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EAN : 9782755665130
400 pages
Hugo Publishing (07/06/2023)
4.18/5   47 notes
Résumé :
QUAND LA VENGEANCE EST PLUS FÉROCE QUE LE CRIME TREMBLEZ POUR VOS FILS... Gaza, 2001 Un enfant est abattu en direct, devant des caméras, lors d’un accrochage entre Palestiniens et soldats israéliens. Des deux cés, certains crient au complot. Beyrouth, 2002 Un chef de faction impliqué dans la mort du petit garçon de Gaza est assassiné. 2022 Trois meurtres de sniper. Le premier, dans le delta du Tigre, en Argentine. Le deuxième, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le troisièm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis fan de Roy Braverman quelque soit le nom qu'il utilise et je me réjouissais de lire son dernier opus, d'autant plus que les premiers retours étaient plutôt positifs. J'ai passé un bon moment, ma note reste bonne, mais j'éprouve quand même un léger sentiment de déception.

Le livre est addictif et les chapitres défilent. Il est sûr que l'on a beaucoup de mal à poser le roman. Les évènements s'enchainent, les péripéties se font nombreuses, nos espions et policiers traversent le monde à la recherche d'informations, on n'a pas une seconde pour souffler. Et c'est là que chez moi cela a fini par lasser. J'ai trouvé que trop c'était trop.

J'ai beaucoup aimé la première moitié du livre, le récit de ces trois meurtres aux circonstances analogues, d'un bout à l'autre de la planète. Les décors de chacun sont évoqués avec beaucoup de détails et permettent aux scènes de prendre vie dans notre tête. On prend là le temps de faire connaissance avec les personnages, dont l'agent Karakozian et Maria « Tigre » Mendoza, policière argentine. Deux personnages que je ne suis pas près d'oublier.
J'ai trouvé intéressantes les premières recherches sur ces meurtres, les questionnements sur ce qui peut lier les différentes familles touchées, les interactions entre ces familles, et les policiers.

Et puis tout s'accélère, les israéliens entrent dans la danse, les rebondissements, courses-poursuites, enlèvements, rencontres providentielles se succèdent et j'avoue avoir légèrement décoché.

A tel point que je n'ai vu nulle part expliquée la signification des trois lettres TFS, même si je peux la deviner. Si quelqu'un peut me le confirmer en MP ...

Ce qui rend cette lecture quand même savoureuse, c'est l'humour de l'auteur que l'on retrouve ici et sa capacité à créer des personnages hors normes, auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher.


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Encore un livre magnifique, le Premier Fils de Roy Braverman, vous savez que je suis fan de cet auteur sous ses multiples pseudonymes, je n'y peux rien. Dur de reprendre sa respiration, tant il est captivant, addictif et qu'il file à plus de cent à l'heure. Ce n'est que mon simple ressenti.

Nous sommes à Buenos Aires, en Argentine. Maria « Tigre » Mendoza, se remuscle le dos en faisant du kayak, tous les matins, dans le delta de Tigre, (ville et delta), après avoir pris deux balles dans le dos, lors d'une intervention musclée, entre gang. Elle est policière. Des gamins l'attendent autour d'un pont, pour essayer de la renverser, en faisant de grosses vagues, un jeu entre eux. Soudain, «Maty monte sur le rebord de la balustrade à son tour, bras en croix, pour son saut périlleux, et tous les autres agitent les mains. Maty n'est pas vraiment sourd. Il est malentendant. Il compense son infirmité par une audace et une gentillesse sans limite.
Et ils croient à une pitrerie quand il se désarticule en plein vol. Seule Maria comprend aussitôt. Maty vient d'être frappé par une balle en plein élan. Dans le dos. »

Nous sommes à Saint Pierre et Miquelon, Bixente, mesure des homards en compagnie de son fils Patxi, il veut lui faire voir une photo, son fils a disparu, tué par une balle.

Nous sommes à Marseille, « une belle villa à l'ombre bleue des pins parasols, en surplomb d'une calanque aux falaises safran enchâssant une mer d'émeraude » une fête se prépare, puis le drame, un bébé, traversé lui aussi par une balle, dans les bras de son grand-père.

A chaque fois, le sniper abandonne son arme, avec trois munitions non tirées, marquées des lettres TFS.

