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3,9

sur 1609 notes
Il ne se passe rien pendant un bon bout de temps, mais c'est un rien dont l'auteur parle admirablement. Je crois que j'aurais aimé qu'il ne se passe rien jusqu'au bout. Cette histoire de suceurs de bible ne m'a pas emballée, celle de Thomas non plus. J'aurais pu jusqu'à la fin regarder Gus allumer son fourneau, chauffer son lait, réparer sa clôture, marcher dans la neige avec son chien Mars et partager quelques verres de rouge et joutes verbales jouissives avec Abel. Ça m'aurait suffi.
Gus est un personnage très attachant. Taiseux par la force des choses car rejeté depuis son enfance et préférant donc le silence et la compagnie de son chien. Parler pour ne rien dire à des gens qui ne l'intéressent pas, ce n'est pas son truc, Gus. Il ne faut pas venir l'emmerder. J'ai adoré ses réparties, ses réflexions, même si je ne m'attendais pas à l'entendre s'exprimer ainsi d'après la façon dont l'auteur nous l'avait présenté. Impression vite oubliée pour savourer tout simplement les mots magnifiques de Franck Bouysse. Des mots qui nous font ressentir au plus près les blessures de Gus, sa solitude, son amour pour son chien, sa fierté aussi.
Le coup de coeur aurait été énorme s'il n'y avait eu cette fin. Mais je vais vite l'oublier pour ne garder que l'immense plaisir de lecture et les mots de Franck Bouysse.
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C'est dans un lieu perdu des Cévennes que se déroule cette histoire de paysans à l'ancienne où deux hommes vivent dans des fermes isolées, comme s'ils étaient au siècle dernier. A part la télévision lorsque la réception le permet, pour Gus et le téléphone pour Abel, le monde moderne n'est pas parvenu jusqu'à eux et ils vivent comme le faisaient leurs parents et leurs grands-parents avant eux. Deux destins entremêlés qui n'ont plus d'avenir dans un monde qu'ils ont refusé de voir évoluer alors qu'ils s'acharnent à survivre envers et contre tout. Mais leur paradis ressemble bien à l'enfer.
La fin est un peu extravagante mais on s'y laisse prendre, tant l'écriture de Franck Bouysse est bouleversante et talentueuse.
Un beau roman lourd de traditions, de secrets et de rancunes, dans la beauté et la froideur des paysages de la campagne cévenole. A lire sans aucun doute.
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Gus,

ta ferme je la connais, je l'ai déjà vue et j'y ai déjà mis les pieds. Tu sais, je te connais en fait. Quand j'étais petite, j'accompagnais souvent mon papa vétérinaire. Il allait de ferme en ferme dans des Ardennes Belges, pas toujours à la pointe de la modernité il faut le reconnaître.
Et des hommes comme toi, j'en ai rencontrés, ils sont ancrés dans mes souvenirs ... Des hommes rudes, rustres, marqués par le temps et par la vie.
Alors quand j'ai commencé ton histoire, j'ai revu Achille et sa ferme, trou perdu et vdm ! Question ambiance, je me dis que les Cévennes n'ont rien à envier à certains coins perdus de chez nous ! Cette histoire est pourtant intemporelle et pourrait se passer n'importe où.

Ta vie, personne en voudrait. Toi, tu as le nez dedans, point barre.
Tu te lèves, tu travailles , tu manges, tu te couches. Tu as bien le vieil Abel qui te file un coup de main de temps en temps et qui te fait causette (tout de suite les grands mots ;) !) de temps à autres, histoire de parler à quelqu'un d'autre qu'à ton chien.

Et puis un jour, un simple coup de fusil vient chambouler ta vie. C'est pas grand chose un coup de fusil tu me diras, surtout par chez vous ! Mais cela suffit à tout chambouler dans ta tête ... et dans ta vie. de secrets en mensonges, de suspicions en soupçons ... Tu gamberges ... Pour finalement arriver à cette fin ! Suis certaine que tu aurais préféré la garder ta petite vdm, ton train train ! Mais on choisit pas toujours Gus. Et après, ben débrouille toi pour vivre avec ...

