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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je déambulais dans ma librairie et je suis tombée sur cette sublime couverture. Alors, j'ai lu le résumé qui convoquait Jules Verne, Stephen King et « le transperceneige ». Franchement, après coup, je me dis que les éditeurs sont quand même des filous parce que « Comment voyager dans les terres oubliées » n'a pas grand-chose à voir avec les références citées en 4ème de couverture. Mais, je leur pardonne parce que ça aurait été dommage de passer à côté de ce jolie roman.

Le roman n'a pas, comme je le disais, grand-chose à voir avec les références citées. D'accord, le récit se déroule dans un XIXème siècle un brin futuriste mais c'est là la seule parenté avec Jules Verne. D'accord, le récit se déroule dans un train mais au-delà du décor aucun point commun avec la géniale bande-dessinée politique de Rochette et Lob. Quant à Stephen King, il est mis à toutes les sauces donc je ne cherche même plus à comprendre. C'est un peu regrettable cette manie des éditeurs de toujours chercher des références sur leurs 4ème de couvertures. Certes, cela peut permettre à des lecteurs de découvrir des oeuvres mais ça peut aussi biaiser leur lecture, j'imagine que certains ont été déçus de ne pas se retrouver à lire ce qu'ils attendaient, et c'est aussi dénier à une oeuvre son identité. Et « comment voyager dans les terres oubliées » a indéniablement une identité propre, une singularité et ce serait réducteur de limiter ce roman à des comparaisons hasardeuses.

Le roman de Sarah Brooks est un heureux mélange des genres. A la fois roman historique un brin uchronique, récit fantastique, thriller tirant parfois vers l'horrifique, « comment voyager dans les terres oubliées » est un pur roman de divertissement, un page-turner qui se lit d'une traite. le roman se lit très vite et très facilement avec une impatience certaine. le roman n'est pas parfait, il y a des défauts mais très mineurs et qui n'entament pas le plaisir de lecture.
Si j'ai regretté que certains personnages ne soient qu'esquissés et auraient mérité d'être approfondis, les protagonistes principaux sont quant à eux très réussis. Tout particulièrement Wei Wei Zhang dont le portrait est fouillé et plutôt fin. Ce personnage, qui a les qualités et les défauts de la jeunesse, est très attachant. Marya est un personnage plutôt attendu mais qui fonctionne bien, tout comme celui de Grey.
L'intrigue est savamment menée, alternant séquences intenses et moments de répit bien dosés. Derrière le récit fantastique, l'auteure aborde des thèmes pas si anodins que cela, comme la peur de ce qui nous est étranger ou la peur du changement. Mais l'évocation de ces sujets est très discrète, se fondant au récit d'aventure, lui apportant de la profondeur mais en gardant l'humilité de chercher avant tout à divertir.
La plus grande qualité du roman de Brooks, c'est son univers. Si l'auteure a fait preuve de quelques faiblesses dans la caractérisation de certains de ses personnages, elle a mis le paquet sur le world-building qui est vraiment formidable. Non seulement, le monde auquel donne vie Brooks est cohérent, original et riche mais en plus il dégage une grande poésie. Certaines descriptions des terres oubliées sont vraiment très belles, enchanteresses et très évocatrices. L'auteure déploie une imagination débordante pour imaginer des paysages inattendus et beaux mis en valeur par une langue à la fois simple et lyrique.

Ne vous laissez pas influencer par la 4ème de couverture, « comment voyager dans les terres oubliées » ne rappelle ni Jules Verne, ni Stephen King, ni « le transperceneige ». J'imagine que si vous tenez ce livre entre vos mains, c'est que vous avez craqué pour sa belle couverture et peut-être que vous vous êtes laissés attraper par l'entourloupe de l'éditeur. Alors, oubliez cette 4ème de couverture, lisez le roman de Brooks libre de tout a priori, de toute attente, vous y découvrirez de bien belles choses, ce roman offre un beau voyage dépaysant, divertissant et séduisant.
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L'imaginaire aime à s'installer là où on ne l'attend pas, et on le retrouve ces dernières années de plus en plus souvent mêlées à des registres plus généralistes voire proto-historique.
C'est pile ce que tente l'Anglaise Sarah Brooks avec son curieux Comment voyager dans les Terres oubliées qui vient de paraître dans l'Hexagone chez Sonatine sous une traduction signée Heloïse Esquié, et qui semble avoir connu un beau succès au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Pour l'occasion, on peut dire que Sonatine a mis les petits plats dans les grands et nous offre un objet-livre magnifique avec couverture dorée « vintage » qui retient immédiatement l'attention.
Mais, au fait, de quoi ça parle ?

