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Jeremie Brugidou, dans son premier roman, s'intéresse au détroit de Béring, qu'il nous conte à plusieurs époques - il y a des milliers d'années ; durant la période tendue qui annonce la guerre froide ; dans les années 2050 -, et selon plusieurs narrateurs, parfaitement distincts, ce qui prendra sens au fil du récit - Sélhézé, une Qui-Collecte, dont nous suivrons les pas avec "tu" ; Hushkins, géologue américain, qui sera "il" ; Jeanne, archéologue, qui s'exprimera quant à elle à la première personne -.

Dans cette incursion au fil du temps et des personnages, c'est la Béringie, isthme entre Russie et Etats-Unis qui a disparu il y a bien longtemps avec la montée des eaux, qui sera au coeur de toutes les recherches, mystères, tractations, qui liera nos trois personnages de plus en plus étroitement, pour donner corps à un roman passionnant, aux alternances temporelles et narratives vraiment maîtrisées, oscillant également brillamment entre réalisme et surnaturel, entre présent réel et futur dystopique, tout en n'oubliant pas de prendre en compte les problématiques écologiques qui ont cours avec une nouvelle montée des eaux, réchauffement climatique oblige, ainsi que les conséquences humaines de l'exploitation de chaque pan de nature à des fins commerciales - ici, le détroit de Béring devient Beringia Park, à l'image de Jurassic Park -.

Encore une belle découverte d'un premier roman en ce début d'année. J'espère que cela va perdurer !
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Voilà environ 14000 ans, le détroit de Bering (entre la Sibérie orientale – continent asiatique – et l'Alaska – continent américain –, pour les « pas très bons en géographie » comme moi) n'était pas sous les eaux, mais formait une langue de terre, un pont terrestre appelé la Béringie. Et cela, pour la deuxième fois. Cette région aurait alors été habitée pendant un temps. Son histoire, réinventée, fait l'objet de ce roman envoûtant à travers les âges.

Le roman est court, mais dense. Car il nous faut entrer dans sa logique, dans son univers, dans son vocabulaire. Et, pour commencer, appréhender la réalité des trois personnages centraux. Jeanne, tout d'abord, située dans un futur proche (avant la fin du XXIème siècle), est une spécialiste de l'archéologie d'urgence. Quand une zone est censée être détruite par un chantier, elle est appelée pour sauver ce qui peut l'être. Et là, elle se retrouve sur un site gigantesque qui va va être dévasté. le réchauffement climatique a accéléré la fonte du permafrost. Cela rappelle Symphonie atomique d'Étienne Cunge, quand ce dégel entraîne l'apparition de virus mortels jusqu'à présent conservés dans le sol gelé et des cadavres à la pelle. Ici, ce sont les ossements, voire les cadavres remarquablement conservés d'animaux aujourd'hui disparus qui réapparaissent : mammouths laineux, tigres à dents de sabre, aurochs. L'occasion est trop belle de les récupérer pour les exposer dans des collections, publiques ou privées, les analyser, afin de les réintroduire. Jeanne doit donc récupérer le maximum de pièces, analyser le maximum du site avant qu'il ne soit livré aux constructeurs d'une ligne magnétique entre la Russie et les États-Unis d'Amérique, les vieux ennemis enfin associés par la nature.
Quelques années avant, sans doute pendant la Guerre froide, Hushkins, avec deux autres explorateurs, tente de faire la collecte raisonnée de toute la flore de cette même zone. Ils récupèrent les fleurs, les pollens et placent des spécimens dans des herbiers, associés à des notes de plus en plus ésotériques à mesure que le récit avance. de plus, ils se retrouvent au centre d'un conflit entre les puissances pour le contrôle de cette zone, les Soviétiques imposant peu à peu leur loi sur les populations locales.
Et, justement, en parlant de population locale, Sélhézé est notre guide dans la période la plus ancienne. Celle de l'occupation de la Béringie par des humains. Celle qui est la plus loin de nous par sa façon d'appréhender le monde, loin des classements, des collections, de l'utilisation de la nature comme ressource.

