L'auteur signe un premier roman tragi-comédie relatant le parcours initiatique de Tobias qui plus tard dans le récit prendra le nom de Dog suite à sa confrontation héroïque avec un molosse. Dans ce roman tout est noirceur, la nature, la forêt, la prison, les squats, les hôtels, les désoeuvrés. Seules quelques lumières incarnées par la poésie omniprésente de l'auteur et quelques personnages au coeur immense donne au roman sa vraie valeur si l'on ose l'affronter...
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Olivier Brunhes expérimente plusieurs formes : récits de rêves, incantations, chansons, onomatopées, parlers populaires, monologue intérieur… La langue de son récit haletant est toujours vivante, charnelle, rageuse.
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Les types, ils veulent tous être des rois, de grands mecs, des vedettes... Ils ne veulent pas mourir sans qu'on dise qu'ils ont compté, qu'ils ont vraiment compté. Ils veulent graver leur nom dans le marbre, marquer leurs territoires. Ils cherchent des femmes pour les marquer à vie... comme des chevaux. C'est partout pareil, même ici. C'est général. Un type mesure la puissance de sa bite à l'influence qu'il a sur les autres... Comme dans une meute de chiens, une question de domination.
Dans une société qui ne reconnaît que ce qui est droit, dans lequel on invente des maisons pour redresser les torts et les vertus... Je vous prie d'avoir une pensée émue pour les tordus, les bossus, les fous, les poivrots, les excentriques, ceux qui ne rendent rien de ce qui leur est donné, ceux qui ne foutent pas grand chose, ceux qui ne pensent qu'à jouir, à rêver, à dormir, aux caresses... Je vous prie de les placer très haut sur l'échelle de Richter de vos séismes bienfaiteurs... N'oubliez jamais que l'erreur crée la vie et l'organisation crée la mort... Dieu a créé un monde bordélique, mais l'homme a planifié scientifiquement Auschwitz... Cherchez l'erreur...
Il ne voulait jamais manger à table. Il a même réussi à commander l'instituteur ! La femme de la maison d'accueil lui faisait cuire du beefsteak haché quand il le demandait, à n'importe quelle heure. Il disait comme ça : « Si tu me fais pas à manger, je dirai à tout le monde que tu refuses de me nourrir, même au directeur ! » C'est pas du chantage, ça ? C'est pas du chantage ? Je le prends avec moi de temps à autre, quand ceux des services n'en peuvent plus, qu'ils doivent s'absenter. Chez moi, s'il ne voulait pas manger à table, je ne lui serrvais rien jusqu'à quatre heures.
Tu es encore dans le temps où tu peux changer la donne, aller vers ce qui est lumineux, toi seul peux choisir...
Ce carnage !... La station volait en éclats, les gars se fracassaient sous nos yeux... Ils se chauffaient, tarif maximal !... A un moment, je vois un gus en sang qui se tire à quatre pattes au lieu de faire le mort. Vlan ! Un mec lui fracasse le nez d'un coup de latte en plein dans la gueule, ça giclait de partout, son tarin pendouillait devant lui... Ce con ! T'imagines ? Le pire c'est un autre gars, un costaud avec des yeux de fou, il lève sa machette et pof ! Il fend le poitrail d'un grand black, le découpe, là, juste devant moi.