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EAN : 9782369422433
624 pages
Nouveau Monde (25/01/2016)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Et si l'histoire des États-Unis s'était avant tout bâtie sur le crime ? Réputée violente, la société américaine fascine par ses assassinats présidentiels, ses caïds de la mafia ou ses serial killers. Mais au-delà des stéréotypes, ce livre nous fait découvrir le rôle central de la criminalité dans la conquête puis l'administration du « Nouveau Monde ». L'idéologie libérale promeut d'emblée l'initiative individuelle comme moteur du progrès économique : la contrainte e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Que le sujet est vaste! Les Etats-Unis sont un pays réputé violent. On pense bien évidemment aux armes à feu, aux fusillades dans les écoles aujourd'hui. Mais on pense aussi à la mafia, à l'esclavage et au massacre des indiens. Et effectivement on peut se poser la question sur la place de la violence et la criminalité dans l'histoire de ce pays.

Le livre commence donc logiquement par les colonies des puritains, et la sorcellerie, dont on connaît l'épisode le plus célèbre de Salem, pour se finir aux années 1970, avec la petite et grande criminalité. le livre est très complet, extrêmement bien documenté, très chiffré.
C'est dommage que le livre ait été écrit il y a maintenant presque 40 ans, dans les années 1980. J'aurais bien voulu savoir comment les auteurs auraient analysé la période actuelle et le phénomène des tueurs en série par exemple. La préface a cependant été réécrite plus récemment, donc des faits récents sont mentionnés comme l'affaire Volkswagen.
Néanmoins, le livre traite très bien les différentes périodes. On a bien évidemment les épisodes les plus célèbres de l'histoire américaine, qui ont contribué à créer les clichés que nous connaissons tous: Salem, la mafia italienne, les gangsters, les cow-boys, etc. Mais les auteurs ne se contentent pas de ces faits-là, ils racontent et expliquent des périodes moins connues, surtout du public européen. C'est le cas par exemple des grèves ouvrières de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.
Ce qui m'a beaucoup plu c'est que les auteurs nous racontent l'histoire d'un pays à travers des petites histoires, celles de personnes inconnues représentatives d'une époque tout comme celles de personnages qui sont restés dans L Histoire.

Le contenu est juste passionnant, mais parfois compliqué. Il y a énormément d'informations, trop. Il est impossible de tout retenir. J'ai d'ailleurs dû prendre des notes pendant ma lecture, pour au-moins tenter de retenir deux ou trois choses essentielles. Mais c'est clair que j'ai appris plus que cela.

Relire l'histoire des Etats-Unis à travers la criminalité est particulièrement pertinent car on se rend compte que la croissance et le développement du pays sont allés de pair avec une évolution des crimes. La quantité mais aussi la typologie ont bien changé au cours du temps. Il est clair en lisant ce livre qu'à certaines périodes de l'histoire, le crime payait beaucoup plus que l'honnêteté, et surtout, qu'il a permis la croissance et le développement économique du pays. Je pense en particulier aux liens de corruption entre les pirates et les gouvernements qui ont en fait permis de développer le commerce et par conséquent la prospérité de la jeune Amérique, mais aussi à une période plus récente, lors du développement du capitalisme. le développement commercial devait se faire à n'importe quel prix. C'est ainsi que des entreprises géantes, appartenant à des hommes souvent encore bien connus (JP Morgan, Rockefeller) pouvaient sans conteste violer la loi si cela leur permettait de se développer économiquement. Voilà une citation de JP Morgan (1901) "Je ne dois strictement rien au public." ou encore celle-ci de Jay Gould (1886) "J'ai les moyens d'engager la moitié de la classe ouvrière pour tuer l'autre moitié."

Un enseignement essentiel du livre, pour moi, est que finalement l'histoire est cyclique et certains phénomènes se répètent. Nous n'évoluons pas tant que cela en fait. Même lorsque l'on pense tout renverser, faire une révolution, l'être humain retombe dans les mêmes travers. Par exemple on voit qu'après la révolution américaine qui était supposée donner la liberté, réduire les inégalités, ces dernières ont en fait explosé. le racisme, profondément ancré dans les Etats du Sud des Etats-Unis, est toujours présent aujourd'hui. La guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage n'ont pas changé fondamentalement l'esprit de la population blanche. Et on en voit encore la trace aujourd'hui malheureusement.

En tout cas ce livre est passionnant car au-delà des histoires parfois individuelles de personnages hauts en couleur, il nous permet de comprendre une facette de l'histoire des Etats-Unis, qui a impacté le pays et qui l'impacte encore. Car chaque pays a une histoire et vient de quelque part. Comprendre cette histoire permet de comprendre les nations actuelles.
Lien : https://leshistoiresdesympho..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ces gens avaient constitué une élite, un groupe d’utopistes visionnaires qui jamais, du moins en public, n’avaient admis éprouver le moindre doute, la plus infime hésitation quant au bien-fondé de leur mission. Ils avaient impitoyablement combattu l’erreur et l’hérésie qui menaçaient de corrompre de l’intérieur leur aventure en terre sauvage. Ce faisant, ils avaient présidé à l’instauration d’un code de comportement qui faisait de toute révolte, de toute conduite antisociale, voire de simples déclarations irrévérencieuses, de véritables crimes. Il y a plus : insistant sur la nécessité de bâtir une « cité » accomplie, ils avaient établi, dans les faits, un système de « double justice ». Deux poids, deux mesures, en effet, puisque ceux dont la réussite matérielle avait prouvé le dévouement à la construction de la cité étaient traités avec plus d’indulgence que les ratés. Système de justice fondé sur une philosophie fort simple : « Les riches méritent leur richesse, les pauvres ne sont que des fainéants. »
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C’est surtout en manipulant la définition du crime et en maîtrisant le système de justice criminelle que la nation américaine a été en mesure de faire face à bien des problèmes. Car les cours n’ont pas à connaître seulement des crimes les plus évidents, tels que meurtres, vols et escroqueries, mais aussi des relations de pouvoir perpétuellement changeantes entre les individus – sexualité, offre et demande d’emploi, structures familiales – qui sont, en dernier ressort, codifiées par le droit et la jurisprudence criminels.
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Voleurs et pickpockets étaient généralement fouettés et marqués au fer rouge, sur le pouce, le front ou la joue, de la lettre « T », puis contraints de rembourser les objets volés, parfois au double ou au triple de leur valeur. Les ivrognes, quant à eux, étaient plus rarement condamnés à la flagellation ou à l’emprisonnement : la plupart du temps, dans l’espoir de les réformer en leur faisant honte, on se contentait de leur infliger une amende et d’exiger d’eux une déclaration de repentir publique, faite à l’église.
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Dans une société injuste, la criminalité est une forme de révolte individuelle. Sans prétendre changer la société, elle est du moins considérée comme moralement justifiée par les membres du groupe social dont le criminel est issu. La société des puritains de la deuxième génération était politiquement et économiquement injuste. Et la criminalité tendit tout naturellement à refléter cette injustice.
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Il n’y a pas si longtemps, le mari avait parfaitement le droit de battre sa femme, privilège domestique dont les tribunaux n’avaient pas à connaître, et, à l’époque coloniale, une femme qui battait son époux pouvait être jugée pour félonie.
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