Bon, il faut bien que je me jette à l'eau...
C'est un livre beaucoup plus difficile à lire que "Vérités et légendes" du même auteur. Ici, nous avons recoupements d'écrits (ou de ce que nous avons recueilli d'écrits, car ceux de Poseidonios, tout premier ethnologue qui ait réellement étudié le peuple gaulois, ne nous sont parvenus que par ce qu'en ont repris des "historiens" ultérieurs) et de découvertes archéologiques, de cultes et civilisations "proches" (Massilia, colonie grecque aux origines liées aux gaulois, semble-t-il).
Et, si, comme le dit l'auteur, il est impossible de savoir ce que nos ancêtres les Gaulois avaient dans la tête, il est néanmoins possible d'approcher un petit peu - car eux-mêmes ne cultivaient pas la pérennité matérielle, pétris de transmission orale et de non-représentation de leurs dieux - leurs us et coutumes, mythes et rituels par les descriptions laissées par d'autres qu'eux, appuyés par de nombreuses découvertes archéologiques.
L'auteur rappelle dans un premier temps la différence entres Celtes et Gaulois, le terme Celtes précédant celui de "Galatas" dans les chroniques historiques de l'époque. La Gaule apparait comme une sorte de "pré-Europe", confédération de différents peuples partageant un espace commercial, puis soumis à un consensus spirituel et "juridique", l'ordre des druides ayant pu s'affirmer et s'imposer comme entité unificatrice, dans une assez grande région entre l'Atlantique, les Pyrénées, la mer méditerranées, et le Rhin (et jusqu'à la gaule transalpine (fondation de Milan mythique par Bellovese), et jusqu'au sud de la Grande Bretagne, pendant quelques 300 ans, ce qui n'est pas rien...
Je cite : "les peuples de la Gaule, si différents par les origines, les parlers et l'économie, partageaient des mêmes formes de cultes, obéissaient à l'autorité des druides et à leur justice, et après avoir collaboré dans le commerce, trouvaient intérêt à mener des entreprises diplomatiques communes et à accepter un patronat politique."
Ce qui est absolument fascinant, eût égard aux idées reçues qu'on en a (bon, ok, j'ai lu "vérités et légendes" avant, donc je suis en train de revoir ces idées reçues, mais n'empêche ! Comme disait Bowie, depuis l'antiquité, on n'évolue plus, on régresse, et ma foi, plus j'en apprends sur le sujet, plus je me dis pareil...Sujet de philo : L'évolution technique entraîne-t-elle la régression humaine ? Vous avez une semaine... (4h étant bien trop courtes pour ça, arfeu...) ).
Après cette entrée en matière, Brunaux entre dans le vif du sujet (spiritualité, rites, religions, et surtout l'art dans tout ça (et le "non-art", lol), et je ne vais pas vous faire un résumé parce que c'est trop compliqué. C'est absolument passionnant, c'est une lecture lente et parfois il faut y revenir (souvent ?) parce que même s'il y a des répétitions entre les chapitres, comme les propos sont différents il faut revenir en arrière pour recroiser les informations.
Donc ce livre, il se mérite. Je le relirai d'ailleurs, et je le fais déjà parce que de temps à autres je recherche une info, une image (il est plein d'images, et ça c'est génial), et je vous jure que certaines oeuvres gauloises destructurées, on dirait du Picasso, comme quoi il a rien inventé...).
Un livre pour les initiés ou ceux qui veulent vraiment aller au fond des choses, dans mon genre, quoi...
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Les peuples de la Gaule, si différents par les origines, les parlers et l'économie, partageaient les mêmes formes de culte, obéissaient à l'autorité des druides et à leur justice et, après avoir collaboré dans le commerce, trouvaient des intérêts à mener des entreprises diplomatiques communes et à accepter un patronat politique.
L'acceptation de ces autorités supérieures religieuses (religion, justice, clientèle politique) aurait dû poser d'insolubles problèmes, si les différents peuples n'avaient été que des tribus en voie de sédentarisation et soumises à la puissance d'un chef. Mais ils en étaient le contraire. Depuis des siècles, le territoire de chacun était reconnu par ses voisins, même s'il n'était pas toujours accepté. Mais surtout tous les représentants des peuples, les druides et les délégués des différentes assemblées avaient une claire conscience du pays tout entier.
Les sources des Ve et IVe siècle avec J.-C. dans lesquelles les Grecs puisaient leurs connaissances sur les druides ont pour la plus grande part disparu. Mais on en retrouve l'écho dans l'oeuvre du philosophe Poseidonius, né vers -130 et mort vers -50. Ce grand savant pratiquait l'histoire, la géographie, l'astronomie et la plupart des sciences et fut un précurseur de l'ethnographie, notamment pour la Gaule.
Jean-Louis Brunaux vous présente son ouvrage "La cité des druides : bâtisseurs de l'ancienne Gaule" aux éditions Gallimard. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3039188/jean-louis-brunaux-la-cite-des-druides-batisseurs-de-l-ancienne-gaule
Note de musique : © mollat
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