Car ce roman nous montre plusieurs visions de la nature, plusieurs liens possibles entre l'homme et elle. Comment nous sommes passés d'habitants de cette nature, fusionnés avec elle, partie prenante à observateur plein de supériorité qui tente de tout classer et, ensuite, à utilisateur sans scrupule de ressources. L'auteur nous fait comprendre que quelque chose n'est pas normal dans cette évolution, que cela ne peut continuer ainsi, que certains éléments vont se révolter, même s'ils n'ont pas beaucoup d'espoir, car ce chemin qui est pris n'est pas logique, n'est pas naturel.
Mais Jeremie Brugidou n'emploie pas le style d'un tract ou d'un essai. Loin de là. Il fait appel à des formes plus poétiques, plus exigeantes. Exigence lexicale tout d'abord, car le scientifique qu'il est veut employer les mots justes afin de faire émerger les notions exactes, les images précises qu'il a en tête. Pour cela, il pousse le lecteur dans ses retranchements avec des mots peu usuels, voire proches du néologisme. Je me suis retrouvé quelquefois le nez dans un dictionnaire afin de comprendre un passage, mieux me représenter une image.
Mais pas toujours, car le côté esthétique, poétique, de certaines tirades, de certaines phrases, m'a largement suffi. En effet, le rythme des phrases, l'accumulation de certains sons, la couleur de certains mots m'ont bercé et ont participé à ma mise en condition. En lisant Ici, la Bérengie, je me suis parfois retrouvé dans le même état d'esprit qu'à la lecture du Guide du pourquoi pas ? de Stéphanie Solinas. Dans les deux cas, j'étais un peu perdu devant un univers en grande partie inconnu de moi, sans les codes habituels, sans les repères qui m'auraient permis de m'y retrouver. Dans le roman de Jeremie Brugidou, le démarrage est assez brutal, car il ne prend pas tellement de précautions : il attaque bille en tête, nous plongeant dans le bain (glacé). À charge pour nous de mettre en place les morceaux, de les comprendre, de les aligner, de les interpréter. Et même si cela m'a un peu perturbé au début, comme cela m'arrive dans mes lectures les plus riches (mais aussi, parfois, dans mes échecs), au bout de quelques pages, j'ai pris le coup et je me suis glissé, de court chapitre en court chapitre (une bonne idée, car cela dynamise l'ensemble), dans la peau des personnages. Et même si certains aspects me sont sans doute restés obscurs, l'impression générale est celle d'une apnée en pays enchanté.

Enfin, un dernier point mérite quelques remarques. À travers ce récit, l'écriture est présente un peu partout. En premier lieu, sous la forme des carnets créés par Hushkins et ses acolytes. Herbiers, recueils de notes, recueils de pensées, journal de bord, témoin de la recherche d'une femme aimée et désormais morte, lien de Hushkins avec l'ancien monde. Ces cahiers, objets recherchés par les occupants soviétiques ou les envahisseurs (qui désirent créer un parc à thèmes : Pleistocene Park, rempli d'animaux « disparus » - il faut savoir qu'un chercheur russe, Sergueï Zimov, géophysicien spécialisé en écologie arctique et subarctique avait vraiment rêvé d'un tel parc, destiné à lutter contre le réchauffement climatique), connaissent plusieurs états : ils passent d'un carnet tout à fait classique à un objet aux pages collées, et même à un objet que l'on mange. L'écriture est au centre de tout, création de mondes, transmission d'informations, modèle de classement pour appréhender le monde et le commander. La réflexion autour de cet outil est riche et multiple. Cela m'a rappelé, dans mes dernières lectures, en plus ardu certes, Quitter les monts d'automne d'Émilie Querbalec où l'écrit avait un pouvoir sur le réel.
Je pourrais encore m'interroger sur la figure du rhizome qui relie tout et qu'on retrouve, pourquoi pas, sur la couverture. Cette forêt de connexions qui existent dans le sol, mais aussi dans notre monde et même à travers les temps, entre les différents groupes humains. Mais ma réflexion n'est pas assez aboutie et n'apporterait rien de bien neuf. Aussi, je m'arrête là.

