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4,11

sur 5651 notes
Quel livre ! Bon sang, je ne m'attendais pas à un tel contenu.

L'auteur nous trace le parcours invraisemblable de souffrance et de cruauté de la part d'un homme sadique au possible.
Pour Rose, vendue par son père pour une maigre bourse, sa vie ne le sera pas, car de rose, elle ne porte que le nom. Pour le reste, ses journées ne sont qu'une longue suite de travaux harassants, de maltraitance physique, d'esclave sexuelle pour un homme qui n'attend d'elle que la naissance d'un fils pour mener à bien le plan machiavélique qu'il a entrepris avec le soutien de sa mère complètement démente.
Après avoir tenté d'empoisonner son maître et la mère de ce dernier qui sort indemne, internée en hôpital psychiatrique à la suite de son forfait, elle y demeurera jusqu'à son accouchement, car seul l'enfant à naître a de l'importance pour le plan machiavélique monté par la mère et le fils.
J'ai refermé ce livre avec une note d'espoir d'une vie meilleure pour la jeune Rose.

Merci à Marina pour son excellente critique, qui m'a incitée à lire depuis déjà plusieurs mois, le parcours terrifiant de cette jeune femme.
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C'était la rentrée de janvier, là où très souvent se trouvent de belles pépites, et dans ma Pal, ce merveilleux texte de F.Bouysse. Et le voilà couronné par Babelio , que demander de plus?
J'ai été hypnotisée par cette histoire tragique, une histoire qui laisse l'impression d'avoir déjà été lue, dans un roman d'un autre siècle peut-être, mais pas avec ce même besoin de l'auteur de fouiller le tréfonds des âmes et des esprits; ne parlons pas des enveloppes charnelles que l'on sent souffrir , des visages que l'on perçoit de suite.
Comment une petite fille née pauvre, mais heureuse peut -elle devenir une victime expiatoire parce que son père sur un coup de folie la vend pour essayer de nourrir ses autres petites soeurs? C'est l'histoire de Rose, qui a force de souffrances se retrouve dans un asile pour cacher des faits innommables commis par son nouveau patron.
Heureusement Rose sait écrire , c'est peut-être ce qui la sauvera, mais dans quel état!
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Du Dickens sans sucres ajoutés !
La vie de Rose ferait presque passer Oliver Twist pour un gagnant du loto.
Comme la magnifique photographie de la couverture, signée Sara SAUDKOVA, représentant une mère allaitant son enfant, Franck BOUYSSE a écrit un roman en argentique. Les mots sont âpres, vrais, à l'image de cette terre isolée où survivent les personnages. Les phrases ne sont ni maquillées, ni retouchées façon Photoshop. de la poésie brute. Bienvenue dans le gothique rural.
Le récit n'offre aucun repère temporel et géographique pour souligner que cette histoire aurait pu survenir n'importe où, n'importe quand.
Importe seulement cette concentration de ténèbres illuminées par la pureté d'âme de Rose et la prose de l'auteur.
Rose est l'aînée d'une famille de pauvres paysans. Pour survivre, le père la vend à 14 ans à l'insu de son épouse et de ses 3 soeurs, à un maître de forges démoniaque et violent qui fera d'elle sa chose. Rien ne lui sera épargné, collection maniaque de drames et de malheurs.
Son histoire est révélée par un prêtre ayant pris connaissance de carnets rédigés par Rose. Réceptacle des secrets et des confessions, le religieux ne peut conserver ces écrits pour lui-même.
L'utilisation de la première personne et le style très imagé des scènes rendent le lecteur témoin presque oculaire des violences exercées dans le huis clos du domaine sombre et isolée du maître de forges. Nous sommes tout autant spectateurs des regrets du père, de l'abandon de Rose dans un monastère transformé en asile ou de la tristesse de sa famille dans la masure où survit la mère de Rose et ses soeurs.
C'est un roman de l'enfermement dans la solitude, dans la misère, dans une condition sociale, dans la violence et dans les regrets.
Franck BOUYSSE nous condamne à de la prison ferme car ce récit restera à coup sûr prisonnier de la mémoire de ses lecteurs.






