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Galilée est un scientifique italien du 17ème siècle connu pour avoir défendu l'approche modélisatrice copernicienne de l'Univers à savoir que la terre tourne autour du soleil et non l'inverse. Je ne suis pas une spécialiste mais je crois que même si la théorie défendue est plus complexe elle peut se résumer ainsi.
J'ai lu "La vie de Galilée" de Bertold Brecht après avoir vu cette pièce à la comédie française dans une mise en scène d'Eric Ruf. Je trouve pourtant que le retour à l'écrit s'impose pour bien comprendre les intentions de l'auteur et appréhender tous les personnages.
La pièce retrace la vie de Galilée, professeur de mathématiques qui fait des recherches en astronomie.
Bon vivant et esprit libre, il cherche à améliorer ses revenus sans avoir recours au mécénat. Il va y arriver en proposant une lunette astronomique dont l'idée vient de Hollande. Sa filouterie lui ouvrira les portes de la cour de Florence où il espère faire partager ses nouvelles théories : la lune n'a pas de lumière propre, elle est éclairée par le soleil comme la terre. Mais l'Inquisition juge ces idées dangereuses et sous la menace de tortures, elle va faire taire le scientifique.
Alors que ses disciples lui reprochent d'avoir renié ses idées, l'un des leurs, Andréa, va récupérer certains travaux que Galilée à caché. Pour autant Galilée lui confirme qu'il ne veut pas mourir pour défendre ses théories. Il préfère vivre et bien manger.
Il y a quelques choses de terrible dans cet aveu qui montre pourtant que les grands génies sont aussi des êtres humains.



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Dans les tristes jours que nous vivons ,où des sectes religieuses délirantes et obscurantistes gagnent du terrain et même accèdent au pouvoir, où les vérités scientifiques sont rejetées et niées par des foules endoctrinées par des ignares ,il n'est pas inutile de relire ce magnifique plaidoyer en faveur du rationalisme et de l'esprit scientifique.
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Galilée est un humaniste qui croit en l'homme et sa raison. Il cherche la vérité et veut la partager avec le plus grand nombre. Cependant cette vérité représente un danger pour les hautes instances sacerdotales qui veillent jalousement sur le modèle géocentrique de Ptolémée, compatible avec les saintes écritures.
Brecht nous présente un Galilée frondeur, qui défend avec conviction les vertus de l'esprit scientifique. Sa témérité n'aura pas facilement raison du dogme catholique et c'est le plus vieux combat de l'humanité qui s'engage dans cette pièce : la raison humaine contre l'obscurantisme religieux.
Combat perpétuel des libres penseurs qui doutent des fondements des vieilles civilisations.
L'occasion de comprendre ce qu'est un changement de paradigme et d'assister à un bouleversement dans l'histoire de la pensée humaine.
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On connaît le combat de Galilée contre l'Eglise, mais ici, plus largement, cette pièce illustre la lutte politique de la science. Une découverte peut changer le monde et amener à la révolution.
Car Galilée est présenté comme un homme proche du peuple, qui écrit en langue moderne au lieu du latin pour que tout le monde le comprenne. Il est aussi plus à son aise en buvant du lait et en mangeant des olives que dans les cours pontificale ou nobiliaire.
Mais si les astres ne sont plus immobiles, si les croyances immuables sont remises en cause, l'autorité de l'Eglise est menacée, mais aussi l'autorité des nobles. Les scènes où le moine décrit la vie de ses parents paysans est très forte, assez poétique tout en étant puissante politiquement. de même, la scène du carnaval est évocatrice, tout comme le système solaire, la société d'ordres est bouleversée.
De jolies thèses donc, mais je ne sais pas si tous ces discours et ses grandes tirades passent bien mises en scène.
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Galilée vivote dans la République de Venise où il n'est pas rétribué selon les mérites. En s'attribuant l'invention de la lunette (inventée en Hollande), il obtient un poste et des émoluments conséquents à Florence où, malgré les avertissements de son entourage qui craint pour lui la même fin que Giordano Bruno, il tient à aller vivre. Or Galilée remet en question la théorie copernicienne à son tour, estimant que la foi en l'Écriture ne peut nous ordonner de nier l'évidence de nos sens : l'héliocentrisme se vérifie à la lunette.

Cette pièce de théâtre a un aspect déconcertant : elle ne semble pas vraiment faite pour être jouée car les entêtes des scènes (plutôt des tableaux) ressemblent à des introductions et non pas à des didascalies. On finit par se laisser prendre par les différents tableaux représentant les étapes principales de la vie de Galilée. Brecht évite l'hagiographie ou le récit édifiant, tout en signant là un bel exemple de théâtre engagé pour le triomphe de la raison, ici identifiée avec la vérité, contre l'obscurantisme religieux. Mais on évite aussi la dualité, avec la question de l'intérêt matériel, qui semble arbitrer ces deux questions...
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Il s'agissait d'une lecture scolaire, thème "Savoir et Ignoré". Je ne l'aurai jamais lu sans cette obligation, et ce fut une agréable surprise, je l'ai dévoré.