Un extraordinaire voyage
On pourrait dire simplement que le roman s'ouvre à Pékin en 1899 et sur l'embarquement pour une aventure ferroviaire qui lorgne vers le récit à la Agatha Christie. Dans ce cas, le lecteur serait certainement un peu étonné de se retrouver face à des extraits d'un mystérieux guide imaginaire appelé « le Guide du voyageur prudent dans les Terres oubliées » d'un auteur tout aussi fictif du nom de Valentin Rostov.
Ces extraits sont là pour signaler d'emblée au lecteur que le roman de Sarah Brooks n'est pas un roman historique.
Il est quelque chose d'autre, de plus inattendu et de plus surprenant.
On y suit les aventures de plusieurs personnages : Marya Petrovna, fille d'un verrier russe réputé et récemment décédé ; Zhang Weiwei, adolescente roublarde qui ne connaît que le rail depuis sa naissance ; et Henry Grey, naturaliste en disgrâce qui cherche un second souffle à ses extravagantes théories évolutionnistes.
Tous ont au moins une chose en commun : ils sont des passagers du Transsibérien Express, train le plus luxueux et le plus réputé au monde, géré par une mystérieuse Compagnie qui fait tout pour garder une mainmise totale sur ce qui l'entoure.
On pourrait croire jusque là à une variation plutôt faiblarde du Crime de l'Orient-Express, surtout en découvrant que Marya Petrovna cherche à résoudre l'énigme qui entoure le décès de son paternel et qu'elle compte bien trouver un coupable ou, à minima, dévoiler au monde le rôle sinistre jouer par la Compagnie dans cette histoire.
Mais accrochez votre ceinture, car tout déraille très rapidement.
En effet, Sarah Brooks situe l'action de son histoire dans un monde entre uchronie et post-apocalypse en imaginant qu'une large partie de la Sibérie est isolée du reste du monde par d'immenses murailles du côté russe comme du côté chinois.
La raison ? D'étranges mutations qui ont rendu ces « Terres oubliées » dangereuses pour les êtres humains et qui ont radicalement changé la physionomie de la région mais aussi de la faune et de la flore en son sein.
Le Transsibérien Express reste le seul moyen de traverser ces immenses étendues dans un train assez extraordinaire conçu avec les meilleurs matériaux pour résister aux étranges effets et dangers de ces contrées inhospitalières.
Dès lors, ce qui pouvait ressembler à une banale enquête dans un contexte proto-historique se transforme en véritable roman weird quelque part entre du Jeff Vandermeer et les frères Strougatski.
Un pari pour le moins osé et inattendu qui va pourtant permettre à Sarah Brooks de s'amuser à surprendre son lecteur et à donner à son histoire une ambiance assez unique.

Pique-Nique au bord du chemin (de fer)
Au coeur de l'histoire se trouve en réalité une envie évidente de construire une Zone inquiétante avec une véritable identité ou, devrait-on dire, une véritable personnalité.
Les Terres oubliées vont prendre petit à petit le pas sur l'ensemble des personnages présents et s'imposer comme l'attraction principale de ce récit où il importe moins de comprendre ce qu'il se joue en sous-main entre la Compagnie et le reste du monde que de contempler mi-ébahi mi- terrifié les territoires qui mutent sous les yeux de ses passagers et où tout peut devenir danger mortel. Convoquant les fantômes de Stalker et Jules Vernes dans un premier temps, Comment voyager dans les Terres oubliées ressemble de plus en plus à la trilogie Annihilation au fur et à mesure des pages, employant avec la même joie les modifications du vivant et l'imminence d'une contamination écologique venue d'ailleurs.
Il en résulte des scènes assez bluffantes où l'autrice insinue progressivement de grosses doses de fantastique voire d'horreur dans l'ordinaire du train et de ses passagers.
Pour parfaire le tout, Sarah Brooks fait monter à bord un autre personnage clandestin, une certaine Elena, qui semble rapidement ne pas être si humaine que ça, tenant presque du fantôme… et ce n'est pas un hasard quand on connaît l'amour de l'Anglaise pour cette figure fantastique.
L'essentiel reste ici de jongler avec les genres et d'entremêler joyeusement ses fils narratifs pour obtenir un tout assez cohérent afin de donner envie au lecteur de continuer encore et encore à un train d'enfer.