Avec les deux dernières affaires, nous faisons connaissance avec l'agent Karakozian, dit Kara qui essaiera de remonter aux sources pour trouver l'assassin. Maria se joindra à lui avec son enquête. Tous deux se précipiteront dans une course contre la montre entre Beyrouth, Gaza, Israël…Très vite, il apparaît que les grands-pères des victimes ont en commun un passé militant agité. L'un dans les factions libanaises au Proche-Orient, l'autre comme armurier de l'ETA basque, le troisième au sein de la mouvance palestinienne. A chaque fois les victimes sont des enfants. Quel est le lien qui réunit ses hommes ? Qui est le tueur ? Qui voudrait se venger, d'un fait sordide, terrible, arrivé en2001, à Gaza, un enfant est abattu en direct, devant des caméras, lors d'un accrochage entre Palestiniens et soldats israéliens. Des deux côtés on crie au complot, mais que s'est-il réellement passé ?

Une histoire passionnante que vous ne pourrez pas lâché. Les deux comparses, n'ont peur de rien, même au péril de leur vie. Actions, rebondissements en cascade, humour qui allège un petit peu ce récit où les plus puissants, peuvent toujours régir le monde, politique et financier, à leur façon.

J'ai été emportée par cet excellent thriller. Un super moment. Une très belle intrigue. Je vous le conseille. Vivement le prochain. Merci Monsieur Braverman.

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Roy Braverman nous entraîne dans un road movie à travers le monde, en Argentine, au Liban, en Israël, en France. C'est un roman d'espionnage et de vengeance implacable et féroce. Des enfants sont assassinés par un sniper qui laisse à chaque fois, son arme sur le lieu de tir. Ces armes portent toutes les initiales TSF. Ces crimes atroces sont liés au passé de leurs grands-pères, qui auraient participé à un attentat à Beyrouth en 2002. Qu'est-ce qui les relient ? Et pourquoi cette vengeance atroce ? Qui est derrière tout cela ? Kara aura fort à faire pour débroussailler les différentes pistes pour enfin trouver qui se cache derrière ces crimes. Les personnages sont attachants pour certains, notamment ceux qui collaborent avec Kara, une pointe d'humour, de bons petits plats, et aussi des peines et des chagrins incommensurables, sont les ingrédients qui font de ce livre une réussite.

Ce qui est remarquable avec l'écrivain Patrick Manoukian, dit Ian Manook ou Paul Eyghar, ou Manook ou Roy Braverman, c'est que quel que soit le nom d'écrivain qu'il emprunte, c'est à chaque fois différent. Certes, on retrouve sa patte, mais pas une histoire n'est semblable. C'est sa force.
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Si vous aimez les romans à suspense politiques complexes, au récit touffu inspiré de faits réels et impliquant à la fois les services secrets américains, israéliens, libanais, palestiniens et français, vous serez comblés. C'est à ce rendez-vous avec les réseaux d'espionnage international que nous convie Roy Braverman (un des pseudonymes de Patrick Manoukian qui publie aussi sous les noms de Paul Eyghar et Ian Manook). Dès les premiers chapitres, la table est mise avec les assassinats consécutifs de jeunes garçons sur trois continents. S'ensuit une narration embourbée dans le lisier d'une enquête qui progresse lentement. Enquête menée par l'agent « secret » français Karakozian (Kara pour les intimes) au caractère parfois explosif, d'origine arménienne comme son créateur. Jusqu'au visionnement d'une vidéo qui, contribue à accélérer le rythme du récit et freiner l'assassin au plus vite.

Le premier fils a pour thème la vengeance. Celle de Karakozian pour l'assassinat d'un de ses collègues. Mais surtout celle d'un vieillard qui une vingtaine d'années plus tôt a fait le serment de venger la mort de son petit-fils dans des circonstances politiques explosives :

« Douze personnes en tout, dans six pays différents. Sous le nom, le motif, comme une sentence. Tireur. Commando. [...] Depuis quinze ans ! Quinze ans d'une vengeance au moins aussi cruelle que le crime initial. Organisée avec le même froid calcul. Exécutée avec la même inhumanité. Une perversion que l'horreur du premier crime ne pourra jamais excuser. »

Quant à la recherche de la vérité, elle dépend du niveau d'implication et de collaboration des services impliqués :

