AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 256 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils forment un triangle de trois points lumineux, une constellation perdue dans la galaxie du cinéma.
Producteur, actrice, écrivaine, ils existent au monde par le prisme de leur personnage public, qui les définit aux yeux des autres, quand ils recherchent la vérité intime de leur personne. Ils sont trois étoiles dont l'éclat pâlit, un trio de personnages en quête d'identité.
Anny vit la vie banale à laquelle elle aspire par le truchement des rôles qu'elle incarne. Elfrida assouvit sa passion pour l'écriture par sa muse Virginia Woolf, quand Talbot cache et se cache son moi privé, intime.
Ils vivent par et pour les autres, eux qui définissent leur identité. Ceux qu'ils ne sont plus, ceux qu'ils ne sont pas; ceux qu'ils ont été; ceux qui les entourent et les inspirent; ceux qui les accompagnent ou les quittent. Ceux qu'ils recherchent ou qu'ils fuient.
Des identités passées et présentes qui se succèdent, se métamorphosent, se transforment Autant de couches opacifiant leur véritable personnalité.
Des identités qui s'accumulent et se superposent lorsque l'on se rend l'acteur de sa propre vie, l'écrivain de sa personnalité.
Ils deviennent l'autre, le personnage de leur propre personne, dont les autres sont autant de composantes. Leur vie imite un roman, quand le cinéma s'inspire de leur vie. Leur métamorphose devient usurpation.
Pourront-ils écrire leur propre vie, se libérer de l'image publique qui corsète leur personnalité, du personnage de fiction qui cadenasse leur âme? Leur faudra-t-il tuer leur alter-ego pour redonner un sens à cette vie?
Il leur faudra se réinventer ou mourir.
William Boyd aborde dans ce roman très plaisant et rythmé les problématiques très intéressantes de l'identité , de la connaissance et de l'acceptation de soi. Dommage que la réflexion soit un peu noyé dans de très nombreux détails factuels qui alourdissent le propos .
Une lecture très agréable et intrigante néanmoins !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
William Boyd : à priori, j'étais moyennement enthousiaste sur la perspective de lire un de ces romans. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi, j'avais cet à priori, surtout moi, qui adore la littérature anglo-saxonne, mais je ressentais l'auteur comme un homme écrivant pour les hommes (oui, je sais, c'est sexiste, mais je n'y peux rien). Néanmoins, à l'occasion d'une masse critique (j'en remercie Babelio et les éditions du Seuil), je me suis immergée dans le dernier opus de William Boyd, "Trio" et j'ai passé un excellent moment.
La couverture est très visuelle une coccinelle Volkswagen rouge d'où émerge deux jambes gainées d'un collant rouge et de ballerines de même couleur, le tout se détachant sur un fonds bleu turquoise (qui n'évoque pas spontanément la Manche à Brighton).
Le texte se lit vite et très vivant, dynamique, drôle. On sent que Boyd connaît bien cet étrange milieu qu'est le cinéma et la mise en scène.
Le trio est ici composé de deux femmes et d'un homme, parmi un grand nombre d'autres d'individus qui gravitent autour d'un film en cours de réalisation "L'épatante échelle pour la lune d'Emily Bracegirdle" (j'adore ce genre de titre de film qui prend toute la place sur l'affiche).
Nous sommes l'été 1968 dans la folklorique station balnéaire de Brighton. En France, il y a eu les événements de mai 1968 (une nouvelle révolution française !), mais le petit monde du cinéma tourne toujours autour de lui même. Nous rencontrons Anny Viklund, jeune actrice vedette qui comme son nom ne l'indique pas, est américaine. Elle est belle, sort d'un divorce avec un "terroriste", Cornel Weekes, a une "relation" avec un intellectuel français répondant au nom de Jacques Soldat, tout en ayant une liaison avec son partenaire dans le film, Troy Blaze, jeune et sympathique chanteur à la sexualité épanouie.
Il y a aussi Jennifer Tipton, nom de plume : Elfrida Wing, écrivain propulsé la "nouvelle Virginia Woolf" depuis une décennie et qui noie sa panne d'inspiration dans l'alcool. Son mari, Reggie Tipton réalisateur, la trompe comme d'habitude cette fois ci avec une romancière, plus jeune, plus inventive, Janet Headstone.
Nous croisons le producteur du film Talbot Kydd, un gentleman à l'ancienne, costume impeccable, une épouse directrice d'école, Naomi, deux enfants adultes, Humphrey (joueur de timbales) et Zoé, avec lesquels il n'échange plus beaucoup et une homosexualité réprimée qui vient tout juste de ne plus être reconnue comme un "crime" en Angleterre à l'époque.
Les multiples rebondissements du roman (dont un film porno, la CIA, les entourloupes entre "amis") et de la réalisation du film se déroulent en parallèle comme si la vraie vie s'invitait dans la "fausse vie" du film
Le roman se divise évidemment en 3 parties : Duplicité, capitulation et Evasion. Les noms des personnages sont tous à double sens ou presque : traduit en français, ils rajoutent du comique au texte qui aborde des sujets très sérieux : l'homosexualité, l'alcoolisme, la drogue, l'engagement politique. J'ai pensé à Jean Seberg et son engagement avec les Black Panthers, au livre de Frantz Fanon "Peau noire, masques blancs", aux acteurs "shakespeariens" John Gieguld, Alec Guiness et Richard Burton. Ce roman a eu une résonance étonnante pour moi, car je suis en train de lire "le journal d'un écrivain" de Virginia Woolf qui vient d'être réédité en livre de poche et même si j'ai du mal avec les romans de l'auteur, je suis toujours touchée par son histoire.
L'histoire de Trio, elle, finit dans un couvent, ne me demandez comment, lisez le livre : vous ne serez pas déçus !
Commenter  J’apprécie          21
C'est bien parce que William Boyd est un inventeur extraordinaire qu'on peut être un peu déçu par Trio. Sous la plume d'un inconnu, on aurait été emballé par sa galerie de personnages, tous plus cintrés les uns que les autres, abonnés à une collection de substances psychoactives, évoluant sur les côtes de la Manche d'avanie en avanie. On aurait adoré suivre les différentes phases qui font glisser les trois protagonistes vers des ruptures majeures dans leurs existences respectives. On aurait pardonné un rythme parfois sans tonus, et une fin un peu bâclée. William Boyd est un très grand : il avait le talent et la technique pour porter Trio sur le podium de ses meilleurs romans - ce n'est pas le cas cette fois.







