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4,11

sur 5661 notes
Jusqu'où Franck Bouysse va t'il entrainer ses lecteurs, en s'enfonçant de roman en roman dans l'univers du Mal .

Avec Né d'aucune femme , difficile de rester indifférent devant ce que devient la vie de Rose , une jeune fille de 14 ans, ainée d'une fratrie de quatre filles dans une petite ferme au XIXeme siècle alors que le père aurait besoin d'un garçon pour l'aider à survivre, il va faire l'impensable: vendre sa fille à un hobereau de la région comme bonne à tout faire , mais cet homme est violent et obstiné par le besoin d'un héritier .

Rose lutte pour garder la tête haute , elle devient la soeur de toutes les femmes bafouées, violées, humiliées , sa souffrance et sa dignité pénètrent au plus profond de soi , une plongée dans la féminité que rarement un écrivain homme peut atteindre .

Là bas, dans la cellule de l'asile, Rose se réfugie dans les mots, elle qui en possède si peu, elle les apprivoise, les invente et les écrit dans un cahier en racontant sa vie .

Un roman bouleversant !

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Je n'ai pas réussi à terminer ce livre que je trouve , contrairement à beaucoup, très glauque, pas beau , voire même malsain. Teulé à côté c'est de la gnognotte! Je ne trouve pas d'intérêt à lire cette histoire abracadabrantesque et nauséabonde où plus on avance plus on s'enfonce dans des descriptions de scènes d'horreur. Autant relire Le Marquis de Sade ou les mille et une vierges ... bref, boff, beurk.
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Quel roman tourmenteur, glaçant et sublime !

Pauvre Rose, une vie tragique faite de douleurs physiques et psychiques, tombée à quatorze ans dans d'affreuses griffes.
Vivant un calvaire sans issue, elle dévide son malheur dans l'écriture pour « écrier » la souffrance à laquelle elle doit se résigner. Pour supporter l'ineffable, elle se réfugie dans la rêverie et convoque le souvenir de sa brève rencontre avec une jument qu'elle a pu monter quelques instants, le jour où sa vie a plongé en enfer. « J'ai repensé à Artémis que j'avais vu passer à travers le mur, et que j'avais pas le pouvoir de faire revenir quand je voulais. Pour moi, c'est le moment où je suis montée sur son dos qui représente l'arrêt du temps, une vision qui se place avant le grand basculement, ce moment où j'ai imaginé que la vie pouvait valoir le coup d'être vécue. »

Quelle plume ! Elle est d'un élégant classicisme intemporel, poétiquement sombre.

Franck Bouysse m'a embarquée dans son histoire sans me laisser le temps de prendre une grande inspiration et m'a maintenue en apnée jusqu'à la dernière ligne.

Les longs soliloques contenus dans les cahiers de Rose sont déchirants, ils m'ont broyé le coeur. C'est tellement beau et triste, si j'avais voulu recopier les plus beaux passages, j'aurais noirci des pages et des pages.

Franck Bouysse et son héroïne m'ont emportée dans un tourbillon émotionnel.

Je remercie les nombreux Babeliamis qui m'ont donné envie de découvrir cet écrivain, merci aussi
à Babelio, car je serais sûrement passée à côté.