Vu que je l'ai lu dans un contexe d'étude orienté psychologie/philosophie pour les scientifiques, ma lecture était très focalisée sur le débat de Galilée vis-à-vis de ses découvertes scientifiques, démontrables, objectives, et son implication religieuse et politique, avec des interrogations, des mises en situation et cette grande question : qu'aurai-je fait à sa place ?

La lecture peut être une simple découverte de la vie de Galilée (une vue subjective de l'auteur évidemment), de ces découvertes et sa rétractation vis-à-vis de l'église pour préserver sa vie, ses découvertes jusqu'à une époque plus propice (Et cette repentance de l'Eglise n'eut lieu que dans les années 1990) ou le départ d'un grand débat sur les implications de ses mêmes découvertes sur ses contemporains.

Berthold Bretch nous signe à travers cette pièce un pamphlet polique de grande qualité sur l'importance du pouvoir sur le savoir, thème toujours d'actualité aujourd'hui : Corée du Nord, Syrie, Etats-Unis, etc. où le mensonge et la censure domine la politique pour des raisons politico-économiques.
Et je ne parle pas des débats proprement scientifique sur les OGMs, sur l'aluminium, sur les pesticides dont les études démontrant leur nocivité pour l'homme et pour l'écologie sont simplement passées sous silence pour les industries.
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Italie, début du XVIIe siècle, le physicien et astronome Galilée affirme que c'est la Terre qui tourne autour du soleil, et non l'inverse, déchaînant ainsi les foudres des autorités religieuses et d'une partie de la communauté scientifique.
En 15 tableaux, cette pièce de théâtre retrace plusieurs épisodes de la vie du savant et son combat pour le triomphe de la vérité scientifique et de la rationalité contre le pouvoir théocratique. Mêlant intelligemment poésie, philosophie et éléments biographiques, Brecht parvient à restituer l'atmosphère intellectuelle et politique de l'époque et la difficulté à faire évoluer les mentalités.

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«La vérité est fille du temps, pas de l'Autorité.»

Dans cette oeuvre dense et bien structurée, Bertolt Brecht nous permet de côtoyer un Galilée humanisé, avec ses travers, ses affections, ses humeurs. Un réel plaisir de se plonger ainsi dans le début du XVIIè siècle !

Outre la peinture du scientifique, l'auteur picturalise toute une société, du Cosme de Médicis haut comme trois pommes aux philosophes et mathématiciens confis de dogmes aristotéliciens, du peuple en liesse lors du carnaval au Grand Inquisiteur. Certains dialogues sont savoureux, notamment lorsque Galilée propose à deux savants de jeter un oeil à travers la lunette et qu'un débat malhonnête s'instaure entre eux, tandis que le Cosme de Médicis, âgé seulement de neuf ans, n'y comprend goutte et ne se préoccupe que de se rendre au bal.

On trouve dans ce texte, comme souvent chez Brecht, des phrases fortes, propres à devenir des citations, comme celle mise en exergue ici dans le titre de la critique. Chacune de ces phrases pourraient même constituer un sujet de dissertation. Et voilà une des forces de ce texte : il génère en nous de multiples réflexions, que l'on soit ou non d'accord avec l'auteur. Ci-dessous, un échantillon :

Penser est un des plus grands divertissements de l'espèce humaine. (p. 36)

Quand la vérité est trop faible pour se défendre, elle doit passer à l'offensive. (p. 40)

Seule s'impose la part de vérité que nous imposons ; la victoire de la raison ne peut être que la victoire des êtres raisonnables. (p. 83)

[Ils] ne veulent baiser les pieds du pape qu'à la condition qu'il écrase le peuple avec ! (p. 97)

La misère de la multitude est vieille comme la montagne et du haut de la chaire, celle de l'église ou celle de l'université, on la déclare indestructible comme la montagne. (p. 130)