Roman noir et rural, je n'en savais pas plus en le commençant. Pas mieux à dire à dire, mais c'est évidemment bien plus. Ce bouquin c'est une ambiance, un sentiment qui monte au fil de votre lecture, un cliché de la vie dans ces coins reculés, une histoire d'hommes, ...
Lisez-le !

Lien : http://lesbl.blogspot.com
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Franck Bouysse nous offre un roman noir.

Gus vit au fin fond de la campagne au milieu des Cévennes, dans la ferme familiale où il ne reste plus que lui et son chien Mars. La solitude est bien présente mais ne semble pas peser plus que cela sur ses épaules, Gus s'en accommode bien depuis longtemps. Il y a bien le voisin, Abel, de 20 ans son aîné, et qui est ce qui se rapproche le plus d'un ami. En tout cas, il y a de l'entraide entre eux.

Dans une ambiance lourde, pesante, Franck Bouysse nous raconte Gus, Abel, leur quotidien, leurs histoires.

Les secrets de famille sont déterrés peu à peu pour nous offrir un roman au suspense intense.

La plume de l'auteur est ciselée, un vrai plaisir, les dialogues sont savoureux.

Malgré tout, j'ai moins aimé cette proposition que « Né d'aucune femme » lu précédemment. Peut-être la lenteur de l'avancée de l'histoire m'a un peu pesée, et j'avoue avoir rencontré des difficultés à être en empathie avec Gus…

Néanmoins, ce roman froid, noir, est à découvrir sans conteste.
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"Grossir le ciel" est un huis clos à ciel ouvert qui réunit Abel et Gus, 2 paysans et voisins que 400 mètres (et le ciel) séparent dans une campagne reculée. Travailleurs, têtus, taisaux et solitaires ils partagent à l'occasion un verre de pinard dans une ambiance minimaliste. Leurs chemins vont pourtant se rejoindre d'une manière qu'ils n'auraient jamais pu imaginer et le passé va revenir fracasser ce tableau buccolique. Servi par une écriture (!) et des dialogues grandioses, et malgré une fin un peu alambiquée (comme si l'auteur avait eu du mal à boucler son intrigue) , "Grossir le ciel" est une grosse claque. Merci Franck Bouysse...
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Franck ! Une nouvelle fois, tu ne nous as pas déçus !
Fidèle à la plume de Bouysse, ce petit roman n'a de petit que sa taille.
Tout y est creusé et généreusement développé : personnages (attachants de part leur complexité), nature personnifiée (ce calme menaçant de la montagne enneigée), intrigue (proche de la saga familiale avec ses mystères et ses rebondissements doublée d'une pointe de roman policier), structure (entre climax et relâchement), dialogues (vrais, oralisés). RIEN n'est délaissé.
Dans un quasi huis clos, on sent la pression monter. le suspense est bien mené en partie grâce à une narration omnisciente à la première personne, tout en laissant place à des moments de contemplation et de calme qui ne font qu'accentuer les temps forts.
L'écriture y est encore une fois gorgée de métaphores, images et allégories... du Bouysse comme on l'aime.
Vous rentrerez dedans avec grande facilité et vous en ressortirez comblés.
Seul bémol : Un épilogue dont on aurait pu se passer qui laisse un petit arrière goût de cheveux sur la soupe.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Je découvre l'auteur avec ce livre.
Je viens donc de tourner la dernière page et j'en suis encore chamboulée.
L'auteur a une plume d'une beauté folle.
Gus est attachant. Il m'a fait rire alors que je ne m'y attendais pas.
Abel, lui, suscite plutôt ma curiosité.
Le style est unique. À part. Indéfinissable. Mais excellent !
Quel est ce lien invisible mais pourtant si fort qui unit nos 2 paysans ? La solitude, le contexte rural explique tout ? Pas si sûre.
L'auteur manie les mots pour donner au texte une puissance fulgurante. Et j'ai enfin confirmation de ce que signifie "grossir le ciel".
À lire absolument.
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D'abord, permettez-moi de planter ce décor que je connais très bien. Grizac et le Pont de Montvert se situent dans le département le moins peuplé de France, La Lozère, en plein coeur des cévennes. Si vous arrivez de Florac et que vous continuer de monter au-dessus du Pont de Montvert, vous arrivez à Finialettes par une route départementale en tire-bouchon. Ensuite, il n'y a plus rien que les pierres et l'aridité du Mont-Lozère.
C'est dans cet univers aride que Gus élève ses vaches qui lui permettent de subvenir chichement à ses besoins. A plusieurs centaines de mètres, qu'il parcoure à pied ou en tracteur demeure son homologue et ami (le seul) Abel. Leurs deux caractères sont durs comme le roc de la montagne mais leur amitié les fait presque se ressembler physiquement.
D'autres personnages commencent à roder autour de la sa ferme. Des hommes de Dieu, des évangélistes « suceurs de bible », comme ils les nomme, et d'autres visiteurs qui ne se montrent pas mais qui inquiètent Mars, le chien fidèle de Gus.
Il a bien aussi Jean Paradis mais son but à lui d'acheter sa ferme pour grossir ses possessions. Ce n'est pas un paysan comme eux mais un gros exploitant agricole.