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Sur la desserte il y une bonne dizaine de livres, lus où à lire. Dans ces livres depuis quelques mois, la couverture du roman Né d'aucune femme de Franck Bouysse m'appelait régulièrement.  Mais je remettais la lecture préférant tel autre roman.
Et puis en ce début de 2020 l'appel du livre à été le bon.
Mais quel appel. Commencer 2020 sous les auspices de Franck Bouysse met le curseur très haut dans la qualité d'écriture,  l'émotion,  l'empathie,  la noirceur, la lumière  et les très-fond de l'âme humaine.
Comment ne pas être bouleversé  par ce roman d'une rare sensibilité,  vibrant, poignant,  vous prenant dans ses filets et ne vous lâchant plus.
Nous sommes quelque part entre Limousin et Perigord dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Gabriel est prêtre et il a charge d'âmes.  Et l'une de ces âmes, en confession, lui demande alors qu'il va bénir le corps d'une femme à l'asile de récupérer des cahiers cachés sous sa robe.
Ce sont les cahiers de Rose.  Cahiers dans lesquels Rose raconte son histoire afin que celle ci ne soit pas oubliée.
Rose est une jeune fille de 14 ans qui a été vendu par son père paysan à un maître châtelain.
Elle a été vendu  car son père,  sa mère, ses trois soeurs n'arrivent pas à vivre du fruit du travail de la terre et de l'élevage.
A partir de là vont s'enchaîner de façon logique et dramatique une série d'événements  qui marqueront la vie de Rose.
C'est tragique,  c'est romanesque.  Par son écriture magistrale Franck Bouysse nous emmène  au fond de l'âme humaine mais aussi au fond des bois et des demeures. On entend les planchers craquer ainsi que les branches dans les bois . On distingue l'ombre de la bougie sur le mur de la chaumière.  On ressent physiquement les cris, la violence ou encore la chaleur de la forge.
Et quelle écriture remarquable pour nous traduire les sentiments, les peurs, les émotions de Rose.
L'histoire que nous raconte Franck Bouysse dans Né d'aucune femme est une histoire somme toute assez " classique " dans cette deuxième partie du 19eme siècle.  Qui n'a pas rencontré en faisant des recherches dans sa généalogie des ascendants qui sont des enfants abandonnés,  des bâtards  ou encore des enfants cachés.  Qui n'a pas dans ses ancêtres une bonne qui a fauté avec un bourgeois ou un châtelain.
Cette réalité, Franck Bouysse l'a sacralisée au travers de  Rose et des personnages de son roman. Nous sommes partie prenante des personnages et comment ne pas être ému par cette page où il nous décrit le petit déjeuner des trois soeurs de Rose.  Comment ne pas être  ému devant la mère de Rose , devant Onésime ou encore devant Edmond.
De la même façon comment ne pas crier notre colère au maître, à la vieille ou encore au docteur.
Et puis nous partirions bien chevaucher à travers bois sur la jument.
Le roman de Franck Bouysse est magistral  car son récit est complet. Tout est compris dans le roman, de l'indicible à l'espoir,  du mal à l'amour, de la violence à la bienveillance.
D'une histoire commune à beaucoup de personnes au 19eme siècle  il en fait Une vie qui touche à l'universel.
Rose restera encore longtemps  mes côtés.
" ma manière de le remercier pour tout ce que j'ai cru pas être la réalité,  jusqu'à ce que je me retrouve dans le tourbillon, la seule réalité, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, celle de demain, celle de toujours,  celle de cette vie et celle d'après cette vie " ( p.284 ).

Immense grandeur de l'âme humaine.


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Depuis le temps que ce livre était sur ma liste des « livres à lire absolument », c'est chose faite. Vu le nombre de prix qu'il a reçu, il est inutile de le présenter. On m'avait prévenu que c'était une lecture manquante, qu'on en ressortait pas indemne et je confirme ! J'ai été terrifiée par les évènements qui s'enchainent dans la vie de Rose et impressionnée par sa force, son courage à continuer de vouloir vivre. Quel talent de la part de l'auteur ! Tous les prix reçus pour ce livre sont vraiment mérités. Un coup de coeur pour sa plume. le style est puissant et délicat à la fois. On ne peut qu'être bouleversée par une lecture comme celle-ci.
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Je dois avouer que j'ai bien failli abandonner la lecture de cet ouvrage vu l'enchainement des faits d'une noirceur innommable.
Heureusement, la seconde partie du livre m'a permis de terminer ma lecture.

L'âme humaine n'a pas de limite : voilà le message de l'auteur.

