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3,9

sur 1617 notes
Dans les Cévennes âpres, Gus vit seul dans un hameau fermier, seul, sans famille, simplement entouré de son chien Mars et de son voisin Abel, également solitaire. Un jour d'hiver, en janvier, au matin, sur la neige, il voit une tache rouge dans la cour de la ferme d'Abel après avoir entendu un coup de feu.

Dès la préface, Franck Bouysse touche au coeur, à mon coeur : il évoque Profils paysans de Raymond Depardon, le documentaire qui a filmé le paysan Paul Argaud, le taiseux avec sa crinière hirsute et sa clope éteinte, le retranché à la démarche claudicante. Et il a été inspiré pour le personnage de Gus et le décor de ce roman. Et tout est inspirant, et ces mal-être mal gérés, et ces secrets éhontés, et ces drogués de Jéhovah à qui Gus tient le verbe cinglant, et ces passés qu'on ne sait pas mais que murmurent les murs du café, bref !

C'est un véritable roman écrit avec une langue soignée, belle, et une histoire glaçante au cours de laquelle on ressent le froid, on voit la lande, on respire les effluves des hangars, on entend le bruit des pas dans la neige, et des voitures qui se garent.

Les deux personnages principaux, ces hommes bourrus qui rarement se témoignent malgré eux une reconnaissance et même l'envie timide de la compagnie de l'autre, ont eu une jeunesse ou une vie sordide, glauque, violente.

Chaos. Traumatisme. Magistral. Quelle écriture ! Merci, ainsi qu'à Raymond Depardon qui m'a fourni les images tout au long de la lecture...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Franck Bouysse est l'un des auteurs dont j'adore la plume, à la fois inquisitrice et poétique. Depuis "Né d'aucune femme", le livre avec lequel je l'ai découvert et qui fut un énorme coup de coeur, je cherche dans chacun de ses livres cette même étincelle, en vain... Et pourtant, avec "Grossir le ciel", je pensais enfin l'avoir trouvée. J'ai adoré, jusqu'à ce que le dénouement vienne tout gâcher...
Dans le genre roman noir, il a tout pour plaire. Des décors bien plantés dans les Cévennes en plein coeur de l'hiver. Des personnages forts et solitaires, dont le caractère se raccorde avec la rudesse de cette nature qui les entoure, mais aussi au labeur quotidien dans l'entretien de leur ferme respective. Une ambiance sombre et pesante, dont la tension monte de plus en plus au fil de la lecture. le tout décrit avec une plume sublime, qui nous fait ressentir la beauté des lieux, nous permet de revivre avec Gus ses souvenirs, et nous plonge dans cette ambiance de plus en plus oppressante.
J'étais vraiment à 100% dedans, un récit impossible à lâcher. Mais voilà qu'arrive la fin, qui pour moi a tout cassé. Quelque peu alambiquée, je ne suis même pas sûre d'avoir bien compris ??? Et qui est cette "vieille dame" dans l'épilogue ?!?
Je déteste ça : refermer un livre alors qu'une question reste sans réponse...
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Un huis clos étouffant. On suit le lent récit de la vie de 2 paysans voisins. du drame, des secrets et des non-dits. Un polar ? Pas vraiment, un drame psychologique plutôt. Je me suis bien attaché au personnage de Gus, je l'aurais encore un moment au fond de ma mémoire...
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Au fin fonds des Cévènnes, vit Gus, la cinquantaine, qui trime sur cette terre aride et élève quelques vaches. Gus aime la solitude, il descend une fois par semaine au village pour se ravitailler. Ses seuls liens sociaux sont les échanges avec son voisin . Un jour, des "suceurs d'hostie", des adeptes d'une communauté religieuse viennent lui rendre visite, Gus renvoient rapidement ses visiteurs.... Cenpendant, un cri entendu, des traces de sang devant la grange de son voisin, son chien que l'on a tué vont peu à peu changer l'environnement et les certitudes de Gus... Avec une écriture puissante, Franck Bouysse entraine le lecteur dans cette vie âpre de besogneux où le mal se cache, où on connait pas vraiment ses voisins ni meme sa propre famille. Après avoir lu Glaise, j'ai trouvé ce roman précédant à la médiathèque. Je n'ai pas été déçu, c'est un grand écrivain!
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Grossir le ciel est un roman noir nous plongeant dans le monde rural et dans le quotidien dur, solitaire, de Gus.

Ce petit livre renferme au final beaucoup de choses.

Gus est un agriculteur qui vit seul avec son chien et qui parle peu. Sa ferme n'a qu'un seul voisin Abel, lui même agriculteur et grand solitaire.

La vie simple et quelque peu austère du Gus va connaître bien des bouleversements après la mort de L'abbé Pierre. Étonnant pour un homme qui a si peu de relations avec son prochain.

La force de ce livre tient dans la puissance de son écriture : elle nous impose l'atmosphère de cette dure vie paysanne et de cette solitude. On est plongé dans le récit de la vie de Gus et de ses tourments. Après l'implacable machine du thriller psychologique n'a plus qu'à poursuivre sur la voie toute tracée.