« Dans le service fautif, ceux qui ont fauté feront tout pour que ça ne se sache pas, et ceux du même service qui n'ont pas fauté feront tout pour régler le problème sans que ça se sache et que le scandale devienne public. Et si un autre service est impliqué, il agira de même: régler le problème en évitant que la vérité éclate. »

L'histoire comporte de très nombreux rebondissements. La chute finale est à l'image même des caractéristiques des services d'espionnage, quoiqu'aux deux tiers du roman, j'avais déjà un doute sur l'identification du tireur embusqué, mais pas sur sa véritable identité. le tout, serti de belles descriptions de lieux mettant en évidence la qualité de la plume de l'auteur :

Saint-Pierre-et-Miquelon :

« Miquelon est un papillon, une Guadeloupe amaigrie égarée dans l'Atlantique Nord. Saint-Pierre n'est qu'un caillou sans forme particulière. Une tortue amputée, peut-être. À la rigueur, un gros poiscaille la gueule ouverte. Avec une digue pour langue et quelques écailles multicolores sous le ventre, là où la ville s'est construite. »

L'Oise normande :

« du côté du val des rivières, des étangs et des bois. Des vaches paisibles et des chevaux joueurs. En haut de Saint-Samson, dès la sortie du village, commence l'autre Oise des vastes plaines venteuses, celle du plateau picard. »

L'église de Gerberoy dans les Hauts-de-France :

« Ils atteignent la petite église, perchée en haut d'une raide volée de marches usées par des milliers de pèlerins. Une ancienne collégiale. Quelques artifices gothiques sur une rude et sobre base romane. Une haute nef unique couverte d'une charpente en coque de navire inversée, un transept saillant et un choeur à chevet plat flanqué de deux petites chapelles. Un lieu millénaire et froid. Silencieux. Témoin des injustices et des grandeurs de l'Église avec ses strapontins à bascule en bois sculpté au nom des nobles et des bourgeois, de chaque côté de l'autel, et son sol en dalles froides usées par les génuflexions repentantes des petites âmes. »

Paris :

« Paris est ce que les politiques ont fait d'elle. Une capitale tremplin pour de mégalomaniaques ambitions et dont on néglige la gestion. Une ville sale qu'on enlaidit de travaux incohérents et un plan de circulation irrationnel et chaotique. Une cité où on a réussi à créer des embouteillages de vélos et où, quand toutes les voitures seront électriques, elles s'enliseront quand même dans d'inextricables encombrements qu'aucun policier ne viendra tenter de réguler. Une politique d'exaspération qui condamne la ville à l'asphyxie. »

Un baume sur le contexte géopolitique du drame qui repose sur une affaire de « trafiquant d'affaires libanais qui organise une milice avec des fonds privés américains pour pousser ses pions et ceux de son sponsor dans le chaos du Proche-Orient. Pour faire échouer des négociations de paix officieuses et maintenir un état de guerre politiquement et économiquement profitable à beaucoup de monde. » :

« ... la mort en direct d'un enfant dont l'image va révulser les opinions publiques. La moitié du monde pense que c'est un crime israélien, l'autre moitié que c'est un crime palestinien [pour] que le monde entier ne veuille plus de cette paix et que le Proche-Orient tombe dans le chaos de l'intifada et de sa répression. »

Roy Braverman nous fournit clairement les explications qui relèvent des faits historiques dont il s'est inspiré. À savoir les suites immédiates de la fusillade du 30 septembre 2000 à Gaza et ses conséquences sur la scène internationale à partir de renseignements « glaçants de cynisme et de cruauté » :

« le second sommet pour la paix au Proche-Orient, à Camp David, réunissant Bill Clinton, Ehud Barak et Yasser Arafat, conséquence ultime des prometteurs accords d'Oslo, a tourné au fiasco. Déjà s'engagent en secret d'autres négociations organisées en sous-main par la France. [...] Une poignée de militaires factieux israéliens réunis sous le nom de code ‘' Jamais ‘' d'un côté, et un commando extrémiste du Hamas, baptisé ‘' Notre Terre ‘', sous contrôle direct de la Syrie, de l'autre. Ces deux ennemis jurés décident d'organiser une action militaire pour saborder les négociations de paix à Paris. [...] Il est négocié que la petite victime serait palestinienne, tout simplement parce qu'il est calculé que la réaction de l'opinion mondiale et de la communauté palestinienne serait plus large et plus violente que celle que pourrait provoquer la mort d'un enfant israélien. Dans un tel cas, la réaction aurait été militaire de la part d'Israël. Violente et brutale, mais encadrée. Or le but recherché par les deux parties n'était pas de provoquer une réaction militaire, mais bien l'embrasement incontrôlable des opinions publiques de la région et du reste du monde. »