Ici, la Bérengie a été pour moi une découverte. Découverte d'un éditeur dont j'avais vu passer le nom et les ouvrages sans jamais m'y plonger. Découverte d'un auteur dans son premier (et j'espère pas dernier) roman. Découverte d'une région et de son histoire. Découverte de peuples différents, par beaucoup de côtés, de ma façon de voir le monde, de le ressentir, d'y vivre. Découverte d'une langue riche et enivrante. Une très bonne surprise, donc, vous l'aurez compris.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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J'étais charmée par la 4ème de couverture : une histoire racontant les destins de 3 personnes à des époques complètement différentes, toutes liées à ce territoire disparu dans les profondeurs du détroit de Béring : la Béringie. C'est donc avec un réel plaisir que j'avais entrepris la lecture de ce livre. Hélas, j'ai très vite été refroidie.
En effet, c'est une lecture qui s'est avérée très exigeante, le vocabulaire employé très -trop- recherché n'aide pas à rentrer dans l'histoire, on est trop concentré sur la forme pour pouvoir apprécier le fond. L'écriture est très imagée et nécessite presque une réflexion à chaque phrase, c'est long et fatiguant. Ainsi, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, j'ai pourtant espéré que cela viendrait une fois les choses posées mais non… Pour être tout à fait honnête, j'ai du me faire violence pour aller au bout.
Je pense qu'avec moi ce livre n'a tout simplement pas trouvé son public.
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Trois âges distincts du détroit de Béring pour un extraordinaire entrelacement de sens, de langages et de rusée spéculation scientifique et politique. Un exceptionnel « retour du submergé » pour faire vaciller en poésie les fausses certitudes.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/09/10/note-de-lecture-ici-la-beringie-jeremie-brugidou/

Par delà les millénaires, les centaines ou les dizaines d'années (avec une contraction d'échelle temporelle qui tient compte du redoutable effet d'accélération à tout crin de l'Anthropocène), qu'est-ce qui relie l'éclaireuse symbiotique d'une peuplade de chasseurs-cueilleurs depuis bien longtemps disparue, avec ses contours pulsant doucement entre science et fantastique, un explorateur scientifique pionnier, luttant entre les budgets fatalement microscopiques (lorsqu'ils existent) et les impératifs économico-militaro-stratégiques, sur les terrains favoris d'un John Muir, pour satisfaire son obsession anthropologique salutaire, et une paléontologue du futur plus ou moins proche, spécialiste des missions complexes et urgentes, devant satisfaire à la fois les tenants d'un spectaculaire marchand capitaliste toujours renouvelé, les irréductibles du carburant fossile aux influences souterraines jamais disparues, et les convictions intimes qui indiquent les possibilités d'avènement de bien autre chose, peut-être enfin ?

Entre Alaska et Sibérie, il y a très longtemps, il y a moins longtemps et bientôt ou presque, sur un pont terrestre qui fut submergé comme dans et autour d'un détroit qui fut stratégique, quelque chose d'intense et de décisif se joue, parmi les blizzards qui crucifient, les malnutritions qui guettent, les déplacements forcés de populations « mal placées » vis-à-vis des géostratégies et des idéologies, le charme sonnant et trébuchant des « Pleistocene Parks » à extraire plus ou moins cyniquement des permafrosts en perdition, et la quête souterraine d'une humanité apprenant peut-être enfin, en guérillero post-zapatiste, la santé mentale (ou l'écologie de l'esprit), là où la science affirme sa conscience et rejette doucement sa sujétion aux impératifs non catégoriques qui prétendent si bien l'être.