Je vous laisse découvrir cet ouvrage que je ne lirai pas à nouveau.
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J'ai d'abord été complètement conquise par le style et par le début assez mystérieux de ce roman. Trois différents narrateurs à la première personne, « Gabriel », « Rose », « Edmond », et un narrateur à la troisième personne mettent en scène les différents personnages de cette histoire éprouvante.
***
Il y a quarante-quatre ans, Gabriel, curé d'un petit village, entend une femme en confession. Celle-ci le prévient qu'il aura à bénir une internée récemment décédée à l'asile d'aliénés et lui demande de récupérer discrètement sur le corps de cette infanticide de précieux carnets. Patiemment, discrètement, grâce à la complicité d'une infirmière compatissante, Rose y a relaté sa sordide histoire. Les carnets nous entrainent donc presque un demi-siècle auparavant. Rose a vécu dans une ferme avec ses parents et ses sœurs avant de connaître bien des malheurs... Pour assurer la survie du reste de la famille (sa femme et ses deux autres filles), Onésime vend son aînée à un maître de forges qui se révélera brutal et pervers. La mère de cet homme est une sadique qui manipule Rose et couvre les exactions de son fils. On ne sait trop quand situer ce drame : quelque part entre la toute fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe, j'imagine, peut-être même un peu plus tard. Franck Bouysse nous entraîne dans un univers très noir, une époque où les domestiques sont considérés comme des esclaves (ils sont achetés, corvéables à merci, moins bien traités que les chiens du maître, etc.), et où une classe sociale « supérieure » se trouve assurée de son impunité quoi qu'elle fasse.
***
J'ai lu ce livre avec intérêt presque jusqu'à la fin en partie prévisible et en partie trop rocambolesque à mon goût pour que j'y croie. J'avais déjà tiqué à cause du style bien trop soigné des carnets : Rose, paysanne, à peine scolarisée, écrit vraiment trop bien pour que ce soit vraisemblable ! L'auteur s'en justifie d'ailleurs à plusieurs reprises, lui faisant lire des journaux et apprendre des mots, même ceux dont elle ne connaît pas le sens, entre autres exercices pour justifier la qualité littéraire des carnets. Il ne suffit cependant pas de supprimer systématiquement la première partie de la négation pour rendre le texte de Rose compatible avec sa situation et ses probables connaissances académiques. J'ai pourtant été, malgré ce que je considère comme des défauts, très sensible au style de Franck Bouysse qui réussit à émouvoir en dépit de quelques invraisemblances et de cette surenchère de noirceur qui, moins bien écrites, m'auraient fait décrocher avant même le milieu du roman…
***
Merci au Grand Prix des lectrices de Elle et à La Manufacture de livres pour ce roman plus que noir…
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"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé" et là, je confirme les paroles intelligentes d'Harry Quebert car, autant où je suis contente d'arriver à la fin de ce récit sombre tant mon coeur n'en pouvait plus, autant où j'ai envie de replonger dedans pour le relire, apaisée.

L'auteur m'a souvent fait vibrer, avec son écriture magnifique, ses mots bien choisis, avec ses personnages profonds, avec ses histoires bien racontées et surtout avec le milieu qu'il décrit : le rural noir.

On a beau vivre à la capitale depuis bientôt 20 ans, mes origines sont dans la ruralité !

Johnny Hallyday chantait ♫ Je suis né dans la rue ♪ et moi je pourrais chanter ♫ Je suis née dans la ru…ralité ♪ mais bon, le temps est déjà moche, je ne vais pas rajouter de la pluie ♫ en chantant ♪ (non, Sardou, ne dis rien dans ma tête ou je vais chantonner un mélange de toi et de Johnny).

L'habileté de Franck Bouysse tient dans beaucoup de choses, comme je le disais au deuxième paragraphe, mais elle vient aussi de sa manière de construire son récit en le déstructurant de manière à nous appâter dès le départ avec du suspense, du mystère et des décors grandioses qui cachent des scènes plus sombres.

Pourtant, au début du récit, bien que j'ai été happée, il y a eu un moment de flottement dans mes émotions… On avait commencé avec du costaud, on poursuivait dans du sombre et puis, tout avait l'air d'aller dans le meilleur des mondes… Durant peu de temps, je précise ! le flottement a duré quelques pages et puis…

À partir de ce moment là, mes émotions ont été mises à mal, ballotées, torturées car je m'étais attachée à Rose, cette jeune fille de 14 ans travaillant dans une maison où les maîtres n'ont rien de chaleureux, sans pour autant être des brutes…

Un instant de flottement, je vous ai dit ! Juste le temps de laisser le lecteur prendre une bouffée d'air avant de le noyer dans la suite du récit car il va nous plonger dans du très sombre, mais jamais sans que cela devienne trop obscur.