Pour atténuer l'horreur de la situation, l'auteur accorde quelques pauses gastronomiques comme celles auxquelles est convié Karakozian par Duvauchel, son directeur :

« ...c'est un peu juste pour la Poule au Pot qui ferme à cinq heures. Pied de Cochon alors, lui est ouvert toute la nuit. Tous ces événements m'ont donné faim. Os à moelle à la crème d'ail et Tentation de saint Antoine [...] Queue, oreilles, groin et pieds de cochon panés, sauce béarnaise et frites maison... »

Ou au Train bleu de la gare de Lyon : « Mousse de pigeon et foie gras de canard en feuilleté aux épices, sandre à la matelote aux cèpes et au lard rôti, et soufflé à la châtaigne rafraîchie d'un sorbet à l'orange. »

Il y glisse aussi quelques touches d'humour avec cette déclaration de Duvauchel à propos du métier d'agent secret :

« Karakozian, nous sommes mieux placés que quiconque pour savoir qu'aucun auteur au monde ne pourra imaginer toutes les turpitudes qui font notre quotidien. »

Et cette référence bibliographique amusante :

« Obadia demande juste la possibilité de brancher son portable pour le recharger et Gabriel lui désigne une prise près des étagères de la bibliothèque. Elle glisse son téléphone entre un Stephen King et un Ian Manook... »

Le premier fils, ce sixième thriller signé Roy Braverman s'apprécie mieux de chapitre en chapitre. L'auteur a cru bon d'ajouter en épilogue des notes sur ce qu'il est advenu de chacun des personnages impliqués dans cette enquête. Fermant probablement la porte à une suite.

Il faut lire et relire le dernier paragraphe de cette conclusion qui, à partir d'un exemple anodin illustre comment un conflit meurtrier peut y trouver bêtement ses origines avec cet « homme en sueur, assoiffé [qui] gravit la colline, suivi de son chien. » Jusqu'à une cabane où « on y vend de la limonade ». le boutiquier qui « le regarde venir, une main sur son chat qui ronronne sur le comptoir, un oeil sur le chien de l'étranger qui s'approche. » le scénario inimaginable d'une terrible vengeance s'enclenche.

Des mouches qui vibrionnent, le chat « comme tout bon chat qui se respecte » qui « leur bondit dessus pour jouer ». le chien « croyant à une attaque contre son bon maître » qui « broie le chat d'un claquement de ses crocs ». le boutiquier qui « brandit un bâton et fracasse le crâne de ce maudit chien qui vient de tuer son chat. Hurlant de fureur, le voyageur, voyant son chien mort, arme son fusil et tire sur le boutiquier qui s'enfuit pour revenir avec ceux de sa famille qui coursent le voyageur et le lapident à mort. de loin, l'enfant qui guettait le retour de son père court avertir sa famille qu'il a vu les autres le tuer. La famille déboule et décime l'autre famille sauf une femme qui a le temps de courir rameuter son village. »

Je vous laisse découvrir la suite des pires raisons pour justifier une vengeance « comme socle de toutes nos perversions ».

Lors d'une réimpression, il faudra corriger, à la page 102, l'année du décès de Franco qui est mort en 1975 et non en 1977.

Au Québec, vous pouvez commander et récupérer votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site