Commenter  J’apprécie          10
Un bon Boyd, parfois un peu longuet mais il a le sens des personnages et de brosser en une phrase une personnalité. On sourit, on s'émeut, on a envie de cheminer avec eux jusqu'à l'issue. Sympa à lire, sans prétention plus que ça. Mais il serait dommage de passer à côté pour quelques passages longs ou un peu inutiles au début.
Commenter  J’apprécie          10
William Boyd est un magicien.
Dans Trio, il nous entraîne encore dans les destins chaotiques de personnages étonnants. Comme toujours c'est drôle, captivant, émouvant...
Nous sommes en 1968 sur le tournage d'un film. Une actrice trop belle et fragile, un producteur torturé, une épouse délaissée...
Leur destin se croisent parfois, pour la rédemption ou pour le pire.
Humain, foncièrement humain et fascinant.
Commenter  J’apprécie          10
Le titre du livre est-il une discrète allusion à un autre roman de William Boyd, "Solo" ? Je ne sais. En tout cas, il y a bien trois personnages principaux dans celui-ci, trois têtes d'affiche pourrait-on dire (parmi bon nombre de seconds rôles) puisque l'auteur nous immerge dans le milieu du cinéma (anglais) au printemps de 1968. Talbot Kydd est producteur et supervise le tournage d'un film où Anny Viklund tient la vedette ; quant à Elfrida Wing, écrivaine, c'est l'épouse du réalisateur. Tous les trois essaient péniblement de maîtriser leur vie personnelle et professionnelle et soignent leur mal-être par des palliatifs plus ou moins efficaces : Talbot, à défaut d'assumer pleinement son homosexualité, pratique la photo de studio avec des modèles surtout masculins ; Anny jongle avec les médicaments pour demeurer dans un état de lucidité et de concentration compatible avec son métier ; Elfrida, qui fut qualifiée de "nouvelle Virginia Woolf" mais n'a pas écrit une ligne depuis dix ans, est maintenant une alcoolique avérée. le hasard des événements ou des rencontres va infléchir leur destin de façon irréversible, à des degrés divers.
Si l'action – et il y en a, de l'action, et des retournements de situation – se déroule principalement en Angleterre et en particulier à Brighton, là où se tourne le film, un pan de l'histoire d'Anny (sa conclusion, en quelque sorte) a pour cadre la France, entre Paris, où vient de se produire une petite révolution, et le bassin d'Arcachon. William Boyd, auteur britannique francophile, a parsemé son texte d'expressions ou de mots issus de la langue de Molière, ce qui fait toujours plaisir : l'inverse est tellement répandu !
Commenter  J’apprécie          10
Un film est tourné à Brighton, et pour ce faire tous s'y trouvent, les acteurs, le metteur en scène , les producteurs. le livre s'attache aux destins de deux d'entre eux et en plus à celui de la femme du réalisateur , leur point commun principal est l'hésiation et le sentiment de ne pas être vraiment dans leur vie. Au fil des chapitres on suit leur cheminement mental , si le ton est assez léger le style simple, le fond est plus complexe et conduit à nous interroger sur notre propre vie.
Un bon livre qui réussit à nous faire nous évader et en même temps nous charme par son ton plaisant. Une belle lecture d'été.
Commenter  J’apprécie          10
La lecture du dernier roman de ce grand romancier anglais m'a été proposée dans le cadre d'une opération Masse Critique.