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Comment peut-on encore alimenter les esprits ténébreux ou torturés de certaines personnes qui liront ce genre de roman?
L'intrigue est fort convenue dès le départ, je n'y ai rencontré aucune originalité car le thème de la misère en campagne, la jeune fille vendue et réduite à néant par son maître et qu'on internera en asile psychiatrique, euh... merci on a déjà donné.
Quant à la construction n'en parlons pas, pas de ponctuation pour les dialogues et la technique du roman chorale donne une ambiance trop fragmentée.
J'en suis encore à me demander quel est l'intérêt de soulever autant d'émotions négatives telles que le dégoût, la colère ou encore la révolte avec cet étalage de violence, torture en tout genre, poncifs en veux-tu en voilà enfin bref, tout pour baigner dans la noirceur même de ce roman.
Les actes de barbarie, de violence gratuite et cruauté malsaine sont vraiment en abondance et rendent la lecture abominable. Et quelle fin!! Bravo à l'auteur de s'en sortir avec un "happy end" à l' américaine.
Franchement cela a vraiment gâché mon plaisir et je pense que je vais regretter d'avoir ouvert ce livre qui pourtant m'attirait avec ses critiques élogieuses et ses prix littéraires. Comme quoi on ne fait pas toujours les bons choix...
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« Tout est calme. Il n'y a plus de temps à perdre. Voilà. C'est le temps de sauter dans l'eau froide.
Mon nom, c'est Rose. C'est comme ça que je m'appelle,
Rose tout court …»

Un grand livre, sombre, tragique, grandiose.
Destin souillé, celui de Rose une jeune fille de 14 ans que la vie ne gâtera pas.
Cruauté, violence, folie, poltronnerie, couardise, veulerie font partie du tragique tableau que nous peint Franck Bouysse.
Les mots sont faits de glace, mais au bout du chemin, peut-être une lumière, celle de l'Amour.

Un passionnant, éprouvant, très grand moment de lecture. On ne sort pas indemne d'une telle lecture.