Merci aux éditions Hugo pour le service de presse.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Quand j'ai vu arrivé le dernier Roy Braverman je me suis tout de suite dit « punaise ce pavé », je ne sais pas pourquoi je ne m'attendais pas à un si gros livre. Pourtant les précédents livres de l'auteur faisaient tous plus de 350 pages et même le dernier Pasakukoo, près de 415. Mais je ne m'explique pas pourquoi, le premier fils m'a paru si épais. Peut-être parce qu'il est plus volumineux que les livres que j'ai eu entre les mains dernièrement. Mais tout cela n'a pas d'importance parce que maintenant que je l'ai lu, j'ai trouvé que ces 400 pages sont passées trop vite tellement il est passionnant et se lit presque d'une traite. Bref vous l'aurez compris j'ai adoré ce polar différent de ce que l'auteur m'a donné à lire jusqu'ici.
Mais alors que nous raconte « le premier fils«
En 2022, trois enfants sont abattus par des snipers en Argentine, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Marseille. Très vite, il apparaît que les grands-pères des victimes ont en commun un passé militant le premier dans les factions libanaises au Proche-Orient, le deuxième comme armurier de l'ETA basque et le dernier au sein de la mouvance palestinienne. Chargé de l'enquête, l'agent Karakozian va devoir remonter le cours de l'histoire pour tenter de résoudre ces enquêtes piégeuses.
Avec le premier fils, vous allez décortiquer le processus de vengeance. Et vous allez être servis et surpris. Car ici rien n'est laissé au hasard. Tout est impeccablement agencé. Tout est millimétré. Et Roy Braverman nous entraine, avec ses protagonistes, là où il le souhaite.
Il faut dire qu'il y en a un paquet de protagonistes même si on en perd quelques-uns durant cette folle histoire. Oui, Roy n'hésite pas à dézinguer ses personnages si ça s'impose dans son récit. Et là vu le contexte, ça déverrouille. Il faut dire qu'avec tous ses trafiquants d'armes, tous ces mecs qui se font du blé avec les conflits armés en tout genre où des victimes innocentes y laisse leur peau….
Là où il est fort c'est qu'effectivement ils sont pléthores les personnages de ce polar mais toujours on s'y retrouve. On ne se mélange pas les pinceaux avec tous les acteurs de cette fresque incroyable. On va particulièrement s'attacher à Karakozian dit Kara un agent secret des services français quelque peu insubordonné et un brin querelleur et aussi et sa comparse argentine, l'officier de police Maria Mendoza, elle aussi ayant son compte à soi et qui ne s'en laisse pas compter. Ces deux-là sont brillants, vifs et s'ont fait pour s'entendre.
Bref on va les suivre dans des enquêtes retorses, où ils vont être amener à mettre leur vie en danger. le scénario que nous a concocté notre auteur est dingue, digne des meilleurs films hollywoodiens. Tom Cruise n'a qu'à bien se tenir… Kara notre agent français d'origine arménienne n'a rien à lui envier. Vous voulez de l'action, des rebondissements vous allez être servi.
De plus notre auteur nous fait revivre par flashbacks interposés les moments clés de la grande Histoire, dans des zones du globe où les intérêts politiques, stratégiques ou financiers des puissants sont au-dessus des lois, et où les tenant et les aboutissants de cette histoire ont pris forme.
Tout ici est parfaitement agencé. Notre auteur déroule son récit avec brio. On est totalement pris dans l'intrigue, les intrigues. C'est super bien mené.
De plus la plume de l'auteur est fluide, je dirai même qu'elle a pris en intensité. Une intensité qui sert l'intrigue où la tension monte crescendo
Ce que j'ai trouvé sympa aussi c'est que l'auteur s'amuse avec nous lecteur, les derniers mots du chapitre précédent servent de titre au chapitre suivant…
Bravo monsieur Braverman, beau boulot. Vous nous avez fait vivre là une histoire folle et à n'en pas douter vous êtes un conteur hors pair.
Bref je vous recommande très chaudement cet excellent thriller international maitrisé de bout en bout. Vous deviez, comme moi, être emportés.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui encore, ceux qui parlent à leur place affirment haut et fort que la cause justifie la mort d’êtres innocents. Kara n’a jamais accepté le sens de cette phrase. Qu’est-ce qui pourrait justifier la mort d’un innocent, sinon la folie de son assassin ? La mort d’un enfant est un crime, quelle que soit la balle qui le tue. Sa mort comme celle des autres civils. Il repense à ce conte arménien :