Excellent roman de celui qui frappera à nouveau très fort avec « Né d'aucune femme ». Franck Bouysse écrit des chef-d'oeuvres.
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Ce roman n'est pas un coup de coeur, mais c'était vraiment très bien.
Très bien écrit, très prenant.
Et pourtant, c'est une histoire à l'allure toute simple, qui arrive à des gens vraiment très modestes et sans histoires, au premier abord.
Mais il ne faut pas se fier aux apparences et c'est souvent dans les endroits les plus reculés qu'il y a les plus gros secrets, car dans ces endroits-là, la vie est rude, le travail pénible, et on n'a pas le temps de s'appesantir sur les sentiments.
Du coup on garde tout pour soi et on se parle très peu.
Et dans ce roman, c'est exactement ça.
Les personnages mènent une vie dure et solitaire, et ne se livrent pas facilement.
C'est une histoire qui paraît simple, au premier abord, mais qui se révélera beaucoup plus complexe et tragique qu'on pensait.
Les relations entre les deux personnages principaux sont faites d'un mélange de pudeur, de non-dits et d'une sorte d'amitié bourrue, à l'image de leur caractère.
Malgré ce côté "ours" et abrupt, on s'attache vite à eux, surtout à Gus, puisque tout est raconté selon son point de vue.
Gus est d'un abord difficile pour les gens, il a son franc-parler qui ne plaît pas à tout le monde, mais il en va tout autrement avec les animaux.
Que ce soient les animaux de sa ferme, son chien ou les animaux sauvages de la forêt, il les soigne tous et s'en occupe avec amour, et cela contribue à le rendre attachant à nos yeux.
Cela, et les fragments de sa vie passée que l'on découvre par petites touches, et qui expliquent son âpreté actuelle.
Ce roman n'est pas vraiment un policier, pour moi, dans le sens où il n'y a pas d'enquête, mais il y a un mystère dont la résolution finale apporte son lot de surprises et de révélations, dont Gus se serait bien passé.
Pour moi, on est plus dans un roman noir, avec une ambiance pesante et austère qui lui convient parfaitement et nous immerge dans le récit jusqu'au cou.
C'est très bizarre, car on ne peut pas dire que j'ai passé un bon moment avec cette lecture, sans pour autant qu'elle me mette mal à l'aise, car ce n'était pas glauque ni malsain.
C'était juste âpre et sombre. D'ailleurs, je l'ai dévorée, ce qui prouve que malgré tout, cela m'a plu.
Au final, je pense que cette lecture restera longtemps en moi car elle ne m'a pas laissée indifférente.
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Nous voici au fin fond des Cévennes où deux taiseux s'entraident pour soigner les bêtes ou entretenir les terres.
Un matin, Gus entend un coup de feu, découvre des traces de sang dans la neige et finit par se demander si son voisin Abel a fait une partie de chasse hors saison ou bien si le gibier était plutôt humain.
S'en suit une montée de défiance entre les deux hommes malgré la traite des vaches et la réparation d'une clôture, accrue par la mort d'un chien et le passage inopiné des évangélistes.
Ce roman est celui d'un secret de famille, il fait monter la tension au milieu des scènes du quotidien alourdies par le poids de la neige et giflées par le froid du vent, mettant face à face dans un huis-clos oppressant deux hommes qui ne sont plus rattachés à la société à l'exception de la satisfaction de leurs besoins primaires.
Stupéfiant mais parfois un peu ennuyeux
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