Avec ce premier roman publié aux éditions de l'Ogre en août 2021, Jeremie Brugidou réussit un tour de force aussi impressionnant qu'enchanteur. Il entrelace, avec un extrême brio et une passion communicative, trois époques, trois registres narratifs parfaitement adaptés à chacun de ses propos complexes : la vision à la fois large et resserrée (où science et magie seraient logiquement indiscernables à l'oeil nu – l'exploration patiente du chamanisme sibérien par un Charles Stépanoff nous le rappelle) d'un Pléistocène de véritable paléo-anthropologie (où percolent doucement et fiévreusement les travaux d'un Philippe Descola ou d'un Baptiste Morizot), l'acharnement obsessionnel d'un explorateur scientifique (et de son équipe) évoluant à la charnière du temps des pionniers et de celui de la rationalité prétendue, épaisse, de la Guerre froide (où l'on recueille patiemment si on le souhaite les échos atténués du cultissime (et non traduit en français à ce jour) « The Northwest Passage » (1984) de Norman Lavers), et le léger cynisme technique et managérial (qui ne demande pourtant, et heureusement, qu'à vaciller et changer) d'une scientifique de terrain rompue à la négociation des missions et des budgets dans un monde où la science s'exerce sous conditions de rentabilité et de spectaculaire marchand (du « Pleistocene Park » cher à un Michael Crichton ou à un Steven Spielberg, bien sûr, à la formidable « Trilogie climatique » de Kim Stanley Robinson, en passant au plus près du précieux et rusé « Doggerland » d'Élisabeth Filhol où il est aussi question de terre préhistorique submergée et de manières différentes d'exercer la technique).

Jeremie Brugidou joue discrètement d'approches discrètement systémiques en matière d'Arctique (on songera au Barry Lopez de « Rêves arctiques » du côté du monde dit animal, et au « Nomad » de Jeroen Toirkens et Jelle Brandt Cortius du côté de la culture transcontinentale des peuples premiers), et approche avec ruse l'hybridation entre espèces, à partir d'une résurgence préhistorique, d'une manière bien différente de celle, puisant dans le registre de l'horreur, véhiculée par les « X-Files », par exemple (les épisodes S1E1 : « Ice » et S1E20 : « Darkness Falls » tout particulièrement), en s'établissant plutôt en résonance fugace avec « Les furtifs » d'Alain Damasio ou « Mousse » de Klaus Modick.

« Ici, la Béringie » nous offre une démonstration éclatante, aux côtés bien entendu de l'exceptionnel « Plasmas » de Céline Minard, également paru ces jours-ci, de ce que la grande fiction spéculative peut pratiquer en nous, incarnant le scientifique et le politique, usant à merveille du rêve et de l'échappée construite pour distiller le vertige philosophique et la conscience de l'action.
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Le passage des subjectivités, des époques, des espèces et autres territoires. Jeremie Brugidou invente un territoire: aux confins du détroit de Béring, il esquisse une île où subsisteraient les pollens de ce que nous sommes, les mélanges plus ou moins hallucinatoires de nos identités comme possibilité d'un autre récit. Mêlant les époques, les discours (du rêve au carnet de terrain, du récit chamanique aux glissements scientifiques), Ici la Béringie réfléchit une autre façon d'être au monde.
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Une rêverie biologique et géographique autour d'un territoire transitoire. La Béringie est un espace aux carrefours de la terre et de l'eau, lieu de rencontre et d'affrontement, de réunion et de séparation, à la fois pont et frontière, à la croisée des continents et des époques. C'est un monde et un passage vers un autre monde.

Dans le roman, la notion d'écologie semble prendre tout son sens : il s'agit bien d'une maison commune, où tout est lié, la dimension environnementale mais aussi les dimensions humaine, sociale, voire créatrice. En effet, ce ne sont pas seulement la nature et les communautés qui sont menacées, c'est aussi la capacité de créer, d'imaginer, de rêver, de raconter des histoires.

C'est ce qu'apprend le personnage de Jeanne, dont le rapport au monde change peu à peu quand elle découvre une mystérieuse arche, structure préhistorique faite d'ossements. de quoi cette arche est-elle la trace, le signe ? Les scientifiques comme Jeanne sont-ils encore capables de voir au-delà du visible, de devenirs chamans ?