Sous un soleil de plomb, un homme en sueur, assoiffé, gravit la colline, suivi de son chien. À mi-chemin, il demande une gorgée d’eau à un berger qui lui refuse sa gourde, et lui désigne d’un signe une cabane au sommet. L’homme y grimpe et lit sur une ardoise qu’on y vend de la limonade. Il entre et s’approche du comptoir. Le boutiquier le regarde venir, une main sur son chat qui ronronne sur le comptoir, un œil sur le chien de l’étranger qui s’approche. L’homme ruisselle de sueur et un essaim de mouches vrombissent autour de lui. Le chat, comme tout bon chat qui se respecte, voit vibrionner les mouches et leur bondit dessus pour jouer. Croyant à une attaque contre son bon maître, le chien fidèle saute à son tour et broie le chat d’un claquement de ses crocs. Aussitôt le boutiquier brandit un bâton et fracasse le crâne de ce maudit chien qui vient de tuer son chat. Hurlant de fureur, le voyageur, voyant son chien mort, arme son fusil et tire sur le boutiquier qui s’enfuit pour revenir avec ceux de sa famille qui coursent le voyageur et le lapident à mort. De loin, l’enfant qui guettait le retour de son père court avertir sa famille qu’il a vu les autres le tuer. La famille déboule et décime l’autre famille sauf une femme qui a le temps de courir rameuter son village. Les villageois accourent, hommes, femmes et enfants, et massacrent la famille du boutiquier dont le village, alerté à son tour, envoie des renforts. Et de chaque côté le village en appelle à la ville voisine, qui en appelle à son canton, qui en appelle à son district, qui en appelle à sa région, qui en appelle à sa province, et les deux dirigeants, qu’ils soient présidents élus, rois par la grâce de Dieu, dictateurs ou autocrates, en appellent à leur peuple pour se déclarer la guerre… Pour une gorgée d’eau et un chat qui joue avec les mouches. Et cette vengeance. Cette terrible vengeance comme socle de toutes nos perversions pour trouver toutes les raisons de ne pas briser l’engrenage. Les pires raisons.
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Ils en ont fait, des bêtises, dans les bois et la garrigue tout autour. Ils chassaient les vipères pour faire peur aux filles. Plus tard, ils les embrassaient. Les filles, pas les vipères. Même si aujourd'hui Dany pense que c'est un peu la même chose.
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- Une maison de campagne, se moque Kara, sur une île de huit kilomètres de large ?
- Venez vivre ici, et vous comprendrez le besoin absolu d’évasion qui ronge chacun de nous. Bon, de quoi parlons-nous alors ?
Kara explique à Noaillac l’ensemble du dossier Maalouf, et ce qu’il sait du dossier Irazoqui.
- L’arme et les munitions établissent un lien certain entre les deux affaires. Le fait que les victimes du tireur soient des enfants peut en être un aussi. Et dans les deux dossiers, nous sommes confrontés à des familles impliquées d’une façon ou d’une autre dans le marché ou l’utilisation d’armes de guerre.
- Si vous savez tout ça, s’interroge-t-elle, pourquoi avoir fait tout ce chemin jusqu’ici ?
- Parce que vous avez deux morts en plus que je n’ai pas dans mon dossier. Que pouvez-vous me dire sur eux ?
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Alors le patriarche, fier comme un roi de légende, lève le bébé à bout de bras au-dessus de sa tête, comme pour le montrer au ciel et au monde entier. Quand claque le coup de feu, le visage d’Assad Maalouf gicle de sang. Le cri de la jeune femme strie alors le vacarme des cigales qui se taisent. Un hurlement de mère animale, bête blessée dont la gorge se déchire. Elle se met à genoux au pied du vieil homme et ramasse à pleine mains des choses sanguinolentes qu’elle garde dans ses bras et qui maculent de sang son caftan blanc.
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Le gamin garde le zodiac contre le courant, au pied des falaises, un peu au nord des basses de Cap Rouge. Soudain un souffle jaillit de la mer. Les gouttelettes qui retombent auréolent la surface d’une eau qui s’alourdit.
– P’pa, une baleine ! Une baleine ! hurle le gamin joyeux. La première de l’année ! Soudain le dos de la baleine émerge et s’arrondit à une dizaine de mètre à peine devant eux. Le monstre roule sur le dos et plonge. Seule sa nageoire caudale reste visible à fleur d’eau. Puis elle se soulève, ruisselante, luisante, plate, immense. À l’horizontale d’abord, un mètre au-dessus de la surface, puis soudain dressée à la verticale dans un ample et élégant mouvement. Un gigantesque « V » noir et blanc qui glisse dans l’océan sans bruit et sans écume… Quand le père se retourne, Patxi n’est plus là. Quand il aperçoit le corps de son fils qui dérive, lentement, dans son sang, le dos troué par un impact, il se jette à l’eau et son cri déchire le bruit des vagues et du vent et se fracasse contre les falaises ocre de Cap Rouge.
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