Briser les murs et les frontières
Si l'on s'attend à peu près à l'ensemble des rebondissements de l'enquête menée par Marya Petrovna ainsi que sur les révélations autour d'Elena et de sa véritable nature, c'est bien le sous-texte sur la cupidité humaine ainsi que la peur de la nouveauté, de l'évolution et, dans une certaine mesure, de la différence qui apporte un vrai plus à cette histoire certes efficace mais assez conventionnelle sur le fond.
Sarah Brooks fascine avec son environnement autant qu'elle inquiète.
Le lecteur comme le passager (im)prudent éprouve une sorte d'attraction malsaine pour les Terres oubliées sans comprendre également que c'est sa propre peur qui limite sa compréhension du phénomène.
La première réaction est donc d'enfermer ces choses inquiétantes loin de l'humanité, entre de larges murs ou derrière des compartiments spécialement conçus. Et si, au fond, tout ça n'était pas si dangereux qu'on le pense ? Et si c'était la peur du changement, du retour à une certaine forme d'évolution naturelle qui retenait véritablement l'humanité ?
En face, la Compagnie, sorte de multinationale avide de pouvoir, qui incarne un conservatisme cupide prêt à tout pour défendre ses intérêts.
C'est donc en quelque sorte un message écologique que livre Sarah Brooks dans un pur récit d'aventures chimériques où le melting-pot d'influences improbables accouchent d'un roman addictif et plus intéressant qu'il ne l'aurait été dans un monde complètement réaliste.
Au fond, il faut tenter de briser les frontières de genres pour pénétrer pleinement dans l'oeuvre de Sarah Brooks comme celle-ci tente d'infiltrer les Terres oubliées au sein d'une société rongée par la peur et l'immobilisme.

Roman surprenant qui refuse les cases et qui se lit comme un vrai page-turner, Comment voyager dans les terres oubliées constitue certainement un divertissement parfait pour ceux qui veulent quelque chose d'à la fois différent et (étrangement) familier. Sarah Brooks réussit avec brio à hybrider les influences et offre un voyage où l'on reste jusqu'à la fin.
Lien : https://justaword.fr/comment..
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Comment voyager dans les Terres oubliées ? Une très bonne question ! Ces Terres oubliées qui referment de drôles de secrets ! Pourtant il n'empêche pas d'y voyager avec le Transsibérien Express, entre la Chine et la Russie.
Inutile de vous dire que le voyage sera dangereux !
Je ne vous en dévoilerai pas plus, le mystère doit rester entier pour que vous puissiez savourer cette histoire pleinement !

J'ai beaucoup aimé ce livre ! L'histoire est comme un voyage mystérieux en train de nuit et comme j'ai récemment voyagé en train couchette, le livre me renvoie justement à ce voyage, en plus court et sans les dangers que recèle le livre évidemment lol !
En revanche, j'ai eu un peu de mal au commencement, j'ai eu du mal à me concentrer et il m'était un peu difficile d'ouvrir le livre pour le continuer, mais finalement une fois le livre bien entamé et le train lancé à pleine vitesse je n'ai plus pu abandonner cette histoire, qui m'a tenu en haleine et que j'ai casi terminé d'une traite !
Pour ce qui est des personnages je n'ai pas eu beaucoup d'attachements sauf pour Weiwei (l'enfant du train), mais ceux qui ont lu ou liront l'histoire comprendront.
Par contre on décrit le livre comme horreur, mais je n'ai pas trouvé que c'était si horreur que cela, j'aurais voulu que l'autrice aille un peu plus en profondeur sur l'horrifique et la violence plutôt que de le frôler gentiment.
Mais ce livre reste quand-même, pour mon plus grand plaisir, une lecture différente des autres et qui est d'ailleurs difficile à classer !
Ah et j'allais presque oublier de vous dire… cette première de couverture, n'est-elle juste pas magnifique ?!