C'est en tout cas un excellent livre noir écrit avec beaucoup de justesse et de talent, et qui vaut le détour.
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Un livre ou l'ambiance dérange...
On croit qu'il ne se passe pas grand chose alors que la répétition quotidienne des gestes et des sensations construisent doucement le drame qui se dessine...
C'est mon premier de cet auteur inconnu jusque là.
Un style différent de ce dont j'ai l'habitude et qui mérite d'être connu.
Les descriptions sont bien ressenties par l'écriture adaptée à ce huit clos qui nous met mal à l'aise.
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Fred c'est mon copain et Fred il aime Franck Bouysse et moi j'ai jamais lu M. Bouysse. Alors si je veux rester copine avec Fred en 2017 une seule chose à faire réparer cette erreur.
C'est chose faite j'ai lu "grossir le ciel" et mon libraire va me voir car il me faut les autres romans de cet auteur.
J'ai vraiment adoré l'atmosphère de ce livre. Gus ce paysan comme on en voit encore si comme moi on vit dans un café de village.
J'ai aimé l'écriture poétique et juste. Tous les romans ont des mots naturellement mais ici ceux sont des Mots. Ils sont justes, touchants.
Ya qu'une chose que je n'aime pas c'est la fin. Parce qu'à la fin on est tellement attaché à Gus, Mars et Abel qu'on crie : "NON". Pas déjà, pas maintenant.
Alors merci Fred
Mais ce n'est que mon avis...
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Je viens de terminer "Grossir le Ciel".
Je souscris aux critiques enthousiastes des lecteurs de Babelio. le style est efficace. La montée en puissance du malaise, puis de la peur, m'a scotchée au livre que je n'ai pas pu lâcher (lu en deux fois, et seulement parce que j'ai été dérangée...)
Franck Bouysse a l'étoffe d'un grand auteur de thrillers/policiers.

Un bémol : autant la première partie de l'ouvrage a été soignée, peaufinée, autant la fin m'a paru trop rapide, un peu bâclée, comme si l'auteur avait été pris par l'urgence de terminer. (Il est vrai que les évènements se précipitant, comme il arrive dans la vie, la mise en place d'une seconde partie proportionnée à la première présentait une réelle difficulté.) Du coup, le style, s'est alourdi, est devenu inutilement explicatif, comme si l'auteur craignait que son lecteur n'ait pas tout bien compris.

Ainsi :

"(...) Gus savait que, si jamais il acceptait de mettre un doigt dans l'engrenage, le bras tout entier allait suivre et qu'il ne serait plus temps de se dégager du piège."
ou :
"Au moins, il avait gagné du temps et il était clair que l'évangéliste ne l'avait pas reconnu. Gus avait joué son rôle au mieux, en essayant de noyer le poisson pour que l'autre ne se doute de rien, mais il avait pourtant la désagréable impression que le suceur de bible n'allait pas en rester là, que ce n'était pas la dernière fois qu'il le voyait, même s'il pensait avoir été crédible en endossant l'identité d'Abel."

Tout cela se déduisait des scènes elles-mêmes.

En dépit de cela, Franck Bouysse sait créer un véritable univers poétique et prenant auquel on reconnait la pâte d'un écrivain original.
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Un tres beau roman, prenant et surprenant, decrivant de maniere attachante la vie dure et solitaire de deux hommes dans la France profonde.
Alors qu'on pense lire du Fallet pendant la premiere moitie du livre, on n'est pas au bout de nos surprises dans la seconde partie de cet ouvrage que je recommande vivement.
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Franck Bouysse est de ces auteurs authentiques qui prennent la vie telle qu'elle se présente et la transposent délicatement sur le papier. Les mots sont posés sur le papier, on les sent fragiles comme si une simple brise pouvait les faire s'envoler.

Dans « Grossir le ciel », les choses sont simples et peignent un décor cévenol sans concession, presque intemporel malgré une action se situant dans les années 2000. Toute la magie de ce petit roman noir se situe dans cette espace temps quasi perpétuel, tout y paraît figé comme des personnages aux vêtements gris sur une carte postale au ton sépia.

Avec ce récit, presque un huis-clos, l'auteur met en avant la solitude paysanne, les décors escarpés des Cévennes et les secrets de famille qui rongent des vies.

L'immersion que réussit a instaurer Franck Bouysse est telle qu'on se surprend à lire avec des « r » qui roulent dans la tête. Cet accent spontané est révélateur du réalisme ambiant. Les odeurs de foin et d'étable sourdent presque des pages et le livre refermé, c'est presque avec surprise que l'on découvre le décor familier qui nous entoure en relevant les yeux.

Les personnages sont rudes mais on sent la tendresse que l'auteur a su puiser en lui pour créer ses personnages, l'âme même du roman en est d'ailleurs dépendante. Bouysse réussit à tenir une histoire sur deux personnages seulement et c'est preuve d'une grande maîtrise.

Le style très emprunt de mélancolie et de poésie de la narration vient en contraste brutal avec les dialogues, sortis tout droit de la terre. Les rares échanges entre les protagonistes en sortent plus marqués encore. Ce récit n'est pas sans rappeler le magnifique roman de Pierre Magnan, La maison assassinée. La langueur de la narration, la rural violent de ces campagnes isolées font de ce roman un joli petit bijou noir.

Récompensé à plusieurs reprises, « Grossir le ciel » est rempli de ces qualités qui justifient ces honneurs. Malgré tout, j'ai trouvé la fin nébuleuse et trop peu développée et je le regrette au vu de la qualité du roman. Sans avoir besoin d'un final déchaîné, l'ambiance du récit se suffisant à elle-même, il m'a manqué cette stupeur qu'une fin inattendue peu procurer. Ce bémol ne freinera en rien la découverte des autres romans de Franck Bouysse, le plaisir de la lecture ayant été bien supérieur à cette petite déception.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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