« Les souffrances placées sur notre route sont faites pour être endurées, une manière d'éprouver les âmes éraflées. J'en ai toujours été conscient. Les âmes. Les Pères m'ont enseigné qu'elles ne se vernissent pas, qu'elles se traitent en profondeur, qu'il est bien plus charitable de pardonner l'homme ballotté par le malheur que de courtiser celui qui par naissance et fortune en est préservé. La vertu sans mérite n'est rien d'autre qu'un déguisement de carnaval. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Titre : né d'aucune femme
Auteur : Franck Bouysse
Editeur : Manufacture de livres
Année : 2019
Résumé : Aujourd'hui, le père Gabriel doit bénir le corps d'une défunte à l'asile tout proche. Il a promis de s'emparer des cahiers dissimulés sous les jupes du cadavre et n'a d'autre choix que de tenir sa parole. Son forfait accompli, l'ecclésiaste se lance dans la lecture du journal intime de Rose, une jeune fille issue d'une famille misérable vendue contre son gré.
Mon humble avis : Une fois de plus j'arrive après la bataille, une fois de plus je traite d'un bouquin plusieurs mois après sa sortie et les multiples avis dithyrambiques qui l'ont accompagné. Je n'ai jamais ressenti cette urgence, cette effervescence qui précède la rentrée littéraire, par exemple. Je lis à mon rythme, selon mes envies et je pense qu'une grande partie du plaisir que je prends à tenir ce blog vient de là, de cette petite liberté. Dans la même veine, j'ai depuis longtemps renoncer à solliciter les SP – service presse – pour pouvoir lire selon mon bon vouloir, et n'avoir de compte à rendre à personne. Mais après ces états d'âmes de petit rebelle de salon, revenons à nos moutons et à ce Né d'aucune femme de Franck Bouysse. Beaucoup l'ont souligné et c'est absolument indéniable, Bouysse écrit magnifiquement bien. Après quelques premières pages peut-être un peu ronflantes voir gonflantes, on entre dans ce bouquin avec un plaisir évident. Les phrases sont ciselées, l'écriture d'une précision terrible et l'on se reprend à relire certains passages tant les mots s'emboîtent parfaitement et forment un ensemble brillant et admirable. D'ailleurs je n'avais jamais rien lu de cet auteur et ne serait-ce que pour retrouver cette virtuosité, j'envisage de me plonger dans une autre de ses oeuvres prochainement. Mais ce roman ne se limite pas à une belle écriture – ce qui serait déjà pas mal me direz-vous – , l'histoire de Rose est belle, douloureuse, cruelle. Il plane sur ce bouquin une ombre de malheur, de désespoir. On est à la fois dans les contes de notre enfance, dans le roman gore mais tout cela maîtrisé de main de maître par un auteur doué, voir surdoué. Vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce roman, je ne me joindrais pourtant pas aux voix qui en font le meilleur livre de l'année, mais l'un des plus forts sans aucun doute. La raison ? Sans doute une histoire que l'on a l'impression de connaître, des personnages un peu stéréotypés, le manque de surprise, des effets un peu appuyés. Mais malgré ces bémols, force est de reconnaître que ce roman est marquant et vu que j'ai un faible prononcé pour les bouquins qu'on qualifierait de ruraux, je ne peux que vous inviter à plonger dans la lecture de ce Né d'aucune femme.
J'achète ? : J'ai eu beau faire ma mauvaise tête et trouver quelques défauts à ce roman, reste un très très beau texte et une histoire que vous n'êtes pas près d'oublier. Je recommande chaudement cette lecture.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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C'est la 1ere fois que je relis un livre… alors que je viens tout juste de le terminer.
Ce livre est un véritable coup de coeur.
Je lai lu une 1ere fois, goulûment, pour comprendre vite l'histoire et ses arcanes époustouflantes.
Et je l'ai relue une deuxième fois, dans la foulée, pour en savourer l'écriture tellement merveilleuse et me délecter de ces belles pages.
Des phrases ciselées comme de la dentelle, capables de vous emmener dans une ambiance incroyable, surréelles, à la manière d'un conte où les méchants sont encore plus méchants que ce que l'on peut imaginer des pires ogres…
Un livre qui va sans doute me laisser une trace durable, car tout y est bouleversant, les personnages attachants, énigmatiques et envoutants.
Je recommande plus que vivement ce roman. C'est une pépite.
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Eh bien quelle lecture ! Irrésistible, totalement. C'est le premier roman de cet auteur que je lis, c'est donc la découverte d'une plume, d'un univers. Et quelle plume. Comment ais-je pu passer à côté ?

C'est une histoire envoûtante que celle racontée ici. Un jour, le père Gabriel accueille dans son confessionnal, une femme qui lui fait une confidence des plus troublante : " Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile.....Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés .... Les cahiers ... Ceux de Rose..." Pourquoi cette femme veut absolument que le père récupère secrètement ces cahiers ? Qui est Rose ? Que fait-elle dans cet asile d'aliénés mentaux ? Un roman chorale donnant voix à plusieurs proches de cette Rose, qui vont nous conduire sur les chemins tortueux de sa vie ... Je ne souhaite pas vous en dire plus, ce n'est absolument pas possible... Je ne savais rien de ce roman en l'ouvrant et c'est justement cela aussi la magie de la lecture .. et ici c'est ouah ... sublime !

