ton, les gestes, le décor, les taiseux, les rustres, ça sent le vécu, l'observation.

Quant à l'histoire, elle est prenante, on se demande bien que ce qui se passe dans les deux fermes, mais jamais j'aurai imaginé la fin du scénario.

Un bon roman noir du terroir avec deux personnages bien campés sur leur idées.

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Nous sommes dans la France profonde, perdu dans les Cévennes. Deux paysans, Gus et Abel vivent seuls dans la montagne, éloignés l'un de l'autre de quelques centaines de mètres.

Gus décide un jour de rendre visite à Abel et de boire un verre avec lui, en fait de lier leur deux solitude.

Abel ne refuse pas, mais pas le soir où Gus le lui demande. Il a du vague à l'âme.

Une amitié de taiseux va se mettre en place. Ils s'aideront lorsque l'un aura besoin de l'autre. Ils ne se feront jamais totalement confiance.

Un beau jour, des évangélistes débarquent. Que viennent-ils faire là ? Pourquoi ne passent-ils pas leur chemin ?

Bien des choses tracassent Gus. Abel s'en apercevra, mais quel rôle joue-t-il lui aussi ?

Franck BOUYSSE sait y faire. Il nous emmène sur des chemins emberlificotés, on ne voit pas où il veut en venir. Il faut lire jusqu'au bout pour savoir comment tout cela va se terminer. Trop bien !

Enfin, ne vous précipitez pas trop. N'allez pas « Grossir le Ciel » et surtout méfiez-vous du "Paradis, qui pourrait être l'enfer".
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