Donc si vous voulez du mystère, de l'étrange et du suspense mélangé à un petit peu d'horreur tout en voyageant dans un train qui a réellement existé, alors ce livre est fait pour vous !
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Prêts pour l'aventure? Avez-vous fait vos bagages ?
Non ? alors un conseil, glisser dans votre valise ces dernières petites choses, un soupçon de steampunk pour l'ambiance, une pincée de Tim Burton pour les décors, un peu de Jules Verne pour l'aventure et quelques touches de Stephen King pour l'atmosphère. Vous voilà fin prêt à embarquer pour cette aventure.
19 ème siècle, le plus grand train du monde, le transsibérien express qui relie Pékin à Moscou en 15 jours pour traverser les Terres oubliées, va prendre le départ.
Parmi les passagers,  Maria Petrovna embarque sous un faux nom pour comprendre les raisons de la mort de son père qui était lié à ce train, Wei wei c'est l'enfant du train elle y est née il y a 16 ans et connait chaque recoin, Dr Henri Grey le naturaliste, Mr Suzuki le cartographe mais aussi cette passagère clandestine inquiétante Helena et à la tête du train la commandante qui reste bien mystérieuse.

La dernière traversée s'est mal passée mais personne n'en garde de souvenirs précis....pourtant cette terre oubliée recèle bien des mystères. Fascinante et effrayante à la fois, cette nature encore si vivante en pleine mutation avec ces plantes gigantesques, ces insectes démesurés et ces créatures vaporeuses ou effrayantes. Luxuriante, tour à tour foisonnante et inquiétante qui semble vouloir reprendre ses droits face à ce train gigantesque.
Nul ne doit trop l'observer sous peine de souffrir de maux inexpliqués.
Le train lui-même est un personnage à part entière, cet animal d'acier et de verre prêt à combattre tous les éléments.

Une lecture peu commune pour ce roman historique qui frôle le fantastique et qui ne peut pas laisser indifférent, qui vous envoûte avec cette vision onirique de chaque chose et ses personnages attachants ou énigmatiques , on est pris par ce mystère qui semble inexplicable et qui vous porte à en savoir davantage. 
Un genre de roman qui ne fait pas partie de mes lectures habituelles et j'ai pourtant été séduite.
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« Comment voyager dans les terres oubliées » explore une époque reculée du XIXe siècle, où de mystérieuses terres, situées entre la Russie et la Chine, suscitent fascination et terreur chez les voyageurs intrépides. Alors que le célèbre Transsibérien s'aventure dans ces contrées isolées, les passagers se préparent à un périple aussi envoûtant que périlleux. Parmi eux se trouvent des individus aux desseins secrets : Marya, en quête de vérité sur la mort de son père, Weiwei, née dans le train et en connaissant ses moindres recoins, Henry Grey déterminé à accéder à la gloire scientifique et une mystérieuse capitaine, insaisissable. Mais dès le début du voyage, des événements imprévisibles et incontrôlables bouleversent l'ordre établi, plongeant les passagers dans un tourbillon de mystères et de suspense.

Mélange des genres, « Comment voyager dans les terres oubliées » n'entre dans aucune case. Uchronie, fantastique, steampunk, récit horrifique et d'aventures, Sarah Brooks navigue allègrement entre les cases sans jamais s'y laisser enfermer.

Pour profiter du voyage, il convient de se laisser faire et de prendre le temps d'apprivoiser les personnages, de découvrir les lieux (un plan vous est offert en préambule), et de deviner ce qui se chaque derrière chaque personnage. L'ambiance nimbée de brumes et de phénomènes parfois incompréhensibles est saisissante, vous procurant tantôt petites joies, tantôt grands frissons. Les voyageurs eux-mêmes (pour ceux qui en sont revenus tout au moins) ont peine à se remémorer chaque étape de cet énigmatique périple. « Il y a eu d'autres traversées où ses souvenirs étaient embrouillés, peu fiables. Une fois, une épidémie de sommeil a gagné tout le train ; passagers assoupis la tête dans leur assiette, membres de l'équipage endormis à leur poste. » Et pourtant, nombreux sont ceux qui rêvent de monter à bord du Transsibérien.

