Résistants juifs : témoignages de ceux qui dans la clandestinité résistèrent, de
Georges Brandstatter,
aux éditions Jourdan, ISBN 978-2-87466-251-5, 20,90€
Résumé
On a tout appris sur la guerre, les batailles, les bombardements, l'exode, les privations. Sur la
résistance aussi, à Londres et dans les maquis. Sur les camps, les déportations, l'indicible horreur.
Alors le regard s'est porté ailleurs, non plus sur les horreurs, les salauds ou les héros, mais sur les
gens ordinaires, ceux et celles qui ont vécu cette période en restant eux-mêmes ou en le devenant.
C'est ainsi que sont apparus sur la scène de l'histoire de nouveaux résistants, occasionnels parfois,
modestes toujours, jusqu'alors demeurés dans l'ombre.
Le temps est donc venu où l'on peut voir en pleine lumière ces Justes qui ont aidé des Juifs et ces
Juifs qui se sont battus autant et même proportionnellement plus que les autres, contrairement à ce
que disent les idées reçues, qu'elles soient inspirées par la haine ou par la compassion. de même
que les Français n'étaient ni tous des collaborateurs, ni tous des résistants, les Juifs n'ont pas tous
été des victimes passives. C'est sans doute la principale leçon à retirer de ce livre. Un livre qui
d'ailleurs ne donne pas de leçon et c'est ce qui en fait tout l'intérêt.
Georges Brandstatter a patiemment recueilli, de 1998 à 2010, les témoignages oraux de personnes
vivant en France, en Belgique et en Israël. Nées au début du siècle dernier, elles ont à ce jour
plus ou moins quatre-vingts ans. Ce livre vient à son heure, à un moment où s'accélère le travail
de mémoire, pour que personne ne soit oublié et pour que tous ceux qui ont quelque chose à dire
puissent le faire.
Le livre de
Georges Brandstatter comble un vide. Car si la parole des résistants en général a été
recueillie, celle des Juifs résistants et volontaires pour la création de l'Etat d'Israël ne l'était pas
encore.
Pour la première fois un aspect inconnu de la Shoah.
Mon avis
Je n'ai pas connu la guerre, mais bien sûr j'ai lu ou vu des documents qui en parlaient. J'ai toujours
été étonnée de ne rien trouver sur les Juifs résistants, mais ce n'est pas parce qu'il n'y en a pas eu,
non. C'est parce qu'ils sont restés très discrets.
Le travail de fourmi de
Georges Brandstatter, la grande pudeur des récits qu'il nous livre, recueillis
auprès des résistants eux-mêmes, comble vraiment un vide historique, il participe au devoir de
mémoire.
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