Brighton 1968.
On assiste au tournage d'un obscur fil au scenario fumeux.
Et au fil des chapitres s'égrènent les épisodes de vie de trois personnages autour de ce tournage.

Elfrida, l'épouse du réalisateur.
Ecrivaine en mal d'inspiration et trompée par son mari, qui noie son désarroi dans l'alcool.

Talbot, le producteur du film.
Il se débat entre aléas du tournage, caprices des acteurs et exigences de ses associés. En proie à un questionnement incessant sur son orientation sexuelle.

Et pour compléter ce trio, Anny, actrice américaine d'origine suédoise.
Vedette du film, elle jongle avec ses conquêtes masculines et est rattrapée de manière inquiétante par les actes graves de son ex-maris.

Tout ce beau monde survit dans cette comédie douce amère.

C'est subtil, profondément humain et drôle parfois.
Comme un vieux film d'un Woody Allen qui quitterait New York pour prendre l'accent British.

Merci Mr. Boyd. Un très bon livre!
Commenter  J’apprécie          10
Comment réussir sa sortie? Une question que peu de personnes se posent. La grande majorité se contente d'attendre que leur vie se déroule. À sa manière, chacun des trois personnages de Trio va choisir une nouvelle voie. Leur but: quitter un quotidien devenu pesant, bien qu'il puisse nous paraître enviable.

Anny est une actrice en vogue. Elfrida est cataloguée comme "la nouvelle Virginia Woolf". Talbot roule en Alvis, il se dit qu'il a tout pour être heureux: de l'argent, la santé, des enfants qui ont réussi... mais pourtant, quelque chose le tracasse, il ne sait quoi.