Avec justesse, l'auteur va pénétrer au plus profond de l'âme humaine qui réserve tant de surprise à qui sait écouter, voir ... Une lecture vibrante, émouvante, terrifiante. Absolument à découvrir pour tous ceux qui aime la littérature éblouissante de beauté, de poésie.
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C'est un conte sombre, comme ne le laisse pas présager le puzzle de la couverture baignée d'amour maternel.

Les contes vus par Bettelheim peuvent donner lieu à une interprétation symbolique, ici nul besoin d'analyse, tout est à plat, les hommes sont veules ou lâches, la vie de Rose est un calvaire.

Seule l'écriture offre à Rose un rayon de soleil éclairant cette vie funeste : “La seule chose qui me rattache à la vie, c'est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient.”
Écrire lui permet d'imaginer aussi l'amour avec Edmond sans l'avoir jamais connu (cf. citation).

Ce livre est aussi une ode aux mots salvateurs : “Les mots, ils me font sentir autrement, même enfermée dans cette chambre.
Ils représentent la seule liberté à laquelle j'ai droit, une liberté qu'on peut pas me retirer”.

Le style de Franck Bouysse, d'une lumineuse puissance, sublime cette histoire comme Soulages sublime le noir dans ses toiles.
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Ce n'est pas la première fois qu'un roman explore le mal absolu. Franck Bouysse le fait au travers d'une jeune héroïne d'une lumineuse résilience, et dans une fort belle langue, différente selon les protagonistes, mais qui est un hommage aux mots dont la beauté sauve le monde, et sauve Rose en particulier. Les lecteurs ne s'y trompent pas, qui ont déjà attribué plusieurs prix à ce livre à la presse élogieuse et qualifié de formidable par François Busnel soi-même.

A 14 ans, la jolie Rose est vendue à un maître de forges par son paysan de père qui n'arrive pas à nourrir une famille nombreuse composée uniquement de filles. Aspect social de l'histoire : malgré le peu de précisions données, on peut identifier la Dordogne des années 1880, dans une France rurale qui se désertifie et s'appauvrit.

Commence pour Rose une vie de servitude qui tourne bientôt à l'esclavage domestique et sexuel. Avec quelques fugaces minutes ressemblant parfois à du bonheur : Edmond, le mystérieux palefrenier, amical, distant et énigmatique, et le cheval Artémis révélateur de sensations puissantes. … Les tentatives d'évasion de Rose se soldent par des échecs et des punitions, tandis que le père pris de remords décide de reprendre sa fille.

Après des péripéties glaçantes, qui apparaissent pourtant dans la logique des personnages et des situations, Rose est internée dans un ancien couvent de Chartreux converti en asile. Comment connaissons-nous son histoire ? Par des cahiers qu'elle a écrits, sortis clandestinement d'un asile étroitement surveillé par un médecin qui fait partie de la maffia du Mal. C'est un prêtre qui recueille les confidences écrites, et son action permettra un dénouement inattendu mais qui nous soulage d'une angoisse grandissante à chaque page et d'une sidération devant les profondeurs maléfiques dont est capable l'âme humaine.

Grande habileté de la construction du livre qui tient aussi du thriller par l'angoisse qui sourd et amplifie à chaque page, grande poésie d'une nature omniprésente à travers ses saisons, ses odeurs et ses lumières, grande justesse de la psychologie des personnages, et très grande empathie que nous éprouvons pour les victimes écrasées par leur passé, leur faiblesse, leur situation ambigüe ou l'accumulation d'épreuves où certains laissent la vie.

Quant aux bourreaux, les progrès de la psychologie nous ont habitués désormais à rechercher en quoi ils furent d'abord des victimes, ainsi que nous pouvons le voir dans le procès actuel des assassins du jeune Valentin. Ici, rien de tel : le trio maléfique l'est intégralement, incarnation du mal absolu, conscient, organisé, appliqué. A nous de reconnaître et d'accepter que c'est possible.

Qu'est-ce que l'homme ? C'est la question fondamentale et éternelle qui clôture ce livre remarquable et en fait une grande oeuvre.

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