Il faut dire que métaphoriquement, l'écrivaine semble puiser dans notre actualité comme dans une besace, à l'aveugle. Dotée d'une singulière capacité à réagir et à ajuster ses perspectives face à des événements en constante évolution, Sarah Brooks vogue dans une actualité changeante et semble s'adapter aux nouveaux contextes pour maintenir la pertinence de son récit. Ou peut-être est-ce le lecteur qui crée des ponts et des parallèles pour chercher à comprendre les sentiments qui habitent l'humanité, à travers les dilemmes des personnages confrontés à des crises ?

Cela rend « Comment voyager dans les terres oubliées », authentique, touchant et résolument contemporain. Les personnages, chacun guidé par une quête différente, cherchent à surmonter des défis personnels sans se laisser décourager. L'histoire est émotionnellement éprouvante, et l'empathie omniprésente.

Que se passe-t-il réellement dans ces terres oubliées ? D'insolites mutations rendent le voyage aussi excitant qu'effrayant. On en revient différent qu'en partant (si on en revient), et ce que l'on y voit défie l'imagination humaine. La précision des détails et l'acuité contagieuse des descriptions contribuent à faire de ces parties une véritable réussite. J'attendais avec impatience un arrêt du train, un petit voyage à pied dans ces fameuses terres et je n'ai pas été déçue. C'est un peu comme si la nature vous envahissait entièrement, que l'atmosphère pénétrait vos bronches et que les éléments prenaient possession de vous. « Les arbres semblent pousser autour d'elle, leurs branches s'allonger, s'avancer, de l'eau jaillit de la terre, bouillonnante, une auréole de minuscules champignons blancs comme de l'os sont apparus sur le bout de sa botte… »

À l'heure où l'humanité a une folle tendance à vouloir construire des murs tant il a peur de l'Autre, de ce qui ne lui ressemble pas, ou de ce qui pourrait lui nuire, « Comment voyager dans les terres oubliées » sonne comme un appel à la raison. En réalité, le roman ne surfe sur aucun prosélytisme et se veut avant tout divertissant. Et c'est dans sa globalité qu'il nous envoûte. Une seconde lecture serait peut-être nécessaire pour saisir toutes les métaphores cachées dans le texte.

Pour conclure, grâce à une narration captivante et une écriture incroyablement vivante, Sarah Brooks nous entraîne dans un voyage littéraire époustouflant, révélant la magie insoupçonnée de la littérature quand on s'octroie le droit de rejeter les classifications et les étiquettes, et sortir des cadres rigides. « Disparaître ? C'est ce qu'on dit quand… quand quelqu'un a l'air d'avoir l'esprit qui vagabonde. On doit les ramener à la réalité.

Ne me réveillez pas, laissez-moi là-bas…

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Un livre avec une couverture à l'esthétique réussie, à la fois classique et luxuriante, et qui symbolise bien ce voyage en train dans des contrées sauvages.
Il faut passer les premiers chapitres pour s'immerger dans l'histoire : au départ, on fait connaissance avec les protagonistes principaux, la menteuse, l'enfant du train, le naturaliste, les voyageurs.
L'histoire prend ensuite son essor, avec ceux qui vont traverser les terres oubliées à bord du Transsibérien Express, pour rejoindre la Russie depuis la Chine.
Terres oubliées et dangereuses, interdiction de sortir du train, la vision de l'extérieur est déconseillée sous peine de se perdre soi-même !
J'aurais sans doute pu mettre une meilleure appréciation mais je n'ai pas été happée par l'histoire même si je l'ai appréciée, sans doute faute au démarrage un peu lent.
La 4eme de couverture fait référence à Jules Verne de manière tout à fait justifiée, et pour un premier roman, c'est un excellent départ !
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Tout le monde a lu Rostov et ses Guides du voyageur prudent.
Dans ce billet, je m'adresse au lecteur prudent.