Chacun d'eux a quelque chose à dissimuler. Son homosexualité. Un penchant déraisonnable pour l'alcool. La panne totale d'idées pour démarrer un nouveau livre. le refus de rencontrer les voisins. L'incapacité à comprendre ses propres enfants. le dégoût du smalltalk, cette convention qui nous oblige à parler en société de tout et surtout de rien. Les autres sont ils fréquentables? Échanger des platitudes, supporter leurs manies, leur corps avachis? Faire semblant de s'intéresser à eux? Comme le dit l'un des personnages, "si tu te rappelles du nom des gens et de ce qu'ils font dans la vie, ils te considèrent comme un demi-dieu".

Le contexte soixante-huitard, contrairement à ce qu'évoque la quatrième de couv', n'est pas le sujet principal ici, et l'histoire m'a semblé totalement contemporaine. le style est simple, direct, accessible, avec les habituelles petites piques de Boyd envers la société britannique. Exemple: "Jacques avait une personnalité originale, comme s'il aimait provoquer et éprouver méfiance et mépris envers tous ceux qu'ils rencontrait. Sauf que cette attitude était générée par la confiance en soi, par la réussite et non par la susceptibilité, cette maladie anglaise débilitante".

La description du milieu du cinéma, avec Talbot en producteur allant de crise en crise, est assez réjouissante, même si elle est parfois un peu attendue. Jubilatoires sont les différentes versions de la première page du roman qu'Elfrida n'arrive pas à écrire. Un livre à la fois divertissant et qui donne à réfléchir. Peut-être pas le meilleur de Boyd, mais il tient bien la route.

Tout est dérisoire, et la seule question qui vaille est celle que pose Camus, cité en exergue: juger si la vie vaut la peine d'être vécue... ou pas.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis toujours contente de lire de nouveaux livres et de sortir de mes sentiers battus (plus policiers ou thrillers), et je remercie Babelio pour cette opportunité. Néanmoins, on nous promettait là un récit tendre et jubilatoire dans une ambiance sixtie's débridée, ... mouais, pas convaincue...
Ainsi donc à Brighton, 1968, on tourne un petit film au nom à rallonge "L'Épatante Échelle pour la lune d'Emily Bracegirdle." L'occasion pour 3 personnages de se croiser :
- Talbot Kydd, le producteur, sémillant sexagénaire, à la naïveté touchante qui gère sa vie professionnelle et personnelle en se voilant tout autant la face. Bonne pâte, il accepte les caprices de tournage et les magouilles de son associé et préfère ignorer son homosexualité quitte à être malheureux.
- Elfrida Wing, la femme du réalisateur (un vrai coureur de jupons), une ancienne auteure à succès, noie, depuis 10 ans, dans l'alcool la page blanche de l'écrivain.
- Quant à Anny Viklund, c'est une belle et jeune actrice, à la carrière prometteuse mais à la vie personnelle chaotique. Toujours dans un brouillard médicamenteux elle multiplie les relations toxiques et l'arrivée de son ex-mari, un terroriste en fuite, ne va pas arranger ses affaires.
3 destins singuliers mêlés dans une histoire quelque peu rocambolesque. C'est distrayant et ça se lit bien mais je n'ai pas été plus séduite que cela. Si le personnages de Talbot m'a touché, il est attachant et finalement déterminé sur la fin, ceux des 2 femmes m'ont vraiment paru caricaturaux. On a la pochtronne en goguette et l'actrice écervelée incapable de saisir un bonheur simple qui lui tend les bras (sans parler de la fin qui frôle le n'importe quoi).
J'ai lu ce roman sans difficultés mais il ne restera pas dans mes annales...
Petit aparté qui m'a divertie: je ne m'attendais pas à avoir dans un livre d'une plume anglaise, l'aéroport de ma commune ni à une escapade au Cap Ferret dans ses moindres recoins.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (461) Voir plus



Quiz Voir plus

ARMADILLO, LE PETIT SOLDAT

Le héros de ce roman est ...........

William Boyd
James White
Lorimer Black
Jonathan Roscoe
Michael Bottom
Conrad Milliband
Waldemar Strike

15 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Armadillo de William BoydCréer un quiz sur ce livre

{* *}