Le roman est ainsi fait de strates géologiques et temporelles, textuelles et mythologiques aussi. Il y a les histoires de Sélhézé, les carnets de Hushkins. On sent qu'il faut creuser profond, chercher quelque chose mais l'objet même de la quête de tous ces personnages ne se révèle que progressivement, y compris à eux-mêmes.

C'est aussi notre propre rapport au vivant qui est interrogé : comprendre, connaître, classer, conserver, préserver, cartographier, exploiter, dialoguer, raconter, habiter, accueillir… Face aux destructions, l'auteur fait espérer en un monde de circulation, d'interaction, de communication, de relation entre les espèces, les époques, le visible et l'invisible.

La lecture de ce texte est exigeante, un peu difficile, à l'image du monde complexe qui est présenté.
L'auteur oscille entre un vocabulaire scientifique pointu et des images poétiques (la langue de Sélhézé est particulièrement sublime, en même temps que déroutante), nous plongeant alors dans une atmosphère paradoxalement réaliste et onirique à la fois, véritable invitation à un émerveillement devant les mystères du monde qui nous échappent.
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Trois personnages, trois époques et un même lieu. La Béringie c'est un bout de terre immergée entre l'Alaska et la Sibérie. Probable passage des premiers habitants américains, lieu de tension lors de la guerre froide, c'est un secteur du globe traversé par le ligne de changement de date et qui contient ses mystères et ses histoires. Sélhézé, il y a quelques millions d'années, voit sa terre se faire progressivement engloutir. Alors que se dessine la guerre froide, Hushkins traquent les traces de la Beringie. Jeanne, une archéologue du futur, dirige une chantier de fouille du permafrost au sein du Beringia Park, un parc naturel consacré à la faune du Pléistocène. Tous trois, arpentent à trois époque différentes, un territoire qui conserve jalousement ses secrets.
Les recherches scientifiques de Jeanne et de Hushkins sont décrites de manière poétique. L'auteur mêle les mots savants à une écriture pleine d'images. Les imaginaires et les théories scientifiques s'entrelacent. L'observation des pollens ouvrent des possibles et poussent à la réflexion. J'ai trouvé cette manière d'écrire extrêmement belle. le texte est exigeant mais recèle d'images sublimes. C'est un voyage inédit dans le temps et dans l'espace qui nous est proposé.
Les trois histoires, à la manière des strates archéologique nous racontent une territoire de manière exhaustive. Les intrigues se répondent et dressent le portrait d'une terre en proie aux climats et aux hommes. Les champignons et les pollens sont la mémoire des époques révolues. Si l'histoire de Jeanne est plus développée, les trois m'ont autant touchée.
Cette terre évoluant aux grès des eaux est le symbole de ce qui se joue avec les changements climatiques. Elle illustre les grands chamboulements, les pertes mais aussi les renouveaux qu'offrent les implacables périodes de changement climatique. le monde de Jeanne, situé dans un futur proche, nous invite à reflechir l'écologie à la lumière des territoires perdus. C'est aussi un cris en faveur des peuples autochtones, ceux qui fur chassé à la fois pas l'URSS et les États-Unis. L'individualisme des grosses nations tente de broyer le sens du collectif des Tchoukthes. Jeanne comme Hushkins cherchent autant des réponses scientifiques que des réponses à leur propre existence. Les pollens, les champignons et les vestiges du passé tracent pour eux un chemin porteur de sens.
Sélhèzé voit le désastre avant les autres. Sa terre se gorge d'eau, de grands chamboulements approchent pour les siens. J'y ai trouvé les accents animales et minérales du roman de Bérengère Cornut, de pierre et d'os. L'écriture se fait plus onirique, la magie et les croyances guident le groupe. Ce qui m'a la plus touché c'est cette place essentielle accordée au collectif. L'imaginaire de l'auteur se déploie ici avec encore plus de force et de beauté que dans les autres parties.
Ce livre m'a envoûté par son écriture mais aussi par les sujets qu'il aborde. Un roman qui agrandi nos imaginaires.
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