« Imaginez l'improbable rencontre de Jules Vernes et Stephen King dans le Snowpiercer... et vous aurez le roman le plus jubilatoire de l'année ! »

L'accroche fonctionne puisque j'ai pris le train avec entrain, mais elle trompe quelque peu sur la marchandise.
Snowpiercer ? Oui il y a un train, oui il existe deux classes de passagers, mais on y circule librement, et la planète a l'air de se porter comme un charme en dehors des dites Terres Oubliées.
Stephen King ? Oui il y a du fantastique, mais je dirais que c'est le seul lien.
Jules Vernes ? Là je vois déjà mieux. L'esthétique de l'univers peut-être, le goût des découvertes et le prisme de la science. Mais pour l'aventure et le scénario on repassera.


Alors c'est quoi ce roman ???

Un étrange animal. Un animal littéraire qui aurait muté. Un roman d'ambiance avant tout.

Bien des aspects font penser à Annihilation, le chef d'oeuvre de Jeff Vandermeer, mais la tension ne décolle pas. Elle est à l'image d'un train qui ronronne du début à la fin : monotone.
Estimant peut-être qu'un monde à la Annihilation n'était pas suffisamment anxiogène, l'autrice à convoqué un avatar de la créature de Blackwater. Pas plus d'effet !

Alors quoi ? Après 200 pages d'ennui, puis 100 autres de consternation, j'ai finalement compris que j'avais tout faux depuis le début : il apparaît en fait que l'autrice a repris les codes des cosy mysteries tellement à la mode pour les transposer dans le genre horrifique et gore. Mélange surprenant car le verni cosy inhibe – annihile – littéralement la tension et l'angoisse auxquelles on pourrait s'attendre. En lieu et place, un brouillard, une douce torpeur mi-poétique, mi-onirique, qui ne quitte pas le lecteur. Une atmosphère vaporeuse au possible. Je n'ai pas détesté cette ambiance. Elle est très bien restituée, autant par l'univers qu'a su composer l'autrice (l'univers rassurant des uchronies steampunk bien classiques) que par son écriture, parfaitement adaptée.
J'ai ainsi pu terminer ce voyage l'esprit en paix. Et si je n'ai pas trouvé dans les 100 dernières pages ce que j'attendais fébrilement, la construction tient la route (et le train les rails, cosy oblige !).


Dans la forme, le roman présente tour à tour une poignée de personnages choisis parmi les voyageurs embarqués dans ce long trajet. La narration continue sans faillir cette alternance régulière, en se concentrant progressivement sur deux personnages principaux : une jeune femme qui cache son identité et une jeune orpheline qui ne connait que la vie du train.

Le verni cosy se double d'un verni féminin, assez logiquement. Les deux héroïnes vivent chacune, indépendamment, une petite romance. La créature, troisième personnage en ordre d'importance, est également une femme, de même que l'énigmatique capitaine du train.
L'écriture féminine se retrouve peut-être avant tout dans le style poétique et brumeux. Personnellement, c'est cet aspect qui m'a rebuté. Je préfère sans hésitation le style logique et psychologique de la narration dans Annihilation, mais c'est affaire de goût !


Des portraits réussis parmi les personnages secondaires, mais malheureusement le traitement des deux héroïnes comme personnages pivots les rend paradoxalement vides : on peine à les comprendre parfois.


Aimé :

- La proposition originale et risquée d'appliquer le cosy mysteries au thème de l'horrifique, le tout dans une uchronie steampunk.

- L'univers steampunk classique, très bien rendu.

- le livre objet et le plan du train.

- La chute finale (il y en a une), que je n'avais pas vue venir, qui offre une interprétation valable à l'histoire.


Pas aimé :

- Trop long.

- Annihilation et Blackwater pompés sans retenue. Dans le premier cas, on le voit au comportement très très particulier de la faune/flore exotique vis-à-vis des humains . Dans le deuxième cas, quiconque a lu Blackwater reconnaitra des scènes bien précises où la créature s'illustre . L'association avec l'eau et la boue apparaît même d'entrée de jeu.