Certaines pensées du Galilée brechtien semblent contradictoires. D'un côté, il dit : «[…] en notre qualité d'hommes de science, nous n'avons pas à nous demander où peut nous mener la vérité.» (p. 51) et plus tard dans sa vie (selon Brecht), il met en garde : «Quand des hommes de science intimidés par des hommes de pouvoir égoïstes se contentent d'amasser le savoir pour le savoir, la science peut s'en trouver mutilée, et vos nouvelles machines pourraient ne signifier que des tourments nouveaux.» (p. 131). On pourrait y déceler une distinction nécessaire, faite par Brecht, entre savoirs scientifiques et recherches technoscientifiques. En sorte que cette pièce de théâtre, écrite en 1938-39 alors que Brecht était exilé au Danemark, fuyant le nazisme, cette pièce donc conserve toute son actualité. À l'époque, l'on découvrait la fission de l'uranium au potentiel destructeur ; aujourd'hui on s'amuse, par exemple, avec la bombe du génie génétique au potentiel tout autant destructeur… Et si à l'époque, pour demeurer obscur au peuple, les textes s'écrivaient en latin (ce à quoi s'est opposé Galilée en écrivant son Dialogue en italien), aujourd'hui le latin est remplacé par un langage hautement technicisé (comme en économie) laissant le peuple à la marge et l'obligeant à opiner béatement du chef lorsque divers décideurs orientent l'évolution sociétale.

Brecht a vu juste en choisissant Galilée comme personnage historique, reste à déterminer ce qui constitue le fait historique et ce qui relève du mythe. Mais je ne suis pas habilité à opérer une telle distinction. Toutefois, petit anachronisme presque insignifiant, lorsque Galilée parle de centimètre cube, alors que l'ébauche d'une définition du mètre date de 1668 (longueur d'un pendule oscillant avec un battement d'une seconde, soit deux secondes de période – 993,7 mm actuels), alors que Galilée mourut en 1642…

Quoi qu'il en soit, la lecture de ce livre revigore l'esprit et ravive la mobilisation contre toute forme de dogmatisme : religieux, politique ou technoscientifique. Car «qui ne connaît pas la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel !» (p. 85-86) Et puisque, «procurant du savoir sur tout pour tous, [la science] aspire à faire de tous des hommes de doute» (p. 130), alors ne lésinons pas sur les bons livres qui nous permettent justement de nous apprendre simplement les savoirs acquis durant des siècles, et constamment débattus, car ces savoirs atténuent l'infinité de notre ignorance ! C'est d'ailleurs en compulsant de tels ouvrages que l'on apprend toute la difficulté d'enseigner le raisonnement scientifique, d'inculquer l'usage de la raison (cette raison que semble «idolâtrer» Brecht dans cette oeuvre). Car notre cerveau, fruit d'une longue évolution biologique, certes extrêmement efficace mais non dénué d'imperfections suite aux bricolages de l'évolution (cf. François Jacob), voire carrément à des ratés (cf. Arthur Koestler), ce cerveau possède en lui une science du commun en général contradictoire avec la science «réelle». La science du commun, c'est notamment la physique aristotélicienne, selon laquelle deux objets de masses différentes tomberont naturellement à des vitesses inégales. Et cette science engrammée s'oppose farouchement à la science moderne, elle lui résiste au point de rendre si difficile à tout un chacun la pensée scientifique. Dans ses conférences, Étienne Klein reprend l'idée que la force de Galilée fut d'expliquer le monde au moyen de l'impossible, autrement dit en proposant des explications qui heurtent notre science du commun. À méditer.

Donc, pour ceux qui vibreraient au diapason du texte brechtien, opposez-vous à votre propre science aristotélicienne innée. Cultivez votre doute, sans pour autant dogmatiser le scepticisme. Et appliquez également ce doute dans des domaines extérieurs aux sciences. C'est une voie recommandée pour honorer cette Vie de Galilée de Brecht, et ne pas rendre vain cet excellent travail d'écriture.

P-W
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Cette pièce de théâtre de Bertolt Brecht est basée sur l'histoire vraie de Galilée, savant italien de la renaissance.
Galilée est présenté comme un homme ouvert et curieux, parfois même un peu insouciant, confronté à l'obscurantisme des autorités religieuses. Malgré ses convictions et à la grande déception de ses partisans, pour échapper aux tortures que l'église menace de lui infliger, Galilée accepte d'abjurer ses théories astronomiques.
La pièce est agréable à lire et l'on ressent de l'empathie pour Galilée, présenté comme un ami du peuple (il écrira ses théories en italien et non en latin, langue des érudits de son époque). Malgré le renoncement de Galilée, Brecht ne semble pas le condamner, la phrase la plus représentative de cette pièce me semble celle prononcée par Galilée après les premiers reproches de son disciple, il lui répond « Malheureux le pays qui a besoin de héro » le message politique de Brecht me semble donc être que tout le monde porte une responsabilité dans le destin de sa communauté.
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Arf! Pour un étudiant en sciences (à l'époque de la lecture, en 1999!), quelle beauté de lire le Galilée de Brecht !!! Se rendre compte de la révolution qu'a amené ce savant à son époque, et comprendre l'impact que la science a pu avoir au fil de l'histoire... A relire !!
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