L'auteur a su jongler entre le sordide, l'horrible, l'indicible mais sans jamais entrer dans le glauque gratuit alors que son récit est très brutal par certains moments et que seule la volonté de Rose, son personnage principal, nous donnera la force de poursuivre avec elle.

Oh, Rose, combien de fois aie-je eu envie de te sauver ? de te délivrer ? D'avoir des couilles à la place d'Edmond, celui qui, toute sa vie durant, failli être un homme sans jamais l'être vraiment.

Une fois de plus, l'auteur m'a enchanté, m'a emporté, m'a fait vibrer, m'a fait pleurer, m'a remué les tripes, m'a mise à genoux (et ça commence à devenir du sexisme tous ces auteurs mâles qui me mettent à genoux, sans compter que mon kiné ne sera pas content), m'a fait passer par une multitude d'émotions, me laissant amorphe à la fin de ma lecture de ce rural noir, de ce roman choral qui m'a marqué au fer rouge.

Amoureux des grands romans, amoureux des belles plumes, lecteurs/trices qui veulent lire autre chose que de la littérature fast-food (sans pour autant commencer à lire des Classiques), ceux ou celles qui aiment qu'on leur retourne les tripes avec des mots et des personnages qui marquent, à tous ceux et celles qui aiment les belles histoires, je ne dirai qu'une seule chose : lisez-le, nom de Dieu !

PS : il est à signaler que les mouchoirs ne sont pas fournis avec le roman…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La couverture est sublime. L'histoire terrible.
Rose, jeune fille de 14 ans est vendue par son père au maître des Forges pour quelques pièces censées sauver sa famille. Dès les premières pages, on devine l'indicible, la trouille au ventre… non … pas elle … et puis si, Franck Bouysse décrit l'horreur, nous entraînant dans cette intimité morbide, le moche, le cruel, l'injuste. L'horreur se noue au quotidien et nous oppresse le coeur, nous, lecteurs impuissants derrière les mots.
L'auteur est fort. Très fort. Sa plume est d'une grande qualité et c'est d'ailleurs celle-ci qui m'a totalement captivée avant même le récit. Les mots sont justes et précis, le texte est fluide distillant un à un les travers de l'Homme – cette redoutable part d'ombre dans laquelle éclot la violence.
La violence est sur chaque page, dans la domination, l'abus, l'oppression, dans l'inégalité sociale et l'ascendance des uns sur les autres. La peur cimente.
Histoire terrible, disais-je … et réaliste.
Ce roman dont les critiques et les chroniques ne tarissent pas d'éloges mérite, à mon sens, amplement cet engouement. Bien construit (avec notamment l'alternance des points de vue), remarquablement ficelé (même si la fin se devine), il se lit en apnée.
Une lecture addictive.
Un roman noir à ne pas rater !
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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430 critiques à propos de ce roman sur Babelio, je n'ai donc pas pour prétention d'innover ou de le faire découvrir ! Mais impossible de ne rien en dire car c'est un chef d'oeuvre. Techniquement je ne peux pas mettre plus donc sans hésiter 5 étoiles ! D'une histoire qui aurait pu être malheureusement assez banale, celle d'une toute jeune fille vendue comme servante à un maître abjecte qui l'utilise comme un objet sans valeur, F.Bouysse nous éblouit d'audace. Sous sa plume ce récit va au plus profond de la complexité des individus, dévoile à n'en plus finir des liens déconcertants, nous empêche de fermer l'oeil avant d'être arrivé à la dernière page qui, elle aussi, est imprévisible. Une merveille que ce roman ! Un homme capable d'écrire d'une telle façon, d'imaginer de tels dénouements tout en sublimant la psychologie humaine dans tous ses registres, avec un langage à la fois simple mais dont chaque mot est d'une telle justesse qu'il va droit au coeur c'est un demi dieu ! : )
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