- le scénario, quasi absent. Ceux qui trouvaient qu'il ne se passe rien dans Annihilation n'ont pas foncièrement tort, mais ils n'ont pas encore embarqué dans le grand train des Terres Oubliées ! Ce point n'est pas forcément un problème ici, car on est dans un roman d'ambiance pure. Mais que c'est long... On finit par se lasser de suivre les personnages dans leurs déambulations qui apparaissent rapidement artificielles : la seule intrigue digne de ce nom, portée par la jeune femme à l'identité cachée, reste modeste. Globalement, aucune action n'est requise : les personnages doivent juste s'échanger quelques confidences dans un ordre déterminé pour boucler tous les quelques narratifs. Ce qui n'est pas très compliqué dans l'espace limité du train.
Pourtant, le huis clos et l'univers steampunk se prêtaient parfaitement à des intrigues et des enquêtes bien ficelées.

- le personnage de la Capitaine, un flop total ! Pourtant le thème du commandant reclus dans sa cabine peut s'avérer très fort pour peu qu'il soit exploité. Je pense au capitaine Henri Villon dans le Déchronologue, et puis surtout Nikos, capitaine de l'Argonos, dans la nef des fous.

- Les « corbeaux », duo de personnages inquiétants, sont également décevants.

- La situation (confrontation à une vie surnaturelle) et l'univers (steampunk) se prêtaient particulièrement à de débats scientifiques entre les passagers. Évidemment, l'autrice a un peu tué dans l'oeuf cette possibilité avec l'idée de rendre l'observation même de cette vie à l'extérieur du train dangereuse et déconseillée.

- La part fantastique rendue essentiellement par le style d'écriture. C'est bien fait et constant, mais à force la lecture en devient épuisante.

- le sentimentalisme gentillet qui culmine en même temps que la partie dramatique. de mémoire : « Ce n'est pas de ta faute. Pas de la mienne non plus. Et pas de la sienne non plus ! ». Bon, ça reste cohérent avec le verni cosy !
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Comment voyager dans les terres oubliées de Sarah Brooks


Un roman qui nous emporte pour une traversée pleine de mystères avec des phénomènes étranges. On flotte entre réel et surnaturel. Cette traversée, on la fait avec plusieurs personnages une jeune femme qui a perdu son père à cause de la compagnie de train, elle embarque sous l'identité d'une veuve, un scientitifque ambitieux et une jeune femme née dans le train qui y a grandit. Chaque protagoniste a son histoire qu'il mène, qu'il cache ou qu'il veut découvrir. Mais le héros c'est le train que la compagnie veut de plus en plus rapide. Un rythme qui se reflète dans l'histoire. le train devient un personnage à part entière. La traversée n'est pas sans risque entre mirages, incompréhensions et secrets il y a de la tension et du risque.
C'est un roman avec une ambiance et un mystère formidablement construits. La plume est extraordinaire et plonge dans ce huis clos angoissant, troublant et très prenant. L'autrice mène avec brio l'alliance entre fantastique, l'aventure et le suspens. On flotte entre le réel et le fantastique mais on est jamais perdu, l'auteur maîtrise son histoire et son lecteur.
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Nous partons pour un voyage mystérieux, palpitant et angoissant. On déplore quelques longueurs et peut-être une certaine lenteur au début du roman. Mais, je pense que l'autrice a souhaité prendre le temps de nous présenter chaque personnage vraiment étayé et installer une certaine ambiance qui n'est pas sans nous rappeler les romans d'Agatha Christie.
Et puis, au fil des pages, l'inquiétude des personnages se transforme en angoisse et l'envie de tourner les pages se fait plus pressante.
Nous découvrons, enfin, tous les secrets que l'autrice nous a habilement caché.
Je me suis un peu ennuyée au début mais la seconde moitié du roman est très chouette.
C'est un livre très original, l'autrice aime jouer avec les genres : enquête policière, aventure, fantastique avec une touche d'horreur. de quoi nous ravir.
Je l'ai trouvé très différent de ce que je peux lire et j'ai passé un bon moment.
Je vous invite à embarquer pour un voyage singulier et déroutant.
Je remercie d'ailleurs les éditions Sonatine et Netgalley pour ce service presse.
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